Je vous le dis tout de suite: c'est ma dernière chronique cette année. Je pense que Mille et une bobines va ainsi faire relâche jusqu'à début janvier. Mais pour vous souhaiter de joyeuses fêtes, je suis heureux d'évoquer aujourd'hui un "film de Noël": La vie est belle, le classique que les chaînes télé américaines diffusent en boucle en cette période. La semaine dernière, j'ai eu l'opportunité d'aller le voir... au cinéma !
Dans La vie est belle, à ne pas confondre avec son homonyme italien signé Roberto Benigni, James Stewart est un jeune Américain déterminé à conquérir le monde - l'action débute dans les années 20. Finalement contraint à reprendre l'entreprise familiale, George Bailey grandit comme le bienfaiteur de sa communauté: toute son énergie est vouée à l'amélioration des conditions de vie de ses concitoyens. Cet altruisme exaspère un dénommé Potter, magnat de l'immobilier obnubilé par la location des taudis qu'il a mis sur le marché. Le film s'avère assez simpliste: la petite ville de Bedford Falls, cadre unique de l'intrigue, est un décor de contes de fées modernisé. Le "gentil" finira-t-il encore une fois par triompher du "méchant" ? L'histoire commence à peine qu'on nous annonce déjà une intervention divine pour garantir cette juste conclusion. Le scénario s'inscrit toutefois dans l'incertitude économique de l'Amérique de l'entre-deux-guerres. Bientôt 70 ans plus tard, le récit est encore très évocateur: si la crise de 1929 est passée, celle que nous traversons lui fait toujours écho.
Cela peut surprendre: le film reçoit un accueil assez froid au moment de sa première sortie, en janvier 1947, de la part des critiques professionnels, mais aussi du grand public. Il semble en fait arriver un peu tard, à une époque où les gens repartaient de l'avant, portés par l'espoir en des jours meilleurs. C'est ensuite que La vie est belle accède finalement au rang d'oeuvre-référence du cinéma américain. Frank Capra, qui s'était lui-même occupé de définir le casting, a eu plusieurs fois la main heureuse: Donna Reed est tout à fait superbe dans le premier rôle féminin, Lionel Barrymore fait un vilain convaincant et je ne vous parle pas des nombreux personnages secondaires ! Excellent lui aussi, James Stewart se serait, dit-on, lancé dans cette aventure les yeux fermés, confiant en un cinéaste avec qui il avait déjà tourné deux fois auparavant. Il parlait du film comme de son préféré parmi tous ceux auxquels il a contribué. Formellement, le long-métrage demeure d'une beauté très classique. Notez qu'il a nécessité la construction d'un décor vaste de 16.000 m² !
La vie est belle
Film américain de Frank Capra (1947)
Souvenez-vous: l'année dernière, pour marquer cette fois l'occasion de la Saint-Sylvestre, j'avais présenté Le magicien d'Oz. Il est vrai que, côté scénario, le film ne ressemble en rien à celui dont j'ai parlé aujourd'hui. Toutefois, c'est vers ce genre d'oeuvres patrimoniales que mon regard se tourne pour un réveillon de cinéma. Il est permis de préférer L'étrange Noël de Monsieur Jack, dans un autre genre...
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Frank Capra parle aussi aux maîtres actuels...
Steven Spielberg utiliserait très souvent La vie est belle pour montrer à ses équipes le ton général qu'il souhaite donner à ses propres films.
Attention, donc, à ne pas confondre...
La vie est belle est aussi le titre d'un film de Roberto Benigni, sorti en Italie fin 1997 et Grand Prix du jury à Cannes en 1998. Je souligne aussi que Frank Capra n'est pas Robert Capa, célèbre photographe américain, connu - entre autres - pour ses images du Débarquement.
Vous voulez en lire davantage ?
"L'oeil sur l'écran" accorde parle du film en détail et lui accorde la note maximale: cinq étoiles. Princécranoir, lui, n'en dit rien, mais évoque Vous ne l'emporterez pas avec vous, un autre Capra avec le duo James Stewart / Lionel Barrymore. C'est à découvrir sur "Ma bulle".
Dans La vie est belle, à ne pas confondre avec son homonyme italien signé Roberto Benigni, James Stewart est un jeune Américain déterminé à conquérir le monde - l'action débute dans les années 20. Finalement contraint à reprendre l'entreprise familiale, George Bailey grandit comme le bienfaiteur de sa communauté: toute son énergie est vouée à l'amélioration des conditions de vie de ses concitoyens. Cet altruisme exaspère un dénommé Potter, magnat de l'immobilier obnubilé par la location des taudis qu'il a mis sur le marché. Le film s'avère assez simpliste: la petite ville de Bedford Falls, cadre unique de l'intrigue, est un décor de contes de fées modernisé. Le "gentil" finira-t-il encore une fois par triompher du "méchant" ? L'histoire commence à peine qu'on nous annonce déjà une intervention divine pour garantir cette juste conclusion. Le scénario s'inscrit toutefois dans l'incertitude économique de l'Amérique de l'entre-deux-guerres. Bientôt 70 ans plus tard, le récit est encore très évocateur: si la crise de 1929 est passée, celle que nous traversons lui fait toujours écho.
Cela peut surprendre: le film reçoit un accueil assez froid au moment de sa première sortie, en janvier 1947, de la part des critiques professionnels, mais aussi du grand public. Il semble en fait arriver un peu tard, à une époque où les gens repartaient de l'avant, portés par l'espoir en des jours meilleurs. C'est ensuite que La vie est belle accède finalement au rang d'oeuvre-référence du cinéma américain. Frank Capra, qui s'était lui-même occupé de définir le casting, a eu plusieurs fois la main heureuse: Donna Reed est tout à fait superbe dans le premier rôle féminin, Lionel Barrymore fait un vilain convaincant et je ne vous parle pas des nombreux personnages secondaires ! Excellent lui aussi, James Stewart se serait, dit-on, lancé dans cette aventure les yeux fermés, confiant en un cinéaste avec qui il avait déjà tourné deux fois auparavant. Il parlait du film comme de son préféré parmi tous ceux auxquels il a contribué. Formellement, le long-métrage demeure d'une beauté très classique. Notez qu'il a nécessité la construction d'un décor vaste de 16.000 m² !
La vie est belle
Film américain de Frank Capra (1947)
Souvenez-vous: l'année dernière, pour marquer cette fois l'occasion de la Saint-Sylvestre, j'avais présenté Le magicien d'Oz. Il est vrai que, côté scénario, le film ne ressemble en rien à celui dont j'ai parlé aujourd'hui. Toutefois, c'est vers ce genre d'oeuvres patrimoniales que mon regard se tourne pour un réveillon de cinéma. Il est permis de préférer L'étrange Noël de Monsieur Jack, dans un autre genre...
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Frank Capra parle aussi aux maîtres actuels...
Steven Spielberg utiliserait très souvent La vie est belle pour montrer à ses équipes le ton général qu'il souhaite donner à ses propres films.
Attention, donc, à ne pas confondre...
La vie est belle est aussi le titre d'un film de Roberto Benigni, sorti en Italie fin 1997 et Grand Prix du jury à Cannes en 1998. Je souligne aussi que Frank Capra n'est pas Robert Capa, célèbre photographe américain, connu - entre autres - pour ses images du Débarquement.
Vous voulez en lire davantage ?
"L'oeil sur l'écran" accorde parle du film en détail et lui accorde la note maximale: cinq étoiles. Princécranoir, lui, n'en dit rien, mais évoque Vous ne l'emporterez pas avec vous, un autre Capra avec le duo James Stewart / Lionel Barrymore. C'est à découvrir sur "Ma bulle".