jeudi 31 août 2017

Intermède musical

Pour finir août sur une note un peu originale, je voulais signaler aujourd'hui qu'il y a quelques semaines, j'ai pu assister à un spectacle des Solistes de Monte-Carlo, autour de quelques airs liés au cinéma ! Cela m'a donné envie de vous parler de "mes" compositeurs à moi. Liste (subjective) que je découpe en quatre: vous allez comprendre...

Ennio Morricone et John Williams
Le western étant ma madeleine de Proust, la place du maestro italien ne surprendra que ceux qui me connaissent mal. Il serait dommage toutefois de réduire un aussi grand artiste aux superbes partitions qu'il a écrites pour son complice Sergio Leone (voir Le bon, la brute et le truand). Le concert que je viens d'évoquer m'a remis le hautbois de Mission dans les oreilles et décidé... à revoir le film ! Si je parle aussi de John Williams, au-delà des thèmes mythiques de la trilogie originale Star wars, c'est pour la magnificence des musiques composées - entre autres - pour Steven Spielberg. Effet madeleine également: deux images et trois notes suffisent pour que le final d'E.T. l'extra-terrestre refasse de moi un enfant. Et oui, j'aime ça... 

John Barry et Danny Elfman
Le cas du chef britannique premier cité est particulier: je sais pertinemment qu'il a laissé une oeuvre colossale, mais je n'en parlerai que pour une seule pièce - la B.O. de Danse avec les loups (1990). Pourquoi ? Parce qu'elle reste comme le premier CD de musique symphonique que l'on m'ait offert et qu'il a donc longtemps tourné dans mon environnement immédiat. J'ai (un peu) honte d'admettre que j'ai sans doute entendu du John Barry... sans y prêter attention ! Passons... et disons que j'ai aussi appris à apprécier Danny Elfman grâce à un disque d'adolescence: celui de Batman - Le défi (1992). Depuis, sa fidélité à Tim Burton et son style ont su faire de ses airs des hymnes que je sais reconnaître. Et je les aime moins, mais bon...

Bernard Hermann... et le classique

J'ai découvert Bernard Hermann au détour de ce très grand classique qu'est Psychose: je dois dire que le chef d'oeuvre d'Alfred Hitchcock gagne encore beaucoup à cette mise en musique, ce qui en fait indéniablement un incontournable du thriller (malgré ses 57 ans !). C'est bien simple: l'évidence m'a frappé dès le générique initial. Maintenant, si je veux vous dire deux mots de la musique classique, c'est parce qu'une association d'idées m'a mené à Stanley Kubrick, utilisateur plus qu'avisé des oeuvres des grands maîtres du passé. Exemples: dans 2001 ou Barry Lyndon, toute la majesté des notes donne là aussi aux images restées muettes des allures d'ouvertures d'opéras. Et cela permet aux films de donner toute leur (dé)mesure...

Goran Bregovic et Alexandre Desplat
Pour finir cette escapade, j'ai tenu à citer deux compositeurs atypiques. J'associe volontiers le premier aux films d'Emir Kusturica, dont il est un ami fidèle, semble-t-il, et un partenaire artistique régulier (cf. Underground ou Chat noir chat blanc, entre autres). J'admets que j'ai mis un peu de temps à m'habituer aux rythmes fous de cette musique balkanique, mais je la trouve en fait très adaptée aux élucubrations kusturiciennes. Alexandre Desplat, c'est différent. L'extraordinaire travail accompli pour The Grand Budapest Hotel suffirait à vous convaincre du génie (prolifique !) du bonhomme. Travailleur acharné, le Français est partout... au point d'avoir été récompensé 68 fois pour ses oeuvres cinéma ! Et là, je dis respect...

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Des précisions... et une question...

Vous l'aurez compris: ma liste n'a pas la prétention d'être exhaustive. Dans le concert que je suis allé écouter, les musiciens ont interprété aussi des morceaux de Vangelis, Maurice Jarre ou Vladimir Cosma. Voudriez-vous désormais me citer vos musiciens de cinéma préférés ?

mercredi 30 août 2017

Pierre, Marie, Guillaume...

C'est décidé: aujourd'hui, je présente non pas un, mais deux films. Récemment, j'ai laissé passer plusieurs occasions d'autres chroniques doubles, mais j'ai décidé d'en écrire une aujourd'hui pour évoquer deux longs-métrages du même cinéaste: le Français Pierre Salvadori.

Cible émouvante (1993)
Un joli petit film pour tous les amoureux de notre cinéma populaire. Tueur à gages au chic indiscutable, Jean Rochefort épargne le témoin de l'un de ses assassinats et, du coup, en fait son apprenti. Lunaire juste ce qu'il faut, Guillaume Depardieu est ici impeccable. Le tandem fonctionne tout à fait correctement jusqu'à ce que le meurtrier professionnel bute sur une difficulté inattendue: ses remords à l'idée de liquider une fort jolie jeune femme - à laquelle Marie Trintignant prête ses traits harmonieux. Petite comédie légère, le long-métrage suscite effectivement le sourire et rend agréables les retrouvailles avec ses deux jeunes acteurs, disparus prématurément. Je trouve exagérées les critiques qui parlent d'humour noir. Le plaisir demeure !

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Une étape Movie Challenge ?

Oui ! Je coche l'objectif n°14: "Un film que j'aime bien secrètement". L'occasion de vous révéler que je l'avais déjà vu, il y a... longtemps !

Et un lien pour aller lire ailleurs ?

Oui ! Ce sera l'occasion pour vous de retourner sur "L'oeil sur l'écran".

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... Comme elle respire (1998)
On prend (presque) les mêmes... et on recommence. Jean Rochefort est parti, mais Marie Trintignant et Guillaume Depardieu sont restés. Cette fois, il n'est plus vraiment question de rire: le récit suit les pas d'une mythomane, qui parvient vite à convaincre un jeune homme qu'elle est la fille d'un couple très fortuné. Problème: le jeune homme en question étant un peu loulou sur les bords, la demoiselle s'attire des ennuis. Ne vous y trompez pas: le scénario reste dans les cordes d'une chronique douce-amère, sans jamais verser dans la tragédie. Les situations sont assez rocambolesques, mais la sympathie qu'inspirent les personnages fait que tout cela reste encore crédible. Bonnes interprétations du duo et au final, surprise: l'émotion affleure.

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Une autre étape Movie Challenge ?

Non ! Ma prochaine validation se fera encore attendre un peu...

Et un lien pour aller lire ailleurs, quand même ?

Oui ! Et rebelote: vous trouverez un autre avis sur "L'oeil sur l'écran".

mardi 29 août 2017

Les bons chasseurs

Ami(e)s spécialistes de la culture geek, une question: la sympathie qu'inspire Bill Murray est-elle vraiment proportionnelle à son talent ? Je n'en suis pas sûr, mais qu'importe: c'est avec un plaisir indéniable que j'ai découvert récemment S.O.S. fantômes II, suite du film mythique des années 80, elle-même sortie en France peu avant 1990 !

Le premier volet de la mini-saga étant déjà chroniqué ici, je pense qu'il n'est pas nécessaire que je fasse de très longues présentations. Bon... pour celles et ceux qui l'ignoreraient encore, disons que l'action du film se déroule à New York et qu'un trio de scientifiques farfelus apporte son concours aux forces de l'ordre pour chasser les esprits malins susceptibles de hanter la cité. Parce que oui, les fantômes existent ! Cette fois, l'un d'eux, vaguement dissimulé dans une toile de maître, menace même directement l'ex-petite amie du héros. Autant dire que, très rapidement, Bill Murray et ses copains reprennent du service, ce qui constitue de facto une occasion en or pour les (nombreux) amateurs du premier épisode de revoir la bande de nouveau réunie - Dan Aykroyd, Harold Ramis, Sigourney Weaver...

Admettons l'évidence: S.O.S. fantômes II n'a rien d'un grand film. Pourtant, il inspire une bonne dose de sympathie, très certainement parce qu'il reste fidèle au ton de son prédécesseur, dont il prolonge l'histoire sans jamais la dénaturer. Le résultat est cool, point final. Les quelques effets spéciaux sont plutôt réussis et les acteurs prennent visiblement un vrai plaisir à se retrouver cinq ans après. Franchement, je ne n'en attendais pas davantage, même s'il est clair que je ne me contente pas toujours d'un cinéma si peu exigeant. Notez qu'à sa sortie, le film a connu un joli succès populaire, minoré toutefois par un accueil critique assez mitigé. Je ne vous dirai pas qu'il mérite une réhabilitation, mais juste qu'il m'a offert un moment sympa. Ne pas exclure que ce soit aussi une affaire de génération... 

S.O.S. fantômes II
Film américain d'Ivan Reitman (1989)

J'ai longtemps entendu parler d'une suite à la suite, mais c'était avant qu'un remake du premier ne déboule sur les écrans, avec des filles dans les rôles principaux. Il y a peu, surprise: j'ai lu qu'un "numéro 3" était encore envisagé... mais pas confirmé. Alors... wait and see ! Maintenant, j'avoue: je trouve Bill Murray attachant ET talentueux. Voyez-le dans Un jour sans fin, La vie aquatique, Broken flowers...

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Vous voudriez en voir davantage ?

OK ! Je vous recommande la chronique tout en images d'Ideyvonne

lundi 28 août 2017

Drôles d'étoiles...

Mon envie de découvrir le cinéma de David Cronenberg remontait déjà à quelque temps. J'ai saisi l'opportunité de voir son dernier opus en date, Maps to the stars, qui a valu à Julianne Moore le Prix d'interprétation au Festival de Cannes 2014. Voilà... c'est tout ? Non. Mais je dois vous avouer que je n'ai pas franchement aimé ce film...

L'histoire...
Maps to the stars nous emmène dans les coulisses de Hollywood. L'occasion de découvrir des stars de cinéma totalement décadentes. Entre l'actrice vieillissante plus ou moins négligée par les réalisateurs les plus en vogue et l'ado comédien, cynique et shooté aux substances illicites, on a déjà un aperçu du musée des horreurs. Et tout le reste m'a paru à l'avenant: pyromane sur le retour, chauffeur de star guidé par ses misérables pulsions sexuelles, simili-psy 100% crétin orienté sur la brutalité, impresario dépourvu de tout sens moral... berk berk !

Les acteurs...
Ce sont eux, il me semble, qui m'ont d'abord attiré vers le film. Franchement, Julianne Moore, je l'aime bien, d'habitude. Je pourrais dire la même chose (et davantage !) au sujet de Mia Wasikowska. Robert Pattinson a déjà su me convaincre et, au pire, John Cusack m'est gentiment indifférent. Mais là... non, ça n'a pas fonctionné. Toutes et tous font le job, mais leurs personnages me sont apparus antipathiques et/ou névrosés, ce qui fait que je me suis désintéressé de leur sort. C'est venu très vite et, pire, ça ne m'a même pas déçu...

Mon bilan...
Je cherche encore ce que David Cronenberg a voulu nous raconter. Aurait-il des comptes à régler avec le milieu hollywoodien ? Possible. N'empêche: je ne vois pas franchement l'intérêt de le faire ainsi. Toujours plus loin dans l'abjection, le film m'a paru trop "lourdaud" pour être ne serait-ce que crédible - sans même parler d'honnêteté intellectuelle. Serait-il alors une pure élucubration cauchemardesque ? C'est envisageable également. Mais elle ne m'a pas du tout accroché ! Pas la meilleure façon d'entrer enfin dans une filmo jugée complexe...

Maps to the stars
Film canado-américain de David Cronenberg (2014)

Chères lectrices, chers lecteurs... je compte aussi sur celles et ceux d'entre vous qui connaissent bien le réalisateur pour mieux éclairer ma lanterne et m'orienter éventuellement vers d'autres de ses films. Pour ma part, je préfère la critique hollywoodienne que peut offrir également un classique comme Boulevard du crépuscule (de loin !). Mais j'ai encore beaucoup à apprendre et veux donc ouvrir le débat...

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Pour vous donner une autre idée du film...

Je vous conseille également d'aller lire les avis de Pascale et de Lui.

samedi 26 août 2017

On redémarre ?

Salut à toutes et tous ! J'espère que vous allez bien. Ce message rapide pour vous dire que mes vacances s'achèvent et que je choisis donc de réveiller Mille et une bobines un peu avant de... reprendre mon boulot. Aujourd'hui, pas de film à présenter, juste ce coucou annoncé il y a trois semaines et le plaisir de très vite vous retrouver !

Je n'ai pas de changement majeur à annoncer dans la vie du blog. Attendez, je n'ai pas dit qu'il n'y aurait pas de nouveauté du tout ! Sans trahir de secret, je peux confier que j'ai réfléchi à des pistes d'évolution et que, sans révolutionner le concept, j'ai l'idée de rédiger des chroniques un peu "différentes", parfois. J'en reparle sous peu. Avant cela, dès lundi, je présenterai de nouveaux films et je pense que, comme d'habitude, il y en aura un peu pour toutes vos envies. Relancer la machine me plaît, d'autant que... chut ! Vous allez voir...

samedi 5 août 2017

Coupez !

Vacances, j'oublie tout... sauf de vous prévenir, tout de même ! Ami(e)s cinéphiles, j'interromps ici le fil de mes chroniques, le temps de mes vacances estivales. Je pense revenir vous faire un coucou juste avant de reprendre mon boulot, mais j'ai franchement besoin d'un break complet. On se retrouvera dans trois semaines (environ)...

Que vous souhaiter d'ici là ? De voir de bons films, évidemment. Maintenant, ce n'est pas tout: j'ai une pensée pour celles et ceux d'entre vous qui travailleront tout l'été et les juillettistes déjà revenus de leurs congés, espérant que les jours à venir leur seront agréables malgré tout. Cela reste à vérifier, mais je suppose que les miens seront marqués par une (légère) chute de ma consommation cinéma. Pour autant, pas d'inquiétude: j'ai déjà vu une poignée d'autres films pour nourrir mes chroniques de rentrée. Au plaisir de vous retrouver !

jeudi 3 août 2017

Étreintes brisées

J'espère que les inconditionnels de Pedro Almodovar sauront accepter que je réutilise le titre de l'un de ses (meilleurs) films pour l'intitulé de cette chronique consacrée à Rodin, un biopic sorti cette année. Comme celui dont j'ai parlé mardi, il ne couvre qu'une partie de la vie de l'artiste, l'abordant à l'instant où l'État lui a passé une commande...

Nous sommes revenus en 1880. Auguste Rodin a 40 ans. Il travaille beaucoup, mais commence à laisser une place importante dans sa vie d'homme à une certaine Camille Claudel. Pourtant, cette relation affective reste teintée d'ambigüité, car la jeune femme est pour lui tout à la fois une conseillère, une muse et une amante, l'artiste gardant par ailleurs - et au moins - une autre compagne, Rose Beuret, qui l'accompagna, de fait, tout au long de son existence. Le scénario consacre une large partie de son propos à l'exposition de la vie intime du sculpteur, sans négliger toutefois de montrer la place qu'il prend progressivement dans l'histoire de l'art français. J'ai justement aimé cette façon d'aborder cette figure majeure sous toutes ses facettes, lumineuses ou plus sombres, tout en restant les mains dans la glaise. J'ai même trouvé cela assez fascinant et très intelligent pour révéler toute la complexité du personnage. Et je l'ai ainsi mieux découvert...

Je reviens désormais à mon titre: plutôt admiratif devant la manière dont Jacques Doillon filme l'artiste à l'oeuvre, j'ai donc été sensible également à sa façon de raconter ses passions humaines. Le style quelque peu austère du film m'a plu pareillement: sans concession pour les turpitudes de son héros, mais sans renier toutefois son génie précurseur, il en dresse un portrait nuancé. Un point appréciable également: les ellipses temporelles, qui nous épargnent les scènes longuettes ou répétitives. Bref... Rodin est un bon film. Un mot enfin sur les interprétations. Du côté féminin, pour commencer: Izïa Higelin m'a convaincu en Camille Claudel et Séverine Caneele, une découverte pour moi, m'a semblé parfaite dans le rôle (ingrat) de Rose Beuret. Reste Vincent Lindon, qui impose naturellement sa vigueur physique et son regard tourmenté, d'où un Auguste Rodin plus que crédible. Légère déception: sa voix, parfois désarticulée - ou disons étouffée. Ce petit détail nuit quelque peu au long-métrage et c'est dommage. Cela dit, je veux être clair: j'ai vécu un vrai bon moment de cinéma !

Rodin
Film français de Jacques Doillon (2017)

Je ne veux plus citer d'autres oeuvres cinéma consacrée aux artistes plastiques: je l'ai fait avant-hier à la fin de ma chronique de Renoir et, si ce n'est exhaustif, il me semble en tout cas que c'est suffisant. Le film m'a surtout donné envie de découvrir enfin le Camille Claudel de Bruno Nuytten (1988), avec Isabelle Adjani et Gérard Depardieu. Ou Juliette Binoche (Camille Claudel 1915 / Bruno Dumont / 2013)...

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!!! ATTENTION !!! Une scène que j'ai aimée...
Claudel montre à Rodin l'une de ses plus belles sculptures, La Valse. Elle l'interroge sur ce que seraient pour lui les trois temps de la danse. Il répond: "L'étreinte, le vertige et la passion". Piégée par son amour éperdu, elle y voit autre chose: "L'approche, le tourment et la mort".

Et, pour terminer, un lien vers un autre avis...
Je vous propose de lire la chronique de Pascale (en léger contrepoint).

mardi 1 août 2017

Le vieux peintre

Je ne suis pas un inconditionnel des biopics, mais j'ai pu remarquer qu'en général, les films biographiques m'intéressaient davantage quand ils ne racontaient qu'une partie de la vie du personnage considéré. C'est le cas de Renoir, qui nous propose une rencontre avec le grand peintre, au soir de sa vie. Voudriez-vous la faire aussi ?

La machine à remonter le temps s'arrête en 1915. Nous descendons dans une villa cossue du rivage méditerranéen, où l'artiste travaille encore, à 74 ans, avec un jeune garçon - son troisième fils, Claude -  et en compagnie de femmes, servantes, maîtresses... ou les deux. Ses aînés, Pierre et Jean, sont partis à la guerre, quand une tête nouvelle rejoint son entourage: c'est Catherine Hessling, qui se rêve comédienne et, en attendant des jours meilleurs où son talent supposé sera enfin révélé, accepte d'être modèle. Quelque temps passe ainsi avant qu'un beau jour, Jean revienne du front, blessé, certes, mais sans que ce soit irrémédiable. Reste que le calme apparent est trompeur: la guerre se poursuit et impose aux hommes des choix cornéliens. Je vous passe les détails, que vous imaginez peut-être, mais je veux vous dire que Renoir est une leçon d'histoire intéressante, doublée d'une belle reconstitution. Un double bon point !

Les principaux acteurs, eux, sont vraiment justes. Le rôle de l'artiste vieillissant a été confié à l'excellent Michel Bouquet, que l'on reconnaît aisément sous la barbe, mais qui a la grande intelligence de rester sobre dans son jeu. C'est tout bénéfice pour ses jeunes partenaires. La belle Christa Théret est forte et fragile, comme son personnage l'exige, et Vincent Rottiers confirme tout le bien que j'ai pensé de lui quand mon modeste itinéraire cinéphile a croisé son propre chemin d'interprète. Au moment de juger de la technique, je me suis dit rapidement que Renoir - le film - était, tout de même, un sacré défi de cinéma. Oui... comment ne pas juger ces images en comparaison avec celles du peintre ? On sent que le réalisateur et le directeur photo se sont employés à faire quelque chose de beau... c'est réussi d'ailleurs, mais, de fait, ce n'est évidemment pas la même chose. Parce que c'est trop sage ou trop respectueux de l'oeuvre originelle ? J'ai pensé qu'il valait mieux ne pas trop m'arrêter sur cette question. Et j'ai ainsi plutôt aimé ce joli long-métrage - et cette belle histoire...

Renoir
Film français de Gilles Bourdos (2013)

Il y a des profanes, dans la salle ? Vous n'aurez aucun mal à trouver des films consacrés à l'art et/ou aux artistes picturaux et plastiques. Ce blog peut vous servir de source, autour de Frida, A bigger splash ou La jeune fille à la perle. Pour approfondir le sujet de manière originale, je vous recommande également l'étonnant Miss Hokusai. NB: devant ce Renoir, j'ai surtout repensé à L'artiste et son modèle.

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Avant de sortir du cadre, un dernier mot...

Vous pourrez lire d'autres avis sur le film: ceux de Pascale et Laurent.