C'est terrible: j'ai l'impression que Des feux dans la nuit est passé totalement inaperçu. Quand j'ai repéré cet opus à l'affiche du cinéma que je fréquente le plus, en première semaine, il passait quatre fois par jour. Et sept jours plus tard, il n'avait plus droit qu'à une séance quotidienne (à 21h40). J'y suis allé un vendredi soir. J'étais tout seul !
Adaptation libre d'une nouvelle du Japonais Akira Yoshimura, le film nous conduit sur une île, au 16ème siècle. Les habitants d'un village tentent de survivre grâce à la pêche. Les hautes montagnes voisines n'offrent aucune alternative à cette existence morne et misérable. Quand la disette s'éternise, le dernier recours est celui d'un homme extérieur à la communauté. Lui passe de temps en temps échanger quelques sacs de grain contre ceux qui, pour sauver leurs familles affamées, n'ont plus d'autre solution que de se vendre eux-mêmes. Entièrement tourné en Corse, le long-métrage impose un contraste saisissant entre la magnificence de son décor naturel et les aspects sordides de son scénario. Oui, la beauté gagne et la dureté avec elle. Des feux dans la nuit ne laisse que peu de place à l'espoir d'un monde meilleur pour ses personnages et, au passage, égratigne l'image lisse de certains d'entre eux. Et assurément, cela vient renforcer le récit...
Le film a aussi le mérite de révéler un jeune acteur: Igor van Dessel. Dans toute la distribution, je ne connaissais guère qu'Ana Girardot. La fille d’Hippolyte se tire honorablement de son rôle de guérisseuse du village et est également parvenue à m'émouvoir en mère-courage. J'ai aussi reconnu Jérémie Elkaïm, mais il n'a qu'un tout petit rôle dans cette histoire (même si, à vrai dire, il est tout à fait central). Sincèrement, je vais ajouter que Des feux dans la nuit m'a aussi plu sur le plan formel, avec sa palette bleutée, douce et froide à la fois. L'irruption soudaine du rouge sera un tournant - je n'en dis pas plus. Tout cela est très épuré, à vrai dire, et il m'apparaît donc probable que le réalisateur n'ait disposé que d'un budget relativement modeste. L'atmosphère de conte qu'il a créée est digne d'éloges: je dois avouer que c'est elle qui a titillé ma curiosité, et ce dès la bande-annonce ! Bref, vous l'aurez compris: je ne regrette pas ma séance "en solo". Reste à espérer que le long-métrage puisse profiter d'une seconde vie décente côté télé et vidéo. J'ai, malheureusement, quelques doutes...
Des feux dans la nuit
Film français de Dominique Lienhard (2022)
Un beau travail d'artisan et l'un de mes coups de coeur du millésime. Pourquoi est-il absent de tant de médias ? Je l'ignore. Sa sortie estivale semble le condamner à l'anonymat: c'est vraiment dommage. Navré, mais je me sens un peu sec pour les comparaisons possibles ! Plus tôt cette année, j'avais aimé un autre drame posé dans un cadre d'une incroyable beauté: le très étonnant Piccolo corpo, venu d'Italie.
Adaptation libre d'une nouvelle du Japonais Akira Yoshimura, le film nous conduit sur une île, au 16ème siècle. Les habitants d'un village tentent de survivre grâce à la pêche. Les hautes montagnes voisines n'offrent aucune alternative à cette existence morne et misérable. Quand la disette s'éternise, le dernier recours est celui d'un homme extérieur à la communauté. Lui passe de temps en temps échanger quelques sacs de grain contre ceux qui, pour sauver leurs familles affamées, n'ont plus d'autre solution que de se vendre eux-mêmes. Entièrement tourné en Corse, le long-métrage impose un contraste saisissant entre la magnificence de son décor naturel et les aspects sordides de son scénario. Oui, la beauté gagne et la dureté avec elle. Des feux dans la nuit ne laisse que peu de place à l'espoir d'un monde meilleur pour ses personnages et, au passage, égratigne l'image lisse de certains d'entre eux. Et assurément, cela vient renforcer le récit...
Le film a aussi le mérite de révéler un jeune acteur: Igor van Dessel. Dans toute la distribution, je ne connaissais guère qu'Ana Girardot. La fille d’Hippolyte se tire honorablement de son rôle de guérisseuse du village et est également parvenue à m'émouvoir en mère-courage. J'ai aussi reconnu Jérémie Elkaïm, mais il n'a qu'un tout petit rôle dans cette histoire (même si, à vrai dire, il est tout à fait central). Sincèrement, je vais ajouter que Des feux dans la nuit m'a aussi plu sur le plan formel, avec sa palette bleutée, douce et froide à la fois. L'irruption soudaine du rouge sera un tournant - je n'en dis pas plus. Tout cela est très épuré, à vrai dire, et il m'apparaît donc probable que le réalisateur n'ait disposé que d'un budget relativement modeste. L'atmosphère de conte qu'il a créée est digne d'éloges: je dois avouer que c'est elle qui a titillé ma curiosité, et ce dès la bande-annonce ! Bref, vous l'aurez compris: je ne regrette pas ma séance "en solo". Reste à espérer que le long-métrage puisse profiter d'une seconde vie décente côté télé et vidéo. J'ai, malheureusement, quelques doutes...
Des feux dans la nuit
Film français de Dominique Lienhard (2022)
Un beau travail d'artisan et l'un de mes coups de coeur du millésime. Pourquoi est-il absent de tant de médias ? Je l'ignore. Sa sortie estivale semble le condamner à l'anonymat: c'est vraiment dommage. Navré, mais je me sens un peu sec pour les comparaisons possibles ! Plus tôt cette année, j'avais aimé un autre drame posé dans un cadre d'une incroyable beauté: le très étonnant Piccolo corpo, venu d'Italie.