samedi 27 octobre 2007

La métamorphose de Marina

Je l'ai vu présenté comme une comédie romantique à venir. Maldonne. J'ai entendu parler de Darling tout à l'heure, en découvrant l'émission "Extérieur Jour", sur Canal. L'interview de Marina Foïs promettait plutôt un drame. Rien de comique. Rien de romantique non plus. L'histoire d'une femme battue et solitaire. Je suis resté scotché devant mon écran et les propos de l'actrice, connue dans un registre totalement opposé. J'ai été touché par sa pudeur dans la manière dont elle parlait de cette femme, qui existe vraiment. Sans cacher leurs différences. "Moi, je n'ai jamais été malheureuse".


Du coup, j'ai envie d'aller voir ce film. Tant pis si je ne rigole pas. Tant pis si je ne m'évade pas. Tant pis en somme si j'en prends plein la gueule et que l'espoir final reste ténu. C'est aussi pour éprouver des choses fortes, même si elles sont tristes, que j'aime le cinéma. Et là, il y a encore quelque chose qui me dit qu'il faut aller voir ce film, quelque chose ou plutôt quelqu'un: Marina Foïs, donc. J'aime énormément les contre-emplois, les acteurs qui vont puiser au bout d'eux-mêmes la capacité de créer autre chose que ce qui fait leurs habitudes. Vous avez peut-être également reconnu Guillaume Canet sur la photo. Lui aussi, en mari violent, pourrait avoir un rôle intéressant. Je tâcherai d'aller voir.

Si vous avez vous aussi quelques exemples de films avec des acteurs brillants à contre-emploi, je suis preneur.

dimanche 21 octobre 2007

Transporté... pas loin !

Je vais être franc: je n'avais pas l'intention de regarder ça ce soir. J'avais mis de côté un tout autre film qui fera l'objet d'une chronique prochainement. Je me suis avachi dans mon canapé, j'ai vu quelques images de Nice dans le film qui commençait, alors j'ai regardé. En fait, j'aime tout simplement retrouver des coins que je connais bien dans les films. Et guetter les incohérences, les fautes de raccord, les petits et grands arrangements cinématographiques. Pour parler de films comparables, j'en ai vu plein dans Ronin ou encore Opération Espadon.



Que vaut Le transporteur à mes yeux ? A peine plus que les deux métrages précités. Voilà bien un pop corn movie aux couleurs américaines, aux acteurs presque tous américains, mais finalement français. L'histoire: celle d'un mec qui est chargé de transporter des colis sans s'interroger sur leur contenu. Sauf que voilà, le dernier en date est un sac qui bouge et qui héberge une jolie petite asiatique. On t'avait pourtant dit de ne pas l'ouvrir, Franck. Tu violes la règle numéro 1 que tu as toi-même édictée. Du coup, il ne t'arrive que des emmerdes, viens pas dire que tu l'as pas cherché...

De ce pitch banalissime, on peut à la rigueur tirer un film distrayant. C'est le cas ici, à condition de ne pas être trop gourmand ou amateur de vrai cinéma. Le transporteur, c'est musclé, chorégraphié et rythmé. Mais aussi très franchement dispensable: des films comme ça, il s'en produit treize à la douzaine tous les mois. Détail amusant: un second rôle pour François Berléand, aux côtés d'un Jason Statham tout en muscles. Le plus drôle, c'est qu'il est presque crédible dans son rôle de flic franchouillard un peu dépassé, notre bon Frenchie. Mais j'insiste: on peut se passer de le vérifier.

dimanche 14 octobre 2007

Poisson palmé

Commençons aujourd'hui par décrypter le jeu de mot facile de mon titre. Récompensé de la Palme d'or du festival de Cannes en 1983 pour La ballade de Narayama, Shôhei Imamura fait coup double en 1997 avec L'anguille. Décédé l'année dernière, il est toujours le seul réalisateur japonais à avoir réussi ce doublé palmé. Je dirais pour être complet sur les consécrations cinématographiques qu'en 1997, la Palme fut attribuée à deux réalisateurs ex-aequo. Mais c'est une autre histoire, que j'aurai loisir de vous raconter tôt ou tard. Restons-en pour le moment au film que j'ai regardé cet après-midi.



L'anguille, donc. Ce n'est pas tant le prix qu'il a reçu qui m'a attiré vers ce film. J'avais envie de tourner mon regard vers une autre culture. C'est bien l'aspect japonais des choses qui a emporté ma décision sur ce long métrage pour accompagner mon dimanche. L'histoire elle-même est fort simple: Yamashita surprend sa femme en train de le tromper, la poignarde, se constitue prisonnier et file tout droit en prison. Il en ressort huit ans plus tard, avec une anguille adoptive (!) et bien déterminé à reprendre un salon de coiffure miteux. Lesté de son passé, il ne s'imagine pas d'avenir.

C'est quand apparaît une autre femme, Keiko, que le destin de Yamashita bascule. Tombe-t-il amoureux d'elle ? Se prend-elle d'affection pour lui ? C'est ça et c'est plus subtil à la fois. Car les deux protagonistes se découvrent lentement, en fait presque malgré eux. Comme des anguilles, ils ne se laissent pas facilement attraper. Remontant le courant de leur vie, ils doivent faire beaucoup d'efforts pour s'aimer. Voilé de pudeur, leur espoir nous permet d'y croire.

dimanche 7 octobre 2007

Une belle et une bête

C'est parfois risqué, mais j'aime pouvoir regarder un film sans savoir grand-chose de son intrigue. C'est ce que j'ai fait cet après-midi avec Fur, de Steven Shainberg. Ayant à écrire des chroniques DVD dans mon journal, je peux ainsi en emprunter périodiquement quelques-uns à la Fnac et c'est dans ce cadre "professionnel" que j'ai découvert ce long métrage surprenant. Pour être honnête jusqu'au bout, c'est surtout Nicole Kidman - une de mes actrices préférées - qui m'a donné envie d'en savoir plus.


Je ne le regrette pas: voilà un très beau film, loin des machines hollywoodiennes qui déboulent régulièrement sur les écrans de France et d'ailleurs. L'histoire de Diane, femme assistante de son mari photographe, un peu solitaire pourtant et finalement très troublée par la personnalité de son voisin. Un voisin qui l'intrigue, d'abord, lui fait peur ensuite et l'envoûte petit à petit. Le fait est que l'intéressé, Lionel, n'est pas un homme comme les autres, puisqu'il a le corps recouvert de poils. Mais une fois de plus, la bête subgjugue la belle.

Vieux comme le monde, cet argument scénaristique ? Peut-être. Nicole Kidman n'en est pas moins parfaite dans ce rôle ambigu, de quoi confirmer tout le bien que je pense d'elle. A ses côtés, deux acteurs que je découvre: Ty Burrell, fort juste dans son rôle de mari trompé, et un épatant Robert Downey Jr, monstrueux mais irrésistible amant. Je pourrais en dire un peu plus, donner quelques détails sur l'histoire, mais je trouve en fait que j'en ai déjà trop dit. Et j'aime autant vous laisser quelques surprises. Une oeuvre très librement inspirée du personnage réel de Diane Arbus, que je vous conseillerai donc de découvrir avec votre propre sensibilité.