mardi 31 octobre 2023

Peurs irrationnelles

Je vous ai promis hier un film qui fait peur pour ma chronique d'aujourd'hui... et j'ai un tantinet exagéré. Si ce sont les effusions d'hémoglobine et les monstres hideux qui vous terrifient, je suppose que La maison du Diable devrait vous laisser relativement sereins. Dans cet opus, l'idée est en effet de suggérer plutôt que de montrer...

Le professeur Markway tient à prouver qu'il existe des phénomènes surnaturels qui échappent à toute logique scientifique et rationnelle. Pour y parvenir, il invite plusieurs "cobayes volontaires" à s'enfermer avec lui dans une grande demeure victorienne que l'on dit hantée. Finalement, seuls deux femmes et un homme répondent à son appel. Et, dès la première nuit, tout part en vrille: d'épouvantables bruits surviennent et réveillent Eleanor, qui, effrayée, refuse pourtant d'abandonner le groupe - son autre vie étant tout sauf réjouissante. Vous l'aurez sûrement compris: c'est à travers son regard que le film cherche à nous donner quelques sueurs froides. J'ajoute qu'au plan formel, La maison du Diable affiche d'ailleurs des qualités certaines. Sa magnifique photo noir et blanc constitue sans doute son atout majeur, qui m'a semblé parfois hérité de l'expressionnisme allemand. Le positionnement ou les mouvements de la caméra sont efficaces pour poser une ambiance macabre sans recourir aux effets spéciaux. Ma seule déception: un scénario un peu bancal. Rien de rédhibitoire...

La maison du Diable
Film britannico-américain de Robert Wise (1963)

Il existait des films d'épouvante avant celui-ci (dont Les innocents) ! Néanmoins, beaucoup en parlent comme d'un vrai grand classique. J'avoue avoir davantage tremblé devant l'épatante énigme policière du célèbre Les diaboliques - sorti huit ans  plus tôt. Souvent cité comme référence, Le village des damnés (1960) n'a pas le caractère oppressant du huis-clos. Autant frémir en couleurs et avec Suspiria...

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Une précision pour éviter les erreurs...

Il ne faut pas confondre le film du jour avec un autre fameux standard du genre horrifique: Amityville - La maison du Diable (1979). Oeuvre de Stuart Rosenberg, cet opus a pour cadre la banlieue de New York...

... et quelques liens pour aller plus loin...
Je vous conseille un (dé)tour chez Dasola, Vincent, Benjamin et Lui.

lundi 30 octobre 2023

La surprise Isabelle

Un mot, en cette veille d'Halloween, pour vous parler d'une nouvelle qui m'a étonné: Isabelle Huppert devrait tourner avec Dario Argento. L'actrice l'a annoncé il y a une vingtaine de jours, au Festival du film de Lucques. Elle venait d'être honorée pour l'ensemble de sa carrière !

La relative froideur de la comédienne me laisse parfois "sur le côté". Je la respecte toutefois: j'admire son esprit cinéphile et aventureux. Avec elle, le maître du giallo aurait à coeur de revisiter un classique mexicain des années 40 (NB: Double destinée est le seul que j'ai vu). Si j'ai de bonnes sources, le projet a été retardé après que le cinéaste italien, à 83 ans désormais, est tombé et s'est cassé le col du fémur. Où en est-il aujourd'hui ? Je l'ignore et n'ai que très peu d'éléments factuels à ce stade, le reste de la distribution et le mode de diffusion retenus pour ce nouvel opus m'étant encore inconnus, par exemple. Affaire à suivre, donc: j'en saurai peut-être plus d'ici la fin de l'année.

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Et avant cela, à l'approche de novembre...
Mon envie d'évoquer un certain type de cinéma est toujours présente. Je vous donne rendez-vous demain midi avec un film... qui fait peur !

samedi 28 octobre 2023

État de nature

La gauche au pouvoir ? Quand François Mitterrand a été élu président de la République le 21 mai 1981, il incarnait l'alternance politique après 27 années de domination de la droite (depuis René Coty). D'aucuns ont alors pu craindre que les soldats de l'Armée rouge envahissent Paris... et placent la France sous le contrôle des Soviets !

Ce n'est pas ainsi que Libre Garance ! aborde cette question politique majeure, mais ce film censé se dérouler lors de l'été 1982 montre bien qu'à l'époque, une bonne partie de la gauche française faisait encore la part belle aux idées d'inspiration révolutionnaire. Concrètement, le scénario nous emmène au coeur des Cévennes lozériennes pour y rencontrer les tenants d'un "retour à la terre". Malgré des opinions semblables, les adultes affichent des divergences lorsqu'il s'agit de considérer l'action des Brigades rouges, un groupe militant italien qui n'hésite pas - ou plus - à recourir à la violence. Mais, sitôt ce contexte posé, le long-métrage s'écarte des polémiques des adultes et se concentre alors sur leurs enfants et notamment l'une d'entre elles, Garance, 11 ans. Une gamine en transition accélérée vers l'adolescence et les prises de conscience qui l'accompagnent. Objectivement, cet opus a fait un flop: à peine 9.236 spectateurs dans les salles obscures. Pour ma part, j'en retiens l'aspect ensoleillé et je ne regrette pas de lui avoir donné sa chance ! À vous de juger...

Libre Garance !
Film français de Lisa Diaz (2022)

La performance de la jeune Azou Gardahaut Petiteau mérite le détour pour celles et ceux qui s'intéressent comme moi aux comédien(ne)s débutants(e)s. La présence aussi de Laetitia Dosch, Lolita Chammah et Grégory Montel est un autre élément à mettre au crédit du film. Bon... on est quand même loin d'un Mud, pour l'émotion des pré-ados. Pour la jeunesse en liberté, essayez donc Les géants ou La belle vie !

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Un peu de philo pour finir...

L'état de nature que j'évoque dans le titre de cette chronique correspondrait notamment, pour ses théoriciens, à la liberté absolue née de l'absence des règles propres à un "contrat social" établi. Revers de la médaille: c'est alors la loi du plus fort qui peut s'imposer.

mercredi 25 octobre 2023

Suspecte

"Je souhaitais faire un film sur la défaite d'un couple": cette citation de Justine Triet m'était inconnue quand je suis allé voir Anatomie d'une chute, le long-métrage en question. Je ne crois pas nécessaire d'alimenter le buzz qui, fin mai, a suivi la remise de la Palme d'or. Vraiment, je préfère - et de très loin ! - ne parler ici que de cinéma...

Ma vive curiosité pour cet opus est d'abord née du mystère policier qu'il nous propose d'approcher. Sandra, Samuel et leur fils Daniel vivent dans un chalet des Alpes, quelque part au-dessus de Grenoble. Sandra, romancière à succès, y reçoit une étudiante venue l'interroger sur sa propension supposée à enrichir ses textes de divers éléments de sa propre vie. Problème: Samuel, censé bricoler dans les étages supérieurs, a mis de la musique, si fort que les deux femmes interrompent leur discussion et se donnent un autre rendez-vous. Quelques heures plus tard, Daniel, qui était parti faire une promenade avec son chien, découvre le corps de son père, qui semble être tombé du haut balcon de la demeure familiale. Accident tragique ? Suicide ? Meurtre ? Anatomie d'une chute trouve la justification de son titre. Fondu au noir. Après une ellipse d'un an, le récit se focalise ensuite non plus sur les faits, mais sur la façon dont on peut les reconstituer. Privé du bon air des cimes, nous rejoignons l'atmosphère confinée d'une cour d'assises. Et sans le moindre indice sur ce qui s'est passé...

En somme, nous sommes placés dans la délicate situation d'un juré chargé de forger son intime conviction. Et c'est assez passionnant ! Très vite, l'enfant prend une position centrale, lui que le chagrin assaille cruellement et qui, par son témoignage, pourrait jouer un rôle décisif dans l'idée que les uns et les autres se font de sa mère. L'intelligence d'Anatomie d'une chute ? C'est de nous faire espérer qu'un tel personnage s'avère clairvoyant, alors même que le scénario de Justine Triet et de son compagnon Arthur Harari en fait la victime d'un sévère handicap visuel. Je tiens à souligner ici la performance incroyable du jeune Milo Machado Graner, tout à fait convaincant. D'une manière générale, le film est parfaitement interprété. Il m'a plu d'y voir Sandra Hüller, Swann Arlaud et Antoine Reinartz, notamment. La suprême récompense cannoise était-elle donc méritée ? Peut-être. J'ai découvert trop peu de films de la sélection officielle pour le dire. Disons en tout cas que la qualité des dialogues et de la mise en scène aura emporté mon adhésion. Et il me plairait... d'en débattre encore !

Anatomie d'une chute
Film français de Justine Triet (2023)

J'apprécie le fait qu'après la séance, le doute puisse encore subsister. Sans atteindre les sommets de 12 hommes en colère, le film aborde d'autres questions essentielles et interroge ainsi la notion de couple. Pari gagné pour la réalisatrice, donc, qui remonte dans mon estime. Si la justice vous intéresse, je vous recommande aussi Le 7ème juré. Ou encore Du silence et des ombres, sur la figure du bouc-émissaire.

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Envie d'un autre jugement sur le film du jour ?

OK. Je vous conseille de vous fier à ceux de Pascale, Dasola et Strum.

lundi 23 octobre 2023

Face aux monstres

Pacific Rim aura été le plus coûteux des films de Guillermo del Toro. Son plus gros succès dans le monde, aussi, et le troisième en France. Après une semaine assez fatigante, j'ai eu envie d'un blockbuster intelligent pour entamer le week-end. Bilan: une (relative) déception. J'attendais bien mieux du réalisateur mexicain. Mais allez, tant pis...

Ce qui est sûr, c'est que GDT reste un faiseur d'images incomparable. Dans le cas présent, il nous place aux premières loges d'un combat titanesque entre les êtres humains et de gigantesques monstres sortis de l'océan, les Kaiju. Pour ne pas disparaître, toutes les nations du monde sont parvenues à un consensus pour se doter d'armes défensives communes sous la forme de robots XXXXXXL, les Jaeger. Problème: un jour, cette technologie de pointe s'avère insuffisante pour contrer les menaces qui pèsent sur l'avenir même de la planète. Bon... j'insiste: sur le seul plan esthétique, le film est irréprochable. Malheureusement, le scénario n'est pas à la hauteur: une fois entré dans cet univers, le spectateur ne découvre rien de bien folichon. Pacific Rim n'est qu'une suite de bagarres, adaptée ensuite en roman et en jeu vidéo - ce qui n'étonne pas le geek que je suis malgré tout. Comme j'ai pu le lire dans une critique, le côté humain de ce récit passe vite à la trappe, malgré quelques flashbacks (trop larmoyants). D'où ma note un peu faiblarde. Et cela sans vouloir vous décourager...

Pacific Rim
Film américain de Guillermo del Toro (2013)

Certains effets spéciaux se périment très vite. Ce n'est pas le cas pour cet opus, qui a traversé une décennie sans que son impact graphique en pâtisse. Pour le reste, Underwater est de la même eau. Quitte à fréquenter des créatures géantes, celles de l'étrange Colossal avaient l'avantage d'un certain humour. Plan B possible: Cloverfield. Ou un retour vers Godzilla, premier du nom... et immense classique !

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Avant d'aller plus loin...

Je vous invite à vous intéresser aux avis de Pascale, Benjamin et Lui.

samedi 21 octobre 2023

L'amour pour sauveur ?

En m'asseyant dans la salle de cinéma pour découvrir le nouveau film d'Aki Kaurismäki, j'avais l'impression de rendre visite à un vieil ami. Le cinéaste finlandais, couronné d'un Prix du jury au dernier Festival de Cannes, est resté fidèle à lui-même. Les feuilles mortes, bel opus mélancolique, laisse toutefois filtrer un soupçon d'espoir. Ouf, merci !

Ansa, quadra et célibataire, travaille dans un supermarché d'Helsinki. Un vigile la voit s'emparer de quelques produits alimentaires périmés. Elle est alors licenciée, tout comme Holappa perd son boulot d'ouvrier après avoir été surpris à boire de l'alcool sur son lieu de travail. Comme très souvent avec Aki Kaurismäki, les héros du long-métrage viennent du milieu populaire et n'ont rien à faire, sinon survivre. L'amour pourra-t-il les sauver ? C'est ma foi possible. Dans son style caractéristique et admirable, le réalisateur nous le dit clairement. Rien n'est simple, cependant: Holappa perd le numéro de téléphone qu'Ansa lui a confié et, ignorant de son nom, peine à la retrouver. D'où un récit pathétique, mais également parsemé de petites touches d'humour à froid, ce à quoi je suis sensible. Une forme de politesse...

Les feuilles mortes
, une chanson qui nous ressemble ? Je le crois. L'important est donc de garder les yeux grand ouverts en l'écoutant. J'aime décidément beaucoup ces plans presque totalement immobiles. J'aime aussi la manière dont ils sont éclairés, cette fameuse lumière crue qui, sortie des projecteurs, n'écarte pas tout à fait les ombres. J'aime enfin les couleurs... et il y en a beaucoup dans le cinéma désenchanté d'Aki Kaurismäki. Un cinéma qui paraît assez intemporel tout en étant très ancré dans le présent (grâce à la radio, cette fois). Pas question pour autant d'oublier les classiques: en une heure vingt seulement, le film prend le temps de citer quelques titres importants du septième art international - je vous laisserai découvrir comment. Si ces clins d'oeil s'adressent plutôt aux cinéphiles, le public "profane" ne doit pas se détourner: tout ici est vraiment fluide et accessible. J'espère donc que ce beau travail aura la reconnaissance qu'il mérite. Cela me semble déjà le cas auprès de la critique pro, à tout le moins. Mais je trouverais très regrettable qu'elle reste la seule à l'apprécier !

Les feuilles mortes
Film finlandais d'Aki Kaurismäki (2023)

On a dit qu'il y a une quinzaine d'années, alors déprimé, le cinéaste envisageait d'arrêter le cinéma ! Il en est désormais à 21 films. Chacun des huit que je connais pour le moment est une petite perle. Vous voulez rire ? Voyez Leningrad Cowboys go America en priorité. Sinon, L'homme sans passé et Les lumières du faubourg, parfaits. Et il y a L'autre côté de l'espoir, Au loin s'en vont les nuages, etc...
 
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Pour en revenir au film du jour...

Je vous conseille d'aller lire aussi les avis de Pascale, Dasola et Strum.

jeudi 19 octobre 2023

Une novice

Dédales, polar roumain, me paraît avoir eu les faveurs de la critique. Compte tenu de son titre, je m'étais imaginé qu'il s'agissait d'un film labyrinthique et, sur ce point précis, je dois admettre ma déception. Tout cela manque d'un côté vraiment tortueux pour me convaincre. Même s'il réserve quelques surprises, le scénario reste assez linéaire !
 
Cristina n'a pas encore vingt ans, mais visiblement un gros problème. Elle quitte le couvent qui l'accueille depuis quelques semaines, monte dans un taxi et demande à être conduite à l'hôpital. Quelques heures passent et on la retrouve dehors... qui fait appel à un autre chauffeur pour la raccompagner auprès de sa communauté. Et ça tourne mal ! Comment ? Pourquoi la novice voulait voir un médecin de la ville ? Qu'arrive-t-il ensuite ? Je ne vous en dirai rien, si ce n'est qu'un flic apparaît alors comme deuxième personnage principal. Son enquête répondra-t-elle à toutes les questions ? Pas sûr. Vous verrez bien. Dédales gagne bien sûr à être découvert sans trop d'informations préalables. Formellement, il est réussi: mention spéciale à la scène centrale, qui nous révèle par le son ce que la caméra ne montre pas. Mais le reste... sans tout à fait m'ennuyer, je suis resté sur ma faim. Seul le dédoublement de l'avant-dernière scène est une "trouvaille" que j'ai trouvée non pas géniale, mais intelligente et bien amenée. Avis aux âmes sensibles: l'humain montre ici un visage très sombre...

Dédales
Film roumain de Bogdan George Apreti (2022)

Trois étoiles quand même pour ce long-métrage d'une originalité certaine, du fait aussi de son origine, mais dont j'attendais mieux. C'est cruel à dire, mais j'ai anticipé la plupart des rebondissements. Peut-être aurait-il fallu en révéler davantage sur le contexte social roumain. Bon, c'est tout de même bien mieux que Contre-enquête ! Mais, en polar poisseux, ça ne vaut pas Prisoners ou Les Ardennes...

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Un avis féminin pourrait vous intéresser ?

Je comprends. J'en ai trouvé deux: celui de Pascale et celui de Dasola.

mercredi 18 octobre 2023

Marty's back !

Il est plus que probable que je vous en reparle, mais j'ai très envie d'écrire déjà un mot ou deux sur l'événement cinéma du jour: la sortie de Killers of the flower moon, le nouveau film de Martin Scorsese. Oui, mon intention est toujours de voir l'ensemble des longs-métrages du maître. Ici, vous pourriez en retrouver treize de déjà chroniqués...

J'ai dû faire sans The Irishman (2019), celui qui était donc le dernier jusqu'à aujourd'hui, et n'en ai lu que des critiques assez mitigées. Souvenez-vous: en France, il n'avait été distribué que sur Netflix. Maintenant, vu que Marty nous redonne rendez-vous dans les salles obscures avec Robert de Niro et Leonardo DiCaprio, je lui pardonne d'avoir commis ce "petit écart" sur la fameuse plateforme numérique. De toute façon, il faut bien vivre avec son temps, à ce qu'il paraît. Cela affirmé, je vous précise que le film à l'affiche de ce mercredi rend compte d'une série de meurtres survenue dans une communauté indienne de l'Oklahoma, lors des années 20 et 30, si j'ai bien compris. Désolé, mais je n'ai guère plus d'infos sur ce nouvel opus scorsesien. D'une durée de trois heures bien tassées, j'espère qu'il me surprendra autrement que par ce format XXL... et pour tout dire, je le sens bien. Il a reçu une standing ovation de neuf minutes à Cannes cette année !

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Vous avez un peu de temps devant vous ?

Je vous rappelle qu'au petit jeu des intégrales, j'ai aussi dans l'idée d'enrichir mes collections Spielberg, Eastwood et Coen (notamment). Tout est résumé dans cette vieille chronique, publiée en plein Covid. J'ai depuis découvert l'un des tous premiers Scorsese: Bertha Boxcar.

lundi 16 octobre 2023

Images marquantes

J'ai le très vague souvenir d'images Super 8 de mes années d'enfance. Bien avant que je m'intéresse aux écrans, mon père faisait le bonheur de mes copains en projetant parfois un vieil épisode de La Panthère rose ou un (très) court extrait de Blanche Neige et les sept nains. Des années plus tard, j'ouvrais un modeste blog: Mille et une bobines.

André Bonzel, lui, n'a pas eu ces petits bonheurs qui furent les miens. Le coréalisateur du cultissime C'est arrivé près de chez vous raconte que son père à lui avait fait construire un mur dans l'appartement familial, afin de se couper physiquement de sa femme et de son fils. D'une histoire complexe et tourmentée, il a tiré un documentaire étonnant au titre emprunté à Baudelaire: Et j'aime à la fureur. L'occasion d'un long portrait des siens, depuis un arrière-grand-père cinéphile et coureur, avec la Côte d'Opale en point de ralliement estival. Bien sûr, l'homme nous parle aussi de lui-même, démarche d'autant plus touchante qu'il n'a de fait que peu d'images personnelles pour illustrer son propos. Mais, d'une contrainte, il parvient à faire quelque chose de beau ! C'est le propre, je dirais, des vrais artistes...
 
Le subterfuge est épatant: collectionneur de vieilles bobines oubliées dans les placards d'anonymes, le cinéaste en récupère plein d'autres lors d'un vague héritage. Tous ces vieux films sur pellicule de celluloïd deviennent sa matière première: André Bonzel entame alors un travail de montage titanesque - et j'oserai même dire, à nul autre pareil. D'innombrables plans qu'il retient ainsi pour Et j'aime à la fureur montrent des gens qu'il ne connaît pas et dont il réinvente l'existence. Introspectif par essence, le film acquiert soudain une dimension universelle et nourrit une réflexion sur la force du médium cinéma. Rien de très intellectuel, je vous rassure: tout est affaire de ressenti. Et, très sincèrement, à plusieurs reprises, tout cela m'a bouleversé. Non pas tant parce que j'ai pu (ou cru) y apercevoir quelques bribes éparses de mon propre parcours que parce que j'ai trouvé admirable cette façon qu'a le réalisateur de détailler le sien, avec ses proches. Parler d'une forme de poésie ne me paraît pas du tout inconcevable. Avec une part laissée à l'imaginaire, par conséquent. C'est bien ainsi !

Et j'aime à la fureur
Film français d'André Bonzel (2022)

Seules douze copies de cette belle oeuvre ont circulé dans les salles françaises, n'attirant finalement qu'un peu plus de 7.000 spectateurs. J'insiste pour vous dire que ce chiffre me semble bien trop faible ! Peut-être le film a-t-il pâti d'être présenté comme un documentaire. J'ai repensé à L'image manquante - d'où le titre de cette chronique. Et parfois aussi à tous les oubliés d'À la recherche de Vivian Maier...

samedi 14 octobre 2023

Bob story

La Jamaïque aura réalisé l'impossible: en 1988, le pays de Bob Marley est parvenu à envoyer des équipes de bobsleigh aux Jeux olympiques disputés à Calgary (Canada). Disney s'est emparé de cette histoire insolite et, en la simplifiant, en a tiré un film familial: Rasta Rockett. Je crois l'avoir vu à sa sortie, mais il est possible que je me trompe...

Trente ans plus tard, cette gentille comédie nous parle de ce temps oublié où Usain Bolt, enfant, n'avait pas encore emmené l'athlétisme international dans une autre dimension. Trois des cinq héros du film sont des sprinteurs, certes, mais le meilleur d'entre eux a un record établi sur le 100 mètres à 10 secondes - loin des 9"58 de la Foudre. Sans surprise, cela suffira toutefois pour que son équipe de pieds nickelés exauce son rêve de gloire. J'ajoute que le scénario est fidèle à ce qui s'est passé dans la réalité - au moins dans les grandes lignes. Vous imaginez bien que Rasta Rockett fait partie de ces productions qui préfèrent "imprimer la légende": cela n'a rien de bien scandaleux. Seuls dix films le précèdent au box-office 1994 des salles obscures françaises: il a su attirer un peu plus de 2,5 millions de spectateurs sur les pistes verglacées. Le tout avec des critiques plutôt positives. Et un Prix (du public) au festival de Chamrousse, aujourd'hui disparu !

Rasta Rockett
Film américain de Jon Turteltaub (1993)

Prévisible, mais sympathique... et, dès lors, à considérer comme tel. Ce divertissement de chez Mickey est un feel good movie assumé. Croyez-moi sur parole: il en existe d'autres et de bien plus mauvais. Pour le même genre d'exploit, je vous recommande vivement d'offrir un peu de votre temps à un (bon) film français: Good luck Algeria. Tout en en gardant pour Eddie the Eagle, en provenance d'Angleterre.

jeudi 12 octobre 2023

Tout à sa folie

Démarre ton projet. Fais ce que tu veux. Apprends en faisant. N'écoute pas les autres. Tels sont les conseils (judicieux ?) que Marc dispense dans un ouvrage... qui ne sera probablement jamais publié. Le réalisateur français Michel Gondry l'a inventé et y fait référence dans son nouveau film, sorti le 13 septembre: Le livre des solutions !
 
Le cinéaste s'inspire ici d'un épisode douloureux de sa vie, survenu tandis qu'il était en post-production de l'un de ses opus précédents. Sevré d'antidépresseurs, on lui diagnostiqua alors une bipolarité. Marc, lui aussi, navigue constamment entre des phases d'euphorie totale, d'abattement et de colère. Il est donc imprévisible et ingérable pour la petite équipe qu'il a embarquée dans un village des Cévennes afin d'achever un film dingue, désormais rejeté par ses producteurs. Wikipédia vous dira mieux que moi ce que ce drôle de scénario contient de réel, d'exagéré ou même de complètement imaginaire. Sachez-le: Le livre des solutions m'a d'abord attiré avec Pierre Niney. L'acteur ne m'a pas déçu, bien au contraire: son indéniable potentiel comique s'épanouit pleinement dans cette folle escapade en ruralité...

Tout cela prête à sourire, c'est vrai, mais invite à d'autres sentiments plus nuancés, à l'image finalement de ceux qu'éprouve le personnage principal pour une jeune femme issue de son entourage professionnel. J'ai été content de revoir la Franco-britannique Camille Rutherford. D'autres comédiennes prennent toutefois une place plus importante dans le déroulé du récit: je pense à Blanche Gardin et Frankie Wallach en priorité, mais surtout à Françoise Lebrun, pimpante septuagénaire née au cinéma il y a un demi-siècle, d'une empathie et d'une énergie communicatives. Ce que je trouve assez paradoxal, c'est que Le livre des solutions semble toujours "en garder (un peu) sous la pédale". Quelques scènes sont très réussies, mais l'ensemble est moins abouti que la bande-annonce - trop explicite - ne m'avait laissé l'espérer. Bilan en demi-teinte, donc, pour un film qui en déstabilisera plus d'un. C'est vrai qu'avec le pedigree de l'auteur, on pouvait déjà l'imaginer. Anecdote: Michel Gondry signe le petit clip promotionnel des cinémas d'art et essai diffusé dans ma salle préférée ! Je vous en reparlerai...

Le livre des solutions
Film français de Michel Gondry (2023)

Ce long-métrage a bien failli durer quatre heures, avec un interlude animé planté au milieu... comme celui que Marc tente de finaliser. Gondry rime donc bien avec dinguerie. Il me manque le supplément d'âme du film qui l'a révélé: Eternal sunshine of the spotless mind. Aujourd'hui, ce cinéma fou est à mon sens dépassé en vision absurde par ce que Quentin Dupieux défend. Revoyez Rubber et/ou Le daim !
 
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En attendant le prochain délire...

Vous pouvez également consulter les avis de Pascale et Princécranoir.

lundi 9 octobre 2023

Comme une fusée

Un article du Monde daté du 23 juin dernier m'a appris récemment que Disney était la quatrième "marque" la plus aimée aux États-Unis en 2019. Patatras: elle figurerait désormais parmi les plus détestées. C'est pourtant sans trop d'hésitation que j'ai choisi un film du studio pour une soirée home cinema. À savoir Les aventures de Rocketeer !

Méconnu et disons peu apprécié, le long-métrage nous ramène à la fin des années 30 et nous présente un dénommé Cliff Secord, spécialiste des cascades aériennes - au grand dam de sa petite amie, Jenny. Dans des circonstances que je ne vous raconterai pas, notre ami tombe sur un prototype de réacteur dorsal et se dit que ce "joujou" pourrait bien assouvir sa soif presque inextinguible d'adrénaline. Problème: l'engin intéresse aussi un acteur de cinéma aux ambitions funestes. Je vous passe les détails et tiens à vous certifier aussitôt que ce long-métrage, adapté d'un comics sorti en 1982, m'a amusé. J'ignorais tout de Bill Campbell, l'acteur principal, mais me suis senti en terrain familier grâce à la présence à ses côtés de Timothy Dalton et surtout de la très belle Jennifer Connelly (c'est elle, sur la photo). Entendons-nous: Les aventures de Rocketeer n'ont rien d'une perle oubliée, mais offrent un film de divertissement des plus honorables. Voisins de canapé, mes parents l'ont eux aussi regardé avec plaisir. Assez pour que j'en déduise qu'il a... une vraie chance de vous plaire !

Les aventures de Rocketeer
Film américain de Joe Johnson (1991)

Quatre étoiles généreuses pour témoigner de mon enthousiasme. Franchement, dans le catalogue Disney, il y a bien pire ! Les remakes en images réelles des plus grands classiques d'animation de la firme m'emballent moins, par exemple, et me semblent bien plus formatés. Une exception à signaler, toutefois: le fort sympathique Cruella. Libre à vous d'opter plutôt pour Cendrillon ou Dumbo, évidemment...

samedi 7 octobre 2023

Un sacerdoce ?

Que ressent un enseignant quand il fait ses débuts ? De la tension ? Une certaine fierté ? De l'exaltation ? Je ne serais pas du tout surpris que cela soit un peu de tout cela à la fois. Sorti sur les écrans français peu après la rentrée des classes, Un métier sérieux invite le public dans un collège - fictif - pour arpenter les coulisses de la profession...

Une petite précision: les extérieurs, les salles de classe et les locaux administratifs de trois établissements différents installés en région parisienne servent ici de décor. Et, ainsi que le titre du long-métrage le laisse penser, ce sont les profs qui occupent le devant de la scène. Dès le début, le spectateur suit les pas de Benjamin, un nouveau venu en charge des mathématiques. Une équipe pédagogique complète entoure le "bizuth", qu'un collègue prend d'abord pour un surveillant. Une fois la réalité de sa fonction confirmée, notre homme entre alors dans le vif du sujet et établit un lien de confiance avec ses élèves. Thomas Lilti, ex-médecin devenu cinéaste, se garde bien toutefois d'enjoliver les choses: Un métier sérieux illustre aussi les difficultés qui émaillent le quotidien des écoles de la République. Il est dommage que, pour ce faire, il n'accorde pas davantage de place aux collégiens. Mais je peux l'expliquer: d'après moi, ce n'est pas son sujet, en fait...

Il reste quelques moments de grâce, quand un vieux prof de français découvre qu'un ado de sa classe lit déjà Romain Gary ou qu'un autre croit avoir démasqué un tricheur. Des instants fugaces, à dire vrai. Un métier sérieux tourne presque exclusivement autour d'un groupe d'adultes, ce qui permet de retrouver une belle brochette d'acteurs. Certains avaient déjà bossé avec le réalisateur, à l'image notamment de Vincent Lacoste, William Lebghil et François Cluzet. Bouli Lanners revient aussi (dans un petit rôle qu'il joue gratuitement... c'est chic). Parmi les comédiennes, Adèle Exarchopoulos et Louise Bourgoin occupent le haut de l'affiche, mais les autres n'ont que peu de scènes à jouer - à l'image d'une Lucie Zhang que la caméra oublie en chemin. C'est l'autre reproche que l'on pourrait faire au scénario: il aborde plusieurs sujets intéressants, mais en "zappant" vite de l'un à l'autre. Résultat: une dynamique de série télé et, fatalement, un attachement moindre aux personnages. Las ! Seuls deux ou trois sortent du lot. Peut-être parce que le récit se concentre d'abord sur leurs problèmes !

Un métier sérieux
Film français de Thomas Lilti (2023)

Je ne suis assurément pas l'internaute le mieux placé actuellement pour parler des heurs et malheurs de l'Éducation nationale. Satisfait du film dans l'ensemble, je n'en ferai toutefois pas un incontournable. J'ai préféré Primaire ou, dans un style plus romanesque, L'esquive. Bon... on reste encore loin, très loin de L'école du bout du monde. Et tout autant de l'académie vue dans Le cercle des poètes disparus.

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Il y a des enseignant(e)s, parmi vous ?

J'espère: je serais vraiment curieux de l'avis d'un(e) professionnel(le). Sans plus attendre, je vous invite à (re)lire ceux de Pascale et Dasola.

jeudi 5 octobre 2023

Attraction des contraires

Dans un coin paumé des Vosges, Pierre Perdrix partage son existence avec sa mère, son frère et sa nièce. Ce capitaine de gendarmerie dirige une brigade inefficace, confrontée à une bande de nudistes révolutionnaires. Des adeptes de la sobriété qui ont dérobé la voiture de Juliette, une jeune femme (fantasque) de passage dans la région !

"Une comédie romantique qui renouvelle le genre", d'après Télérama. "Une histoire pleine de charme", selon Le Parisien. Il est indéniable que Perdrix a été bien accueilli par la critique, obtenant une note moyenne de 3,8/5 auprès des 29 organes de presse cités par Allociné. Les spectateurs, eux, sont un tantinet moins enthousiastes (3,2/5). Et moi ? J'ai apprécié la douce folie de ce scénario et l'interprétation très convaincante du duo vedette (Maud Wyler et Swann Arlaud). J'imagine en réalité qu'il faut savoir se laisser embarquer par le film pour l'apprécier vraiment: son côté décalé peut sembler too much. S'agissant du premier long du cinéaste, je vous dirais que ça "passe". Dans la distribution, certain(e)s d'entre vous se réjouiront sans doute de croiser Fanny Ardant et Nicolas Maury dans un registre inhabituel. Mon (petit) regret ? L'ensemble est assez inégal, certaines séquences étant très réussies et d'autres beaucoup moins. Vous êtes prévenus...

Perdrix
Film français d'Erwan Le Duc (2019)

J'en attendais un peu mieux, mais j'ai tout de même une sympathie certaine pour l'audace relative des petites productions de ce genre. Quand il y a quelques comédiens inspirés en prime, je m'en satisfais. De là à placer le film à la hauteur d'une oeuvre de Pierre Salvadori comme En liberté !... d'autres l'ont fait, que je m'abstiens d'imiter. Vous devriez plutôt revoir Le nom des gens - ou My sassy girl, tiens !

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Vous allez le constater: les avis divergent...

Pour vous en convaincre, j'en relaye deux: ceux de Pascale et de Lui.

mercredi 4 octobre 2023

Pop !

Je ne sais plus quand j'ai mangé ma toute dernière glace au cinéma. Curieusement, je me souviens en revanche de ma dernière séance avec popcorn: c'était pour S.O.S. fantômes - L'héritage, fin 2021. Depuis, je me suis contenté de quelques bonbons - ou d'une sucette. Et quelle que soit la gourmandise, cela reste tout à fait exceptionnel !

Il y a quelques jours, avant de voir (à la télé) le film dont je parlerai demain, mes parents et moi avons fait un petit apéro au popcorn salé. Il m'en reste encore une boîte pour une séance-canapé en solo. Je suis bien incapable de vous dire quand je céderai à la tentation. Pire: je ne suis même pas sûr de craquer bientôt pour ce plaisir coupable. A priori, ce ne sera pas de nouveau dans une salle obscure. Je devine toutefois aisément que certains exploitants font leur beurre avec ce type de produits, plus qu'avec le septième art lui-même. Évidemment, il y aura toujours des réfractaires: je les comprends aussi, parfois, quand je me coltine un voisin de fauteuil trop bruyant. Bon... je supporte mieux le crunch crunch des mangeurs de popcorn que les bruits des gigoteurs ou la lumière de leurs chers smartphones. Et pour tout dire, je ne subis que peu de désagréments de ce type. C'est peut-être aussi parce que je choisis bien mes heures de sortie...

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On compare nos séances perturbées ?

La plus folle des miennes: une dame qui, au cours de la projection d'Amour, a commenté (et expliqué) l'ensemble des scènes à son mari.

lundi 2 octobre 2023

Vers le haut ?

Je suis entré dans la vie active à 25 ans, encouragé par des parents ayant, eux aussi, fait des années d'études supérieures après le bac. Sophie Vasseur, la jeune héroïne de La voie royale, entre en classe préparatoire aux écoles d'ingénieur (et rêve d'intégrer Polytechnique). Elle présente "un profil atypique". Oui: elle est issue du monde rural...

Une fille d'agriculteur a-t-elle vraiment les mêmes chances de réussite qu'une jeune citadine de son âge, en France et à niveau comparable ? C'est l'une des - très pertinentes - questions que pose La voie royale. Et ce sans apporter de réponse claire et définitive, m'a-t-il semblé. Intelligent, le film nous invite à réfléchir à partir d'une problématique complexe et, sans prendre parti, à forger notre opinion personnelle. Pour cela, il nous ouvre les portes d'un univers assez peu connu: celui des prépas, donc, avec ce qu'il comporte de stimulant et d'exigeant. Sincèrement, ce type de cursus ne m'a jamais tenté - et le scénario du film ne m'invite pas à réviser mon jugement sur ces formations élitistes. J'ai l'impression qu'elles tiennent du parcours du combattant et que les jeunes qui les suivent en sortent davantage formatés qu'épanouis. Mais c'est bien entendu moins simpliste que je ne le dis ! Et d'ailleurs, le film montre bien que rien n'est jamais aussi binaire...

Imaginer qu'il nous présentera Sophie Vasseur comme une étudiante isolée et rejetée par les autres serait une erreur. Il dresse le portrait d'une jeune femme déterminée, certes, mais l'enrichit des nuances qu'apportent ses camarades de promo, d'une diversité appréciable. Mieux encore, la caméra ne se contente pas de saisir des instantanés révélateurs de la vie estudiantine: elle capte aussi ce qui se passe dehors, dans la supposée "vraie vie", qui est encore celle des parents et du grand frère de son héroïne, notamment. Cet enchevêtrement narratif ne nuit en rien à la fluidité du récit, on ne peut plus limpide. Une question m'est alors venue: La voie royale, OK, mais vers quoi ? Jusqu'au bout, l'ambition de la jeune protagoniste reste incertaine. Difficile, dans ces conditions, de savoir si ses efforts seront payants. Il semble que le réalisateur (et scénariste) du film s'interroge aussi. Conclusion personnelle: le film créera le débat et c'est très bien ainsi !
 
La voie royale
Film franco-suisse de Frédéric Mermoud (2023)

Un petit mot encore pour saluer la comédienne qui tient le rôle principal: Suzanne Jouannet, que je découvrais, est vraiment bien. Mentions aussi pour Marie Colomb, Maud Wyler et Marilyne Canto. Finalement, c'est parce qu'il reste un peu flou sur son point de vue que je n'accorde au film que trois étoiles et demie. Si le sujet retient votre attention, Première année a toutes les chances de vous plaire !