mercredi 31 août 2016

Nos amis les animaux

Comme des bêtes fait partie de ces quelques films que je découvre sans grande conviction, mais simplement parce qu'on me l'a proposé. Ce n'est pas insulter cette production du studio Illumination Mac Guff que de dire qu'elle est franchement dispensable. Sauf à vouloir voir l'ensemble de la production animée, vous pouvez passer votre tour...

Attention: je ne dis pas que Comme des bêtes est un mauvais film. Pour que je lui attribue une note plus élevée, il aurait fallu qu'il soit un peu plus imaginatif, voilà tout. L'histoire ? Max, un jeune chien new-yorkais, coule des jours heureux avec sa maîtresse jusqu'au jour fatidique où cette dernière... adopte un deuxième toutou, Duke. Beaucoup plus gros que son prédécesseur, le nouveau venu suscite aussitôt une jalousie féroce. Après une première nuit commune agitée et un règlement de comptes au parc, les deux cabots affrontent toute une bande de chats et y perdent leurs colliers. Finalement, ils se retrouvent à la fourrière ! Ils rencontreront bientôt d'autres bestioles et leur chef: un lapin psychopathe (j'vous jure !). N'ayez crainte: les péripéties restent bien à la portée du jeune public.

Les grands, eux, savoureront peut-être les quelques clins d'oeil disséminés tout au long du métrage (d'une petite heure et demie). Certaines scènes sont assez tordantes, dont une mémorable visite dans une usine de fabrications de saucisses ! Le rythme ne faiblit guère et les très nombreux personnages ne nuisent pas à la lisibilité de l'ensemble. Irréprochable sur le plan technique, Comme des bêtes agit comme un feu d'artifices en couleurs et musiques. Le reproche que j'ai à lui faire est celui de sa trop grande prévisibilité scénaristique. Linéaire et sans véritable rebondissement, l'histoire réinvente un monde qu'on a vite l'impression de déjà connaître. Objectivement, les minots devraient s'en satisfaire, mais en adulte aguerri à ce type de récits, je suis resté quelque peu sur ma faim. C'est vrai aussi que je ne fais pas réellement partie du public-cible. Ce n'est pas grave, hein ? J'ai quand même pu passer un bon moment.

Comme des bêtes
Film américain de Chris Renaud et Yarrow Cheney (2016)

Une précision: si vous connaissez et aimez les Minions, vous devriez avoir plaisir à les retrouver au cinéma, dans un court-métrage diffusé juste avant ce long ! Pour le reste, je ne vois là rien d'incontournable donc, ni rien de honteux. La tortue rouge reste le film d'animation que j'ai le plus apprécié cette année - en tout cas, pour le moment. Celui d'aujourd'hui évoque davantage Toy story ou le récent Zootopie.

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Vous souhaitez lire un autre texte sur le film ?

Dasola vous fait également le plaisir d'une chronique.

mardi 30 août 2016

À propos d'Eli...

Je ne l'avais pas anticipé: j'ai revu Le bon, la brute et le truand. Même s'il s'agit sans doute de mon film préféré, j'aurais laissé passer son énième passage télé sans m'y arrêter si je n'avais reçu l'invitation d'un ami à le découvrir sur écran XXL. Faute de trouver quelque chose d'original à dire à son sujet, je me suis décidé à parler d'Eli Wallach...

Dans Le bon, la brute et le truand, il y a cinquante ans déjà, l'acteur était Tuco, le troisième larron et parfait complément du duo formé par Clint Eastwood et Lee van Cleef. La légende dit que Sergio Leone le choisit après avoir décelé en lui une façon de jouer "chaplinesque". Personnellement, plus je revois le film, plus je me dis que Wallach joue, mieux qu'un faire-valoir, le véritable (anti-)héros de ce western picaresque. Il est en tout cas établi qu'il est celui des personnages principaux vers lequel la caméra se tourne le plus souvent. L'histoire retient aussi que, sur le dos d'un cheval emballé ou pas loin de heurter un train en marche, il connut quelques frissons au cours du tournage !

Dix ans plus tôt, Wallach débutait sa carrière dans Baby doll, un film d'Elia Kazan - d'abord sorti en France sous le titre Poupée de chair. Cette première apparition à l'écran le voyait presque déjà en terrain familier, puisque le long-métrage s'appuyait sur un scénario original de Tennessee Williams, auteur que notre ami Eli avait joué sur scène. Visiblement porté par un certain érotisme, le film s'attira les foudres vengeresses de la Ligue pour la vertu, un puissant lobby catholique. Fort heureusement, cela ne brisa pas la carrière de Wallach, qui put tourner ensuite avec John Sturges, Henry Hathaway, Richard Brooks ou William Wyler. Soit au total treize rôles en dix années seulement !

Mon calcul ne tient même pas compte de ses nombreuses apparitions sur le petit écran. En fait, quand on se penche sur l'incroyable carrière de ce très cher truand, on se rend compte qu'elle a "aisément" couvert plusieurs décennies, de 1956 à 2010. Né en décembre 1915, Wallach tournait encore à l'âge de 95 ans, quatre ans avant sa disparition. J'imagine déjà qu'à lui seul, il suffira à mon bonheur quand mon heure sera venue d'enfin découvrir Le parrain - 3ème partie. Je suis sûr qu'il est superbe en chef mafieux, à la hauteur de son Marlon Brando de prédécesseur. Les deux hommes s'étaient connus à l'Actors Studio. Une photo Getty de 1953 les montre tous les deux, jouant au baseball.

En 2011, sept ans après la mort de son camarade, Eli reçut un Oscar des mains de Clint Eastwood, une récompense tardivement attribuée pour l'ensemble de sa carrière. Eut-il alors le souvenir que Marlon avait refusé les honneurs de l'Académie en 1973, soit dix-huit ans (!) après sa toute première consécration ? Je n'ai pas réussi à le savoir. "Je ne joue pas pour vivre, je vis pour jouer", avait-il alors assuré. Pour ma part, je n'ai pas oublié le coup de coude complice d'un ami quelques mois plus tôt, au moment où Wallach apparaissait à l'écran dans l'un de ses derniers rôles - le vieil homme de The ghost writer. Avec lui, ils doivent vraiment se marrer, au paradis des pistoleros...

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Bon, et vous alors, vous en pensez quoi ?

J'aimerais bien avoir votre avis sur Eli Wallach et sa longue carrière. N'hésitez pas à me conseiller des films que je n'aurais pas déjà cités !

lundi 29 août 2016

Du show au froid

Il avait été question que mon association achève sa saison 2015-2016 autour d'un film culte: The Rocky Horror picture show. Mais non ! Finalement, c'est grâce au petit cinéma d'une ville voisine et au cours d'une soirée en plein air que j'ai vu cette comédie musicale déjantée. Disons "revu", plutôt, puisque j'en avais encore un lointain souvenir...

Ma première fois, c'était en plein air déjà, en Allemagne et il y a plus de vingt ans. Me voilà vraiment embêté, aujourd'hui ! Je comptais vous parler de Janet et Brad, fiancés américains tombés en panne d'automobile la nuit, en forêt et sous l'orage, ainsi que de la manière dont les tourtereaux sont "accueillis" par le propriétaire (travesti !) d'un manoir, sorte de docteur Frankenstein looké Freddie Mercury. Manque de bol: je n'ai pas vraiment suivi cette intrigue délirante. Pourquoi ? Parce que j'ai en fait vu The Rocky Horror picture show dans les conditions de projection qui sont les siennes au Studio Galande, un petit cinéma parisien qui en a fait son grand classique tous les vendredis et samedis depuis... euh... un bon bout de temps. Pour tout dire, je n'avais pas réellement anticipé les conséquences...

Je dois le dire: la prestation des No Good Kids a torpillé mon plaisir ! Bêtement, je m'étais imaginé que cette troupe de comédiens bénévoles visait à renforcer le caractère fantasque du long-métrage. S'agissant d'une comédie musicale, je m'attendais à une bande originale jouée en simultané et tout au plus à quelques pas de danse. J'avais également entendu parler de jets de riz - ce qui s'est vérifié rapidement, lors de la scène de mariage (presque) inaugurale. Seulement voilà... j'étais venu voir du cinéma et j'en ai été frustré ! L'explication est simple: les "animateurs" de la soirée ont enchaîné blague sur blague, comme s'il était fûté et tout à fait indispensable d'intégrer de nouvelles répliques modernes à ce film des seventies. Or, The Rocky Horror picture show n'en a pas besoin: d'un kitsch incontestable et je crois assumé, il m'a paru très loin d'être vulgaire ou crétin, à l'inverse des vannes de ses prétendus admirateurs. Lesquels, en plus, ont démarré avec un bon quart d'heure de retard sur l'horaire annoncé, faute d'avoir vérifié leurs micros. Aïe aïe aïe...

The Rocky Horror picture show
Film américain de Jim Sharman (1975)

Bon... en réalité, ma faible note finale doit plus au mauvais délire orchestré autour du film qu'à la qualité du long-métrage lui-même. Quelle déception que cette soirée, mes ami(e)s ! J'espère pouvoir redonner une chance à l'oeuvre originelle et savoir l'aimer davantage. D'ici là, si ce type d'oeuvre décalée vous branche, vous seriez inspirés de rejoindre Le bal des vampires - ou, mieux, Frankenstein Junior.

dimanche 28 août 2016

Plumes de l'est

Tu vois, le monde se divise en deux catégories: ceux qui n'ont pu voir que des westerns bruts de décoffrage et ceux qui ont osé s'aventurer au-delà des préjugés, en appréciant aussi les westerns "pro-Indiens". Moi ? Récemment, je me suis rangé avec les seconds, autour d'un film étonnant: Les loups blancs. J'allume un calumet et je te raconte ça...

Création de la DEFA, la compagnie est-allemande qui a produit le film que j'ai présenté hier, Les loups blancs a été élaboré à la toute fin des années 60, de l'autre côté du Rideau de fer, et affiche fièrement son improbable nationalité germano-yougoslave. Il pointe également parmi ce que certains appellent les Rote Westerns, films supposés retourner l'imagerie américaine classique au profit d'un discours socialisant digne des Soviets. Bon... c'est plutôt bien amené, ici. Constat d'évidence: le long-métrage est très clairement pro-Indien et... anti-capitaliste ! De braves Dakota, rescapés d'une tribu spoliée par les Blancs, s'associent avec des villageois épris d'une justice égalitaire et menacés par la gourmandise d'une sorte de parrain local. Je ne peux pas vous dire que l'intrigue se détache du manichéisme...

La question suivante, c'est: "Et alors ?". Cela ne m'a pas dérangé. Objectivement, vous retrouverez ici bon nombre des caractéristiques primaires d'un genre tombé en désuétude: les règlements de comptes à coups de feu, les bagarres dans la poussière, les cavalcades, etc... Le western représentant ma madeleine de cinéma, j'ai bien apprécié ce que j'ai vu et je pense que l'enfant que j'étais n'aurait pas ressenti les quelques différences avec la vision dite "classique" de l'Ouest américain. Bref, pour les amateurs, Les loups blancs ne manque pas d'attraits. Je dirais même qu'il est très crédible, costumes et décors soutenant parfaitement la comparaison face aux multiples références habituelles. Seuls (minuscules) défauts formels: un ou deux raccords maquillage douteux. Pas de quoi vous décourager à juger du résultat !

Les loups blancs
Film germano-yougoslave de K. Petzold et B. Boskovic (1969)

Comme le dit une amie avec qui j'ai vu le film, il s'agit d'une Rarität ! J'avais moi-même enregistré le film lors de son passage sur Arte il y a bientôt deux ans ! Si vous l'avez manqué, Internet vous soufflera bien quelques titres pour rassasier vos appétits pour les films pro-Indiens. Côté américain, Danse avec les loups me semble un incontournable. Faute de chronique, je conseille Little big man et Jeremiah Johnson.

samedi 27 août 2016

Sur des ruines

C'est après avoir (beaucoup) hésité que je me suis décidé à regarder un autre film proposé par Arte: Les assassins sont parmi nous. Finalement, ma germanophilie a pris le dessus et je suis bien content de ne pas avoir laissé passer cette occasion. Assurément moins connu que d'autres, ce long-métrage vaut le détour, et ce à plus d'un titre...

Si j'ai bien compris, il s'agirait d'abord du tout premier film produit dans l'Allemagne d'après la seconde guerre mondiale. Le pays demeure alors sous administration alliée et n'est pas encore coupé en deux. Tourné dans les ruines de Berlin, Les assassins sont parmi nous place sous sa caméra quelques personnages emblématiques: un soldat réformé qui n'arrive pas à redevenir le médecin qu'il était autrefois, une femme revenue d'un camp de concentration, un vieil homme soucieux de vivre jusqu'au retour de son fils - et d'autres encore. Comme vous pouvez le comprendre, l'ambiance n'est pas à la fête. Bien au contraire, le seul fait de (sur)vivre est devenu très difficile...

C'est donc à partir de figures archétypales que le film ose s'interroger sur la manière dont le peuple allemand s'est relevé de la barbarie nazie. Évidemment, quand il a été tourné, l'ampleur des crimes commis par Hitler et ses sbires n'avait encore été révélée au monde que depuis peu de temps. Si, lors des premières scènes, le scénario laisse bien peu passer la lumière, les ombres s'effacent quelque peu dans la seconde partie du métrage. Quelques maladresses formelles subsistent, sans pourtant altérer le message, humaniste et pacifiste. Les assassins sont parmi nous dit les choses comment elles ont été. Il laisse également une place à l'espoir qu'elles puissent enfin changer.

Les assassins sont parmi nous
Film allemand de Wolfgang Staudte (1946)

D'une très grande beauté, le noir et blanc du film m'a souvent rappelé celui qui illumine Le troisième homme - NB: les deux longs-métrages possèdent d'ailleurs d'autres traits communs. Si vous êtes intéressés par la manière dont une nation peut renaître de ses cendres, je veux vous conseiller de jeter un oeil au bien nommé Phoenix. Vous avez aussi Lore, variation que je juge "individualiste" et moins pertinente.

vendredi 26 août 2016

Du kung-fu, c'est tout

Je ne joindrai pas ma voix au concert de louanges que j'ai entendu vis-à-vis de A touch of zen. Il est possible que je sois passé "à côté" de quelque chose, mais ce wu xia pian taïwanais m'a plutôt déçu. Pourtant, nombreux sont ceux qui en parlent comme d'un film précurseur. D'où, d'ailleurs, mon ennui à ne pas me montrer séduit...

Dans la Chine de la dynastie Ming, ou disons autour du 16ème siècle de l'ère chrétienne, un écrivain et peintre public n'a aucune ambition professionnelle supérieure et vit toujours chez sa mère, à l'âge avancé de 31 ans. Courageux, mais pas téméraire, il se laisse impressionner par une bâtisse voisine de sa maison, une citadelle abandonnée et qu'on dit hantée. Après d'assez longues scènes d'exposition de ce contexte, nous pouvons ensuite faire connaissance avec l'autre personnage central du film: une femme dont le père a été assassiné et qui se retrouve elle-même pourchassée par la police impériale. Le duo se forme et, plus tard, se transforme en quatuor...

Le truc, c'est que je n'ai pas été sensible à la petite musique du film. Long de presque trois heures, il m'a fait attendre plus de 50 minutes avant sa première chorégraphie d'arts martiaux. J'ai eu l'espoir alors qu'il devienne ENFIN une sorte de western oriental, mais en vain ! Rapidement, je me suis désintéressé du sort de ses personnages, d'autant plus que je l'ai trouvé confus. Confus, je le suis moi aussi pour celles et ceux d'entre vous qui apprécient les films de sabre asiatiques, mais, quand bien même je tiendrais compte de son âge avancé, je dois dire pour être honnête que ce fameux A touch of zen n'a jamais déclenché mon enthousiasme. Je note que j'ai pu le voir d'un seul bloc, alors qu'il était initialement découpé en deux parties. Bon... exceptés quelques jolis décors, des jeux d'acteurs et une mise en scène plutôt corrects et des joutes bien orchestrées, vous aurez sans doute compris que tout cela m'a laissé sur ma faim. Dommage...

A touch of zen
Film taïwanais de King Hu (1971)

On dit que ce n'est pas le plus traditionnel et qu'il a même été écrit pour le public occidental, mais je crois bien que je vais continuer d'admirer le cultissime Tigre et dragon ! En attendant sa chronique sur ces pages, je vous renvoie également vers l'un de mes textes écrits cette année, à propos de The assassin. Si le wu xia pian titille vos rétines, vous pourriez aussi apprécier L'empereur et l'assassin...

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Je connais une chanceuse...
J'ai vu le film sur Arte+7. Dasola, elle, l'avait découvert au cinéma ! Moi, dépité, je n'ai même pas eu l'opportunité de m'essayer à la VO...

mercredi 24 août 2016

Père et fille

Un jour, j'irai au Japon. Cela fait maintenant un bon petit moment que cela dure: la découverte du cinéma nippon m'attire vers ce pays lointain. Un peu avant mes vacances d'été, j'ai parié sur Printemps tardif, l'un des premiers films de Ozu après-guerre, pour m'emmener vers une histoire simple et de grands sentiments. Bonne inspiration !

L'histoire simple, c'est celle de Noriko, qui, plutôt que de se marier maintenant qu'elle en aurait l'âge, reste vivre avec son vieux père. Les grands sentiments ? Ils découlent de la situation, bien sûr. J'avoue: il m'a fallu un peu de temps avant d'entrer dans l'histoire. Printemps tardif fait partie de ces films qu'il faut apprivoiser. Aussitôt que j'ai "mordu", j'ai suivi avec un juste mélange d'émotion et de plaisir ce récit, plus fort qu'il ne peut y paraître de prime abord. J'ai particulièrement apprécié - et même admiré ! - la délicatesse avec laquelle le scénario aborde la relation des deux personnages principaux. Ce que j'ai trouvé très beau, c'est qu'il les place à égalité.

D'après moi, l'un des aspects les plus réussis du film tient précisément à ce que Noriko ne soit pas l'enfant soumise d'un tyran. Au contraire ! Sans pour autant envoyer promener les traditions familiales séculaires de son pays, elle les respecte tout en étant, à sa façon, une femme relativement émancipée - capable de faire du vélo avec un homme simplement parce qu'elle le souhaite, par exemple. Printemps tardif illustre subtilement les doutes des êtres tiraillés par plusieurs envies contradictoires, qu'ils n'expriment que partiellement pour n'attrister ou ne froisser personne. Faut-il parler de mélodrame ? Peut-être. L'une des toutes dernières scènes est en tout cas d'une beauté incroyable, après qu'il nous a été démontré que l'esprit de sacrifice n'est pas l'apanage d'une seule génération. Quel beau film, vraiment ! Les acteurs sont tous très bons, mais je veux réserver une mention spéciale pour l'incroyable duo Setsuko Hara / Chishu Ryu, au sommet.

Printemps tardif
Film japonais de Yasujiro Ozu (1949)

Après avoir vu le film, je suis allé relire la chronique du dernier Ozu que j'avais découvert - Le goût du saké - et j'ai trouvé... à peu près la même histoire. Curieusement, je n'en ai pas le même souvenir. Effet du noir et blanc, peut-être. Bref... peu importe: j'ai pu passer un moment très sympa avec la perle du jour - et j'en espère d'autres. Je n'en ai pas fini avec le cinéma japonais d'hier... et d'aujourd'hui !

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Si vous voulez un autre avis sur le film...

Vous pouvez visiter l'un de mes blogs-références: "L'oeil sur l'écran". 

mardi 23 août 2016

Jeux d'arcanes

J'ai pu revoir Président dix ans après sa sortie cinéma. Autant écrire que je l'ai redécouvert, puisque je n'en avais qu'un souvenir vague. Albert Dupontel est vraiment bon dans ce film méconnu, où il incarne donc un chef d'État ambitieux, attaché à l'idée de changer le monde. Ce qui, il en est certain, passe par l'annulation de la dette africaine...

Le scénario parle aussi de ventes d'armes, de liaisons dangereuses avec certains intermédiaires africains et d'organisation de la relation entre le pouvoir et les médias. Je ne sais pas vraiment expliquer pourquoi, mais je n'ai pas eu le même plaisir que la première fois. Bien interprété, donc, par son personnage principal, mais également par un Claude Rich truculent en conseiller de l'ombre, le film pêche peut-être par un scénario trop appuyé - ou bien alors trop banal comparé à ce qu'on imagine des coulisses de la République. La France d'aujourd'hui va mal, l'image de la classe politique s'est dégradée assez considérablement et Président n'a donc plus le même impact...

Au surplus, ce n'est pas véritablement un film politique ! Le récit s'oriente essentiellement sur l'intégration d'un jeune collaborateur dans le cercle très fermé des conseillers présidentiels, collaborateur qui est à la fois le petit ami de la fille du chef de l'état et une taupe au service d'intérêts contestataires du pouvoir. Mouais... une fois n'est pas coutume, Jérémie Renier ne m'a qu'à moitié convaincu. Quant à la jolie Mélanie Doutey, elle est sûrement un peu desservie par le côté caricatural de son personnage, que, finalement, l'intrigue place pourtant au centre de l'échiquier. Président laisse des regrets. Ce n'est pas un mauvais film, mais il passe un peu à côté du "truc"...

Président
Film français de Lionel Delplanque (2006)

Tout n'est donc pas à jeter dans ce long-métrage imparfait. L'interprétation d'Albert Dupontel fait même plaisir à voir, parfois. J'imagine que, compte tenu de la thématique, certains d'entre vous n'auront même pas envie de regarder. Si vous aimez les thrillers politiques, j'ai envie de vous dire: "Pourquoi pas ?". Mais je crois honnête toutefois de vous orienter plutôt vers L'exercice de l'État...

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Le film ne semble pas avoir fait recette...

Je constate que Pascale, ainsi qu'Elle et Lui, ont eu un avis similaire.

lundi 22 août 2016

Désir d'harmonie

Jour de reprise au bureau et sur les Bobines ! À l'heure où ces mots apparaissent en ligne(s), j'approche sûrement de ma pause-déjeuner au travail. Je reprends le fil des chroniques là où il s'était interrompu et vous parlerai aujourd'hui d'un drôle de film: Frank. Une histoire assez classique, en réalité, mais avec aussi un décalage, bien venu...

Le récit s'intéresse d'abord à un jeune Irlandais, Jon, qu'on découvre errant dans une ville sombre, à la recherche de son inspiration musicale défaillante. Chacun(e) des passant(e)s qu'il croise en chemin paraît pouvoir lui souffler le premier vers d'une chanson, mais Jon n'arrive jamais à aller plus loin, ni en paroles, ni en mélodie. Sa roue d'infortune semble enfin tourner quand, sur une plage, il rencontre fortuitement les membres d'un groupe dont le clavier est... indisposé. Contre toute attente, le modeste instrumentiste est alors embauché pour le remplacer, au pied levé. Il devient alors l'ami de Frank, leader étrange de cet aréopage improbable, qui porte partout une tête énorme en papier mâché. Voili voilou... je vous conseille vivement d'oublier jusqu'à l'idée d'une explication. Bienvenue chez les bizarres !

Le fait est qu'exceptée donc cette incongruité, le film se présente finalement sous une forme plus ordinaire et, au fil des séquences, compose fort joliment un portrait de groupe attachant. Je souhaite préserver votre capacité à être surpris et ne veux donc rien ajouter d'important quant aux rebondissements du scénario. Un petit conseil cependant: préparez-vous à ce que vos émotions jouent au yoyo. Heureusement, Frank a plusieurs atouts pour vous aider à endurer ces diverses montées et descentes, dont son excellent casting, porté par Domhnall Gleeson, Maggie Gyllenhaal et Michael Fassbender. Autre qualité indéniable: sa bande originale, bien sûr, toute de rock électro... pour autant que je connaisse bien mes catégories stylistiques. Quoiqu'il en soit, ce qui est certain, c'est que ces acteurs et cette atmosphère ont su m'embarquer, sans la moindre difficulté d'ailleurs. Et la fin, je vais vous le confier, est très belle également...

Frank
Film irlandais de Lenny Abrahamson (2014)

Je suis sûr qu'en fouillant un peu dans ma mémoire, je pourrais dénicher quelques autres films de ce genre, autour d'un groupe musical. Côté romcom, je peux déjà citer Once et New York melody. Un jour, il faudra bien que je me décide à voir Presque célèbre ! D'ici là, si vous avez le coeur bien accroché, je conseille Control. Ceux qui connaissent Joy Division (et Ian Curtis) me comprendront...

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Et si on va voir ailleurs, ça donne quoi ?
Sur deux (ou trois) autres blogs, j'ai entraperçu quelques chroniques sur les autres films du même cinéaste, antérieurs ou postérieurs. Pour un second avis sur celui d'aujourd'hui, je n'ai trouvé que Pascale.

samedi 20 août 2016

Prochainement...

Suis-je revenu ? Non, pas encore. Cette chronique est simplement là pour vous confirmer la reprise du fil régulier du blog à partir de lundi midi. Dans un premier temps, vous lirez mon avis sur quelques films vus avant mon départ en vacances. Je n'ai aucun changement majeur à signaler pour cette rentrée, mais suis content de vous "retrouver" !

Pour l'heure, si tout se passe comme je le prévoyais le jour où j'ai préparé ce petit teaser, je dois être en chemin pour attraper le train qui me ramènera chez moi. J'ai largement déserté les cinémas pendant mes vacances et me mets donc - dès aujourd'hui - à l'écoute de vos conseils pour d'éventuelles séances de rattrapage aoûtiennes. C'est aussi que j'ai un léger retard sur mon rythme(-record) de 2015...

Et vous, les ami(e)s ? J'espère que vous n'êtes pas restés cloués au lit par quelque pathologie que ce soit. Avez-vous pu profiter d'un break estival ou est-il encore à venir ? Je suis passé sur quelques blogs familiers depuis une petite semaine et me suis du coup fait une idée sur la question, mais n'hésitez pas à me donner de vos nouvelles ! Vous permettrez que je ménage encore un tout petit peu de suspense quant aux titres des films que je chroniquerai d'ici la fin de ce mois. Seule indication: les cinq prochains viendront de cinq pays différents.

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Et les images, alors ?
Les deux photogrammes choisis pour illustrer ce texte de pré-rentrée sont issus d'À bord du Darjeeling Limited, cinquième des huit films de l'Américain Wes Anderson, sorti en 2007. J'en reparlerai... un jour.