vendredi 30 août 2013

Dix ans sans Charles

Charles Bronson n'est sûrement pas le plus populaire des acteurs américains. Il n'empêche que j'ai eu envie d'écrire un petit mot sur lui aujourd'hui, jour du dixième anniversaire de sa disparition. Souvenirs marquants de l'homme à l'harmonica d'Il était une fois dans l'Ouest...

Même si j'ai finalement vu peu de ses films, Karol Dionizy Buczynski mérite d'après moi qu'on ne l'oublie pas. Sa carrière au cinéma commence assez tardivement, en 1951, alors qu'il a déjà 30 ans. Auparavant, il a été mineur de fond et mitrailleur dans un bombardier pendant la seconde guerre mondiale. Avant l'écran géant, il est attiré par les planches, non sans succès d'ailleurs. Issu d'une famille ouvrière d'origine polonaise et lituanienne, il joue fréquemment les Indiens pour Hollywood. Et devient traitre à sa tribu dans Bronco Apache...

Sergio Leone est sans aucun doute l'un des grands réalisateurs européens qui ont permis à Charles Bronson de faire valoir son talent sur le Vieux Continent. En 1970, avec Marlène Jobert, il tourne aussi sous la direction d'un Français: René Clément. Adapté du roman éponyme de Sébastien Japrisot, Le passager de la pluie obtient même le Golden Globe du meilleur film en langue étrangère. Il faut préciser que l'Américain y est doublé. Son personnage a un accent américain très prononcé, celui de l'acteur et réalisateur John Berry.

Connaissez-vous Michael Gordon Peterson ? Cet ancien boxeur gallois est considéré comme le prisonnier le plus violent de Grande-Bretagne. Il a choisi Charles Bronson comme pseudonyme, sans vouloir en faire une référence à l'acteur, paraît-il. Ce dernier a également fréquenté la prison, mais pour la fiction, dans La grande évasion. Il est toutefois souvent apparu en apôtre de la justice, fut-elle expéditive. Bronson, c'est bien sûr Un justicier dans la ville et ses quatre suites. Sylvester Stallone, qui envisageait un remake, a fini par y renoncer.   

mardi 27 août 2013

En quête d'éternité

L'anecdote remonte au 12 juin dernier. Invités à prendre la parole devant un parterre d'étudiants, George Lucas et Steven Spielberg disent leurs inquiétudes et se font prophètes... de la fin du cinéma ! Leur argument: les films sont devenus trop chers. Il suffirait donc que, lassé du spectacle, le public se détourne pour que la pyramide des studios s'écroule. Je ne sais pas combien a coûté Le congrès. J'ai toutefois la conviction - et l'espoir, à vrai dire - qu'un avenir radieux du septième art passe surtout par l'inventivité. Et là, j'ai été servi...

De manière explicite, Le congrès parle d'ailleurs lui aussi de l'avenir du cinéma. Soit Robin Wright, comédienne réelle, dans la robe chic d'un personnage qui porte son nom. Un personnage ? Le film s'ouvre sur son visage en gros plan avec, en voix off, celle de son agent. Deux ou trois minutes pour évoquer une carrière et sa possible fin. Une solution se présente, toutefois: Robin pourra être à plein temps la mère parfaite qu'elle s'efforce d'incarner si elle consent à laisser son image faire du cinéma... sans elle. L'idée consiste à scanner l'ensemble de ses émotions pour façonner une sorte de clone chargé de tourner les films à sa place. Au-delà de l'argent, l'actrice oubliée gagnerait aussitôt une part d'éternité, cet incroyable privilège habituellement réservé aux authentiques étoiles. Vous aurez compris que le mythe de Faust n'est pas loin quand le réalisateur Ari Folman lance son histoire à la conquête de notre imagination. J'ajoute juste que cette première partie du film est diablement efficace. On y croit !

Vingt années passent d'un coup et le pacte signé par Robin est arrivé à expiration. Alors que se pose la question de son renouvellement pour - au moins - vingt années de plus, la comédienne est l'invitée d'une réunion virtuelle. Elle bascule alors dans un monde animé. Décalque du nôtre ? Ça, parce que j'ai déjà trop dit, je vous laisserai le découvrir seuls, ainsi que le second enjeu dramatique qui sous-tend le scénario de cette belle seconde partie du long-métrage. L'originalité vient également d'un virage à 180 degrés sur le plan formel: Le congrès devient un film d'animation, en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire. Cette audacieuse volte-face esthétique risque de dérouter certains d'entre vous. Je salue toutefois ce choix courageux - la liberté de choisir, c'est d'ailleurs l'un des grands thèmes du film. Sachez-le: le message n'est pas des plus optimistes. Je dois dire toutefois qu'au final, en allant jusqu'au bout de sa logique maternelle, Robin Wright a bien su m'émouvoir. Mission accomplie !

Le congrès
Film israélo-américain d'Ari Folman (2013)

Un point à préciser: le long-métrage a aussi bénéficié de soutiens luxembourgeois et polonais. Comme Solaris avant lui, il puise l'inspiration de son sujet dans un roman de l'écrivain Stanislas Lem. Les deux films ne se ressemblent pas, cela dit. Je crois même pouvoir dire que Le congrès ne ressemble à aucun autre des films que j'ai vus jusqu'à aujourd'hui. Notez toutefois qu'Ari Folman est un nom connu des cinéphiles pour avoir été le réalisateur du film Valse avec Bachir. Ce documentaire d'animation évoque une intervention militaire israélienne au Liban au printemps 1982. J'en reparlerai probablement.

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Est-ce que d'autres internautes ont aimé le film ?
Oui. Pascale en parle d'ailleurs sur son blog, "Sur la route du cinéma".

samedi 24 août 2013

Destinées tsiganes

Je suppose que ces choses-là arrivent. L'autre soir, assez peu inspiré à l'heure de choisir un film à poser sur ma platine DVD, j'ai retenu Liberté, prêté par un ami (salut, Johan !). J'avais franchement envie de l'aimer, mais je suis quelque peu passé à côté. Pas question ici pour moi d'en dire du mal, mais je suis vraiment déçu: j'espérais quelque chose d'autre, un souffle épique ou je ne sais quoi. Me faire raconter la déportation des tsiganes pendant la seconde guerre mondiale aurait pu être un moment d'émotion, mais c'est resté plat...

Reprenons. En faisant des fils de fer barbelés d'un camp concentrationnaire les cordes d'une guitare, le film semblait vouloir m'embarquer dans un univers onirique riche d'une certaine promesse. Las ! Il est vite redevenu très terre-à-terre. Je respecte le choix personnel de Tony Gatlif, mais limiter les enjeux de son long-métrage au suivi d'une famille de quinze Tsiganes m'a paru en restreindre exagérément le périmètre et la portée dramatique. Si je veux croire qu'elle existe, la portée universelle du film ne m'a pas atteint. Aussitôt, j'ai même tiqué sur les inexactitudes du script, qui évoque le président de la République française en 1943, et j'ai été interloqué du rôle subsidiaire que le film fait jouer à l'occupant allemand. Finalement, tout m'a paru se passer comme si la déportation n'était qu'une simple conséquence des petits préjugés franchouillards vis-à-vis des gens du voyage. Liberté joue dans un cadre trop petit.

Ce qui se passe à l'écran m'a parfois semblé trop allusif ou elliptique pour toucher vraiment le public ignorant de ces faits. Le film garde toutefois quelques qualités et, bien sûr, a le grand mérite d'évoquer ces faits, justement, ce qu'aucun autre long-métrage n'avait fait avant lui, sauf erreur. De plus, en intégrant de fait une communauté tsigane, le spectateur lambda découvre un peu de leur mode de vie nomade, opportunité rare et plaisante. Peut-être que Liberté compte trop de personnages: on s'attache à deux ou trois, mais les autres paraissent posés là pour faire figuration. Les gentils sédentaires joués par Marc Lavoine et Marie-Josée Croze n'ajoutent que bien peu de choses à l'intrigue, en dépit d'un joli plan où leurs regards inquiets se croisent entre deux portes. J'ai mieux aimé la prestation acrobatique de James Thierrée, petit-fils de Charles Chaplin. Souvent en harmonie avec la musique, il apporte rythme et émotion. Enfin !

Liberté
Film français de Tony Gatlif (2010)

C'est à regret que je n'attribue que trois étoiles à ce long-métrage. Peut-être que j'en ai trop attendu pour l'apprécier à sa juste valeur. Je veux redire mon respect pour la démarche du réalisateur. S'emparer de cette thématique n'avait rien d'évident et j'y vois donc un choix personnel, presque intime, digne d'être soutenu et loué. Steven Spielberg ne fait pas autre chose avec La liste de Shindler. J'aimerais revoir Au revoir, les enfants, le film de Louis Malle...

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Si vous voulez lire d'autres avis sur le film...
Vous en trouverez un chez Pascale ("Sur la route du cinéma"). Dasola l'évoque dans une chronique à films multiples ("Le blog de Dasola"). 

mercredi 21 août 2013

Combat pour l'honneur

L'histoire ne dit pas si les toutes premières séances ont fait le plein. Quand, à la fin de sa première semaine d'exploitation, je me suis rué pour aller voir Les sept samouraïs au cinéma, il y avait encore moins de spectateurs dans la salle que de guerriers à l'écran ! La ressortie dans une copie neuve et en version intégrale du film d'Akira Kurosawa m'a offert la chance de le voir dans de belles conditions, meilleures sûrement que celles offertes par le DVD que j'avais d'abord envisagé de regarder. Un plaisir rare et raffiné, le fruit d'un Japon fantasmé.

Sauf oubli malencontreux, Les sept samouraïs devient le plus vieux des films que j'ai découverts en salle. L'histoire ? Celle d'un village perdu dans la montagne, au 16ème siècle. Fauchés comme les blés qu'ils récoltent pour survivre, ses habitants craignent légitimement l'attaque d'un gang de bandits cavaliers. Jugeant qu'ils n'ont plus rien à perdre, certains d'entre eux partent à la recherche d'un groupe d'hommes aguerris au combat pour leur venir en aide. Leur souci premier, c'est qu'ils n'ont qu'un peu de riz à offrir en compensation. Heureusement, après quelques jours de recherche, un brave type accepte le marché et convainc même quelques autres de se joindre avec lui à l'équipée-retour. Je ne vais pas vous parler de la suite. Simple précision à l'attention de celles et ceux qui auraient eux aussi l'occasion d'appréhender le film pour la première fois: cette version intégrale dure près de trois heures et demie. Il est d'ailleurs amusant d'avoir droit à un entracte au milieu, image fixe et musique à la clé. C'est qu'en 1954, tout le métrage ne tenait pas sur la même bobine...

Sur le grand écran blanc, Les sept samouraïs a encore belle allure. Question de ressenti, bien sûr. Sauf à être véritablement réfractaire au noir et blanc ou ignare en cinéma, il n'est pas compliqué d'imaginer quelques-unes des prouesses réalisées ici par les équipes engagées. Si ce que j'ai lu est exact, le film est resté longtemps le long-métrage le plus cher de l'histoire du cinéma japonais. Akira Kurosawa préparait son coup depuis un bon moment, mais avait initialement dû renoncer à tourner une histoire de ce genre, alors freiné dans son élan artistique... par la censure de l'occupant américain ! On peut juger qu'après coup, le cinéaste s'est joliment rattrapé. Dépassant largement les délais et les moyens que la production lui avait octroyés, il parvint à définir une nouvelle référence du film d'action. Attention: son oeuvre est nettement plus riche et ne se cantonne certainement pas à une suite de batailles homériques. Les talents multiples des comédiens engagés en font aussi une très belle galerie de portraits, portée encore par un discours signifiant sur la société nippone et les rapports de force entre les hommes d'un même pays. Aujourd'hui encore, il y a vraiment de quoi penser et s'émerveiller !

Les sept samouraïs
Film japonais d'Akira Kurosawa (1954)

Avec un peu de recul, je crois pouvoir dire que je suis assez mûr aujourd'hui pour apprécier ce genre de longs-métrages. Il y a encore quelques années, j'aurai fini par trouver le temps long. Je suis allé cette fois au cinéma en connaissance de cause... et de durée. Désormais, Akira Kurosawa m'apparaît en père d'une cinématographie assez fascinante. Le plus beau reste à découvrir: je n'ai encore vu que trois de ses films, tous tournés sur fond de Japon médiéval. Kagemusha ? J'en reparlerai. D'ici là, vous pouvez relire ici mon avis sur Le château de l'araignée. D'autres encore pourraient suivre. Possible que je commence par un remake: Les sept mercenaires !

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Et en attendant ces chroniques non encore programmées...
Vous pouvez noter que le perfectionniste Akira Kurosawa avait choisi d'utiliser cinq villages différents pour donner l'impression d'un seul dans le film !  Un autre avis sur le long-métrage ? Il y en a un publié sur ce blog ami qu'est "L'oeil sur l'écran". Il vous reste à cliquer...   

dimanche 18 août 2013

Une simple jeune fille

Quand La dentellière sort sur les écrans français, Isabelle Huppert vient d'avoir 24 ans. Ancienne étudiante au Conservatoire national d'art dramatique, elle compte déjà quinze longs-métrages à son actif. Celui de Claude Goretta va marquer sa carrière: le réalisateur suisse lui offre en effet son premier rôle principal. Isabelle devient Béatrice alias Pomme, une fille un peu plus jeune qui, elle aussi, a commencé à gagner sa vie, comme apprentie dans un salon de coiffure. Un jour d'été, la shampooineuse part en vacances avec sa patronne. Elle fait alors la connaissance d'un garçon, François, et en oublie sa solitude...

Si j'ai décidé de regarder La dentellière, c'est pour essayer d'effacer mon a priori persistant à l'égard d'Isabelle Huppert. Je ne sais pas pourquoi, mais je n'aime pas beaucoup cette comédienne - je voue d'ailleurs la même inimitié à Fanny Ardant, qui ne m'a pourtant causé aucun tort particulier. Allez comprendre... le fait est que je suis content aujourd'hui d'avoir défié mes préjugés. J'ai vraiment apprécié le jeu d'Isabelle Huppert dans ce film. Elle a su m'emmener avec elle dans la peau de son personnage et m'en faire ressentir le pathétisme. Soyez prévenus: les âmes sensibles auront peut-être du mal à digérer l'évolution et le dénouement de cette histoire. Je les connaissais d'avance, moi, mais j'ai quand même été secoué. La lente évolution vers ce qui ne paraissait pourtant pas inéluctable est très poignante. Adapté d'un roman éponyme de Pascal Lainé, récompensé du prix Goncourt 1974, le long-métrage cite Maupassant. C'était donc écrit...

Je crois que je n'oublierai pas de sitôt le dernier plan sur le visage d'Isabelle Huppert. Sa fixité a achevé de me tétaniser. Il serait toutefois injuste de résumer le film à cette parfaite composition. Techniquement, le travail accompli me paraît tout aussi digne d'éloges. Oeuvre de trois femmes, le montage est ainsi une merveille de précision. D'une grande beauté dans la simplicité même, la photo contribue elle aussi significativement à la réussite de l'ensemble. J'ignore si vous y serez sensibles, mais j'ai trouvé que le cadre s'enrichissait d'éléments symboliques, comme ces saisons qui défilent et conduisent doucement vers le froid. Je dirais que La dentellière demeure jusqu'au bout un film pudique. Il s'achève sur un silence persistant, sans cris, sans larmes, et j'ai envie d'insister pour dire aussi que ce n'est pas la moindre de ses qualités. L'émotion nait parfois de ces toutes petites choses qui trouvent en nous un écho...

La dentellière
Film franco-suisse de Claude Goretta (1977)

La reconnaissance de son talent ? En France, Isabelle Huppert devait l'attendre encore un peu, avec un Prix d'interprétation féminine obtenu à Cannes en 1978. Le film que je vous ai présenté aujourd'hui lui valut tout de même d'être célébrée en Angleterre et en Italie. Comparaison n'est jamais raison, mais son jeu ici m'a remémoré celui d'Isabelle Adjani dans L'histoire d'Adèle H. Ce sera mon dernier mot.

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Vous voulez malgré tout en savoir plus ?
Je vous renvoie à la chronique de mes amis de "L'oeil sur l'écran". Attention: en la lisant, vous connaîtrez prématurément la fin du film.

jeudi 15 août 2013

Miss tourbillon

J'en formule le voeu: qui veut s'aventurer hors des sentiers balisés trouvera toujours sur les écrans de cinéma des chemins de traverse dignes d'être parcourus. Il me paraît à la fois étonnant et réjouissant de constater qu'aux États-Unis, par exemple, le septième art génère annuellement quantité de films dispensables, aux côtés desquels il est possible de trouver de petites perles de technique et/ou d'intelligence scénaristique. Porté par un noir et blanc classieux, Frances Ha émarge en seconde catégorie. Et son héroïne est très attachante...

Frances Ha - c'est... une partie de son nom, le film vous expliquera tout ça beaucoup mieux que moi - a 27 ans. Elle habite un appart dans New York, avec Sophie, sa meilleure amie et colocataire, refuse de déménager pour vivre avec un garçon et pense qu'un jour, elle sera danseuse ou chorégraphe. Elle se dit aussi qu'en attendant, le monde peut bien lui laisser vivre dans son insouciance d'adolescente tardive. Or, toute gentille qu'elle soit, la demoiselle n'arrive plus franchement à retenir les gens autour d'elle. Quand le film commence, elle est même "plaquée" par Sophie, décidée, elle, à s'engager durablement avec son petit copain. D'adresse provisoire en vraie galère, Frances découvre la vraie vie dans la douleur. Le moment est venu pour moi d'indiquer que le film, lui, n'a rien de pathétique. À l'image d'ailleurs de son personnage principal, il est drôle, assez farfelu et touchant. Tourbillonnant, aussi, avec certains dialogues d'une rare volubilité.

Quel est le mot pour ça ? Arty ? Peut-être bien. La critique professionnelle souligne volontiers que le film multiplie les références au cinéma d'auteur et notamment à la Nouvelle Vague française. Comme vous pouvez l'imaginer, le choix de tourner en noir et blanc n'est pas anodin: cette technique apporte au long-métrage une patine artisanale, pas dénuée d'intérêt. Frances Ha n'en demeure pas moins d'une incontestable modernité, les atermoiements de la jeune femme ressemblant fort à ce que bien des jeunes adultes peuvent ressentir. Je ne suis pas sûr du coup que le scénario puisse séduire un public très large - en fait, ce serait plutôt même le contraire. On notera pour sa défense qu'il a été co-écrit par Greta Gerwig, titulaire du rôle principal. Pour le coup, à l'écran, l'abattage de la comédienne contribue grandement à la réussite formelle de l'ensemble. Suffisamment en tout cas pour que je parle d'un petit coup de coeur.

Frances Ha
Film américain de Noah Baumbach (2013)

Un noir et blanc tourné dans New York: le réalisateur peut sembler marcher dans les pas de Woody Allen et de son superbe Manhattan. On peut aussi trouver de (lointains) échos avec Alice, autre histoire de femme tardivement révélée à elle-même. C'est à vous de saisir d'autres références, maintenant: la musique de Georges Delerue pourrait vous y aider. J'ignorais tout de Noah Baumbach avant de voir ce film. Depuis, j'ai appris qu'il avait collaboré avec Wes Anderson. Délire: il a co-scénarisé le dernier volet de la franchise Madagascar !

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Et maintenant, une autre opinion sur le film ?

J'ai l'impression que Pascale ("Sur la route du cinéma") a aimé aussi. Dasola ("Le blog de Dasola") est plutôt passée à côté.

lundi 12 août 2013

Exploration de soi

Autant vous prévenir tout de suite: L'été de Giacomo est un film particulier, très particulier. Mon choix de lui octroyer une origine italienne pourrait même être discuté. Le premier long-métrage d'Alessandro Comodin est certes en partie une production transalpine, tournée avec des acteurs issus de ce pays dans leur langue maternelle, mais il a aussi connu des partenaires belges et français.

L'histoire elle-même est toute simple: deux jeunes partent ensemble en vacances comme le feraient des amis. Ils s'installent sur les rives d'une rivière propice à la baignade, au terme d'une longue marche...

Si je dis que le film est particulier, c'est pour dire qu'il ne raconte rien de fascinant. Après un long générique sans image, notre rencontre avec Giacomo s'effectue de dos, le jeune homme étant alors assis derrière une batterie. D'un subtil mouvement de caméra, on découvre alors que l'adolescent est appareillé à l'oreille, malentendant. S'enchaînent ensuite, pendant une grosse heure, diverses scènes vacancières avec son amie Stefania qui, elle, n'a pas de handicap. Généralement, même si le garçon est très bavard, il ne trouve personne à qui parler. Les rares dialogues du film se résument donc presque invariablement à... des monologues. Le titre du film s'avère annonciateur du programme: c'est bien L'été de Giacomo. Et il faut avoir une certaine sympathie pour ce drôle de zozo afin de prendre plaisir à suivre son parcours estival. Nous devenons un peu Stefania. Ce n'est pas nécessairement le poste d'observation le plus agréable.

J'ai évoqué les acteurs. Je suis allé un peu vite: les deux jeunes impliqués dans cette étrange aventure filmée ne sont pas comédiens professionnels. Ils s'appellent bel et bien Giacomo et Stefania. Jouent-ils ? D'un certain point de vue, pas forcément. Il faut préciser en tout cas qu'ils se connaissaient avant le tournage et que, si le film paraît d'abord s'intéresser au garçon, le réalisateur a choisi sciemment de faire appel à cette fille. "Je savais qu'elle produirait des choses chez Giacomo, révèle-t-il. Une sorte de réaction chimique à son contact. On a décidé de construire le récit essentiellement autour de cette relation ou simplement parce qu'il n'y avait de place pour rien d'autre". Quand on l'interroge sur la frontière entre la fiction et le documentaire, Alessandro Comodin dit ne pas croire au concept. Finalement touchant, L'été de Giacomo vient illustrer son propos d'explication: "Je crois au cinéma, au bon moment et au bon endroit pour saisir une réalité". Se perdre en chemin fait partie du risque pris à regarder cette oeuvre, incertaine... à l'image de la vie elle-même.

L'été de Giacomo
Film (documentaire ?) italien d'Alessandro Comodin (2011)

Pas facile de noter un tel long-métrage, découvert presque par hasard sur Arte+7. Je mets trois étoiles et c'est sévère: c'est que j'ai eu quelques difficultés à m'accrocher à cette forme atypique. On sent toutefois que c'est un film tourné sur le vif et c'est vrai également que, d'un certain point de vue, c'est ce qui en fait la beauté. L'entrée en scène tardive d'un troisième personnage - Barbara - vient changer la donne et le message. On touche alors à quelque chose d'éphémère. Et ce n'est pas tous les jours que le cinéma offre pareil cadeau... 

vendredi 9 août 2013

La cause des garçons

Porté par l'enthousiasme, j'étais tout près d'accorder quatre étoiles pleines à un film sympa du mois dernier, Le grand méchant loup. D'avoir finalement appris qu'il s'agit d'une relecture d'un long-métrage canadien a quelque peu tempéré mes ardeurs cinéphiles. J'ai retenu quelques défauts qui auraient pu être gommés - ou évités si absents de la version originelle, version que je n'ai pas eu l'occasion d'appréhender depuis, pour le coup. Le pitch semble identique de part et d'autre de l'Atlantique: ce fil conducteur a trois frères pour héros.

Enfin, héros, c'est vite dit, puisqu'il s'agit ici de raconter la manière dont, à l'annonce du coma de leur mère, les frangins, la quarantaine venue, examinent leur existence et, parfois, estiment venue l'heure d'une profonde remise en question. On suit tout d'abord le numéro 2 de la fratrie, Philippe, interprété par Benoît Poelvoorde. Soudain saisi d'une envie d'adultère, le brave époux et père de deux enfants craque complètement après une rencontre accidentelle avec une femme jeune, jolie et insouciante. Le grand méchant loup vient de frapper pour la première fois ! Entre deux galipettes, le premier petit cochon ronge sa culpabilité entre son aîné moralisateur et son cadet excité comme une puce. Et le film enchaîne sur l'inventaire des tentations plus ou moins assouvies de ces messieurs. C'est un peu lourdingue parfois, ponctuellement touchant et assez drôle à d'autres moments. Bref, le plaisir que j'y ai trouvé n'était lui-même pas très constant...

Côté déception, il y a avant tout ce sentiment d'avoir vu un film orienté sur les problématiques masculines. Même si elles m'ont paru sonner assez juste, je trouve dommage d'avoir occulté le versant féminin. Les femmes ont voix au chapitre, mais il m'a en fait semblé que c'était plutôt en réaction qu'en action. La vraie belle implication des comédiennes méritait mieux, je crois. Faute de vous les montrer en photos, je vais donc citer ces dames une à une: Léa Drucker, Valérie Donzelli, Cristiana Reali, Linh-Dan Pham, Zabou Breitman, Marie-Christine Barrault et Charlotte Le Bon. Le grand méchant loup a plusieurs visages et tou(te)s ont droit à un salut particulier teinté d'affection et de respect. La vraie qualité du film est là, je crois. Malheureusement trop pompier par endroits, le long-métrage garde d'autres mérites. Il offre ainsi un gentil petit rôle à un Fred Testot quelque peu intimidé par ses aînés, semble-t-il. Kad Merad carbure pourtant à l'ordinaire. En revanche, bravo à Benoît Poelvoorde: il m'a offert ce que j'attendais, une nouvelle et belle version du clown triste.

Le grand méchant loup
Film français de Nicolas Charlet et Bruno Lavaine (2013)

En soi, le film ne vaut pas plus que trois étoiles. J'insiste: c'est d'après moi le jeu de Benoît Poelvoorde et la très louable implication du casting féminin qui le tire vers le haut. Qu'on le dise déséquilibré ou bancal, le scénario est parfois un peu trop graveleux pour être honnête. Je me suis parfois cru devant Les infidèles. Je verrais bien la version canadienne, à présent. Son nom ? Les trois p'tits cochons.

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Et l'avis d'autres cinéphiles, dans tout ça ?

Patrick, un collègue de travail, n'a visiblement pas été emballé. Pascale ("Sur la route du cinéma"), elle, a plutôt bien aimé. 

mercredi 7 août 2013

L'autre Brad

Venus d'un petit village ariégeois, mon cousin Mathieu et sa copine Sophie sont passés me voir quelques jours le mois dernier. Et alors ? Alors, Mathieu n'a pas eu besoin de ma technique du tirage au sort pour choisir les films qu'il voulait voir. Parmi ceux-là, nous avons regardé ensemble Very bad trip. Une redif' pour moi, qui m'amène aujourd'hui à vous parler de l'un de ses protagonistes, jeune acteur qu'elle a placé sur le devant de la scène, j'ai nommé Bradley Cooper.

Allez savoir pourquoi: les filles l'aiment bien, en général, Bradley. Beau joueur, je dirais que je comprends. Pas tout à fait quarante ans et un talent qui commence à sérieusement s'affirmer: Brad le mérite. En fait, je ne m'intéresserais pas à lui s'il avait choisi d'enchaîner invariablement les rôles de beau gosse auxquels son allure semblait d'abord le destiner - d'où, oui, le titre de ma chronique, le parallèle avec Brad Pitt me paraissant prématuré, mais toutefois pertinent. J'ignore où en sera Bradley Cooper dans dix ans, mais j'ai l'impression que sa carrière décolle actuellement. Un film récent comme The place beyond the pines a attiré mon attention parce qu'il jouait dedans. D'après moi, selon l'expression actuelle, il est devenu bankable. Franchement, je sens encore en lui le potentiel d'une belle évolution.

À suivre, donc. Il faudra évidemment que les producteurs américains l’appellent pour des projets variés. Pour moi, le film de la révélation restera Happiness therapy, quand bien même c'est sa partenaire Jennifer Lawrence qui a eu l'Oscar - qu'elle mérite aussi, il est vrai. C'est probablement parce que cette histoire a su me toucher exactement au bon moment et au bon endroit que j'ai pu prêter plus d'attention au jeu du comédien. J'attends donc avec impatience d'avoir l'opportunité de le voir ailleurs pour une possible confirmation de son talent. Au même age à quelques semaines près, il a percé moins vite que Leonardo DiCaprio, mais rien ne me semble perdu pour lui. Prochaine étape: les retrouvailles avec Jennifer Lawrence dans Serena, le nouveau film américain de la réalisatrice danoise Susanne Bier (After the wedding). D'autres suivront, de nouveau devant la caméra de David O'Russell. Je vais surveiller ça de près ! 

lundi 5 août 2013

Tribulations berlinoises

C'est la pure curiosité qui m'a amené à regarder I phone you. Diffusé sur Arte au coeur d'une nuit de juillet, ce long-métrage du cinéaste chinois Dan Tang me promettait une bonne dose d'évasion polyglotte. Ouvert à Chongqing, 28,8 millions d'habitants d'après les chiffres officiels d'un recensement effectué en 2010, le long-métrage s'exporte... à Berlin - il a d'ailleurs le soutien financier de producteurs allemands. Quand je vous aurai dit que cette comédie est traversée par les sons d'un groupe malien, j'aurai tout dit du côté international.

Mais I phone you est-il vraiment une comédie ? Je n'en suis pas sûr. L'histoire repose sur les épaules de la jolie Ling Ling. Employée comme clown livreur de paquets cadeaux, la jeune femme a un rêve tenace vrillé à ses idées: devenir hôtesse de l'air. Le film la montre d'abord... au lit, au terme d'une nuit d'amour avec un compatriote. Mauvais plan: ce dernier a déjà levé le camp et, bientôt, disparaît purement et simplement, direction Berlin, oublieux des promesses faites la veille. Le contact entre les deux supposées tourtereaux demeure quand Don Juan fait envoyer un smartphone à sa belle. Surprise autour de Ling Ling et premiers sourires. Le scénario démarre vraiment quand la demoiselle, déterminée, prend un avion vers l'Europe pour y retrouver sa très éphémère conquête. La suite sera mouvementée, presque périlleuse et franchement moins riante.

Pour ma part, je me suis un peu perdu en chemin. Je n'arrive pas vraiment à savoir ce que le film veut dire. Le joli minois de l'actrice principale (Jiang Yiyan) a quelque chose d’attendrissant et je suppose que c'est le but. Le personnage joué par Florian Lukas, promu garde du corps de la belle, n'est pas sans qualités. Mon souci vient du fait que je n'ai toujours pas bien compris l'idée du réalisateur. Rappeler qu'il ne faut pas croire aveuglément aux serments d'amour ? Qu'il est dangereux de s'aventurer sans repères préétablis ? Que l'Europe vieillissante est un Eldorado trompeur pour les Chinois ? I phone you dit un peu tout ça, mais sans l'affirmer ouvertement. Il paraît manquer un je-ne-sais-quoi pour laisser une empreinte plus nette. Seule certitude: le masque de la comédie romantique s'efface progressivement. Et la conclusion garde un arrière-goût assez amer...

I phone you
Film sino-allemand de Dan Tang (2011)

J'avais identifié un Peter Schwartzkopff comme co-réalisateur. Erreur: l'Allemand n'est bien que l'un des producteurs du film. Je reste sceptique sur la portée du long-métrage lui-même. Même s'il présente l'avantage de ne pas être manichéen, il brasse peut-être un peu trop de sous-thématiques pour être véritablement intelligible. Dommage. Si vous voulez comprendre ce qu'une femme chinoise peut ressentir en Europe, je vous conseille plutôt le très beau La petite Venise

samedi 3 août 2013

Un détour côté courts

Ma cinéphilie généralisée fait de moi un habitué du site Allociné. Longtemps sceptique sur le qualité de leur contenu informatif, j'ai fini par apprécier des programmes comme Faux raccord, pointage rigolard des erreurs commises dans les films les plus aimés de toute l'histoire du septième art, ou Escale à Nanarland, recensement mi-moqueur mi-révérencieux des meilleurs échantillons du cinéma bis. Il a fallu attendre le début du mois de juillet pour que je découvre la section "courts-métrages". L'occasion d'en présenter quatre, tous français.

Dans leur peau / Arnaud Malherbe / 2007
Ambiance de thriller dans ce petit film, avec Fred Testot dans le rôle principal. Venu sans son vieux pote Omar Sy, le comique devient ici facteur. Alors qu'il livre un colis, notre homme est le témoin inopiné de la mort accidentelle du destinataire. Il profite alors immédiatement de ce coup du sort pour changer de vie: demeurant dans l'appartement de la victime, il endosse ses habits et part travailler à sa place. Surprise: personne ne semble rien remarquer. Cruelle symbolique sur le cynisme du petit monde de l'entreprise...  

Une pute et un poussin / Clément Michel / 2009
Plutôt orienté sur l'onirisme, ce court met en scène la chanteuse Yelle. D'après ce que mentionne le générique, il fait même partie d'une série écrite pour elle. L'histoire commence sur le bord d'une route normande. Au petit matin, Louise est éjectée d'une voiture. La voilà seule au milieu de nulle part, jusqu'à ce que surgisse un joggeur vulgaire, suivi d'un type déguisé en pensionnaire de basse-cour. L'intrigue repose sur une question: Louise est-elle vraiment une fille de joie ? Vu son regard de chien battu, ce n'est pas évident, mais...
 
Le lit près de la fenêtre / Michaël Barocas / 2008
La photo vous le montre clairement: les trois principaux protagonistes sont de vieux messieurs hospitalisés. Pas de visite si ce n'est celle des infirmières. La vie s'écoule tout doucement et, à heure fixe, l'un des malades scrute le monde extérieur pour la raconter à ses voisins de chambrée. Un rituel immuable, mais de courte durée. Si le court précédent était le seul que je connaissais, celui-là est en réalité celui qui m'a le moins emballé. Trop court, justement: douze minutes pile. Quant à la conclusion, je l'avais devinée à mi-parcours. Tant pis... 

Décroche / Manuel Schapira / 2006
Assez soigné sur la forme, bénéficiant notamment de la participation du slameur Grand Corps Malade, cette historiette d'un gros quart d'heure a pour héroïne une jeune femme recluse dans un appartement parisien. Léa passe le temps en appelant régulièrement la cabine téléphonique située en bas de l'immeuble. Pourquoi ? Mystère. Timidité maladive, dirais-je, sachant tout de même qu'elle "cible" certains passants. La chute survient quand le même revient deux fois au bout du fil. Retentit alors le son d'un numéro qu'on compose...

jeudi 1 août 2013

Courir ou mourir

Même Télérama s'est fendu d'un top 5 des films de zombies. La sortie de World war Z au début du mois dernier n'est pas passée inaperçue. Si je suis allé le voir, c'est d'abord pour Brad Pitt, star que j'apprécie aussi pour la diversité de ses choix. Ici, il s'offre un blockbuster costaud, sans réelle baisse de rythme et/ou de tension. Production lambda d'une scène hollywoodienne sans imagination, diront certains. Toujours est-il qu'après un générique un peu flippé, la bagarre commence en cinq minutes à peine. Et c'est parti pour deux heures...

Deux heures d'un film de zombies, donc. Pitt joue un père de famille modèle - en ce sens, le spectacle repose, c'est vrai, sur un scénario accessible au plus grand nombre. Quand Gerry et les siens traversent Philadelphie, ils se retrouvent coincés dans les embouteillages. Aussitôt après un incident de la circulation, soldé par un rétroviseur arraché, les voilà témoins d'une explosion et pris dans un mouvement de panique générale ! À l'image, quelques plans quasi-subliminaux nous montrent des passants aux dents acérées: l'ultime alternative devient de courir... ou de mourir. Par chance, Gerry/Brad a le bras long et surtout quelques relations haut placées. World war Z marque alors une courte pause quand, évacuée par hélico après une nuit d'angoisse, toute sa petite troupe se retrouve en haute mer, à bord d'un porte-avions de la Marine américaine. Vous avez déjà deviné l'identité de celui qui allait se dévouer pour le sauvetage du monde...

Ne vous y trompez pas: la course-poursuite n'est pas ici le seul moteur du scénario. Bien que filmant à deux cents à l'heure, Marc Forster développe aussi une sous-intrigue bien moins frénétique. Je passerai les détails, mais on fait un détour forcé dans un laboratoire médical et, là, la menace zombie est combattue au cours d'une mission d'infiltration - à tous les sens du terme, vous verrez. Quelques scènes viennent enfin atténuer le plus gros défaut du long-métrage: le peu d'intérêt qu'il porte à ses personnages secondaires. Il faut bien dire que même Brad Pitt, qui a pourtant produit le film, passe régulièrement au second plan: World war Z, c'est tout pour l'action. D'aucuns jugeront inévitablement que le matériau originel - un livre signé Max Brooks, fils de Mel - est trahi. Moi, j'ai vu un spectacle efficace, parfait pour le grand écran. En écartant le gore et les effets spéciaux par trop tapageurs, je dirais que le film remplit son contrat.

World war Z
Film américain de Marc Forster (2013)
On pourra toujours arguer que le long-métrage prend des libertés outrancières avec les classiques du genre, La nuit des mort-vivants de George Romero par exemple. C'est possible. Mes connaissances "zombiesques" se limitant à Shaun of the dead, je suis bien en mal de développer. J'aimerais bien voir 28 jours plus tard de Danny Boyle pour me faire une idée plus juste des différents traitements possibles. En fait, le film du jour m'a surtout fait penser à Contagion. Notez que Marc Forster a aussi réalisé un (mauvais) James Bond...

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Pour un autre regard sur la même histoire...
Je vous conseille la chronique de Pascale ("Sur la route du cinéma").