J'ai eu - et donc saisi - l'occasion de découvrir Marriage story. Présenté en totale exclusivité sur la plateforme VOD Netflix, ce film en est un peu le fer de lance et figurait parmi les candidats à l'Oscar en février dernier. Son casting a des arguments: Scarlett Johansson, Laura Dern, Adam Driver, Ray Liotta, Alan Alda... de très bons choix !
Tout démarre avec une série d'images de Nicole, Charlie et Henry. Cette petite famille a l'air très harmonieuse, d'autant qu'une voix off masculine énumère chaque qualité de Nicole, avant qu'une autre, féminine, ne cite une à une celles de Charlie. Il s'agit d'une ouverture trompeuse: quand la caméra cesse de virevolter, nous atterrissons dans le cabinet d'un médiateur conjugal. Car oui, le couple heureux dont nous venons d'observer l'intimité est en voie de dislocation. Comédienne et metteur en scène de théâtre réputés, Nicole et Charlie se sont aimés, mais veulent divorcer. Ils tentent alors de s'entendre sur les conditions pour éviter à leur fils Henry, 8 ans, de souffrir. Problème: elle souhaiterait vivre à Los Angeles, tandis que sa carrière à lui l'oblige à habiter New York. Que dire ? Ce drame contemporain est celui que vivent plusieurs millions de personnes dans le monde. Sans être confronté soi-même à une telle situation, il est très facile d'appréhender les enjeux de Marriage story. Il faut aussi reconnaître qu'ils sont bien exposés. Par chance, le film n'est jamais impudique...
Bon... tout n'est pas parfait pour autant. Il m'a semblé que le scénario était un peu répétitif ou, à l'inverse, exagérément caricatural parfois. Exemple: le portrait qu'il dresse des avocats matrimoniaux fait d'eux des requins dépourvus de tout scrupule, payés des sommes colossales pour ne surtout pas transiger, mais juste éparpiller la partie adverse façon puzzle. Autre bémol: le descriptif des diverses tergiversations du duo Nicole / Charlie, capables à quelques minutes d'intervalle d'aller très loin dans la mesquinerie et... de se demander pardon. D'accord, on se sépare pas toujours aussi facilement, mais j'ai trouvé que, dans certaines scènes, Marriage story manquait de subtilité. Pour nous émouvoir, il joue un peu trop avec l'idée que l'ex-couple aurait pu résister et que, finalement, il y a peut-être de l'amour encore entre les deux protagonistes. La fin s'avère d'ailleurs édifiante sur ce point précis. Les acteurs ? Scarlett Johansson et Adam Driver sont impeccables et fort bien entourés: c'est le meilleur atout du film. Une mention spéciale au petit Azhy Robertson n'aurait rien d'incongru.
Marriage story
(Télé)film américain de Noah Baumbach (2019)
Je tremble à l'idée que l'avenir du cinéma puisse s'écrire sans salle obscure, mais je dois admettre que j'ai plutôt apprécié cet opus télé. Serais-je allé le voir sur grand écran ? En fait, je n'en suis pas sûr. Oscarisé en 1980, Kramer contre Kramer reste régulièrement cité comme LA référence du film de divorce. Ce thème peut être traité avec humour (Intolérable cruauté) - ou empathie (Une séparation) !
Tout démarre avec une série d'images de Nicole, Charlie et Henry. Cette petite famille a l'air très harmonieuse, d'autant qu'une voix off masculine énumère chaque qualité de Nicole, avant qu'une autre, féminine, ne cite une à une celles de Charlie. Il s'agit d'une ouverture trompeuse: quand la caméra cesse de virevolter, nous atterrissons dans le cabinet d'un médiateur conjugal. Car oui, le couple heureux dont nous venons d'observer l'intimité est en voie de dislocation. Comédienne et metteur en scène de théâtre réputés, Nicole et Charlie se sont aimés, mais veulent divorcer. Ils tentent alors de s'entendre sur les conditions pour éviter à leur fils Henry, 8 ans, de souffrir. Problème: elle souhaiterait vivre à Los Angeles, tandis que sa carrière à lui l'oblige à habiter New York. Que dire ? Ce drame contemporain est celui que vivent plusieurs millions de personnes dans le monde. Sans être confronté soi-même à une telle situation, il est très facile d'appréhender les enjeux de Marriage story. Il faut aussi reconnaître qu'ils sont bien exposés. Par chance, le film n'est jamais impudique...
Bon... tout n'est pas parfait pour autant. Il m'a semblé que le scénario était un peu répétitif ou, à l'inverse, exagérément caricatural parfois. Exemple: le portrait qu'il dresse des avocats matrimoniaux fait d'eux des requins dépourvus de tout scrupule, payés des sommes colossales pour ne surtout pas transiger, mais juste éparpiller la partie adverse façon puzzle. Autre bémol: le descriptif des diverses tergiversations du duo Nicole / Charlie, capables à quelques minutes d'intervalle d'aller très loin dans la mesquinerie et... de se demander pardon. D'accord, on se sépare pas toujours aussi facilement, mais j'ai trouvé que, dans certaines scènes, Marriage story manquait de subtilité. Pour nous émouvoir, il joue un peu trop avec l'idée que l'ex-couple aurait pu résister et que, finalement, il y a peut-être de l'amour encore entre les deux protagonistes. La fin s'avère d'ailleurs édifiante sur ce point précis. Les acteurs ? Scarlett Johansson et Adam Driver sont impeccables et fort bien entourés: c'est le meilleur atout du film. Une mention spéciale au petit Azhy Robertson n'aurait rien d'incongru.
Marriage story
(Télé)film américain de Noah Baumbach (2019)
Je tremble à l'idée que l'avenir du cinéma puisse s'écrire sans salle obscure, mais je dois admettre que j'ai plutôt apprécié cet opus télé. Serais-je allé le voir sur grand écran ? En fait, je n'en suis pas sûr. Oscarisé en 1980, Kramer contre Kramer reste régulièrement cité comme LA référence du film de divorce. Ce thème peut être traité avec humour (Intolérable cruauté) - ou empathie (Une séparation) !