Le terrorisme, l'action militante hors-la-loi... j'enchaîne les sujets difficiles ces jours-ci et aujourd'hui, je vais parler de la surveillance généralisée. Un bémol: je m'étais imaginé que Conversation secrète parlait d'un État oppresseur, mais non ! Il parle d'atteintes à la vie privée commises par des individus au bénéfice... de quelques autres !
Gene Hackman est Harry Caul, l'un de ces "détectives" dissimulés sous l'imperméable d'un quadra ordinaire, du côté de San Francisco. Saxophoniste amateur à ses heures, il s'est taillé une réputation flatteuse parmi ses pairs, mais mène essentiellement une vie solitaire, trop mutique pour développer la moindre relation amicale. Quand le film commence, il est le principal membre d'un trio chargé d'espionner un homme et une femme qui ont l'air de former un couple. La vérité est-elle toute autre ? Pas sûr, mais vous ne la découvrirez qu'au compte-gouttes - et ce, à partir d'un premier plan magistral. Derrière la caméra, Francis Ford Coppola signe un film auquel il tenait beaucoup (et que ses succès antérieurs avaient permis de financer). Ce qui lui aura valu de recevoir la première de ses deux Palmes d'or...
Le génie du maître américain tient au doute qu'il instille lentement. Oui, Conversation secrète est un film qui sait ménager ses effets. Quand vous mordrez à l'hameçon, je suis certain qu'il vous entraînera dans ses filets et vous y laissera sans conviction fermement établie sur la réalité de ce que vous aurez vu. Je peux dire que les images demeurent essentielles, mais surtout que le son occupe une place prédominante. C'est d'ailleurs bel et bien la spécialité de Harry Caul ! Ce personnage fort peu amène ne suscitera guère qu'une empathie relative, mais j'ai trouvé que le petit jeu paranoïaque que son métier impose finit par se refermer sur lui (ce qui s'avère cruel, à mon sens). Avant d'en arriver à une conclusion angoissée, le déroulé du métrage nous offre de très belles choses et notamment une forme d'épure graphique très frappante, à rebours de l'esprit débridé des seventies. Près de cinquante ans ont passé, mais le propos, lui, reste d'actualité.
Conversation secrète
Film américain de Francis Ford Coppola (1974)
Un joli cap: c'était ma 3000ème chronique sur Mille et une bobines. J'avoue avoir anticipé et donc choisi Coppola pour "marquer le coup". L'Américain, lui, reconnaît l'influence du Blow up de son confrère italien Michelangelo Antonioni (1966) - un film qu'il me faut découvrir. Du côté des opus plus récents, difficile de ne pas penser à Blow out et, dans une moindre mesure, à La vie des autres. Du grand cinéma !
Gene Hackman est Harry Caul, l'un de ces "détectives" dissimulés sous l'imperméable d'un quadra ordinaire, du côté de San Francisco. Saxophoniste amateur à ses heures, il s'est taillé une réputation flatteuse parmi ses pairs, mais mène essentiellement une vie solitaire, trop mutique pour développer la moindre relation amicale. Quand le film commence, il est le principal membre d'un trio chargé d'espionner un homme et une femme qui ont l'air de former un couple. La vérité est-elle toute autre ? Pas sûr, mais vous ne la découvrirez qu'au compte-gouttes - et ce, à partir d'un premier plan magistral. Derrière la caméra, Francis Ford Coppola signe un film auquel il tenait beaucoup (et que ses succès antérieurs avaient permis de financer). Ce qui lui aura valu de recevoir la première de ses deux Palmes d'or...
Le génie du maître américain tient au doute qu'il instille lentement. Oui, Conversation secrète est un film qui sait ménager ses effets. Quand vous mordrez à l'hameçon, je suis certain qu'il vous entraînera dans ses filets et vous y laissera sans conviction fermement établie sur la réalité de ce que vous aurez vu. Je peux dire que les images demeurent essentielles, mais surtout que le son occupe une place prédominante. C'est d'ailleurs bel et bien la spécialité de Harry Caul ! Ce personnage fort peu amène ne suscitera guère qu'une empathie relative, mais j'ai trouvé que le petit jeu paranoïaque que son métier impose finit par se refermer sur lui (ce qui s'avère cruel, à mon sens). Avant d'en arriver à une conclusion angoissée, le déroulé du métrage nous offre de très belles choses et notamment une forme d'épure graphique très frappante, à rebours de l'esprit débridé des seventies. Près de cinquante ans ont passé, mais le propos, lui, reste d'actualité.
Conversation secrète
Film américain de Francis Ford Coppola (1974)
Un joli cap: c'était ma 3000ème chronique sur Mille et une bobines. J'avoue avoir anticipé et donc choisi Coppola pour "marquer le coup". L'Américain, lui, reconnaît l'influence du Blow up de son confrère italien Michelangelo Antonioni (1966) - un film qu'il me faut découvrir. Du côté des opus plus récents, difficile de ne pas penser à Blow out et, dans une moindre mesure, à La vie des autres. Du grand cinéma !
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Quelques derniers mots pour conclure ?
OK: je vous encourage à les chercher du côté de "L'oeil sur l'écran". Restez tranquilles, hein ? Je reviens dès lundi midi avec un autre film.
Quelques derniers mots pour conclure ?
OK: je vous encourage à les chercher du côté de "L'oeil sur l'écran". Restez tranquilles, hein ? Je reviens dès lundi midi avec un autre film.