jeudi 31 janvier 2013

Le dominant, le dominé

Sauf autre programme établi, je ne refuse presque jamais une sortie cinéma. C'est malgré tout avec appréhension qu'avec Franck, un ami, je suis allé voir The master, le tout dernier Paul Thomas Anderson. Le réalisateur a beau avoir quelques homonymes dans la profession, je l'en distingue et m'en méfie pour des raisons que j'essayerai d'expliquer en conclusion. Autant vous dire tout de suite que, sans m'emballer totalement, sa nouvelle production m'a paru intéressante. Et, ce qui n'est pas sa dernière qualité, franchement très bien filmée.

La caméra s'accroche d’abord à Joaquin Phoenix, prodigieux d'intensité. Revenu de la seconde guerre mondiale, Freddie Quell est devenu photographe dans un grand magasin. Il souffre d'une névrose obsessionnelle liée au sexe, qu'il entretient à coup de cocktails explosifs. The master parle de sa rencontre avec Lancaster Dodd (Philip Seymour Hoffman), qui va l'accueillir dans un grand groupe d'amis. Enfin, c’est ce qu’on peut croire, avant de vite comprendre qu'il s’agit d'une secte d'illuminés convaincus que l’homme n'est pas un animal et que, dépouillé de fausses idées sur la société, il peut revenir à un état de perfection. On dit que le long-métrage illustre par la fiction les méthodes de l'église de scientologie. C'est possible.

La confrontation Quell / Dodd tourne en tout cas de manière claire autour d'un rapport dominant / dominé, à double tranchant. Explication ressentie: la victime supposée pourrait bien être le maître de son gourou, qu'on peut également percevoir comme un homme soumis aux violentes lubies de sa femme (Amy Adams). Pouvoir observer se débattre ces personnages n'est jamais plaisant, pour tout dire. The master n'a rien d'un film grand public – il n'y avait d'ailleurs que quelques dizaines de spectateurs avec nous dans la salle, le jour de sa sortie, sur le plus grand écran du centre-ville. C'est toutefois probablement un long-métrage qui laissera une trace dans mon esprit. Quelque chose qui ressemble à de la vigilance. Je le conseille à ceux que sa thématique n'effrayera pas, comme le représentant éclatant d'un cinéma d'auteur ambitieux qu'il est bien sûr permis d'apprécier.

The master
Film américain de Paul Thomas Anderson (2012)
Maintenant, je vous explique: si j'étais quelque peu sur la défensive au moment d'entrer dans la salle de cinéma, c'est parce que j'avais eu de grandes difficultés à supporter Magnolia, un autre des films du réalisateur. Tout en lui reconnaissant beaucoup de talent pour l'image, sa manière d'aborder la noirceur de l'âme humaine m'avait profondément rebuté. Le film d'aujourd’hui m'a paru plus "soft" sur ce point. PTA, comme on l'appelle parfois, est un cinéaste de décalages. J'admets que je préfère quand il est positif (cf. Punch-drunk love).

----------
Un dernier point intéressant...

Le 8 septembre dernier, le film a valu à Paul Thomas Anderson d'obtenir le Lion d'or du meilleur réalisateur à la Mostra de Venise. Joaquin Phoenix et Philip Seymour Hoffman ont été récompensés ensemble de la Coupe Volpi de la meilleure interprétation masculine.

mardi 29 janvier 2013

Tigre et garçon

J'ai commencé par lire le livre. Puis, quelques jours après l'avoir fini, j'ai vu L'odyssée de Pi au cinéma. J'étais sincèrement un peu inquiet avant d'entrer dans la salle, car le roman, jugé inadaptable, m'avait de prime abord moyennement convaincu. Manque de recul, peut-être.

Si vous l'ignorez encore devant votre écran, sachez qu'il est question d'un jeune Indien, élevé à Pondichéry il y a une soixantaine d'années, enfant d'une famille propriétaire d'un zoo. Quand le père, préoccupé par l'avenir des siens, décide d'émigrer au Canada, tout ce beau monde embarque à bord d'un bateau, animaux compris. Un naufrage plus tard, le plus jeune des garçons tâche de survivre dans un canot de sauvetage. Avec lui, Richard Parker, un tigre du Bengale adulte !

Des critiques que j'ai lues vient mon impression que L'odyssée de Pi ne laisse pas indifférent. Les avis sont en général tranchés: on adore ou on déteste. Pour ma part, fidèle à mes habitudes, je suis plutôt dans la nuance, côté positif. Je crois qu'il faut voir cette histoire pour ce qu'elle est: un conte. Bien que pétri de spiritualité, il est notable que le jeune héros du récit nous invite d'abord à croire… ce que l'on a envie de croire. Avec son très improbable nom, Piscine Molitor Patel est lui-même tout à la fois hindou, musulman et catholique ! Heureusement, cet étonnant œcuménisme ne transforme pas le propos du film en profession de foi. Par touches légères, le scénario évoque aussi la question du doute. C'est vrai que, visiblement, il agit ici pour renforcer la conviction en l'existence de Dieu. Chacun reste toutefois libre d'écrire sa propre histoire, la conclusion de l'intrigue principale ouvrant même une autre piste sur la signification de tout ce qui est montré. Le livre est parfaitement respecté sur ce point.

De fait, à ceux qui ont aimé le roman, j'ai envie de conseiller d'aller voir le film. À ceux qui seraient passés à côté, j'indique que le travail cinématographique n'a franchement pas à rougir de la comparaison et qu'il peut donc être un bon remplacement – ou complément. Je reste sur mon idée du conte. L'odyssée de Pi ne s'adresse pas aux cinéphiles 100% cartésiens. Une très large partie de ce qui défile à l'image n'est absolument pas vraisemblable. Qui peut croire qu'un adolescent qui n'a jamais navigué puisse parvenir à gérer une chaloupe en pleine tempête, en si féroce compagnie ? Il faut laisser de côté le réalisme pour mieux plonger dans le rêve. Se laisser porter par l'image. M'est avis que le long-métrage n'aura plus le même impact sur petit écran. La 3D m'a pour une fois semblé magnifier le spectacle, avec des plans numériques aussi improbables que fascinants. Attention: là encore, il s'agit bien d'un océan de pacotille, d'une représentation imaginaire de la beauté du milieu marin ! C'est certainement la raison pour laquelle beaucoup doutaient de la possibilité d'illustrer le roman originel. Bref… moi, j'ai été charmé. Deux fois, finalement. Et, même si c'est partiel et partial, je n'ai pas envie d'évoquer le fait que Yann Martel, l'auteur du livre, se serait lui-même largement inspiré d'un autre écrit d'origine brésilienne.

L'odyssée de Pi
Film américain de Ang Lee (2012)
Même s'il ne fait donc pas l'unanimité, je crois que, de tous ceux que j'ai eu l'occasion de voir désormais, le long-métrage est celui qui fait le meilleur usage de la 3D – plus encore qu'Avatar ! Son mérite aura aussi été de me donner envie de revoir deux autres films d'Ang Lee, cinéaste étonnant de diversité. J'en reparlerai probablement un jour ou l'autre: je garde un excellent souvenir de Tigre et dragon, ainsi que de son film le plus populaire, Le secret de Brokeback Mountain.

----------
Maintenant, une petite anecdote...
J'ai eu l'impression de beaucoup voir Gérard Depardieu, ces temps derniers. Il a ici un petit rôle - petit mais important. Incontournable ? Si j'ai bien tout compté, il apparaît dans quinze des films chroniqués sur le blog. Seize même, si j'ajoute la voix du coq dans Chicken run. Quand même ! Je ne suis pas fan, mais j'admets que ça en impose !

Ensuite, pour faire contraste...
Pascale ("Sur la route du cinéma") n'a pas aimé du tout !

Et pour finir, une précision...
Le livre, lui, s'intitule L'histoire de Pi (Life of Pi en langue originale).

dimanche 27 janvier 2013

La dolce vita ?

Avec ce que j'ai lu, je trouverais aisément 36 anecdotes intéressantes à évoquer sur Vacances romaines. Le film vient de fêter les 60 ans de sa première sortie ! Je retiendrai simplement aujourd'hui qu'il a couronné Audrey Hepburn d'un Oscar pour son premier rôle principal. La belle joue ici la princesse d'un pays imaginaire, parti faire le tour des capitales européennes pour favoriser l'amitié entre les peuples.

Seulement voilà, quand elle arrive en Italie, lasse des obligations protocolaires, elle échappe à l'attention de son personnel et, de nuit, part se promener au hasard des rues. Elle y fera bientôt connaissance avec un journaliste américain et... chut ! Je n'en dirais pas plus.

Vous le voyez: sorti en pleine période Technicolor, Vacances romaines brille d'un somptueux noir et blanc "à l'ancienne". Le film tout entier est un véritable enchantement. Tout d'abord, je dirais que l'Académie ne s'est pas trompée: Audrey Hepburn est parfaite. Je cherche vainement quelque chose à lui reprocher: elle est tour à tour ingénue, mutine, sexy, classe, joyeuse ou triste, toujours avec le même talent expressif. En face, Gregory Peck, dans un rôle prévu pour Cary Grant, fait merveille. Lui aussi innove: c'est... sa toute première comédie ! Complémentaire et séduisant, le duo bouffe la pellicule, mais laisse sa place à une galerie de seconds rôles parfaitement distribués. Autant de bons acteurs si bien dirigés, ça fait plaisir à voir. Et plus encore avec un si bon scénario et des images de la si belle Rome.

À ce moment précis, le plus fou est peut-être de se dire que le nom de l'auteur de cette belle histoire ne fut connu qu'en 1992, seize ans après la mort de ce Dalton Trumbo, pourtant lui aussi récompensé d'un Oscar pour le film, mais victime de la folie du maccarthysme triomphant à l'époque de sa sortie en salles. D'aucuns considèrent également que Vacances romaines s'inspire vaguement d'une histoire vraie: l'amour de la princesse Margaret d'Angleterre pour un roturier divorcé, Peter Townsend, officier de la Royal Air Force. Idée chronologiquement douteuse, mais peu importe: en soi, le film demeure assez emballant pour avoir écrit sa propre légende. J'aime cette escapade princière en terre inconnue, au mépris de l'étiquette et des prétendues convenances. Je la crois au fond très universelle.

Vacances romaines
Film américain de William Wyler (1953)

Comptez sur moi: je parlerai d'autres longs-métrages de l'âge d'or hollywoodien. Audrey Hepburn est l'une de mes comédiennes préférées et, si vous voulez la revoir sans attendre, je vous conseille vivement l'inoubliable Diamants sur canapé. Et si vous préférez apprendre à mieux connaître William Wyler, vous noterez qu'il fut aussi le réalisateur de Ben-Hur. Je vous recommande plutôt un film antérieur: L'héritière, avec Olivia de Havilland et Montgomery Clift.

vendredi 25 janvier 2013

Une question de survie

J'ai hésité un moment avant de commencer mon année cinéma avec Le territoire des loups. Les quelques bonnes critiques ont fini de me convaincre que ce n'était pas une mauvaise idée, même si les derniers choix de Liam Neeson m'avaient franchement déçu. Plus qu'un acteur, c'est une ambiance que je cherchais. Dans le cas présent, ce sont les paysages enneigés du Nord de l'Amérique qui m'attiraient. Le film évoque le destin de sept hommes, employés d'une compagnie pétrolière, en vol vers l'Alaska. Leur avion s'écrase au milieu de nulle part et il leur faut donc s'organiser pour survivre. Surtout que la menace du titre du long-métrage se matérialise vite…

Le territoire des loups n'est pas un chef d’œuvre. C’est un film décent sur un thème il est vrai assez rebattu. Côté ambiance, donc, le contrat est honorablement rempli: dans ses paysages désolés, il n'y a (paradoxalement) que les bêtes qui paraissent en décalage. Il faut dire que la production a préféré des loups virtuels à des créatures dressées. Le réalisme, déjà bien éprouvé par le scénario, en prend un coup… ce dont il n'avait pourtant pas besoin. Pour le reste, le décor est bien campé: les paysages naturels sont superbes et sont sans doute la principale force du long-métrage. De ce côté, clairement, on y croît et j'en suis même venu à regretter de ne pas avoir pris le temps de découvrir ces images sur le grand écran d'un cinéma quelconque. Neige, feu, vent… tout concourt à nous impliquer dans l'aventure. Dommage qu’on ne tremble pas vraiment car, pour spectaculaires qu'ils soient, les rebondissements sont prévisibles.

Et Liam Neeson, dans tout ça ? L’acteur s'en sort bien, même s'il n'a pas non plus à sortir la grosse artillerie émotionnelle. Vous noterez tout de même que le film s'en charge pour lui. À plusieurs reprises, et ça pourrait déplaire à certains, l'intrigue principale se double d'évocations pataudes de l'autre vie de ces sept hommes en lutte pour leur survie. Est-ce qu'on s'attache à eux pour autant ? Pas toujours, d'autant que, de manière assez surprenante pour un blockbuster américain, Le territoire des loups ne place aucune grande star dans sa distribution - c'est plutôt bien, d'ailleurs. Quelque chose manque irrémédiablement pour emporter le long-métrage vers les sommets de l'angoisse cinématographique. Une toute petite scène post-générique ne change rien au schmilblick et ne laisse même pas espérer une suite qui serait de fait inutile. Un bon moment, donc, mais pas inoubliable.

Le territoire des loups
Film américain de Joe Carnahan (2012)
La réalisation n'est pas en cause: c’est sans doute du côté du scénario qu'il faut chercher les (relatives) faiblesses du film. Depuis un moment, j’ai l'idée de revoir The thing pour goûter à une autre atmosphère glacée et effrayante. Pour rester avec Joe Carnahan, je dirais que le cinéaste est un honnête faiseur, capable d'offrir aux fous de cinéma d'assez bonnes choses comme Mi$e à prix ou des projets banals comme l'adaptation pâlichonne de L'agence tous risques.

----------
Si vous voulez aller plus loin...
Pascale ("Sur la route du cinéma") parle longuement du film et défend sa conclusion. David ("L'impossible blog ciné") l'a plutôt bien aimé, mais regrette une certaine mièvrerie. À vous de juger, maintenant.

mercredi 23 janvier 2013

2012, c'était aussi...

Une moyenne de quatre films par mois, c'est le régime que j'ai suivi au cinéma courant 2012. Pas peu fier de ce score, je constate aussi qu'il est toutefois un peu inférieur à celui de 2011. J'ai l'impression d'un millésime un peu plus faible sur grand écran. Je vous présente toutefois aussi mes douze coups de cœur... avec quelques surprises.

Le grand paradoxe de mon année 2012 au cinéma: le film qui m'a laissé la plus forte impression sur grand écran date de… 1979 ! Il aura fallu attendre sa ressortie pour que je le découvre enfin, mais quelle claque ! Toute l'horreur de la guerre et de la folie des hommes.

Si j'ai appris à aimer le duo Gustave Kervern / Benoît Delépine, leur côté gratte-poil ne me convainc pas à 100%. Là, je suis à 99%. Réunir Albert Dupontel et Benoît Poelvoorde est la première qualité de ce film incroyable et optimiste à sa façon. Une réjouissante révolution.

D'aucuns jugeront que sa juste place aurait été dans le top 2011. D'autres l'ont "zappé" du leur. Je l'intègre ici parce que je ne l'ai vu qu'en janvier dernier. Ma première rencontre avec le cinéaste finlandais Ari Kaurismäki est une jolie histoire, image du quotidien des populations migrantes et pourtant si poétiquement "détachée".

Le hasard fait vraiment bien les choses quand il me met en présence d'une telle œuvre ! Combien d'autres films flamands débarquent chaque année dans les cinémas français ? Je l'ignore, mais celui-là vaut franchement le détour. Un polar très noir, mais qui n'oublie pas d'être drôle. Grand premier film, riche en grandes découvertes !

Si mon top télé / DVD a fait la part belle au drame, il faut ajouter que j'aime aussi les belles histoires au cinéma. En voici une qui mélange humour et amour, portée par l'incroyable imaginaire de Wes Anderson. Un bonbon qui est revenu bredouille de Cannes, après avoir pourtant fait l'ouverture du Festival. À reconsidérer d'urgence, je dirais. Franchement, c'est simple: ici, même le titre du film me fait rêver !

Un film marquant à plus d'un titre. On y remarque de prime abord que les Anglais restent les maîtres du drame social au cinéma. On peut également y noter que le réalisateur est… autiste et mesure alors l'incroyable travail que lui a demandé sa toute première réalisation. Au final, on savoure la petite lumière qui finit par s'imposer.

Le feel-good-movie de l'année ! Sous le charme de la jolie Zoe Kazan (petite-fille de) et de son scénario imaginatif, j'ai franchement aimé cette nouvelle comédie romantique du cinéma indépendant américain. Aux côtés des héros, j'ai aussi apprécié de retrouver Annette Bening et Antonio Banderas en parents hippies et drolatiques.

Ma fidélité à Clint Eastwood me propose d'honorer ce long-métrage imparfait, assez austère quant à sa forme, mais qui évoque tout de même de très larges pans de l'histoire de l'Amérique contemporaine. Patron du FBI, Leonardo DiCaprio assume bien un rôle casse-gueule.

L'émerveillement pictural de l'année ! C'est en commençant par la fin que j'ai découvert Jean-François Laguionie. Aucun regret ! L'animateur signe ici une œuvre tout en couleurs, très poétique. Le film mérite largement les bons échos qu'il a reçus, un peu éparpillés.

Une cabine de camion, une femme, un homme et un bébé: intrigue et décor minimalistes pour ce petit film argentin, couronné à Cannes de la Caméra d'or. Confirmera-t-il ? Nous verrons, mais le dénommé Pablo Giorgelli signe ici un premier long-métrage épatant de justesse.

La très bonne idée de ce long-métrage ambitieux, c'est assurément de filmer la Révolution française sans jamais la montrer vraiment. Derrière la caméra, Benoît Jacquot préfère offrir trois saisissants portraits de femmes, bien aidé par trois actrices épatantes. Un peu pointu sans doute, mais plastiquement irréprochable et intelligent.

Un classique a ouvert ce top, un autre est là pour venir le clôturer. Maître de la comédie intelligente, Blake Edwards signe certainement ici l'une de ses meilleures productions. Inventer une chanteuse devenue homme pour mieux s'imposer en femme, il fallait le faire. Avec Judy Garland, c'est un vrai bonheur, romantique et poilant. Bonheur augmenté lors d'une projection bobines 35mm en pleir air ! 

----------
À titre de comparaison, vous pouvez...
-
retrouver le top de Pascale ("Sur la route du cinéma").
- parcourir celui de David ("L'impossible blog ciné").
- retenir la sélection de Dasola ("Le blog de Dasola").

Et maintenant ?
Tout bien considéré, j'aurais pu sortir les classiques du classement. L'idée aurait alors été de leur décerner le Prix de l'émotion spéciale. Une méthode à retenir si d'aventure je peux voir plus de vieux films sur grand écran cette année. En attendant, et dès après-demain vendredi, je vous présente mes premières découvertes de 2013.

lundi 21 janvier 2013

2012, c'était...

97 films en tout dont 77 pour la première fois: comme sa devancière, mon année 2012 à la télé ou sur DVD a été plutôt intense. Je respecte la tradition et vous présente aujourd'hui le tout meilleur de ce que j'ai découvert. Une sélection évidemment subjective, partiellement liée au hasard du programme et ouverte aux commentaires de votre part.

1. Nobody knows
Je ne vois sûrement pas assez de cinéma asiatique ! Je ne sais pas encore si ça changera en 2013, mais je suis certain de ne pas oublier de sitôt ce long-métrage japonais et les enfants qui en sont les stars. Le témoignage d'une histoire vraie, belle et tragique à la fois.

J'ai rencontré Sibylle Redford en septembre dernier. En octobre, j'ai également vu l'un des plus beaux films avec son mari. Robert est ici plus séduisant que jamais. Plus qu'un western, un récit initiatique doublé d'une ode tragique à la beauté de la nature. Superbe !

3. Les convoyeurs attendent
Benoît Poelvoorde est vraiment devenu l'un de mes acteurs préférés. Benoît Mariage, lui, est un réalisateur que je commence à suivre. Ensemble, ils sont ici au sommet de leur art, dans un juste mélange de déconnade et de drame, avec l'espoir au bout du chemin.

2012 restera comme le premier des  millésimes où j'ai mieux connu Pedro Almodovar. Désormais, je surveille ses films avec intérêt, et c'est celui-là qui est responsable ! Un drame superbement joué, bourré d'invention et à la mise en scène d'une redoutable efficacité. 

5. Alice
2012 sera aussi l'année où je me suis retourné vers les classiques éternels de Woody Allen. Très bonne idée quand il s'agit de voir ce film-là, avec une Mia Farrow déterminée à vivre sa vie, enfin. Un long-métrage drôle et touchant, qui s'envole vers le fantastique.

Un magnifique exemple pour prouver que le cinéma n'a pas besoin d'être 100% sérieux pour être captivant. Dustin Hoffman est épatant dans cette biographie imaginaire d'un homme de l’Ouest, mi-blanc, mi-indien. Une sacrée fresque. Une grande et belle révélation !

7. Control
Je ne connaissais Joy Division que de nom. J'ai donc mieux découvert le groupe anglais dans cette fiction-portrait de son leader, Ian Curtis, portée par un magnifique noir et blanc. Difficile de détacher les yeux de ces images, où la musique est un personnage à part entière.

S'il s'inscrit dans ce classement millésimé, le film pourrait également devenir mon Tim Burton préféré. Très bel hommage au cinéma Z, il offre aussi un pas de deux Johnny Depp / Martin Landau. Mémorable. Et largement de quoi donner envie de mieux connaître cet artiste.

9. Brazil
Quel choc ! Rares sont les films d'une telle intensité, où l'inventivité du scénario mène tout droit à une grande émotion finale. Inspiré entre autres par le roman 1984 de George Orwell, ce long-métrage ne laisse aucun répit: bonnes idées partout, acteurs tous excellents.

Dans les tops cinéma des critiques internationaux, il tutoie toujours les sommets. J'ai beaucoup aimé le classique d'Orson Welles. Son excellence technique est une leçon, son scénario une petite merveille d'intelligence. Et le mieux, c'est que c'est aussi très divertissant !

11. Naked
Beaucoup de drames dans ce top, et voici très certainement la perle noire, le film le plus sombre que j'ai vu en 2012 ! Le grand Mike Leigh ose nous conter la déchéance d'un pauvre type perdu, clochard céleste digne des plus grands. David Thewlis est absolument magnifique !

12. Captain Abu Raed
Faire un top revient à faire des choix cornéliens. Ma rétrospective 2012 le confirme: pour la conclure, j'aurais pu choisir plusieurs films. J'ai finalement retenu celui-là, dont il est bien possible que je reparle prochainement. Une manière de saluer le cinéma du monde, puisque, pour rappel, cette histoire d'un homme modeste qui s'invente pilote de ligne est le premier film d'un cinéaste jordanien depuis longtemps.

----------
À suivre...

Mercredi, je publierai mon top cinéma 2012.

samedi 19 janvier 2013

De cape, d'épée, d'amour

Finir 2012 avec Jean-Paul Belmondo, Jean Rochefort et Claudia Cardinale: l'occasion était belle. Je l'ai saisie avec volupté en regardant Cartouche, film qui fêtait justement ses 50 ans l'année dernière. Attiré par les images que j'avais vues, je ne voulais pas manquer cette rencontre avec le cinéma français de cape et d'épée, genre aujourd'hui disparu mais qui offrait naguère des rendez-vous réguliers aux cinéphiles assoiffés d'aventure. Avec une telle distribution, il faut dire que ça avait quand même une sacrée allure.

Cartouche s'inspire, assez librement je crois, de faits réels. Le titre est un nom propre, celui, imaginaire, dont se dote un brigand des premières années du 18ème siècle. Pauvre hère refusant l'autorité d'un filou, Dominique s'engage dans l'armée dans l'idée de fuir les ennuis. Il y trouvera deux solides amis - La Taupe et La Douceur - et un gros tas d'or vite détourné. Un peu plus tard, redevenu civil à la faveur d'une désertion bagarreuse, il rencontrera l'une des femmes de sa vie: la bien nommée Vénus. Débutera alors la deuxième phase de son parcours, quand le vol des puissants tiendra lieu de profession et les fortunes accumulées de cadre de (meilleure) vie. Je n'en dis pas plus, déjà soucieux de vous laisser quelques - bonnes - surprises...

Mais voilà un film étonnant ! Démarré sur le ton léger de la comédie en costumes, Cartouche poursuit pourtant d'autres intentions. Changement de cap à venir. À mesure que le scénario se déroule, l'intrigue prend une tournure plus sérieuse et bientôt franchement tragique. Là encore, motus sur les tenants et aboutissants ! Laissez-moi simplement vous dire que ce long-métrage d'un autre âge a gardé toute sa superbe. Au cours d'un générique à l'ancienne, le premier émerveillement est musical, avec la formidable bande originale de Georges Delerue. Ensuite, les images permettent vite d'en prendre plein la vue: superbes paysages, décors et costumes. Avec ses mots joliment troussés, ce film pétille d'énergie. Chapeau !

Cartouche
Film français de Philippe de Broca (1962) 
Grand classique de Noël, le film de capes et d'épée a connu son heure de gloire au cours de ces magiques années 50-60. Dans ce domaine, la France peut faire des envieux, même si les mythes sont par nature intemporels et universels. Notez que le long-métrage d'aujourd'hui n'adapte aucun roman classique, que son méchant y porte le vrai nom du réalisateur et que la production a bénéficié de capitaux italiens. Et à part ça ? Pour virevolter sabre au clair, je vous conseillerais également le génial Les trois mousquetaires signé George Sidney.

vendredi 18 janvier 2013

Deux flics

En l'espace de quelques jours seulement, j'aurai donc vu deux films avec Omar Sy et Laurent Laffite. Je vous présente aujourd'hui vendredi De l'autre côté du périph, comédie policière sans grande imagination, mais plutôt sympa quand même. Les deux gais lurons nous ressortent la traditionnelle opposition Paris / banlieue. Omar est Ousmane Diakhaté, membre de la brigade financière élevé à Bobigny. Laurent, lui, est François Monge, parisien pur sucre et carriériste forcené au sein de la section criminelle. Le premier s'impose rapidement au second après la découverte du corps de la femme d'un grand patron à deux pas d'un tripot. La magie de la tchatche...

J'étais parti voir De l'autre côté du périph pour me marrer. Mission accomplie. Même si la bande annonce dévoile beaucoup trop de choses, le film est assez rigolo. C'est surtout l'abattage d'Omar Sy qui fait merveille, ce qui ne devrait guère surprendre la foule de ses admirateurs. Laurent Laffite est loin d'être mauvais, sociétaire de la Comédie française tout de même, mais sa prestation vaut surtout pour l'opposition qu'elle offre à son petit camarade. Pour dire les choses comme elles sont, le scénario n'a au fond pas une grande importance: devant le bagou des deux protagonistes, porté par des dialogues assez savoureux, l'intrigue passe assez vite au second plan. Même constat d'ailleurs pour le reste d'une distribution où les seconds rôles n'émergent guère. Le long-métrage dure à peine plus d'une heure et demie et ça passe vite, sans rebondissement inattendu.

J'aurais sans doute aimé que ça aille un peu plus loin. L'esquisse tardive d'un Omar père célibataire était porteuse d'autres promesses. La désinvolture langagière d'un Laurent Laffite, tout à fait à l'opposé de ce qu'il prétend incarner lors des premières scènes du film, également. Tous ces éléments de nature à apporter un peu de densité au scénario sont vite abandonnés au profit du ping-pong de vannes qui réunit les deux protagonistes. Tant pis pour le plaisir ! De l'autre côté du périph reste un buddy movie classique, tels que les Américains en pondaient régulièrement dans les années 80. J'imagine qu'on aura l'occasion de revoir les deux acteurs réunis dans d'autres films et pourquoi pas une suite ? Sans l'ouvrir en grand, la conclusion du long-métrage ne ferme pas la porte à cette perspective. Tout dépend du succès rencontré, je suppose. On verra plus tard (ou pas). En tout état de cause, restera donc le plaisir d'une séance anti-prise de tête en bonne compagnie, ce qui n'est jamais désagréable en soi.

De l'autre côté du périph
Film français de David Charhon (2012)
 
Course-poursuite automobile et pas de danse: la référence incontournable reste évidemment Intouchables, objectivement plus drôle que ce petit film sans prétention. Côté police, le long-métrage du jour cite à plusieurs reprises Le professionnel, classique du cinéma français avec Jean-Paul Belmondo, et Le flic de Beverly Hills, standard avec Eddie Murphy. Le titre de ma chronique peut être trompeur: la ressemblance est plutôt à chercher du côté du second.

----------
Et parce deux avis valent mieux qu'un...

Vous lirez Pascale et "Sur la route du cinéma", une fois encore.

Et parce que mieux vaut tard que jamais...
Mardi 22 janvier, 20h55. Je viens d'apprendre que le tournage du film avait commencé le jour même de la sortie d'Intouchables. J'imagine que ça rend ma comparaison un peu bancale. Autant le reconnaître sans sourciller et, du coup, vous laisser en juger seuls. Ou pas.

jeudi 17 janvier 2013

L'autre grand petit homme

Neuf ans d'attente. Il se sera écoulé neuf longues années depuis la fin de la trilogie Le seigneur des anneaux au cinéma. Je suis de ceux qui ont aimé ces trois films et j'attendais avec impatience la sortie programmée des aventures de Bilbon. À ceux qui l'ignorent encore, j'indique que tous ces longs-métrages adaptent la part la plus connue de l'oeuvre pléthorique du romancier britannique J.R.R. Tolkien. Dans Le Hobbit - Un voyage inattendu, on retrouve donc la Terre du Milieu pour une histoire qui précède celle déjà appréciée sur grand écran.

Pour les autres, ceux qui, donc, ont encore échappé au phénomène mondial, j'indique qu'il est question ici de Bilbon Sacquet, habitant tranquille du plus paisible et bucolique des endroits: la Comté. Un jour aussi ordinaire que les autres, ce Hobbit - c'est le nom de sa race - voit débarquer chez lui un vieux magicien, le dénommé Gandalf. Celui-ci lui propose de mener une aventure, ce dont Bilbon n'a absolument pas envie. Il congédie donc son invité et, plus tard dans la journée, voit douze nains frapper à sa porte. Le Hobbit - Un voyage inattendu justifie son titre. Malgré sa volonté de rester tranquille chez lui, le petit homme sera obligé de quitter son foyer. But de la manoeuvre: aider ses nouveaux amis à récupérer le leur, occupé depuis plusieurs générations par Smaug, un vilain dragon assoiffé d'or. Vous l'aurez compris: on navigue ici en heroic fantasy. Le style peut ne pas plaire, mais il est ici au sommet de ce qu'il peut offrir.

Cette intrigue aux nombreux rebondissements sera développée sur trois films. Les prochaines sorties sont prévues le 11 décembre prochain et le 18 juillet 2014. Je n'ai pas encore lu le livre unique qui a servi d'inspiration à Peter Jackson cette fois-ci: je ne peux donc pas vous dire à quel point le réalisateur a délayé son propos. Il semble en tout cas qu'il ait puisé dans d'autres romans de J.R.R. Tolkien pour enrichir son scénario, ce qui n'est pas forcément une mauvaise idée. Le Hobbit - Un voyage inattendu dure près de trois heures. Ce que je peux dire, c'est que je ne les ai pas vu passer ! Même si la mise en place semblera un peu longue aux néophytes, les aficionados des premiers jours se retrouveront en terrain familier, sensation vraiment agréable après avoir attendu aussi longtemps. Personnellement, j'ai presque déjà hâte d'être à la fin de cette année pour voir la suite.

Du côté de la distribution, ceux qui ont aimé la première trilogie auront sûrement plaisir à retrouver les mêmes acteurs dans la peau des mêmes personnages, les deux séries étant intelligemment liées par l'image. Bien sûr, l'intrigue de ce nouvel opus étant censée se dérouler soixante ans plus tôt, de nombreux héros apparaissent ou rajeunissent. Le premier est Bilbon lui-même: Martin Freeman, vu à la télé dans le costume du docteur Watson, n'est pas le moins charismatique. Le Hobbit - Un voyage inattendu est vraiment axé sur lui, ce qui pourrait étonner ceux qui ont pris l'habitude d'un grand souffle épique à enjeux multiples. Mais, quand on sait que le livre originel tient plutôt du conte pour enfants, on s'étonne moins d'avoir une histoire moins alambiquée que celle du Seigneur des anneaux. Personnellement, je n'en ai pas été frustré, trouvant dans l'épopée nouvelle mon comptant de scènes d'action et de grands moments.

Un mot sur la technique, pour conclure. Le Hobbit - Un voyage inattendu aurait été tourné avec une caméra tout à fait innovante, permettant qu'il soit simultanément filmé pour une exploitation en 2D et en 3D. J'ai vu la version en relief et, même si le port de lunettes pendant près de 180 minutes est un peu désagréable, l'effort consenti me paraît largement récompensé: pour une fois, l'effet est saisissant et renforce le plaisir pris devant un film "visiblement" fait pour ça. J'ai lu également que le long-métrage défilait au rythme de 48 images par seconde, le double de la cadence habituelle au cinéma. Là, très honnêtement, je n'ai pas vu de différence, mais c'est peut-être parce que je ne suis pas un grand spécialiste de ces questions de format. Mon conseil sera simple: allez-y voir par vous-mêmes. Si vous aimez le grand spectacle, je vois mal comment vous pourriez être déçus.

Le Hobbit - Un voyage inattendu
Film américano-néo-zélandais de Peter Jackson (2012)
En attendant la suite, mon projet est de revoir la première trilogie dans son ensemble pour "raccrocher les wagons". Je vais aussi lire le livre, le suspense qui m'est imposé étant difficilement résistible. Je reviens à ce que je disais: le style heroic fantasy est ici à son meilleur. Tout honorables qu'ils paraissent, des films comme Eragon ou Stardust - Le mystère de l'étoile sont bien d'un calibre inférieur.

----------
Un autre avis ailleurs ?

Vous pouvez lire celui de Pascale ("Sur la route du cinéma").

mercredi 16 janvier 2013

Un conte triste

La date et le lieu restent imprécis. La France ? Les premières années du 18ème ? Peut-être. Colporteur, Ursus va de ville en ville pour vendre ses potions magiques et onguents miraculeux. Une nuit de tempête, son chemin croise la route de deux enfants: Gwynplaine, visage défiguré par un sourire élargi, et Dea, petite blonde aveugle. Un peu bourru sans doute, le brave homme les recueille finalement, comme une famille d'adoption. L'homme qui rit est un titre trompeur.

Il reprend celui du roman de Victor Hugo, que Jean-Pierre Améris s'est piqué d'adapter une nouvelle fois une cinéma. Le film ne fera pas l'unanimité. Loin de l'esprit de Noël et des promesses de ce fameux titre, c'est un drame authentique, en trois actes. Quand les enfants ont grandi, ils restent aux côtés de leur père choisi. Le trio itinérant gagne sa vie grâce aux pièces de théâtre qu'il joue depuis sa roulotte, jusqu'à ce qu'une duchesse de passage vienne un soir compromettre insidieusement le frêle équilibre. Le propos reste très actuel. L'homme qui rit est un gamin d'aujourd'hui, que la vie malmène déjà et qui cherche à faire sa place. Le jeune Marc-André Grondin ose endosser ce costume avec engagement et brio. Christa Théret, petite soeur de misère, resplendit de beauté, diaphane, pathétique, victime de la rudesse du temps. Et Gérard Depardieu, filmé avant son exil belge, se montre ample et généreux, comme il sait l'être dans le jeu.

Si je dis que le film ne fera pas l'unanimité, c'est parce que l'air du temps n'est sans doute pas à la glorification d'histoires aussi tristes. Dommage, pour le coup: imparfait, sans doute, le film recèle d'incontestables richesses. Le monde qu'il donne à voir et crée presque de toutes pièces a quelque chose de fascinant. Tourné essentiellement sur des plateaux tchèques, L'homme qui rit présente objectivement une étonnante beauté plastique. À la fois réalistes et oniriques, décors et costumes m'ont donné envie de me plonger dans le pavé original pour mieux comprendre les choix artistiques d'un cinéaste inspiré et visiblement bien entouré. Cette approche "artisanale" est l'une des forces du projet, somme toute réussi. Objectivement, on voit peu de films aussi beaux en France et c'est aussi pour ça que je veux défendre celui-là ! Une oeuvre originale, familiale, à laquelle il serait injuste de reproche son académisme.

L'homme qui rit
Film français de Jean-Pierre Améris (2012)

D'aucuns ont parlé d'un univers "burtonien". Je sais pour avoir recueilli ses impressions sur le sujet que le réalisateur souhaitait faire ce film depuis longtemps. J'ai du mal à trouver la juste comparaison. Il est certain toutefois que j'espère désormais découvrir les autres oeuvres de Jean-Pierre Améris, anciennes et nouvelles. Les émotifs anonymes m'avait déjà emballé, je dois dire, dans un tout autre registre.

----------
Un autre avis ?

Victor Hugo sur écran, ce n'est pas évident. Ici, c'est juste beau. J'ai donc voulu voir le film pour parler encore de son réalisateur, Jean-Pierre Améris, premier à m'avoir accordé une interview exclusive aux Bobines et vrai bel artisan de cinéma. Pascale me l'a fait connaître: elle en reparle avec plaisir ("Sur la route du cinéma").

Et pour finir, de la cuisine interne...
Un soir de veillée nocturne, après avoir tripatouillé quelques réglages sur le blog, ma chronique sur ce film s'est... effacée ! J'espère donc que vous aurez pris plaisir à lire ce qui est en fait une version 2. Après avoir pesté, j'ai bien failli l'intituler La rançon de la gloire...