Fin 2004, il fut Frankie Dunne, un entraîneur de boxe fatigué qui finit par coacher une jeune femme. Quatre années plus tard, il eut l'envie d'incarner Walt Kowalski, vieillard aigri roulant vers la rédemption. Gus Lobel, ex-spécialiste du baseball, aurait pu être son personnage ultime. Nous étions alors à l'automne 2012 ! Et puis vint Earl Jones...
Pourquoi suis-je allé voir La mule au cinéma ? D'abord pour le plaisir de revoir Clint Eastwood acteur, alors que je pensais sa carrière finie. Autant le dire d'emblée: je suis quand même bluffé par son énergie. Être né en 1930 et continuer à faire "mumuse" devant une caméra, tout en étant crédité comme réalisateur, je trouve ça super classe ! Même si, bien sûr, la partition qui est jouée ici est archi-classique pour la star: il est encore une fois question des gens de l'Amérique ordinaire. En l'occurrence, d'un vieux fleuriste dépassé par le monde moderne, qui se trouve être, au surplus, en froid avec son ex-femme et leur fille. Mais que sa petite-fille respecte et défend ardemment...
C'est lorsqu'il constate qu'il a peu d'argent pour lui apporter une aide matérielle que ce papy un peu indigne accepte un job a priori facile. Rien de plus simple que de transporter un sac d'un endroit à un autre sans l'ouvrir et poser de questions sur son contenu. Je suis certain que vous l'aurez compris: les choses sont bien sûr plus compliquées. De cultivateur, notre ami devient tout à coup... passeur de drogue ! Soyons clairs: La mule ne s'embarrasse pas trop de vraisemblance. Personnellement, cela ne m'a pas vraiment dérangé: la formule fonctionne bien, d'autant que l'ami Clint joue avec une bonne dose d'autodérision. OK, c'est un peu facile, mais je ne vais pas chipoter...
L'honnêteté me poussera quand même à dire que, sans Eastwood, tout cela n'aurait sans doute pas la même saveur. Ce coquin a le chic pour endosser le costume d'un mec un peu réac, mais moins haineux pourtant que ses détracteurs le disent parfois. Autant en rire, donc. Certes, La mule repose sur de grosses ficelles, mais les séquences émotionnelles sonnent juste, à mes yeux, et n'ont pas d'esbroufe particulière - ce que je vois comme une qualité dans le cinéma américain moderne, que je trouve souvent exagérément tapageur. Bref... même si j'ai ressenti quelques longueurs, je ne vais retenir que le meilleur. Cette séance tardive m'a offert un vrai bon moment !
Compte tenu du rapport relativement compliqué que Clint Eastwood entretient avec la gent féminine, je me suis même dit qu'il y avait peut-être bien dans son film une envie de reconnaître ses torts. Évidemment, c'est du cinéma, de la pure fiction... mais je continue de croire que cette façon - unique ? - d'incarner un vieux mec imparfait ne relève pas (ou pas seulement) du chiqué. Ce que le récit raconte d'un homme blessé et revenu tardivement à plus de modestie peut sembler paradoxal, tant il semble que la caméra de La mule tourne autour de lui. Je n'ai pas envie d'en dire trop, hein ? Le mieux que vous ayez à faire est de voir le film pour vous forger une opinion.
La mule
Film américain de Clint Eastwood (2018)
On ne peut pas dire que tout cela soit très innovant, mais c'est un fait que je pardonne beaucoup à mon cher réalisateur-acteur vétéran. Content d'avoir renoué avec lui dans une salle aux bons fauteuils. Après avoir loupé Le 15h17 pour Paris, c'était nécessaire ! Au jeu des comparaisons, j'avoue qu'aujourd'hui, je sèche un peu. Des vieux "sur le retour", on en voit d'autres dans Space cowboys, à vrai dire...
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Le film étant sorti il y a déjà un moment...
Pascale, Dasola, Princécranoir et Strum en ont donc parlé avant moi.
PS: en début de chronique, je fais référence à...
- Million dollar baby / Clint Eastwood / 2004,
- Gran Torino / Clint Eastwood / 2008,
- Une nouvelle chance / Robert Lorenz / 2012.
Pourquoi suis-je allé voir La mule au cinéma ? D'abord pour le plaisir de revoir Clint Eastwood acteur, alors que je pensais sa carrière finie. Autant le dire d'emblée: je suis quand même bluffé par son énergie. Être né en 1930 et continuer à faire "mumuse" devant une caméra, tout en étant crédité comme réalisateur, je trouve ça super classe ! Même si, bien sûr, la partition qui est jouée ici est archi-classique pour la star: il est encore une fois question des gens de l'Amérique ordinaire. En l'occurrence, d'un vieux fleuriste dépassé par le monde moderne, qui se trouve être, au surplus, en froid avec son ex-femme et leur fille. Mais que sa petite-fille respecte et défend ardemment...
C'est lorsqu'il constate qu'il a peu d'argent pour lui apporter une aide matérielle que ce papy un peu indigne accepte un job a priori facile. Rien de plus simple que de transporter un sac d'un endroit à un autre sans l'ouvrir et poser de questions sur son contenu. Je suis certain que vous l'aurez compris: les choses sont bien sûr plus compliquées. De cultivateur, notre ami devient tout à coup... passeur de drogue ! Soyons clairs: La mule ne s'embarrasse pas trop de vraisemblance. Personnellement, cela ne m'a pas vraiment dérangé: la formule fonctionne bien, d'autant que l'ami Clint joue avec une bonne dose d'autodérision. OK, c'est un peu facile, mais je ne vais pas chipoter...
L'honnêteté me poussera quand même à dire que, sans Eastwood, tout cela n'aurait sans doute pas la même saveur. Ce coquin a le chic pour endosser le costume d'un mec un peu réac, mais moins haineux pourtant que ses détracteurs le disent parfois. Autant en rire, donc. Certes, La mule repose sur de grosses ficelles, mais les séquences émotionnelles sonnent juste, à mes yeux, et n'ont pas d'esbroufe particulière - ce que je vois comme une qualité dans le cinéma américain moderne, que je trouve souvent exagérément tapageur. Bref... même si j'ai ressenti quelques longueurs, je ne vais retenir que le meilleur. Cette séance tardive m'a offert un vrai bon moment !
Compte tenu du rapport relativement compliqué que Clint Eastwood entretient avec la gent féminine, je me suis même dit qu'il y avait peut-être bien dans son film une envie de reconnaître ses torts. Évidemment, c'est du cinéma, de la pure fiction... mais je continue de croire que cette façon - unique ? - d'incarner un vieux mec imparfait ne relève pas (ou pas seulement) du chiqué. Ce que le récit raconte d'un homme blessé et revenu tardivement à plus de modestie peut sembler paradoxal, tant il semble que la caméra de La mule tourne autour de lui. Je n'ai pas envie d'en dire trop, hein ? Le mieux que vous ayez à faire est de voir le film pour vous forger une opinion.
La mule
Film américain de Clint Eastwood (2018)
On ne peut pas dire que tout cela soit très innovant, mais c'est un fait que je pardonne beaucoup à mon cher réalisateur-acteur vétéran. Content d'avoir renoué avec lui dans une salle aux bons fauteuils. Après avoir loupé Le 15h17 pour Paris, c'était nécessaire ! Au jeu des comparaisons, j'avoue qu'aujourd'hui, je sèche un peu. Des vieux "sur le retour", on en voit d'autres dans Space cowboys, à vrai dire...
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Le film étant sorti il y a déjà un moment...
Pascale, Dasola, Princécranoir et Strum en ont donc parlé avant moi.
PS: en début de chronique, je fais référence à...
- Million dollar baby / Clint Eastwood / 2004,
- Gran Torino / Clint Eastwood / 2008,
- Une nouvelle chance / Robert Lorenz / 2012.