Je ne dis pas ça pour frimer, mais c'est un fait: il y a quelques mois seulement, j'ai eu la chance de rencontrer Sibylle Szaggars, connue des sphères hollywoodiennes pour être la femme de Robert Redford.
Après lui avoir parlé de son travail d'artiste plasticienne, je n'ai pas résisté à échanger quelques mots avec elle sur le cinéma et à lui dire ma consternation que le dernier film de son mari ne soit pas sorti dans les salles françaises. Heureusement pour les admirateurs: celui de cette année -
Sous surveillance - a bel et bien été diffusé. Beaucoup de bons acteurs: Robert Redford
himself, Susan Sarandon, Julie Christie, Brendan Gleeson et même... Shia LaBeouf, transfiguré.
Il est ici question des
Weathermen, un groupe clandestin d'activistes américains, passés à l'action terroriste pendant la guerre du Vietnam. Wikipedia vous en dira plus long sur ces militants, le film restant basé sur des personnages fictifs. L'idée est de montrer ce que sont devenus les uns et les autres, grosso modo trente ans après les faits. Tout commence presque par l'arrestation d'une ancienne du réseau, devenue une femme respectable au coeur d'un quartier résidentiel ordinaire.
Sous surveillance suit simultanément trois fils narratifs importants: l'un aux côtés des membres du groupe, pour envisager leurs réactions face à la possibilité de passer finalement par la case prison, l'autre dans les pas du FBI, qui mène une implacable chasse aux "cavaleurs", et un troisième, donc, autour de l'enquête parallèle menée par un journaliste. Même si j'ai connu des films plus haletants dans l'action, le scénario parvient ici à ménager un certain suspense. Le fait qu'il repose sur autant de visages connus est venu soutenir l'intérêt du long-métrage à mes yeux. C'est dans les vieux pots...
Sous surveillance n'est sûrement pas le thriller de l'année. Je suis allé le voir avec une amie et il n'y avait que deux autres personnes assises dans la salle. Même s'il était 22h00, un soir de semaine bien humide après une journée pluvieuse, je dois admettre que c'est très peu. Osons poser la question: le film fera-t-il un flop ? Assez mal accueilli par la critique, il n'est pas à l'abri d'une très mauvaise performance. Dommage: il a de vraies qualités, à commencer par cette distribution de prestige déjà évoquée. Pour le reste, et sans parti pris, il pose quelques questions intéressantes sur la politique étrangère américaine, ainsi que sur l'engagement et les valeurs "alternatives". Techniquement, il est assez chiadé aussi, avec quelques jolis plans, agrémentés d'une bande originale discrète, mais adaptée au sujet. C'est vrai qu'on pourrait s'attendre à ce que ce genre de thématiques soit devenu l'apanage des séries télé: le fait est que ça fonctionne encore bien au format du cinéma et en un peu plus de deux heures. Qu'on se le dise: le mythe Robert Redford a toujours de beaux restes.
Sous surveillance
Film américain de Robert Redford (2013)
Filmé au Canada, le long-métrage est sorti là-bas dès l'année dernière. Sera-t-il encore à l'affiche quand vous lirez ces lignes ? Vérifiez: je n'en suis pas sûr. En attendant, j'ai passé un bon moment à le découvrir sur écran géant. Cette histoire tournée "à l'ancienne" peut faire penser à un Eastwood, du genre
Les pleins pouvoirs. Rien d'indispensable, mais rien de déshonorant non plus. Si vous voulez l'apprécier dans un climat de vraie tension dans une autre production portée par le suspense, Robert Redford est meilleur dans
Spy game.
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Et en bonne amoureuse des légendes hollywoodiennes...
Pascale ("
Sur la route du cinéma") parle du film en termes favorables. Dasola ("
Le blog de Dasola") également. Conclusion: merci Robert !