samedi 31 mai 2008

Dreamworks en eaux troubles ?

Pixar contre Dreamworks. Dreamworks versus Pixar. Pourquoi diable faut-il toujours faire un choix ? Je trouve personnellement que ces deux compagnies spécialisées dans le dessin animé 3D ont chacune leurs qualités et leurs défauts. Plus exactement, qu'elles sont toutes les deux capables d'avoir de bonnes idées et de proposer des films intéressants. Dreamworks est souvent considéré comme le "maillon faible". Les oeuvres de Pixar séduisent apparemment un public plus large. L'heure est venue de chroniquer un nouveau film, mais je ne suis pas sûr qu'il soit utile de chercher à départager les deux studios.

Gang de requins est l'un des derniers opus de Dreamworks. D'aucuns en ont fait une réponse à l'oeuvre concurrente, j'ai nommé Le monde de Némo. Là encore, je crois que ce n'est pas très utile de comparer. Objectivement, les deux films sont sortis à peu près à la même période et les deux histoires se passent sous l'eau. Et sinon ? Je ne vois pas trop le lien qu'il faudrait faire sur ces seuls motifs. Maintenant, c'est vrai: pour avoir vu les deux films, le Pixar me plaît plus. Les poissons restent des poissons, si j'ose dire. En revanche, à mon goût, il y a trop d'anthropomorphisme dans Gang de requins.

L'idée de départ est plutôt sympa, malgré tout. Faire d'un poisson laveur de baleines (!) le héros du récif pour avoir tué un requin sanguinaire, c'est assez rigolo. Lui adjoindre un autre requin végétarien pour lui arranger le coup, c'est plutôt marrant également. Après, tout ça est un peu artificiel, avec des gags répétitifs et plutôt destinés à un public enfantin. Bref, j'ai passé un bon moment, mais ça ne restera pas comme mon dessin animé préféré. Tiens, au fait ! Vous allez rire: j'en ai encore un autre qui se passe sous l'eau. Evidemment, j'en reparlerai ici après l'avoir visionné...

jeudi 29 mai 2008

Conte noir pour femme fatale

Spéciale dédicace pour commencer: la chronique d'aujourd'hui risque de faire plaisir au plus fidèle de mes commentateurs ici. J'espère qu'elle saura aussi vous donner envie de découvrir le film concerné. De son réalisateur, Woody Allen, je n'avais jusqu'à présent vu qu'un nombre limité d'oeuvres. Je pense que je m'en étais arrêté à trois, à savoir, dans l'ordre et sauf oubli: Tout le monde dit I love you, Celebrity et Escroc... mais pas trop. Autant dire qu'au regard de la filmographie du plus névrosé des cinéastes américains, j'ai encore une bonne marge de progression. Allez savoir quand je la comblerai...


Une chose est sûre: c'est sans hésiter très longtemps que je me suis offert Match Point. J'avais entendu dire que ce Woody-là se déroulait à Londres et que le New-Yorkais y retrouvait une partie de son talent, a priori dilué dans d'autres oeuvres de ce début de siècle. Bon. Faute de pouvoir donc faire une comparaison approfondie, je dirai tout de même que ce film-là m'a bien plu. En gros, c'est l'histoire d'un jeune homme d'origine modeste qui en vient à fréquenter la haute bourgeoisie britannique en devenant, à l'issue d'une courte carrière chez les pros, moniteur de tennis. Un mariage plus loin, le voilà grimpé dans l'ascenseur social et - ce qui va s'avérer très problématique - fortement attiré par sa belle-soeur !

Faut bien dire que Scarlett Johansson est du genre désirable ! Devant sa prestation, j'ai eu beaucoup de mal à croire qu'au moment du tournage, la belle blonde n'avait que 21 ans. Sa plastique impeccable ne fait pas tout: elle joue tout simplement à la perfection cette femme fatale emportée et finalement brisée par le torrent de la passion. Honnêtement, à ses côtés, les autres acteurs s'en sortent très bien aussi, mais je serai presque prêt à parier que c'est d'abord pour faire briller "sa" Scarlett que Woody Allen a écrit ce scénario. Un film loin d'être drôle, mais qui décrit avec finesse les petits et grands travers de l'âme humaine, en route vers une conclusion d'une noirceur glaçante. Voilà qui m'a plu et donné envie de découvrir d'autres oeuvres du p'tit gars aux lunettes rondes. Mais j'y pense ! Peut-être aurais-tu un conseil pour le prochain, fidèle lecteur ?

mardi 27 mai 2008

Le destin d’un artiste

Une cousine percussionniste, un cousin sculpteur, un autre peintre dont le frère joue de la batterie… ma famille m’offre de multiples possibilités de contacts avec des artistes. Une chance, je trouve. J’imagine que c’est en partie de là que viennent mes interrogations sur ce qui peut pousser quelqu’un à créer, sous quelque forme que ce soit. Le plus troublant est d’en parler aujourd’hui, alors que la télé nous annonce la disparition du réalisateur américain Sydney Polack. Je viens de voir un extrait d’une de ses interviews, où il indiquait que, d’après lui, les origines de la création étaient incompréhensibles et que c’était justement là que résidait la magie de ladite création. Dans cette inconnue. Je vous laisse libre d’un avis contraire, le mien n’étant pas établi à ce jour.


Tout ça pour dire que c’est aussi parce que je m’intéresse à l’inspiration des créateurs que j’ai récemment acheté Basquiat. C'est un film de Julian Schnabel, peintre devenu cinéaste que j’ai personnellement découvert en salles l’année dernière avec son œuvre la plus récente, Le scaphandre et le papillon. Les deux métrages ont un point commun : être ce qu’on appelle aujourd’hui des biopics, c’est-à-dire des fictions imagées, plus ou moins proches de la réalité de la vie d’une personne donnée. Basquiat – les amateurs d’art contemporain l’auront compris – s’intéresse ainsi à l’éphémère destin du peintre du même nom, prénom Jean-Michel, Américain d’origine haïtienne, né le 22 décembre 1960, décédé d’une overdose le 12 août 1988. Le film évoque ses origines, l’artiste de rue qu’il fut d’abord, puis sa courte période de notoriété, années au cours desquelles il fréquenta notamment Andy Warhol.


Difficile de dire ce que je retiens de ce film à chaud. Sans tomber dans les émotions faciles, il montre bien que la mort plane largement au-dessus de la vie du peintre américain. Basquiat m'est apparu comme un écorché vif, détaché de toute réalité, comme imperméable au monde qui l’entoure. Ce qui m'a semblé presque paradoxal : il est tangible que ce monde extérieur l’influence. L'inspire, pour ainsi dire. Bonnes ou mauvaises, toutes les rencontres qu’il y fait suscite en lui autant d’élans, tantôt créatifs, tantôt au contraire destructeurs. Comment s’opère exactement l’interaction ? C’est ce qui est le plus difficile à cerner. Basquiat lui-même n’a pas l’air d’y parvenir, à moins qu'il n'en ait simplement pas l'envie. Quoiqu'il en soit, le film prend une tonalité sombre, laquelle apporte quelques-unes des plus belles scènes. J'ai tout spécialement aimé celle où un journaliste tente avec plus ou moins d’habileté de saisir le phénomène Basquiat. Très vite, il s’avère que répondre, décrypter, expliquer... lui est beaucoup plus difficile que de peindre. Preuve, peut-être, que l’inspiration créatrice ne s’explique effectivement pas.

lundi 26 mai 2008

Trois vieux briscards

C'est marrant, la mémoire. Parfois, vous oubliez des choses que vous avez vues la veille. Dans d'autres circonstances, vous vous souvenez de ce qui est passé depuis longtemps. Exemple personnel et récent avec Les vieux de la vieille: j'avais encore en tête le tout dernier plan du film, ballon tombé au fond d'un puits dans des circonstances qu'il ne me semble pas convenable de dévoiler ici. Je conserve cette volonté de ne pas trop raconter des oeuvres dont je parle ici, pour vous laisser la surprise de leurs tenants et aboutissants.

Que dire tout de même de ce film ? Que son intérêt principal réside sans doute dans le joli numéro d'acteurs offerts par ces trois comédiens vedettes, Jean Gabin, Noël-Noël et Pierre Fresnay. Le point de départ ? Après des années d'absence, l'un des trois papys revient dans son village. Il explique aux deux autres qu'il a l'intention de rejoindre La Gouillette, maison de retraite des environs. Déroutant, mais finalement assez attractif, pour ces vieux messieurs en quête de tranquillité. "Là-bas, au moins, on s'occupera de nous et, le reste du temps, on nous foutra la paix", imaginent-ils à l'unisson.

Sauf que ce n'est pas si simple ! Mais chut ! J'ai dit que je ne voulais pas trop dévoiler. Les vieux de la vieille, c'est le charme des films d'autrefois. Entre fondus au noir et longues scènes presque théâtrales, la qualité de l'ensemble tient surtout - j'insiste - à la performance du trio d'acteurs principaux. Le talent du réalisateur Gilles Grangier ? D'après les intervenants (crédibles) des bonus du DVD, il est surtout d'être parvenu, avec des moyens techniques somme toute limités, à faire jouer ensemble ces trois cabotins. Quarante ans plus tard, l'humour paraît un peu daté, mais l'ensemble permet encore de sourire. Et ça fait du bien !

samedi 24 mai 2008

Deux potes en escapade

On reste aux Etats-Unis, mais on change complètement de style avec Sideways. D’une certaine façon, je peux dire que j’ai laissé sa chance à ce film. Je l’ai en effet acheté en DVD, sans l’avoir vu, ni à la télé, ni au cinéma, simplement sur le feeling du moment. Ma connaissance des acteurs se limitait à Paul Giamatti, et c’est encore un grand mot que de parler de connaissance, la tête de l’intéressé m’évoquant vaguement quelque chose de sympathique, sans que je sache quoi exactement. Pour le reste, le casting m’était totalement inconnu. C’est le prix attractif – une dizaine d’euros - de cette galette inconnue qui m’a fait passer de la soif de découverte à l’achat pur et simple. J’aurais tout aussi bien pu l’emprunter pour le journal…

Sideways raconte une semaine de la vie de deux quadras américains, l’un, Miles, prof et écrivain frustré, en peine pour se remettre d’une rupture pourtant vieille de deux ans, et l’autre, Jack, comédien un peu has been en passe de se marier. Ce road movie évoque les sept jours qui précèdent le mariage, lors desquels Miles offre un voyage d’enterrement de vie de garçon à son pote Jack. Le truc, c’est que les envies du premier – promenades en cabriolet et dégustation de bons vins – n’ont vite plus rien à voir avec les attentes du second… que je vous laisserai découvrir. L’escapade entre vieux copains tourne donc très vite au vinaigre, la solitude de Miles contrastant dès lors avec les jouissances cyniques de Jack.

Chacun peut alors décider de faire un choix d’identification, entre les névroses obsessionnelles de l’un ou le détachement presque puéril de l’autre. Ce choix, je l’avais d’abord fait en faveur de Miles, me sentant plus proche de son histoire, pour ne pas dire de ses valeurs. En somme, Jack me paraissait trop "bourrin". Petit miracle de ce film : au générique final, mes sentiments étaient plus partagés, peut-être parce que le bonheur rattrape l’homme mélancolique, tandis que le doute commence à ronger son compère insouciant. Sideways a fait naître en moi quelque chose qui ressemble à une nostalgie, la même que celle que j’avais ressentie devant Broken Flowers (déjà chroniqué sur ce blog). Mais où Jim Jarmusch signait une œuvre à la sombre conclusion, Alexander Payne propose un happy end pudique. Ce n’est pas forcément meilleur, mais ce n’est pas moins bien. A vous de voir.

PS: j'ai vérifié, Paul Giamatti est l'acteur principal de La jeune fille de l'eau. Je savais bien que je l'avais déjà vu quelque part !

vendredi 23 mai 2008

Attendre la bataille

Dans ma chambre d’hôpital, j’ai aussi revu un film qu’on m’avait offert en DVD. Un film qui fait flotter haut la bannière étoilée des Etats-Unis et qui ne se distingue pas vraiment par sa sobriété. Un film qui tient plus du divertissement que du récit historique, tant les événements dont il s’inspire paraissent passés à la moulinette des bons sentiments. Ce film, dont je n’attendais à vrai dire pas grand-chose, c’est Pearl Harbor.

Résumons l’intrigue : deux jeunes garçons plein d’idéaux deviennent pilotes au début des années 40. L’Amérique n’est toujours pas entrée en guerre, mais l’un des deux se sent assez valeureux pour s’engager dans une escadrille de la RAF, aux côtés des forces britanniques chargées de protéger les côtes de l’Angleterre. L’autre reste loin des combats, sur les sites paradisiaques des plages du Pacifique. Mais les deux ont plus ou moins tapé dans l’œil d’une jolie infirmière militaire. Disons donc que, pour être au moins conforme à la réalité, l’attaque des Japonais va achever de bouleverser la vie de ces jeunes gens insouciants du danger.

J’avais entendu parler de Pearl Harbor avant de le regarder. En mal. J’y ai à vrai dire pris un plaisir limité : comme je l’ai dit plus haut, le film me paraît d’abord un divertissement. Une caricature de reconstitution, si vous préférez. Pour l’apprécier, je crois qu’il vaut mieux essayer d’oublier sa grandiloquence patriotique, ses relents mélodramatiques et son propos plutôt manichéen. Que reste-t-il ? De formidables scènes de bataille, après – c’est vrai – presque une heure et demie de guimauve. Conclusion, et pour être franc, Pearl Harbor n’est certainement pas le film du siècle. On peut s’en lasser avant que se soient écoulées ses trois heures de métrage.

mercredi 21 mai 2008

Indy 3, en attendant

C'est mon voisin de chambre qui a insisté. Moi, je n'avais pas spécialement envie d'images, de sons, de perturbations visuelles et auditives. Mais finalement, je dois bien admettre que je me suis laissé séduire. Distraire serait un mot plus juste. Dans les derniers jours de mon séjour récent à l'hôpital de Sallanches (Haute-Savoie), j'étais finalement content d'avoir l'occasion de regarder la télé. Mes habitudes n'ont pas changé pour autant: c'est surtout les (rares) séances cinéma qui ont retenu mon attention. Et en particulier la rediffusion "opportuniste" d'Indiana Jones et la dernière croisade.


L'occasion de réaliser que ce film culte de mes années fac date finalement de... mes années lycée. 1989: Harrisson Ford et Sean Connery réunis pour le plus grand plaisir des fans de l'aventurier archéologue, c'était il y a déjà bientôt vingt ans. Je n'avais pas réalisé à quel point nous avions attendu le quatrième volet qui sort sur les écrans aujourd'hui. Et je comprends maintenant que, depuis le jour où j'enregistrais quelques-unes des plus belles répliques de ce troisième opus sur mon PC, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. Pourtant, ma mémoire ne m'a pas fait défaut et je me souvenais encore de beaucoup de choses.

Par chance, mon plaisir à re-re-revoir ce film n'en a pas été altéré. Steven Spielberg a décidément quelque chose de génial: ses films ne sont pas tous parfaits, mais ils ont souvent en eux une dose de sincérité qui fait que, malgré leurs imperfections, ils savent toujours toucher l'âme du public. Je suis sûr d'avoir laissé passer quelques oeuvres dans la filmographie pléthorique et diversifiée du réalisateur américain. Je suis en revanche convaincu de n'en avoir jamais vu de vraiment mauvaises. Vous pouvez compter sur moi: je ne manquerai pas de reparler ici du retour d'Indy au cinéma !