Le cinéma, c'est (aussi) l'art de la débrouille: je suis bien convaincu qu'une partie non négligeable des oeuvres majeures du septième art existe à partir de quelques bouts de ficelle intelligemment utilisés. Avant d'écrire une chronique sur la question, je vais parler aujourd'hui d'un long-métrage culte et peu coûteux: Massacre à la tronçonneuse.
Le budget du dernier James Bond est évalué à 220 millions d'euros. Sorti l'année de ma naissance, Massacre... aura coûté 140.000 dollars de l'époque, c'est-à-dire l'équivalent d'environ 639.000 euros actuels. Cela aura suffi pour inventer l'un des films d'épouvante de référence. Anecdote importante: il n'aura été admis dans les salles de France qu'au printemps 1982 - et avec une interdiction aux moins de 18 ans !
Le scénario est minimaliste: cinq jeunes, deux filles et trois garçons, roulent sur les routes du Texas pour ce qui ressemble à des vacances. Un sixième larron les rejoint après qu'ils l'ont embarqué en autostop. D'abord bizarre, le gugusse devient effrayant lorsqu'il sort un couteau pour se taillader la main et semble se délecter de son propre sang. Peu de temps auparavant, il avait distribué les photos d'un abattoir ! Bienvenue chez les cinglés: de s'être débarrassé de ce psychopathe supposé n'empêchera pas nos amis de connaître de vrais gros soucis quelques kilomètres plus loin, au moment de se ravitailler en essence. Bon... je ne vais pas tout vous dire. Massacre à la tronçonneuse demeure un film poisseux, qui met mal à l'aise plutôt qu'il fait peur. Chaque élément de la mise en scène semble ici porteur d'une facette angoissante, si bien que la violence paraît naturelle - presque, oui... - lorsqu'elle se manifeste (avec davantage de cris que d'hémoglobine). L'extrême brièveté du tout renforce l'aspect coup-de-poing de ce film privé de la moindre explication logique. Pour les amateurs du genre...
Massacre à la tronçonneuse
Film américain de Tobe Hooper (1974)
Trois étoiles seulement, au final: une pour ma meilleure connaissance encore de ce type de cinéma, une pour le statut d'oeuvre référentielle et une dernière pour quelques images et plans objectivement réussis. Maintenant, ce n'est pas tout à fait ma tasse de thé: dans un registre voisin, je préfère Psychose, qui pourrait bien avoir servi de modèle. Et le kitsch d'un Evil dead ou le mystère de Phenomena, par la suite !
----------
Une anecdote rigolote...
Dès 1979, avant d'être admis dans nos salles, l'opus avait été exploité en vidéo par le célébrissime promoteur de l'outil VHS: René Chateau. Et en collection "Les films que vous ne verrez jamais à la télévision" !
Le début d'une histoire...
Le long-métrage compte à ce jour huit suites, préquelles et remakes. Précision: Tobe Hooper, mort en 2017, n'y a pas toujours été associé. Au départ, cet auteur espérait nous faire croire à une histoire vraie...
Un film avec une aura...
Je l'ai repéré dans les archives de Pascale, à ma grande surprise. Moins étonnant peut-être, il est aussi chez Princécranoir et Benjamin.
Le budget du dernier James Bond est évalué à 220 millions d'euros. Sorti l'année de ma naissance, Massacre... aura coûté 140.000 dollars de l'époque, c'est-à-dire l'équivalent d'environ 639.000 euros actuels. Cela aura suffi pour inventer l'un des films d'épouvante de référence. Anecdote importante: il n'aura été admis dans les salles de France qu'au printemps 1982 - et avec une interdiction aux moins de 18 ans !
Le scénario est minimaliste: cinq jeunes, deux filles et trois garçons, roulent sur les routes du Texas pour ce qui ressemble à des vacances. Un sixième larron les rejoint après qu'ils l'ont embarqué en autostop. D'abord bizarre, le gugusse devient effrayant lorsqu'il sort un couteau pour se taillader la main et semble se délecter de son propre sang. Peu de temps auparavant, il avait distribué les photos d'un abattoir ! Bienvenue chez les cinglés: de s'être débarrassé de ce psychopathe supposé n'empêchera pas nos amis de connaître de vrais gros soucis quelques kilomètres plus loin, au moment de se ravitailler en essence. Bon... je ne vais pas tout vous dire. Massacre à la tronçonneuse demeure un film poisseux, qui met mal à l'aise plutôt qu'il fait peur. Chaque élément de la mise en scène semble ici porteur d'une facette angoissante, si bien que la violence paraît naturelle - presque, oui... - lorsqu'elle se manifeste (avec davantage de cris que d'hémoglobine). L'extrême brièveté du tout renforce l'aspect coup-de-poing de ce film privé de la moindre explication logique. Pour les amateurs du genre...
Massacre à la tronçonneuse
Film américain de Tobe Hooper (1974)
Trois étoiles seulement, au final: une pour ma meilleure connaissance encore de ce type de cinéma, une pour le statut d'oeuvre référentielle et une dernière pour quelques images et plans objectivement réussis. Maintenant, ce n'est pas tout à fait ma tasse de thé: dans un registre voisin, je préfère Psychose, qui pourrait bien avoir servi de modèle. Et le kitsch d'un Evil dead ou le mystère de Phenomena, par la suite !
----------
Une anecdote rigolote...
Dès 1979, avant d'être admis dans nos salles, l'opus avait été exploité en vidéo par le célébrissime promoteur de l'outil VHS: René Chateau. Et en collection "Les films que vous ne verrez jamais à la télévision" !
Le début d'une histoire...
Le long-métrage compte à ce jour huit suites, préquelles et remakes. Précision: Tobe Hooper, mort en 2017, n'y a pas toujours été associé. Au départ, cet auteur espérait nous faire croire à une histoire vraie...
Un film avec une aura...
Je l'ai repéré dans les archives de Pascale, à ma grande surprise. Moins étonnant peut-être, il est aussi chez Princécranoir et Benjamin.
6 commentaires:
Oui je me suis surprise moi-même. Je n'y serais certes pas allée l'année de ta naissance et de sa sortie mais grande fille, j'ai bravé mes craintes. J'ai été bien sévère avec mon unique étoile car ce film doit être un modèle du genre, malgré mon peu de connaissance en ce domaine. Tout le monde est con ici : les ados, les texans, Letherface. Et oui l'actrice était la plus grande hurleuse de tous les temps.
Tiens, je vais aller voir les films sortis l'année de ma naissance...
Pas mal de chef d'œuvres l'année de ma naissance...
•La Mort aux trousses.
•Mirage de la vie.
•Certains l'aiment chaud.
•Autopsie d'un meurtre.
•Les 400 coups.
•Rio Bravo.
•Ben-Hur...
Une sacré pièce (une pièce de choix dirais-je même) que tu nous livres à la table des fêtes. Toutes les occasions sont bonnes pour tailler dans le vif à la chaîne, et je confesse trouver ce bas morceau très à mon goût comme le confirmera le lien vers lequel tu invites à cliquer (et je t'en remercie).
L'année de ma naissance, entre autres :
. De Niro et Keitel chez Scorsese
. Yul Brynner est Androïde
. Bébel est magnifique
. il y a un tatoué sur l'île du Diable
. un grand bonhomme d'osier prend feu
. et il paraît que Dracula vit toujours à Londres...
@Pascale:
Oui, je pense que c'est un film qui fait référence, dans son domaine. Mais on a bien le droit de ne pas l'aimer ! Et ce n'est pas mon préféré parmi les films de ce genre-là. J'avais juste envie de m'y frotter pour compléter ma petite histoire (personnelle) du cinéma. Et je ne le regrette pas.
@Pascale:
La mienne place "Emmanuelle" en top 1 du box-office, mais on m'a souvent expliqué que c'est parce qu'il était resté lonnnnnnnnnnngtemps à l'affiche, au point d'être présenté par les tour operators et d'attirer des spectateurs venus d'assez loin.
Bon, je le verrai, pour l'histoire... tout ça tout ça...
Sinon, de mon année, après avoir fait un petit tour dans mes archives, je remonte avec "Les valseuses", "Le canardeur", "Frankenstein Junior", "Sugarland Express", "Tous les autres s'appellent Ali", "Une femme sous influence", "Zardoz"...
Il y en a quelques autres, mais j'ai les bras trop chargés !
@Princécranoir:
Tu l'apprécies pour les mêmes raisons que moi, non ? Son côté marqueur d'époque...
Parmi les bons crus de ton millésime, on m'a dit grand bien du bonhomme d'osier enflammé. À suivre...
On devrait pouvoir reparler de ça très prochainement, non ?
Enregistrer un commentaire