dimanche 30 avril 2023

Comme un lundi

Demain, pas de chronique du lundi: j'ai décidé de fêter le travail ! L'occasion aussi d'y réfléchir dès aujourd'hui sous l'angle du cinéma. Brièvement, hein ? C'est dimanche ! Allons-y pour un p'tit clin d'oeil...

J'ai tapé "travail et cinéma" dans Google Images et la première photo pertinente sortait d'un classique de Chaplin, Les temps modernes. Euh... à dire vrai, je ne suis pas sûr à 100% qu'elle apparaisse ainsi dans le film. En fait, je pencherai plutôt pour un visuel promotionnel ! Qu'en penserait le principal intéressé de nos jours, soit 87 années après la première diffusion en salles ? Mystère. Mais j'ose espérer qu'il serait heureux d'être encore connu pour avoir moqué la frénésie capitaliste et productiviste. Avant que cela lui cause de gros ennuis...

Un jour, il faudra que je me penche sur d'autres cinémas "sociaux" des origines. Remonter jusqu'à l'an 1925 pour voir La grève, l'oeuvre première du réalisateur soviétique Sergueï Eisenstein, me tente. L'occasion pourrait être belle d'ainsi relancer ma fibre exploratoire vers les films muets presque centenaires et qui ont traversé le temps. J'ignore quand je cèderai à cette envie, mais ça pourrait bien venir en mai, mois symbolique de renouveau s'il en est. On verra bien ! Avant cela, je vous donne rendez-vous mardi avec tout autre chose...

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Un petit détail...
La coïncidence est rigolote: ceci était ma chronique numéro 2936. 1936, c'était Les temps modernes... et, en France, les congés payés.

Une ultime précision...
Comme les autres, cette chronique est ouverte au débat argumenté et, plus spécifiquement, à vos suggestions de films liés au travail. J'ajoute que même les plus récents sont susceptibles de m'intéresser !

vendredi 28 avril 2023

Derrière la couronne

Richard III, vous connaissez ? Vers 1591-1592, le grand Shakespeare écrivit une pièce sur ce roi d'Angleterre, dont le règne tourmenté n'aura duré qu'à peine plus de deux ans, de juin 1483 à août 1485. Beaucoup l'ont considéré comme un usurpateur: il a succédé au fils aîné de son frère, enfant disparu dans de mystérieuses circonstances.

Aujourd'hui, et par décision de feue la reine Elizabeth II, la couronne britannique a admis que Richard III n'était pas le félon et l'oncle infanticide qui a longtemps prévalu dans l'imaginaire collectif anglais. Cette histoire, un film l'évoque aujourd'hui: The lost king l'aborde lorsqu'une historienne amateure, Philippa Langley, s'empare du sujet en vue de réhabiliter le monarque honni. On comprendra assez vite qu'en revenant sur cette histoire vraie, le film veut dresser le portrait sensible d'une femme fragile, arcboutée sur ses convictions profondes et en lutte contre deux fléaux: la maladie et les préjugés qui pèsent sur elle. Sally Hawkins, épatante, lui prête ses traits et, dès le début ou presque, convainc de la grande combativité de ce "personnage". Tout au plus le cinéma en aura-t-il - un peu - ajouté à ses malheurs...

L'idée de montrer comment une femme humble a su se redresser grâce à ses intuitions et en prenant la défense de l'image d'un homme de pouvoir mort depuis des siècles... cette idée-là est bonne, oui. Puisque le film contient une grande part de faits dits "réels", je dirais simplement que cette histoire méritait assurément d'être racontée. Moi qui n'ai aucun penchant pour la monarchie, j'ai vraiment apprécié de la suivre, d'autant que le scénario n'est pas si manichéen que cela. Mieux: il intègre des dialogues impossibles, qui peuvent servir de fil conducteur au déroulé de l'intrigue - et je vais vous laisser en juger. Plus moderne qu'il n'y paraît, The lost king nous parle aussi du poids écrasant de certaines institutions et du difficile combat pour la vérité qu'imposent parfois nos sociétés ultra-connectées. C'est passionnant ! Les deux heures du métrage passent vite, sans ennui ni temps mort. Pas d'invention formelle à signaler, mais une belle bande originale signée du Français Alexandre Desplat - sa dixième depuis 2020, déjà. Faut-il parler de cinéma populaire ? Je pense. Au sens noble du terme.

The lost king
Film britannique de Stephen Frears (2022)

Anecdote: le réalisateur est né (en 1941) à Leicester, la ville anglaise où les ossements du roi Richard III ont finalement pu être retrouvés. J'ignore son lien à la monarchie, mais j'avais aimé son The queen. Tout comme, plus tard, j'avais plutôt apprécié Le discours d'un roi. Il n'y a que les British pour parler ainsi de leur(s) famille(s) royale(s) tout en témoignant d'une certaine fibre sociale et humaniste. Bravos !

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D'autres ralliés à la cause de Richard III ?

Je ne sais pas, mais il est clair toutefois que Pascale a aimé le film.

mercredi 26 avril 2023

La place du mort ?

Vous connaissez la série Prison Break ? J'ai eu la surprise d'apprendre que son acteur principal, Wentworth Miller, était aussi le co-auteur d'un film anglo-saxon réalisé par le Coréen Park Chan-wook: Stoker. Bon... ce n'est pas ce qui m'a poussé à le regarder, pour être franc. J'avais surtout envie de voir le réalisateur dans un cadre "nouveau"...

Je mets des guillemets car le film a dix ans et s'inspire clairement d'opus signés Alfred Hitchcock. Il raconte l'histoire plutôt troublante d'une adolescente hantée par la mort de son père dans un accident automobile et qui voit débouler le frère du défunt, dont personne n'avait jamais parlé avec elle ! Or, très vite, la même adolescente constate que sa mère ne partage guère son sentiment de deuil. Rapidement, le tonton et elle se rapprochent de manière ambigüe. Bref... puisque, virtuose, la caméra nous fait adopter le point de vue de la jeune femme, quelque chose semble pouvoir faire scandale. Sauf qu'à vrai dire, c'est également une forme de peur qui s'installe...

Quelques révélations arrivent un peu avant la moitié du métrage. Rien n'oblige d'ailleurs à les prendre pour argent comptant, le film jouant encore beaucoup sur le caractère insaisissable de son héroïne. Elle est la force du film, sans doute, et peut-être également sa limite. Tout cela peut dérouter ou déplaire. Pour ma part, j'ai plutôt marché. Discutable sur le plan scénaristique, Stoker est l'oeuvre d'un metteur en scène efficace pour recycler ses influences sans les affaiblir. Peut-être que ce n'est pas du GRAND cinéma, mais le côté hardcore du film aura suffi à m'accrocher jusqu'à ses toutes dernières images. Mia Wasikowska y est aussi pour quelque chose, bien évidemment ! L'actrice australienne est glaciale et m'a fait une forte impression. Qu'elle ait quitté Hollywood depuis trois ans m'étonne un peu moins...

Stoker
Film britannico-américain de Park Chan-wook (2013)

Rien d'indispensable, en fait, mais une partie de plaisir personnelle rehaussée par une mise en scène soignée. J'apprécie de fait l'aspect moins lisse que bien des productions anglo-saxonnes actuelles. Envie de retourner en Asie ? J'aime aussi Mademoiselle, du même cinéaste. Mais si Hitch' garde vos faveurs, L'ombre d'un doute et Psychose tiennent sans doute lieu de références ! Non exhaustive, cette liste...

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Un mot pour conclure: les avis sont partagés...

Vous pourrez le vérifier en (re)lisant Pascale et Dasola, par exemple.

lundi 24 avril 2023

Névroses

Virginie Efira m'a fait rire en recevant le César de la meilleure actrice pour l'année 2022. "En même temps, j'ai fait 63 films cette année. Donc, arithmétiquement, je m'étais un peu donné mes chances". J'ignore si c'est de l'humour belge, mais j'ai trouvé cela très drôle. Beaucoup plus que Sibyl, un film que j'ai pu rattraper dernièrement...

L'ex-animatrice télé y incarne une psy avide de donner un nouvel élan à sa vie professionnelle, en orientant ses patients vers des confrères et en donnant enfin libre cours à sa vieille envie d'être écrivaine. Rapidement, on va comprendre que c'est loin d'être gagné d'avance. Parce qu'une thérapeute comme Sibyl n'a pas forcément le loisir d'arrêter du jour au lendemain, ensuite parce que son inspiration littéraire n'est pas constante et, enfin, parce qu'une nouvelle patiente vient bientôt frapper à sa porte, sans possibilité de lui dire non. Complexe dès le début, la situation devient alors presque intenable...
 
Le montage du film réclame du spectateur lambda une attention soutenue, car tout n'est expliqué que par fragments. Le fait en outre que l'essentiel du long-métrage se déroule sur un plateau de tournage installé à Stromboli, île volcanique d'Italie, vient ajouter au sentiment de confusion que laissent les images (parfois quasi-subliminales). Solide, le groupe d'acteurs - avec Adèle Exarchopoulos, Gaspard Ulliel, Laure Calamy et Sandra Hüller, notamment - m'a aidé à m'accrocher. Cela dit, le film m'a laissé sur ma faim et paru un peu trop pessimiste pour me convenir réellement - d'où ma note un peu basse. J'assume...

Sibyl
Film français de Justine Triet (2019)

Des pleurs, des cris, des ressentiments portés par des personnages fragiles ou en colère: ce n'est pas un film confortable. Je dois dire qu'avant de me demander s'il était réaliste, je me suis interrogé d'abord... sur ce qu'il voulait nous dire. Et oui, j'ai préféré Victoria ! Maintenant, le divan des psys vous attire ? OK. Habemus papam m'apparaît plus intéressant et drôle. Et Illusions perdues bien décalé.

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Et si vous consultiez l'avis des autres ?

Le film est aussi en analyse chez Pascale, Princécranoir, Strum et Lui.

vendredi 21 avril 2023

Comme des soeurs

L'Algérie est un pays que j'aimerais découvrir. Cette curiosité que j'ai pour elle s'apaise parfois devant un écran, mais cela reste insuffisant pour combler toutes mes attentes. Bon ! Même s'il s'agit d'un film franco-belge, je suis malgré tout content de vous parler de Houria. Bien heureux, en fait, d'avoir à nouveau pu traverser la Méditerranée.

Houria ? C'est le prénom d'une jeune femme de ménage, que le film présente en outre comme une danseuse franchement talentueuse. Déterminée à rester dans son pays, elle peut joindre les deux bouts grâce à une activité clandestine: le pari sur des combats de béliers ! Oui, mais voilà... un soir où elle a emporté la très grosse somme qu'elle espérait obtenir, l'organisateur du jeu est accusé de tricherie. Houria est agressée par un homme qui la laisse inconsciente au pied d'un grand escalier urbain. Elle se réveille finalement dans un hôpital. Peut-être l'aurez-vous deviné: nous allons suivre sa "reconstruction". Un parcours qui peut vous sembler balisé, mais que son cadre algérien rend foncièrement original, puisqu'inscrit dans ce contexte étranger que nous ne connaissons qu'assez mal. Il y a là une vision féministe des choses, mais pas seulement. On découvre l'état de la société algérienne et ce qu'il peut rester des stigmates de son passé récent...

Mon titre vous l'a laissé entendre: l'un des aspects très intéressants du scénario de Houria est qu'il parvient à transcender l'anecdote individuelle pour atteindre alors une certaine dimension collective. J'imagine d'ailleurs que ce n'est qu'ensemble que les Algérien(ne)s pourraient éventuellement "s'en sortir", à condition de dire les maux qui les affligent et d'aller de l'avant, sans plus compter sur le soutien forcément ambigu de l'ancienne puissance colonisatrice française. Pour cela, il leur faudra sans doute briser le silence: à vous de voir comment le film fait aussi de nous les témoins d'un certain mutisme. De mon côté, je voudrais saluer la très grande performance d'actrice réalisée par Lyna Khoudri, l'âme battante de ce beau film sensible. J'avais déjà apprécié cette comédienne auparavant et elle fait mieux que confirmer les espoirs placés en elle, atteignant ici un niveau d'intensité inégalé - de quoi espérer pour elle un avenir professionnel radieux. Le reste de la distribution brille également, Rachida Brakni et Amira Hilda Douaouda en tête. J'insiste: il faut soutenir ce cinéma.

Houria
Film franco-belge de Mounia Meddour (2023)

Nous avons de fait de la chance de pouvoir voir un tel long-métrage. Bien qu'il y dispose d'un visa d'exploitation et soit en outre soutenu par le ministère algérien de la Culture, Papicha, le premier des opus de la réalisatrice, n'est pas sorti dans les salles de son pays d'origine. Nous, en France, on en a vu d'autres comme Inland ou Le repenti. Les représentations fortes d'une nation encore en profonde mutation !

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Vous aimeriez lire un autre avis ?

C'est possible, bien sûr, en vous rendant par exemple chez Pascale.

mercredi 19 avril 2023

Sa bataille

On ne va pas se mentir: il fut un temps pas si lointain où chaque film de François Ozon titillait fortement ma curiosité cinématographique. Pourtant, sans l'insistance de deux de mes complices, il est probable que j'aurais laissé passer la sortie du dernier en date: Mon crime. Soyez-en sûrs: c'est un (assez) bon cru du (très) prolifique réalisateur.

Paris, 1935. Madeleine Verdier, comédienne, se languit du beau rôle qui saura enfin la propulser sur le devant de la scène. Un rendez-vous avec un producteur de cinéma la laisse furieuse - et désespérée - après être tombée dans un guet-apens sexuel. Même le soutien réel de son amie Pauline Mauléon, avocate, ne suffit plus à la réconforter. Limite si elle ne se suicide pas ! Il est temps de régler ses comptes avec ceux, "gros cochons" ou pleutres, qui lui pourrissent l'existence. Autant le dire: Mon crime ne dresse pas des hommes un portrait flatteur. Cela ne m'a pas dérangé, bien au contraire. Je dois admettre que je suis allé voir le film avec l'idée de mieux connaître ses actrices principales, Nadia Tereszkiewicz et Rebecca Marder. L'une et l'autre semblent avoir le vent en poupe, ce dont je me réjouis: je trouve qu'elles sont les dignes représentantes d'une prometteuse jeune garde du cinéma français. Il est fort possible que je vous en reparle bientôt.

Autour d'elles, François Ozon s'est offert une distribution de prestige. Certains membres de la troupe avaient déjà joué pour lui, à l'image d'Isabelle Huppert ou de Fabrice Luchini. D'autres font leurs débuts devant sa caméra - citons Régis Laspalès et Dany Boon, par exemple. Cet ensemble hétéroclite fait mouche: de fait, même si leurs univers habituels divergent, toutes et tous affichent ici une complémentarité intéressante, guillerets qu'ils sont à l'idée de donner vie à un scénario porté sur la rigolade. Au départ, c'était celui d'une pièce de théâtre signée Georges Berr et Louis Verneuil, créée aux Variétés en 1934. Essentiellement tourné en intérieurs, Mon crime assume sa naissance sur les planches parisiennes, sous les atours d'une grosse production conçue pour l'écran (avec un grand soin pour les décors et costumes). Même si tout cela ne révolutionne rien, c'est donc du cinéma efficace. Assez en tout cas pour offrir à son auteur un box-office très correct...

Mon crime
Film français de François Ozon (2023)

Bon... je doute que les entrées pour cet opus dépassent le total atteint pour 8 femmes ou Potiche, mais il devrait laisser 17 ou 18 des 22 autres films du même cinéaste derrière lui. Pas mal, non ? Vous m'en voyez ravi pour Nadia Tereszkiewicz et Rebecca Marder. Côté féminisme, L'une chante, l'autre pas reste une belle référence. La vie invisible d'Euridice Gusmão aussi, plus récente (et au Brésil) !

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Vous souhaitez rester en France ?

Autant le souligner aussi: le film y a été bien reçu, dans l'ensemble. NB: Il a entre autres plu à Pascale, Dasola, Princécranoir et Benjamin.

Attendez ! Un ultime petit détail...

Je voulais finir en saluant la belle bande-originale de Philippe Rombi.

lundi 17 avril 2023

Le grand silence

Il y a un concept que j'aime bien dans le cinéma: celui de suspension d'incrédulité. Le temps d'un film, le septième art nous invite à croire en l'improbable ou même, parfois, en l'impossible. Beaucoup de polars reposent ainsi sur cette négation de ce que nous pouvons concevoir. C'est notamment le cas de Trois jours et une vie (à voir sur Arte.tv).

Cette adaptation d'un roman de Pierre Lemaître nous entraîne droit vers les secrets d'un petit village des Ardennes belges, au moment des fêtes de Noël 1999. Comme l'indique Olivier Père, programmateur d'Arte, l'atmosphère rappelle celles de Clouzot, Chabrol ou Simenon. Antoine, un garçon d'une douzaine d'années, profite des vacances avec Rémy, un enfant un peu plus jeune, et aime sa soeur, Émilie. Soudain, le petit disparaît... et le grand, qui sait pourquoi, se tait. Quinze ans plus tard, devenu médecin, il dissimule toujours la vérité !

Cette vérité, nous spectateurs, nous la connaissons dès le début. L'intérêt du long-métrage est lié à cette question: les personnages finiront-ils par la découvrir ? Et qu'adviendra-t-il alors d'Antoine ? Trois jours et une vie sert avant tout de révélateur à la psychologie des différents protagonistes, petit à petit consumés par l'absence inexpliquée d'un membre de la communauté. L'implication des acteurs permet alors d'y croire: même si la prestation retenue de Pablo Pauly semble un peu froide, celles de Sandrine Bonnaire, Philippe Torreton et Charles Berling font - beaucoup - mieux que "sauver les meubles". Le décor humide et brouillardeux d'Olloy-sur-Viroin, bourgade wallonne d'un petit millier d'habitants, offre par ailleurs au récit le parfait écrin pour déployer toute sa noirceur (c'est aussi celle du livre, j'imagine).
Surprise: le film n'a même pas atteint les 100.000 entrées en salles. Lui accorder une séance de rattrapage pourrait être une bonne idée...

Trois jours et une vie
Film français de Nicolas Boukhrief (2019)

Entendons-nous bien, les ami(e)s: je ne recommanderai pas ce polar poisseux aux enfants, ni même aux jeunes adolescents, d'ailleurs. L'air vicié du village pourra vaguement vous rappeler Le corbeau. Plus profondément enfoui dans le glauque, un film comme Prisoners fait lui aussi forte impression, sur un sujet assez proche. Et je crois pouvoir filer jusqu'à Ardennes pour (re)trouver cet oppressant cadre !

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Est-il passé inaperçu sur la blogosphère ?

Non ! Il fait notamment l'objet d'une chronique positive chez Pascale.

vendredi 14 avril 2023

Amours irlandaises

Je ne m'y aventurerai pas aujourd'hui, mais il y aurait mille choses intéressantes à raconter sur John Ford. Pour l'heure, je me contente de quelques lignes sur l'un de ses grands films: L'homme tranquille. L'idée, paraît-il, eut du mal à attirer les producteurs hollywoodiens. Bilan: un succès public et, pour Ford, le dernier de ses quatre Oscars !

En France, si mes sources sont exactes, cet opus attira 3,6 millions de curieux dans les salles - d'où le onzième rang du box-office 1952. Sean Thornton, boxeur irlandais parti aux États-Unis, revient au pays natal et rachète le modeste cottage qui appartenait jadis aux siens. Mieux: il tombe amoureux de Mary Kate Danaher, une jeune femme célibataire qui, tradition oblige, vit encore sous le toit de son frère...

Souci: ledit frère comptait lui aussi acquérir la demeure des Thornton pour asseoir un peu plus sa domination de grand propriétaire terrien. Rapidement, une grande rivalité s'installe entre les deux "mâles". Cependant, L'homme tranquille n'a absolument rien d'un drame classique: c'est à la fois une belle histoire d'amour et... une comédie. D'où, à mon sens, deux très bonnes raisons de vraiment l'apprécier. Même si certaines scènes feront peut-être bondir les #MeTooistes radicaux, je dis que l'humanisme fordien fait encore des merveilles. Porté par un impeccable duo Maureen O'Hara / John Wayne, le film est absolument sublime en termes de mise en scène, ses couleurs éclatantes et sa musique faisant beaucoup pour son charme "rétro". Et pas question d'oublier toute la galerie de personnages secondaires !

L'homme tranquille
Film américain de John Ford (1952)

J'insiste: malgré la référence du titre au seul personnage central masculin, je soutiens que le film pourra plaire autant aux femmes qu'aux hommes. Il prouve aussi que John Ford n'était pas qu'un maître du western (La poursuite infernale, La prisonnière du désert). L'amour plus fort que tout ? C'est une très jolie morale, je trouve. C'était aussi celle de Rendez-vous. Ou de L'aventure de Mme Muir...

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Vous aussi, vous voulez y revenir ?

Bien: je vous laisse donc aller fureter chez Ideyvonne, Strum et Lui. Vincent, lui, est un inconditionnel de John Ford: il a donné à son blog le nom du village du film. Et je le pense même épris de son héroïne...

jeudi 13 avril 2023

Ke Huy et Jamie Lee

Sept fois nommé, il est reparti bredouille: la soirée 2023 des Oscars n'a pas souri à Steven Spielberg. Et je n'ai pas (encore) pris le temps de plonger dans Everything everywhere all at once, le grand gagnant de la cérémonie du 12 mars, avec sept statuettes sur onze possibles. Mais j'ai tout de même envie d'en dire un mot, dans ce cadre précis...

Comme d'autres, j'ai trouvé assez touchant le récit de Ke Huy Quan. N'en déplaise à ceux qui se moquent de l'acteur, je le crois sincère quand il estime avoir touché du doigt le fameux "rêve américain" avec son Oscar du meilleur acteur dans un second rôle. L'enfant parti du Vietnam devenu star hollywoodienne, c'est une belle histoire, non ? Je suis pile dans la bonne génération pour l'avoir aimé dans ses rôles majeurs: Demi-Lune (Indiana Jones et le temple maudit / 1984) d'abord et Data (Les Goonies / 1985) ensuite. Deux films références avec un certain... Steven Spielberg au générique, comme réalisateur pour le premier, inventeur de l'histoire et même producteur délégué pour le second. Près de quarante ans sont passés depuis leur sortie ! Et oui, revoir Ke Huy Quan sur le devant de la scène m'a fait plaisir...

J'ai également trouvé sympa que Jamie Lee Curtis ait obtenu l'Oscar équivalent de la meilleure actrice dans un second rôle - a fortiori parce que c'est pour le même Everything everywhere all at once. Contrairement à celui de son confrère, le destin de la Californienne semblait tout tracé, en tant que fille de Janet Leigh et Tony Curtis. Encore fallait-il peut-être s'extraire de ce puissant contexte familial pour percer avec ses propres projets. Si j'en crois sa filmographie ininterrompue depuis les années 80, la comédienne y est parvenue. Pour moi, elle restera toujours la fille sexy et rusée d'Un poisson nommé Wanda. Mais aussi, évidemment, la Laurie Strode immortelle de la saga Halloween, telle qu'initiée par le grand John Carpenter ! J'espère la revoir dans des films plus récents. Bon, on s'en reparlera...

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Vous n'êtes obligés d'attendre...

Si vous voulez réagir à ma chronique, je suis intéressé par vos avis. Vous pourriez aussi évoquer d'autres lauréat(s) des Oscars, bien sûr !

lundi 10 avril 2023

Premières images

Il a tant enchanté d'enfances et d'adolescences que je trouve légitime qu'il ait souhaité nous intéresser aux siennes. Et il l'a bien sûr fait comme à chaque fois: en utilisant le cinéma. Je constate cependant que l'éternel artisan des images qu'est Steven Spielberg, 76 ans révolus et des dizaines de films, a aussi modifié le nom de sa famille.

J'y vois de la pudeur, une humilité consubstantielle à un brave homme qui pourrait pourtant, compte tenu de ses très nombreux triomphes passés, se tenir au-dessus de la mêlée et/ou enfin ne plus travailler. Or, au contraire, le voilà qui se décide à nous raconter les origines lointaines de sa vocation de cinéaste. Et The Fabelmans de revenir jusqu'aux sources, à l'heure précise où le train de la banalité commence à dérailler. Nous, spectateurs, sommes assis à la table d'une famille, que le père embarque bientôt vers d'autres horizons pour suivre, lui, la voie de sa brillante carrière de jeune ingénieur. Bientôt, on devinera que le fils va lui préférer un tout autre chemin...

The Fabelmans
n'est pourtant pas le récit univoque d'un créateur génial cherchant à s'émanciper de la figure paternelle. Ou peut-être que si, mais pas seulement: c'est d'abord, je crois, un film d'amour. Voyez par vous-mêmes toutes les déchirures et soubresauts intimes que va traverser cette famille: ils sont proches de ceux que l'auteur de cette histoire a vécus. La grâce absolue de ce (très beau) récit tient à ce que sa portée soit à mon sens universelle - ou partagée. Steven Spielberg nous parle de lui et des siens, mais aussi... de nous. Jamais il ne présente sa famille comme l'unique exemple à suivre. Mais il nous révèle que ce qui lui arrive est en fait... très "ordinaire" !

C'est ainsi qu'au cinéma comme dans la vie, la mère devient figure centrale. Une mère présentée comme une fée, mais soudain entrée dans une lumière crue et qui devient femme faillible, imparfaite jusque dans ses vrais engagements pour celles et ceux qu'elle aime. C'est ce qu'illustre Steven Spielberg: nous ne sommes pas des anges et pourtant, nos fragilités ne font pas toujours de nous des monstres. Est-ce une simple question de choix ? Je n'en suis pas sûr, à vrai dire. Ce que je sais, c'est juste que The Fabelmans m'y aura fait réfléchir de manière apaisée, en l'absence d'autres scènes violentes que celle d'une rupture qui, soudain, anéantit ce qu'il restait d'unité familiale...

Autant vous le confirmer: The Fabelmans contient son lot de scènes émotionnelles. Et, oui, la musique du grand John Williams les souligne d'un trait supplémentaire, sans jamais nous mener vers le pathos. Cela tient à peu de choses, parfois, et je dirais en fait à une magie propre à Steven Spielberg, à sa manière d'envisager aussi le cinéma comme oeuvre de groupe. D'ailleurs, je n'ai pas énuméré les acteurs sur lesquels il s'appuie ! Les principaux - le jeune Gabriel LaBelle, Michelle Williams, Paul Dano, Seth Rogen - sous tous vraiment bien. J'éviterai à présenter de détailler les clins d'oeil qui parsèment le film jusqu'à sa toute fin, deux heures et demie après la première image. Je veux conclure par un constat: celui d'une grande salle muette pendant toute la projection et où le public a regardé la quasi-totalité du générique de fin sans bruit, agitation ou rallumage de téléphone. Un temps "suspendu" qu'à mon sens, seule la salle obscure peut offrir.

The Fabelmans
Film américain de Steven Spielberg (2022)

Oui ! Avant que l'émotion redescende, j'ai tenu à donner cette note maximale, fruit justement de ce que j'ai ressenti à la fin, le sourire format XXL, avant que la lumière se rallume sur un public conquis. C'est la première fois que cinq étoiles ornent un film tout juste arrivé dans ma cinéphilie. Je ne vois pas ce que je peux vous dire de plus ! Si ce n'est que je continuerai à fréquenter ce cinéma très personnel...

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En attendant d'y revenir...

Je vous propose d'aller découvrir l'avis des autres: Pascale, Dasola, Princécranoir et/ou Strum. De quoi introduire aussi quelques nuances.

samedi 8 avril 2023

Face à l'inexplicable

Je me souviens qu'à la toute fin des années 90, M. Night Shyamalan était encore considéré comme un possible futur golden boy du cinéma hollywoodien. Or, après la belle réussite de Sixième sens, le cinéaste d'origine indienne paraît n'avoir jamais réussi à "transformer l'essai". J'ai regardé deux autres de ses films - afin de mieux le comprendre...

Signes (2002)
Mel Gibson, Joaquin Phoenix et deux enfants sont les protagonistes principaux de ce drôle de (bon) film. Au beau milieu d'un État rural américain, des champs de maïs sont abattus par une main inconnue. Vus du ciel, lesdits champs font apparaître de mystérieux dessins. Bientôt, d'étranges silhouettes les arpentent au milieu de la nuit. Résultat: nous (et les personnages) sommes vite angoissés à l'idée d'affronter ce que ni la science, ni la foi en Dieu n'expliquent. Comment alors vivre et même survivre ? C'est visiblement un thème récurrent du cinéma de Shyamalan. Bon... le fonds du propos n'a rien d'extrêmement original, mais la forme est franchement intéressante. On peut penser à Spielberg: la cellule familiale est partie prenante d'une intrigue bien ficelée. On pense aussi à Hitchcock: le suspense repose sur la surprise de l'inconnu et, parfois, la mise en scène réussit à nous faire peur avec ce que les images... ne montrent pas. Serait-ce brillant ? Non, mais je crois suffisant à mon plaisir de geek !

Phénomènes (2008)
Pas mal de similitudes avec le film précédent. Le cap de la trentaine franchi, Shyamalan avance et ose cette fois construire son scénario autour d'une menace plus globale. Il s'agit à présent de comprendre pourquoi (ou sous quelle influence) des hommes et des femmes ordinaires en tuent soudain d'autres et/ou décident de se suicider. Objectivement, dans cet opus-là, la conclusion que les survivants tirent des événements qu'ils subissent est un peu ridicule, sur fond d'écologie simpliste. Mais... après le 11-Septembre, voir l'Amérique dépassée par une force extérieure qu'elle ne parvient pas à maîtriser résonne d'une façon plutôt glaçante. Et, avec quinze ans de recul supplémentaire, c'est sûr: la crise Covid a largement enfoncé le clou de notre vulnérabilité aux forces de la nature les plus imperceptibles. C'est en prenant appui sur ces deux "grilles de lecture" personnelles que j'ai apprécié un long-métrage imparfait, mais a priori sincère. Mark Wahlberg en tête, son casting fait le job. Sans éclat, dirais-je...

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Vous avez envie d'aller plus loin ?

- pour Signes, c'est possible grâce à une chronique de Benjamin,
- pour Phénomènes, avec Pascale, Laurent et Benjamin toujours.

Attention aux spoilers ici et là ! Et moi, ça m'ira d'en parler encore...

mercredi 5 avril 2023

Ombres et lumières

À quoi tient la magie du septième art ? Les technologies numériques d'aujourd'hui nous le font oublier: à un peu de lumière sur un écran. J'avoue tout: il aura presque suffi que j'apprenne qu'un vieux cinéma posé sur la côte anglaise était son décor pour aimer Empire of light. Et je ne voulais pas rater l'occasion de le voir en (très) grand format !

Coquetterie ultime: j'ai vu projeté le film en version pellicule. Franchement, mises à part quelques "tâches" au début, la différence ne m'a pas sauté aux yeux. Il m'a semblé aussi que le son était éraillé comme dans mes plus vieux souvenirs, mais... point d'émotion nostalgique, pour ma part. Tant pis: Empire of light m'en a offert d'autres, modernes, et bien plus nombreuses, finalement, que celles que m'inspire la seule évocation de ce qu'a pu être le cinéma hier. Cela étant dit, je précise que le scénario nous ramène d'abord à la fin de 1980. Lors du passage à 1981, une dénommé Hilary, gérante déprimée de salles en perdition, embrasse Stephen, un collègue recruté depuis peu. Elle est blanche et quinqua, lui noir et a 20 ans. Sont-ce des problèmes ? Dans l'Angleterre de Maggy Thatcher, oui. Disons en tout cas que, pour aimer, c'est franchement compliqué. Mais serait-ce plus simple aujourd'hui ? Je vous laisserai y réfléchir...

Je vous passe les détails. La manière dont le film tisse son histoire autour de ce duo central est tout à fait admirable à mes yeux. Honnêtement, je pourrais même énumérer l'ensemble de la troupe d'actrices et d'acteurs pour mes éloges, mais je préfère vous soutenir que Empire of light est le film d'Olivia Colman et Micheal Ward. Avant de le voir, je la connaissais un peu, elle, et lui, pas du tout. C'est donc pour moi une quasi-double révélation ! Et la forme sublime tout: du grand, grand, grand cinéma d'auteur - et populaire aussi. Intelligemment fictif et néanmoins ancré dans les réalités profondes d'un pays, d'une époque et je dirais peut-être d'une classe sociale. Tout cela sans le moindre pathos ou misérabilisme, je dis chapeau. Saisi comme je l'ai été, je ne vais pas chipoter sur quelques points moins réussis: je couperais les cheveux en quatre... et je m'y refuse. Autant acclamer Roger Deakins, bientôt 74 ans et directeur photo jamais pris en défaut, ainsi avec lui que toute l'équipe technique ! Les Oscars sont passés "à côté" ? Exact. Et c'est dommage pour eux...

Empire of light
Film américano-britannique de Sam Mendes (2022)

Un film qui montre bien ce que peut être la vie, entre épiphanies merveilleuses et drames effroyables. Il enferme beaucoup d'humanité et une jolie sensibilité, portée par une belle galerie de personnages. Sans oublier, bien sûr, tout ce qu'il nous dit de la valeur du cinéma ! Après ces images superbes, j'ai vu Les faussaires de Manhattan comme un film comparable. Pour... une certaine idée de la résilience.

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D'autres avis ?

Eh oui ! J'attends le vôtre en relisant ceux de Pascale et Princécanoir.

lundi 3 avril 2023

Sa vie d'après

Peut-être l'avez-vous compris en me lisant: la violence me révulse. Aujourd'hui, on parle beaucoup de celle qui est faite aux femmes. C'est à la nécessité de la combattre que je pensais dernièrement devant Lola Montès, un film qui approche doucement de ses 70 ans. Autre temps, autres moeurs ? Oui, peut-être. Cela mérite réflexion...

Lola Montès
? C'est le nom d'une artiste de cirque que le long-métrage présente comme une ancienne comtesse déchue. J'aurais pu parler d'une bête de foire, puisque ce qu'en dit Monsieur Loyal est vrai. Vrai et complété de légendes, bien entendu, pour l'effet spectaculaire. Concrètement, sous le chapiteau d'une troupe de la Nouvelle-Orléans, Lola rejoue sa vie, que d'autres réinventent pour elle en la présentant comme une ex-aristocrate dépravée - et sans considération réelle pour la femme qu'elle est encore dans sa robe devenue costume. Techniquement, le montage du film alterne ainsi entre situations circassiennes au temps présent et retours sur la réalité des faits "montessiens", distillés par des flashbacks successifs. Ce découpage semble avoir déplu au public de l'époque, le film créant un scandale. C'est triste, d'autant qu'il fut en réalité charcuté par ses producteurs et ne sortit sous sa forme actuelle, jugée fidèle aux réelles intentions de son auteur, qu'en 2008 (51 ans, donc, après la mort de ce dernier). Ce XIXème siècle - revisité - arbore désormais ses plus beaux atours !

Lola Montès
Film français de Max Ophuls (1955)

Cherchez donc sur Internet si vous voulez: ce personnage a existé. L'impression que me laisse le film est qu'il vient pour sa défense. Martine Carol, dans le rôle-titre, est une femme libre et le paye cher. Je n'en ai pas trop dit pour vous laisser en juger et/ou en débattre. Pour un autre portrait de femme, je suggère... Portrait de femme. Plan B éventuel: une chronologie - avec Loulou, Plenty et Aquarius...

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Pour aller plus loin...

Je vous laisse lire l'avis (mitigé) du rédacteur de "L'oeil sur l'écran". Bien sûr, j'espère recueillir également l'opinion de quelques femmes...

dimanche 2 avril 2023

Un autre regard

Vous l'aurez constaté: j'ai souvent pris la défense de petits films français depuis le début de l'année. L'explication tient à mes choix subjectifs, mais aussi au hasard d'une programmation attrayante. Notons bien que le dernier Astérix a dépassé les 4,5 millions d'entrées malgré une critique des plus défavorables. Les goûts et les couleurs...

Tout cela m'interroge à nouveau sur la vision des professionnel(le)s du cinéma et celle du grand public - euh... si tant est qu'il existe. Parfois assez proches, ces deux manières d'envisager le septième art peuvent diverger radicalement, a fortiori quand il s'agit de comédie dite populaire, j'ai l'impression. Mais pas sûr que cela soit si simple...

Voici les films français de 2022 qui ont le mieux "marché" en salles:

1. Simone - Le voyage du siècle
2. Qu'est-ce qu'on a tous fait au bon Dieu ?
3. Novembre
4. Maison de retraite
5. Super-héros malgré lui
6. En corps
7. Vaillante
8. Ducobu président !
9. Menteur
10. Le nouveau jouet
11. Mascarade
12. Notre-Dame brûle
13. Goliath
14. Irréductible
15. Adieu Monsieur Haffmann
16. Couleurs de l'incendie
17. Les SEGPA
18. L'innocent
19. Tempête
20. Jack Mimoun et les secrets de Val Verde

Mes liens vous auront permis de constater que j'affiche un 7/20. Score peu flatteur qui illustre surtout la diversité des origines nationales du cinéma que j'apprécie, dirais-je en première analyse. J'ajoute que c'est une chance: de fait, j'ai accès à un très large choix.

Qu'en est-il du top du box-office français depuis l'ouverture du blog ?
1. Bienvenue chez les Ch'tis (2008)
2. Intouchables (2011)
3. Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ? (2014)
4. Rien à déclarer (2011)
5. La famille Bélier (2014)
6. Astérix aux Jeux olympiques (2008)
7. Qu'est-ce qu'on a encore fait au bon Dieu ? (2019)
8. Les Tuche 3 (2018)
9. La Ch'tite famille (2018)
10. Le petit Nicolas (2009)
11. Les petits mouchoirs (2010)
12. Sur la piste du Marsupilami (2012)
13. Supercondriaque (2014)
14. La môme (2007)
15. Lucy (2014)
16. Astérix & Obélix - L'Empire du milieu (2023)
17. Le grand bain (2018)
18. Valérian et la cité des mille planètes (2017)
19. Camping 2 (2010)
20. Les profs (2013)

Si je ne me suis pas trompé dans cette liste, cela me donne un 11/20. J'imagine qu'il y a là-dedans des films que je ne regarderai jamais. Sans snobisme, je ne vois aucun réel succès critique - de quoi nourrir bien des débats, ce que je vous invite donc à faire, en commentaires.

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Et moi, est-ce que je compte aller plus loin ?

Au cinéma, bien évidemment: je ne lâcherai pas les salles obscures sous prétexte que certains des longs-métrages made in France restent à l'écart de mon champ de vision et de mes centres d'intérêt. Ce n'est pas grave du tout: j'en choisis d'autres et tout va bien ainsi. Je suis en outre intéressé par une certaine approche historique. Demain, c'est d'ailleurs d'un grand classique que je veux vous parler...