J'en vois le bout. Aujourd'hui, comme prévu, je vous présente sommairement les six derniers films que j'ai eu l'occasion de voir pendant mes congés. Juste pour l'anecdote, dans le lot, il y en a quelques-uns que j'ai vus sur le mini-écran... de l'un des Boeing 777 de mes vacances. Avant le lancement des projections, sevré d'images taille XXL comme je l'étais, j'ai remarqué qu'il était mentionné que certains de ces mêmes longs-métrages avaient fait l'objet d'une adaptation au support, en termes de format, je pense. Dommage que les éditeurs ne soient pas tous aussi scrupuleux...
Chroniqués ce jour: Julia / Black snake moan / Gardiens de l'ordre / I love you Phillip Morris / Crazy night / Le plan B
Julia
Film français d'Erick Zonca (2008)Je ne peux prétendre connaître toute sa filmographie, mais je suis content d'avoir repéré l'Anglaise Tilda Swinton comme une actrice digne d'éloges. Elle le confirme encore ici, dans ce qu'il est convenu d'appeler un rôle de composition, celui d'une quadra alcoolique qui a bien du mal à s'en sortir dans la vie. Le hasard la met en contact avec une de ses voisines, aussi paumée qu'elle, et qui lui propose d'organiser le kidnapping de son enfant pour extorquer quelques sous à un grand-père, bourreau supposé du gamin. Seulement voilà: si, après quelques hésitations tout de même, la pauvre nana accepte bel et bien d'enlever l'enfant d'une autre, elle finit ensuite par se dire qu'elle pourrait en tirer encore plus d'argent que prévu. C'est le début d'une fuite en avant qui conduira les protagonistes de cette histoire jusqu'au Mexique. Il y a donc un peu de road movie dans ce scénario. Bon point. Et Tilda Swinton est irréprochable dans tous les registres.
Black snake moan
Film américain de Craig Brewer (2007)Je suppose que je l'ai au moins fait comprendre: même si un film n'est pas parfait, il peut me plaire s'il sait se démarquer de la masse par une histoire originale. C'est le cas de celui-là, je crois. Soit Christina Ricci,
girlfriend triste de voir son amour partir à la guerre, mais aussi bimbo blonde incapable de résister aux autres hommes. Soit Samuel L. Jackson, vieux fatigué et abandonné par sa femme. Leur improbable rencontre a lieu un de ces soirs où la demoiselle a fait de grosses bêtises, au point d'être droguée, violée et laissée pour morte sur le bord d'une route. Le réveil ne sera pas beaucoup plus tendre a priori, enchaînée qu'elle sera au radiateur de la maison de son "sauveur". Attendez ! Ne partez pas sans lire la suite ! Contrairement à ce que vous pouvez imaginer, il n'y a vraiment rien ici qui fasse l'apologie de la perversion. Au contraire: il est question de rédemption, forcée peut-être, mais de rédemption quand même. Un peu compliqué à résumer... et je n'ai pas l'intention d'en dire beaucoup plus de toute façon. Film surprenant, donc, et, autre point positif, film baigné d'un blues de la plus belle espèce.
Gardiens de l'ordre
Film français de Nicolas Boukhrief (2010)Petit coup de coeur pour ce film que je voulais aller voir au cinéma. Ce n'est pas qu'il s'agisse d'un chef d'oeuvre, mais l'ensemble a suffisamment de qualités pour un bon moment devant l'un ou l'autre des écrans. Le point de départ: l'envie de revanche de deux flics après qu'un de leurs collègues a été abattu de sang froid par un fils de député adepte de substances illicites. Au règlement de comptes sanglant, l'intrigue ici relatée préfère le travail d'enquête de policiers comme les autres, dans l'idée de remonter les filières et démanteler un réseau. Pas très vraisemblable, d'accord, mais assez bien réalisé et joué pour accrocher malgré tout. Le plus bel éclat du long-métrage réside dans la distribution: je passe sur les rôles secondaires, pourtant plutôt inspirés eux aussi, pour saluer l'alchimie du couple vedette, Cécile de France et Fred Testot. La première est une fidèle des affiches ciné: elle étend ici son registre de fort belle façon. Quant à son acolyte, plutôt habitué à faire le pitre sur les plateaux télé, il se montre capable d'autre chose. J'espère le(s) revoir bientôt.
I love you Phillip Morris
Film américain de Glenn Ficarra et John Requa (2009)Efficace duo de réalisateurs et, là aussi, remarquable duo d'acteurs. Habiles, Jim Carrey et Ewan McGregor sont des plus convaincants dans ce long-métrage étonnant. Oui, ils interprètent avec beaucoup d'à-propos un couple de gays tout à fait improbable. Le premier s'appelle Steven Russell: marié, père d'une petite fille, il est victime d'un accident de la route. Plutôt que de le traumatiser, la péripétie va le décider à vivre sa vie et à assumer son homosexualité conquérante. Le second, lui, le fameux Phillip Morris du titre, est pour sa part un beau blond aux préférences sexuelles déterminées dès le début. Les deux garçons vont se croiser... en prison, chacun après un petit délit. Aussi curieux que cela puisse paraître, c'est là que va naître leur idylle. Le problème, et la trame du film, c'est donc que Steven est du genre excentrique et menteur, là où Phillip serait plutôt discret et confiant. Une histoire d'amour peut-elle prospérer sur ce terreau ? Je vous laisse découvrir la réponse. Une précision que je juge importante: inattendu, incroyable et parfois peut-être quelque peu déroutant, le scénario est aussi tiré d'une histoire vraie !
Crazy nightFilm américain de Shawn Levy (2010)Tout aussi ubuesque, mais pour le coup 100% fiction, cette nuit folle repose sur un autre couple, tombé dans la bête routine du quotidien. Pour pimenter un peu leur vie à deux, Phil et Claire Foster décident un soir d'abandonner leurs enfants à une babysitter et de s'offrir rien de moins que le restaurant le plus chic de la ville. Problème: réputé au plus haut point, l'établissement est aussi très couru et tout à fait
select. Faute d'avoir prévenu de leur arrivée, nos deux tourtereaux sur le retour se retrouvent devant une porte close. Soirée gâchée ? Non, car l'opportunisme de Monsieur l'incite à réclamer une table réservée pour d'autres, absents ce soir-là. La supposée bonne idée fait d'abord ses preuves, mais devient un plan-galère au moment précis où des truands débarquent et, tout juste arrivés, réclament une clé USB et demandent aux amoureux de les suivre sans attendre le café. Le temps d'une diversion, débute alors une course-poursuite échevelée dans les rues de Manhattan et au-delà. C'est évidemment tout à fait loufoque et improbable, mais ça reste très regardable avec le cerveau en mode semi-éveillé. Pas de quoi marquer durablement l'histoire du cinéma, non, mais assez pour se divertir quelques instants. Pour être honnête, je n'en attendais rien d'autre.
Le plan BFilm américain d'Alan Poul (2010)Vous avez rebranché vos neurones ? Ce film-là ne risque pas vraiment de vous les fatiguer. Quasi-homonyme d'une production argentine récente et signée Marco Berger, il peut être présenté comme une comédie romantique assez basique. Rien d'innovant. Après tout de même un très chouette générique, les premiers plans sont pour la jolie Jennifer Lopez - loin de faire ses 41 ans, je dois dire. Sexy en diable, la
miss a un problème dans la vie: elle voudrait avoir un enfant et s'avère incapable de trouver (et garder) un homme qui puisse en être le père. Les seules parties de jambes en l'air qu'elle s'octroie avec constance, ce sont, dans un labo d'une blancheur impeccable, celles que lui imposent ses séances d'insémination artificielle. C'est en sortant d'une énième tentative de grossesse assistée que la route de notre héroïne croise celle d'un beau mec célibataire, assez mufle d'abord, mais finalement très vite irrésistible. La suite, je suppose que vous la devinez. Je dirai simplement pour résumer que cette rencontre fortuite tombe presque au plus mauvais moment. Heureusement, cinéma oblige, tout finira par s'arranger après quelques péripéties de circonstance. Le bilan est vite fait: des histoires pareilles, Hollywood en tourne des dizaines chaque année. Pas plus originale qu'une autre, celle-là n'est donc pas indispensable. Notez toutefois qu'elle n'est pas antipathique non plus.