lundi 22 avril 2019

Á gauche toute ?

Je vais passer sur certaines grosses ficelles pour garder une image positive de La lutte des classes. Édouard Baer m'amuse. Leila Bekhti me séduit. Résultat: leur (improbable ?) couple de cinéma m'a attiré. Lui est crédible en vieux rockeur désabusé, elle aussi en avocate déterminée ! On s'attend, bien sûr, à un duo quelque peu dissonant...

Bingo ! Sur le ton de la comédie, Michel Leclerc, en habitué, construit une nouvelle histoire sur la gauche désorientée. La lutte des classes fait évidemment, de par son titre, un clin d'oeil à une conception ancienne des rapports sociaux, mais il s'inscrit bien dans la France d'aujourd'hui, autour donc de deux amoureux décidés à quitter Paris pour installer leur petite famille - recomposée - à Bagnolet, une ville modeste de la banlieue immédiate. En se proposant de nous faire rire autour de la question de la place de l'école dans la cité, le film parvient à être réellement tendre et, de fait, bien moins manichéen que je ne pouvais le craindre. Parfois, il est un peu trop caricatural...

Je n'ai pas envie d'être méchant, car je crois que c'est un film sincère. Imparfait, sans doute, mais honnête dans ses intentions. J'ajoute qu'à mon avis, le réalisateur témoigne d'une bonne part d'autodérision dans le portrait de ces banlieusards un peu "paumés" dans leurs contradictions. Il manque juste un peu d'ambition formelle pour emballer le tout: les acteurs jouent bien le jeu, mais le film n'invente rien du point de vue esthétique (et c'est donc regrettable). La lutte des classes fait partie de tous ces longs-métrages qui, vus sur un écran télé ou au cinéma, apparaissent toujours identiques. Pour le reste, je ne vois rien à y redire. C'est que j'en ai vu d'autres...

La lutte des classes
Film français de Michel Leclerc (2019)

Une découverte sympa, sans plus. J'avais gardé un meilleur souvenir d'un film précédent du réalisateur, Le nom des gens, mais neuf ans sont passés et mes goûts ont probablement évolué (voire changé). Aujourd'hui, pour parler d'école, je préfère un film comme Primaire. Une impression qui pourrait bien encore se modifier au fil du temps. Bref, à l'heure actuelle, je dis trois étoiles et demie. C'est déjà bien ! 

6 commentaires:

Pascale a dit…

J'adore Édouard Baer mais on peut dire que je ne me précipite pas et ce que tu en dis me donne l'impression de l'avoir vu.
Qui sait... s'il reste à l'affiche et que Cannes crée à nouveau la disette...

dasola a dit…

Bonjour Martin, j'ai vu le film hier après-midi avec mon ami. J'ai passé un bon moment. Pas inoubliable mais le couple Edouard Baer et Leila Bekti est crédible. Bonne journée.

Laurent a dit…

Hello Martin. J'avais particulièrement aimé "Le nom des gens" et me suis donc précipité pour voir cette "Lutte des classes". Ce fut un bon moment, même si les dernières minutes torpillent un peu la dynamique du film (on a l'impression que le réalisateur ne sait pas comment refermer toutes les portes qu'il a ouvertes).
Edouard Baer et Leila Bekhti sont formidables (et les enfants aussi, d'ailleurs).

Martin a dit…

@Pascale:

Ce n'est pas le meilleur film d'Édouard, mais ça se laisse regarder gentiment.
Cela dit, une séance de rattrapage pourrait largement suffire, je suppose.

Martin a dit…

@Dasola:

Voilà, ton avis est très juste ! Pas inoubliable, mais qui offre un bon moment.
Et après tout, on n'est pas obligé de réclamer trop de choses autres au cinéma...

Martin a dit…

@Laurent:

Oui, "Le nom des gens", de mémoire, était un peu mieux abouti.
Mais oui aussi, on peut aimer voir le film pour Leila, Édouard et les enfants.