mercredi 17 septembre 2025

Made in China

Un ami - coucou Carlos ! - venu voir Escape from the 21st century avec moi m'a indiqué que c'était la première fois qu'un film chinois était à son programme. De mon côté, j'avais envie d'aborder la filmo de Bruce Lee, mais je n'y ai plus repensé depuis... le 16 avril 2020. Petit Dragon est toujours le roi du box-office en France pour ce pays !

Bon... le fait est que je n'ai pas non plus revu les deux chefs d'oeuvre classés juste derrière les quatre réalisations majeures du maître éternel du kung-fu: Tigre et dragon (photo) et In the mood for love. Sortis l'un et l'autre en 2000, ces longs-métrages de très haute tenue demeurent les seuls à avoir dépassé le million d'entrées dans les salles françaises au 21ème siècle. Le leader du classement 2025 provisoire s'appelle Black dog et il n'a guère attiré "que" 264.884 spectateurs. Après un Prix à Cannes, c'est à mon humble avis un score décevant...

Les chiffres le prouvent: il est difficile de se faire une place au soleil français quand on est artiste de cinéma et arrivé tout droit de Chine. Il semble que, pareillement, les réalisateurs de France (et d'Europe) aient très peu d'audience dans les cinémas de la République populaire. Les principaux films étrangers à succès sont américains ou japonais. Anecdote au passage: j'ai déjà vu quatre films chinois cette année. L'aurez-vous deviné ? C'est un record personnel. Le porter plus haut n'est pas un objectif, mais si vous avez des conseils, je suis preneur. À dire vrai, je n'ai rien repéré de particulier d'ici à la fin du millésime. L'avantage étant que cela laisse grand ouvert le champ des possibles !

lundi 15 septembre 2025

Tout, partout, etc...

Voir quelque chose d'encore plus dingue en 2025 ? Ce sera difficile. Escape from the 21st century est un film chinois que j'ai découvert un peu par hasard, en commençant par sa bande-annonce déjantée. Ensuite, son pitch et une mini-critique positive des Fiches du cinéma auront suffi à me convaincre de lui donner sa chance. Et c'était parti !

Chengyong, Wang Zha et Paopao sont trois amis, adolescents. Ensemble, ils n'hésitent pas à faire le coup de poing contre tous ceux qui regardent d'un peu trop près la petite copine du premier nommé. Après une bagarre qui tourne mal, ils sont projetés dans une mer polluée et, une fois de retour au sec, développent un super-pouvoir inattendu: celui de débarquer dans le futur... après avoir éternué ! C'est en constatant l'évolution de leur lieu de vie vingt ans plus tard qu'ils pourraient démanteler un réseau criminel et sauver le monde. Tout ceci est censé se dérouler en 1999 et 2019 sur une planète appelée K et dont l'apparence ressemble beaucoup à celle de la Terre. Suffisamment en tout cas pour vous donner 2-3 repères dans ce film agité qui part littéralement dans tous les sens. Vous serez prévenus...

Autant insister: Escape from the 21st century ne laisse aucun répit. Constamment en mouvement, avec de nombreuses touches de cinéma d'animation au milieu des images réelles, il fonce à 2.000 km/h ! Parvenir à le suivre dans ses innombrables virages est un exploit d'autant plus remarquable qu'il ose allégrement mélanger les genres. Au tout premier abord, j'ai cru avoir affaire à une comédie futuriste complètement folle, mais quelques séquences vraiment mélancoliques ou dramatiques sont venues tempérer cette impression de pur délire. Bien que foutraque, il semble que le film ait aussi des choses à dire sur notre monde à nous, choses que vous entendrez donc peut-être dans l'hypothèse où vous vous y montrerez attentifs et sensibles. Sinon ? Rien ne vous interdit de prendre cet OFNI au premier degré. L'expérience a de quoi réjouir tout cinéphile un tant soit peu curieux. De là à la dire incontournable, il y a un pas - que je ne franchirai pas !

Escape from the 21st century
Film chinois de Li Yang (2024)

Ce maelström d'images et de sons m'a laissé "vidé" sur mon fauteuil ! J'aurais presque envie de le revoir, mais... je vais attendre un peu. Certains l'estiment réussi là où Everything everything all at once leur apparaît finalement comme une tentative ratée de cinéma total. D'autres le comparent avec Scott Pilgrim et/ou Ready player one. Côté cinéma chinois, j'avais aimé parcourir Le royaume des abysses.

samedi 13 septembre 2025

Le temps d'un été

Incroyable mais vrai: j'ai bien failli passer à côté de mon film du jour simplement parce qu'à sa sortie, je trouvais son titre très moche. Sandrine Kiberlain l'a réalisé et dit avoir voulu "s'exprimer autrement" que comme actrice, exauçant un rêve longtemps jugé inaccessible. Elle parle de légitimité. D'une histoire "valant le coup". Voyons cela...

Une jeune fille qui va bien
: de quoi camper un personnage singulier. Difficile d'ailleurs de ne pas s'y attacher, voire même de s'y identifier. Irène, 19 ans, arpente les rues de Paris avec l'enthousiasme naturel de sa jeunesse et les mille envies qui lui sont associées. Son groupe d'amis et elle ne rêvent que d'une chose: entrer au Conservatoire. Chaque jour, inlassablement, ces adolescents et jeunes adultes répètent donc L'Épreuve, comédie en un acte de Marivaux (1740). Cela se passe pour le mieux, en apparence, mais c'est l'été 1942 ! Toute à son insouciance, Irène en a  presque oublié qu'elle est juive...

Moche ou pas ? Vous jugerez. Une jeune fille qui va bien: un titre conçu en trompe-l'oeil. Je veux ici saluer l'audace d'une mise en scène fondée sur ce qu'elle ne montre pas: cette menace à peine perceptible et pourtant constante pour l'héroïne du récit. Pas de croix gammée visible à l'écran, pas de cris, pas de rafle... juste une génération remplie d'espoirs et qui vit (presque) normalement en ces heures sombres. Le contraste avec ce qu'on imagine de la réalité quotidienne de la vie à cette époque est évidemment un fort vecteur d'émotions. J'ai envie de retenir le meilleur: en dépit de quelques maladresses largement pardonnables à une cinéaste débutante, Sandrine Kiberlain fait mouche. Certaines idées sont très belles - je pense aux lunettes pour voir flou et à un premier baiser donné dans le noir, notamment. J'ai vu un beau film et des acteurs convaincants: Rebecca Marder, André Marcon, Françoise Widhoff, Anthony Bajon... merci ! Et bravo !

Une jeune fille qui va bien
Film français de Sandrine Kiberlain (2022)

Rebecca Marder a finalement été nommée au César du meilleur espoir féminin, mais il me semble que l'accueil réservé à ce long-métrage est resté plutôt froid (à peine 161.303 entrées dans toute la France). Il est vrai, comme je l'ai lu, que le récit est ténu. Je vous renvoie vers un chef d'oeuvre - Le jardin des Finzi Contini - pour le sujet. Autre option: La chambre de Mariana, une merveille de cette année.

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Et pour vérifier que mon film du jour ne fait pas l'unanimité...

Vous pouvez lire la chronique de Pascale et celle de "L'oeil sur l'écran".

jeudi 11 septembre 2025

Un autre Robin ?

Né de la tradition orale, il ne serait devenu un personnage d'oeuvres écrites qu'au 14ème siècle. Robin des Bois n'a jamais existé, dit-on. Nul n'ignore pourtant le nom de cet Anglais, chef d'un petit groupe bataillant contre les puissants pour restituer aux pauvres l'argent qu'on leur aurait volé. Une belle âme et un vrai modèle chevaleresque.

Dans La rose et la flèche, Robin a déjà passé vingt ans de sa vie derrière Richard Coeur de Lion, son roi, en croisade. Le monarque étant devenu sanguinaire, il refuse de lui obéir et est alors condamné pour cela à la mort par pendaison. Contre toute attente, le souverain accorde finalement son pardon - je passe allégrement sur les détails - et c'est ainsi que Robin peut ENFIN rentrer en Angleterre, accompagné par Petit Jean, le plus fidèle de ses anciens compagnons de jeunesse. L'important pour lui ? Reconquérir Marianne, son amoureuse de jadis !

Oups ! Ce ne sera pas facile, vu que la belle est devenue... abbesse. L'intérêt du récit tient justement à ce que le principal protagoniste, qu'on imagine invulnérable, est loin d'avoir la partie gagnée d'avance. Il se débat dans un monde dont les codes semblent lui échapper. Même lui juge bien naïfs ceux qui croient aux chansons à sa gloire. D'autres veulent sa peau, à commencer par le shérif de Nottingham. J'avoue: au début du film, j'ai eu peur, car le ton comique adopté m'apparaissait peu en adéquation avec ce que j'attendais du film. Heureusement, petit à petit, Robin change de visage: son altruisme s'efface et laisse place à une forme d'orgueil plutôt dévastatrice. Marianne, elle, ne supporte que très difficilement cette évolution. Conséquence: plutôt léger au début, le long-métrage adopte un ton bien plus grave par la suite. Le résultat ? Imparfait, mais intéressant. Le must ? Retrouver Audrey Hepburn et Sean Connery, im-pec-cables !

La rose et la flèche
Film américano-britannique de Richard Lester (1976)

Il y a quelque chose d'assez magique dans ce film, qui paraît capable de renforcer le mythe de Robin des Bois en commençant par l'affaiblir. Résultat: je le trouve modeste et plus beau que le Robin des Bois revisité par ce bon vieux Ridley Scott (un peu trop lisse à mon goût). Bon... il est vrai que je n'ai pas revu cette version depuis quinze ans. Prochaines étapes: Errol Flynn et Disney. Mais non, pas tout de suite !

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Envie de lire d'autres avis sur le film du jour ?

Parfait ! Je vous suggère de faire un petit tour chez Benjamin et Lui.

lundi 8 septembre 2025

Vers sa liberté

Alors, vous avez deviné ? Pour fêter dignement le 18ème anniversaire de Mille et une bobines, j'ai tenu à voir - et chroniquer - un autre film du premier grand réalisateur évoqué ici: le maestro Federico Fellini. Parmi plusieurs choix possibles, j'ai fini par retenir son premier opus en couleurs: Juliette des esprits ! Fraichement accueilli à sa sortie...

Dans la version originale et à l'état civil, Juliette s'appelle Giulietta. Giulietta degli spiriti est en fait le cadeau d'un nouveau rôle principal de Fellini à sa muse, la géniale Giulietta Masina. La comédienne incarne cette fois une femme au foyer de la bourgeoisie romaine. Quand le film démarre, elle prépare une surprise à son mari Giorgio pour leur 15ème anniversaire de mariage: un dîner aux chandelles entre amoureux. Oui, mais... l'époux débarque avec tous leurs amis. Après la fête, la pauvre Giulietta comprend soudain qu'il la trompe ! Déterminée à tout savoir et à comprendre, elle s'oriente rapidement dans une étrange aventure intérieure, avec l'aide de psys, médiums et autres détectives privés. Ce qui permet alors au divin Federico d'entrer dans le vif du sujet et un imaginaire sans équivalent connu pour le cinéma italien (et même non-italien, en fait) de cette époque. Faut-il s'accrocher pour suivre ? Moi, je dirais plutôt se laisser aller...

Porté et enrichi par la musique de Nino Rota, cet univers baroque impressionne par sa diversité aux couleurs vives. Arriver à distinguer ce qui relève de la réalité quotidienne de Giulietta de la fantaisie débridée de son créateur n'est pas évident, a fortiori quand le récit évoque le passé et nous y renvoie par le biais de flashbacks rêveurs. Ainsi que je le suggérais, le mieux est peut-être de s'abandonner. Juliette des esprits n'est pas un film facile, non, mais c'est un film formidable, qui raconte une histoire banale en utilisant le cinéma comme un très vaste champ d'expérimentation poétique et sensible. Guilietta Masina a un petit air d'Alice au pays des merveilles, entrée dans un monde qu'elle ne connaît pas, mais qui était en fait dissimulé derrière son existence très ordinaire. Ce monde, nous y pénétrons avec elle et c'est un bonheur: il nous invite à être totalement libres. Mieux encore: à constater qu'il suffit parfois de pousser les battants d'un portail pour sortir du carcan que d'autres voudraient imposer. Une "leçon de vie"... que je crois toujours valable, au temps présent !

Juliette des esprits
Film italien de Federico Fellini (1965)
Quatre étoiles d'enthousiasme, même si je suis un peu moins emballé qu'avec d'autres longs-métrages dans la très riche filmo du maeastro. Certains voient cet opus comme un 8 1/2 au féminin: cela se tient. Pour ma part, j'ai également pensé à une comparaison admirative possible avec l'Alice de Woody Allen (1990). L'émancipation féminine était passée par la case Emmanuelle, disent certains esthètes. Euh...

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Je préfère rester avec Fellini et Masina...

Ce sera l'occasion de vous renvoyer illico vers deux de leurs films précédemment chroniqués: La strada, vrai chef d'oeuvre et référence absolue, et le non moins sublime Les nuits de Cabiria. Oui, à revoir !

Et pour le film du jour, une dernière info...

Il est aussi (brièvement) présenté du côté de "L'oeil sur l'écran". Eeguab, si tu viens par ici... j'espère lire un commentaire de ta part !

samedi 6 septembre 2025

Deux fois neuf...

567.993.600 secondes. Soit 9.466.560 minutes. Ou 157.776 heures. 6.574 jours. 936 semaines. 216 mois. 18 années, dont 4 bissextiles. "On n'est pas sérieux quand on a 17 ans", écrivait Rimbaud en 1870. J'avais oublié de le relever l'année dernière, mais je réagis à temps cette fois pour fêter avec vous l'anniversaire de Mille et une bobines. Étonné - et ravi - que ce bon vieux blog atteigne l'âge de la majorité !

S'il n'en a pas l'air, c'est peut-être parce que ma chronique inaugurale du 6 septembre 2007 n'avait été publiée qu'à 23h17. Allez savoir ! Est-il sérieux de continuer ? Je le pense et j'y prends du plaisir. Malicieusement, je note que le poète lui-même a vécu deux décennies après ses 17 ans. C'est court pour un homme, mais long pour un site Internet, et il est donc tout à fait possible que j'arrête avant 2045. J'ignore bien évidemment ce que nous réserve l'avenir technologique et, de toute façon, à la retraite, j'aurais sans doute d'autres envies. Allez, d'ici là, je vous propose de nous retrouver ici même lundi midi autour d'un film ! Et je vais vous laisser deviner celui que j'ai choisi...

Merci à vous toutes et tous qui contribuez, en venant lire ce blog et en commentant mes chroniques, à tout mon bonheur de cinéma !

vendredi 5 septembre 2025

Déterminée

Je le dis assez régulièrement à mes proches: il y a biopic... et biopic. Cela veut dire qu'à mon humble avis, la sinistre réputation des films biographiques n'est pas toujours justifiée. Celui qu'une réalisatrice suédoise vient de consacrer à sa compatriote Sally Bauer (1908-2001) mérite le détour. Même s'il prend de grandes libertés avec la vérité...

Soulignons-le: la véritable Sally Bauer est un personnage fascinant. Cette mère célibataire s'était fait connaître dans les années 30 comme nageuse en eau libre. Elle reste notamment dans les livres d'histoire pour avoir traversé la Manche quelques jours seulement avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Le film récemment sorti en France - Sally Bauer, à contre-courant - s'autorise à ajouter un contexte fictif, suggérant que la jeune héroïne n'agit pas que pour assouvir une lubie, mais pour sortir de la misère. Dans le même temps, sa famille lui reproche de négliger son fils. Enfant qu'elle aurait eu hors-mariage avec un journaliste sportif danois, qu'elle ne parvient pas à "arracher" à son épouse légitime. Vous l'aurez compris: le film est subtilement féministe. Et pertinent...

Je ne crois pas nécessaire de vous faire la liste de tout ce qui pèse sur les épaules de cette pauvre Sally - beaucoup de choses, en effet. Le scénario a le grand mérite de nous dire qu'une détermination forte n'écarte pas toujours les obstacles à un accomplissement personnel. Sans caricaturer: il dit aussi qu'on en surmonte parfois quelques-uns quand on fait tout à la fois preuve de patience et de confiance en soi. L'idée de la cinéaste: "Montrer une femme vivante, pas une légende figée". D'après moi, le côté positif l'emporte (de justesse, parfois). Petit bémol: certaines passages sont un peu étirés et/ou répétitifs. Rien de tout à fait maladroit, cela dit, la mise en scène témoignant objectivement d'une certaine ambition - lors d'incroyables séquences tournées en mer, par exemple, qui nous rapprochent des faits réels. Après tout, ce destin atypique méritait aussi d'être remis en valeur. Bien interprété, et notamment par une impeccable Josefin Neldén dans le rôle-titre, le film est passé en festivals (Toronto et Les Arcs). Je vous le recommande vivement s'il passe encore près de chez vous !

Sally Bauer, à contre-courant
Film suédois de Frida Kempff (2024)
Un coup de coeur pour ce film imparfait, mais dont le personnage principal est vraiment aussi complexe qu'attachant: l'équilibre trouvé au fil du récit fait que j'occulte volontiers les quelques petits défauts. On est un cran au-dessus d'un (bon) film comme Eddie the Eagle. Loin des sports, vous pouvez vous tourner vers Au rythme de Vera. Ou bien aussitôt, pour le féminisme, vers L'une chante, l'autre pas !

jeudi 4 septembre 2025

La reine des steppes

C'était au début du printemps, l'année dernière: en visitant le Musée dauphinois de Grenoble, je découvrais la toute nouvelle scénographie de sa riche exposition permanente, Alpins - 7.000 ans d'histoires. Fasciné, j'ai toutefois vite renoncé à faire le compte des guerres. Hommes et femmes n'ont jamais fini de combattre pour le territoire !

J'y repensais l'autre jour en regardant Tomiris, un film kazakh inédit dans les salles de France, mais sorti en VOD. Un blockbuster asiatique qui évoque le destin d'une princesse des steppes, tel que l'historien grec Hérodote a bien voulu le raconter au cinquième siècle avant l'ère chrétienne. Avec un décalage possible de plusieurs décennies, voilà...

Cette femme serait devenue un mythe à la tête de plusieurs peuples vainqueurs des armées du roi et conquérant perse Cyrus II le Grand. Un exploit militaire jugé retentissant du fait de l'asymétrie supposée des forces en présence. Bilan: au cinéma, c'est du pain béni et du spectacle garanti pour les amateurs de grandes batailles antiques. Le film dure deux heures et demeure largement prévisible dans son déroulé. Cela dit, ce n'est pas un problème: la flamboyance et la grande lisibilité de sa mise en scène le rendent très efficace. L'idéal est encore de le regarder comme un simple divertissement costumé et sans trop d'exigences de vraisemblance: je ne suis pas sûr qu'à l'époque, tout ce petit monde parlait une seule et même langue. Qu'importe, en fait: en VO, on oublie vite ce détail et on y croit. Enfin, vous m'avez compris: à condition d'aimer ce genre de fresques. C'est mon cas et j'ai passé un chouette moment. Bref, coup de coeur !

Tomiris
Film kazakh d'Akan Satayev (2019)
Je suppose qu'il y a dans ce film quelques échos du patriotisme kazazh, mais bon... rien de bien méchant vu d'Europe occidentale. Vous avez vu Braveheart, de et avec Mel Gibson ? Même tonneau ! Alexandre d'Oliver Stone ? Gladiator de Ridley Scott ? Presque pareil. Parcourir les steppes a un avantage supérieur: le dépaysement. Après, pour être honnête, je n'ai AUCUN souvenir précis de Mongol...

mercredi 3 septembre 2025

Juste une nuit...

J'ai au fond de ma mémoire quelques notes éparses d'I got you babe et de The Shoop Shoop song, mais je ne prétends pas connaître Cher aussi bien que sa longue carrière d'actrice et chanteuse l'autorise. C'est néanmoins avec grand plaisir que j'ai pu la retrouver dans Éclair de lune, une comédie romantique des années 80 rediffusée sur Arte !

L'actrice avait 41 ans à la sortie officielle dans les salles américaines. C'était lors des fêtes de Noël 1987, millésime où le film fut cinquième de son box-office national, avec 80,64 millions de dollars de recettes. Cette bluette repose sur la rencontre entre Loretta, jeune femme issue de la communauté italienne, et Ronny, le frère de son fiancé. Ces deux-là auraient pu ne jamais se connaître: c'est le futur mari qui, fâché avec son cadet, demande à sa promise de prendre contact avec lui pour l'inviter aux noces. Il est alors bien loin de se douter qu'un amour va soudain naître entre les deux ! Il y a d'autres adultères envisageables ou bien réels dans Éclair de lune, un feel good movie gentiment vintage. On y croise un Nicolas Cage tout jeunot (23 ans) dans un film classé à la neuvième place de ses 72 longs-métrages personnels. Tout cela n'est pas folichon, mais mignon comme tout. Une occasion de faire un tour à New York, quartier de Brooklyn, aussi. Et, pour tout dire, je ne vois aucune raison pour bouder son plaisir. Ne pas confondre avec Clair de lune, une série télé avec Bruce Willis !

Éclair de lune
Film américain de Norman Jewison (1987)

Un opus assez caractéristique du cinéma hollywoodien de son temps. Considéré comme tel, il est parfait pour une petite soirée tranquille emplie de nostalgie (comme Flashdance et Splash à leurs manières). Juste auparavant, Cher s'était illustrée dans Les sorcières d'Eastwick avec Jack Nicholson et Nick Cage dans Arizona Junior des Coen Bros. Toute une époque... et assurément, je n'ai pas fini de la redécouvrir !

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Pour conclure, une anecdote savoureuse...

Dans une scène de boulangerie, j'ai cru reconnaître Martin Scorsese parmi les clients. Erreur: ce n'était pas lui, mais... son père, Charles. Avec lui et par la suite créditée au générique: Catherine, son épouse !

mardi 2 septembre 2025

En eaux troubles

Il se peut que je revienne vous parler d'Érick Zonca, cinéaste méconnu que certains présentent comme un tyran sur un plateau de tournage. Cela pourrait expliquer qu'après un premier long couronné d'un César suivi d'un autre film dès l'année suivante, il ait dû attendre neuf ans pour en sortir un autre... et dix de plus avant de signer le quatrième !

Fleuve noir
m'inspirait toutefois confiance avec sa distribution XXL. Vincent Cassel, Romain Duris, Sandrine Kiberlain, Élodie Bouchez, Charles Berling, Hafsia Herzi, Jérôme Pouly passé par la Comédie française: vous admettrez sans nul doute que ce casting a belle allure. Tout ce petit monde est réuni autour d'un fait divers - imaginaire - lié à la disparition d'un adolescent. Le flic en charge de l'enquête (Cassel) rassure la mère (Kiberlain) et, entre deux verres d'alcool, a des ennuis avec sa propre progéniture, auxquels s'ajoutent ceux de son boulot. Petit à petit, il se dit qu'un ancien prof (Duris) du possible fugueur pourrait bien être responsable des malheurs des uns et des autres. Bref... le film a un souci: plus il avance, moins il est vraisemblable. Correctement joué, il chemine à tous petits pas vers une double fin plutôt bâclée et que je juge - aïe ! - tout à fait abracadabrantesque. Dommage: il y avait mieux à faire. On verra peut-être dans dix ans...

Fleuve noir
Film français d'Érick Zonca (2018)

Des long-métrages glauques, j'en ai vu. Et de bien meilleurs, aussi. Sans être franchement honteux, celui-là ne peut nullement rivaliser avec des perles noires comme Zodiac, Prisoners ou Les Ardennes. Devant mon écran, j'ai parfois pensé à un - excellent - film français consacré à la disparition d'un jeune enfant: Trois jours et une vie. Amateur du genre, j'en verrai sûrement d'autres. Et j'en reparlerai...

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Vous n'avez pas envie d'attendre ?

OK. Prenez au moins un temps pour lire les avis de Pascale et Dasola !