Une chronique de Martin
J'ignore si ce sera encore le cas au moment où vous lirez ces lignes, mais quand je les écris, le nouveau film de Frédéric Schoendoerffer est toujours au cinéma. Encouragé par l'ami Philippe, je me suis penché sur le premier à l'occasion de son passage sur Arte. Scènes de crimes est un polar qui m'a bien plu, en dépit de quelques ellipses que d'aucuns pourront trouver fâcheuses. Le scénario suit l'enquête de deux flics, joués par André Dussollier et Charles Berling, chargés d'abord de retrouver une jeune femme disparue. Les voilà à la chasse au tueur, mais sans cadavre. Sordide et banale affaire criminelle.
Sauf que, justement, Scènes de crimes est pour moi autre chose que le récit linéaire d'une investigation policière. Je vous dirais même que l'intérêt du film ne réside pas vraiment dans la résolution de l'énigme, mais dans le fait, parfois troublant, qu'il tourne de près autour des personnages. En fait, à mes yeux, le fin mot de l'histoire est vite devenu un enjeu secondaire: j'ai eu la très nette impression que ce qui intéressait Frédéric Schoendoerffer, fils de Pierre, c'était de raconter comment on vit dans la peau d'un flic. Les deux "héros" de son histoire ne sont jamais que des types ordinaires, chargés d'une mission pour laquelle ils progressent sans grande conviction.
Selon moi, c'est exactement ce détachement dont ils font preuve parfois qui les rend intéressants. Le film montre aussi leur vie privée et ce n'est pas très enthousiasmant. L'un va être papa, perspective qu'on peut juger épanouissante, mais, en mission, recourt parfois aux services d'une prostituée. L'autre, mal aimé par sa femme, s'accroche vaguement à sa fille, tout en sombrant dans l'alcoolisme mondain. Scènes de crimes ne brille pas, mais s'illustre néanmoins par une certaine radicalité de traitement à laquelle je suis sensible. Puisqu'il y a aussi un assassin dans cette histoire, vous serez fixés finalement sur son identité et l'étendue de ses crimes. À vous de voir maintenant ce que vous attendez très précisément d'un polar.
Scènes de crimes
Film français de Frédéric Schoendoerffer (2000)
Pas aussi estimé que son père, le jeune réalisateur nous propose ici une première oeuvre efficace, qui fut d'ailleurs candidate au César du meilleur premier film - sans l'obtenir toutefois. J'aime vraiment cette crudité dans le traitement des affaires de police, une qualité que j'avais déjà relevée dans le récent Coup d'éclat de José Alcala. Sous un autre angle, on peut également en trouver quelques traces dans Garde à vue de Claude Miller, voire peut-être Le cercle rouge de Jean-Pierre Melville. À des degrés divers, j'aime tous ces films. La preuve sans doute qu'au-delà des oeuvres, j'aime en fait le genre.
Sauf que, justement, Scènes de crimes est pour moi autre chose que le récit linéaire d'une investigation policière. Je vous dirais même que l'intérêt du film ne réside pas vraiment dans la résolution de l'énigme, mais dans le fait, parfois troublant, qu'il tourne de près autour des personnages. En fait, à mes yeux, le fin mot de l'histoire est vite devenu un enjeu secondaire: j'ai eu la très nette impression que ce qui intéressait Frédéric Schoendoerffer, fils de Pierre, c'était de raconter comment on vit dans la peau d'un flic. Les deux "héros" de son histoire ne sont jamais que des types ordinaires, chargés d'une mission pour laquelle ils progressent sans grande conviction.
Selon moi, c'est exactement ce détachement dont ils font preuve parfois qui les rend intéressants. Le film montre aussi leur vie privée et ce n'est pas très enthousiasmant. L'un va être papa, perspective qu'on peut juger épanouissante, mais, en mission, recourt parfois aux services d'une prostituée. L'autre, mal aimé par sa femme, s'accroche vaguement à sa fille, tout en sombrant dans l'alcoolisme mondain. Scènes de crimes ne brille pas, mais s'illustre néanmoins par une certaine radicalité de traitement à laquelle je suis sensible. Puisqu'il y a aussi un assassin dans cette histoire, vous serez fixés finalement sur son identité et l'étendue de ses crimes. À vous de voir maintenant ce que vous attendez très précisément d'un polar.
Scènes de crimes
Film français de Frédéric Schoendoerffer (2000)
Pas aussi estimé que son père, le jeune réalisateur nous propose ici une première oeuvre efficace, qui fut d'ailleurs candidate au César du meilleur premier film - sans l'obtenir toutefois. J'aime vraiment cette crudité dans le traitement des affaires de police, une qualité que j'avais déjà relevée dans le récent Coup d'éclat de José Alcala. Sous un autre angle, on peut également en trouver quelques traces dans Garde à vue de Claude Miller, voire peut-être Le cercle rouge de Jean-Pierre Melville. À des degrés divers, j'aime tous ces films. La preuve sans doute qu'au-delà des oeuvres, j'aime en fait le genre.
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