Ewan McGregor ? Nicole Kidman ? Sachez-le d'emblée: vous ne verrez ni l'un ni l'autre dans Moulin Rouge, le film dont je vous parlerai aujourd'hui. Il faut préciser à celles et ceux d'entre vous qui ont apprécié la version de Baz Luhrmann que j'évoque un long métrage datant de 1952, signé John Huston. C'est un Portoricain, José Ferrer, qui joue ici le rôle d'Henri de Toulouse-Lautrec. Deux Françaises campent les femmes dont il s'éprend: Colette Marchand, couronnée d'un Oscar du meilleur second rôle féminin à l'occasion mais qui n'est toutefois pas restée une vedette de notre cinéma, et Suzanne Flon, dont la carrière s'est poursuivie jusqu'à sa mort en 2005. Sur la photo juste en-dessous, c'est elle. Elle a 35 ans, c'est son onzième tournage déjà ! Et je ne vous parle même pas de ses apparitions au théâtre...
Concentrons-nous sur le grand écran, voulez-vous ? Moulin Rouge raconte la solitude d'un homme. Jeune garçon d'origine noble, Henri de Toulouse-Lautrec est victime d'un grave accident, une chute spectaculaire dans l'escalier de la propriété familiale. Il survit certes à ses blessures, mais ses os sont si fragiles qu'il reste infirme, incapable de grandir. Le pauvre bougre ne trouve de vrai réconfort que dans l'amour de sa mère et son goût pour la peinture. Constatant par lui-même qu'il ne sera jamais à la hauteur du destin auquel, pourtant, sa naissance le destinait, il décide de tout quitter, rejoint Paris et s'installe dans le quartier de Montmartre, haut lieu de vie des artistes populaires et des filles de joie. Là, l'agilité de son coup de crayon lui vaut au moins l'affection protectrice du propriétaire d'un cabaret. Jusqu'à ce qu'abruptement, une femme survienne...
L'idée que j'avais de John Huston ? Celle d'un créateur de westerns. Pas totalement erronée, cette vision s'avère franchement partielle. Bien évidemment, ici, pas question de duels au soleil et d'Indiens. Pas davantage d'action trépidante. Reste que ce regard d'un cinéaste américain sur le Paris des années 1870-1900 n'est pas dénué d'intérêt, loin de là. Je le dis tout net: Moulin Rouge m'a plu. Beaucoup plu, même. Sans doute parce que je suis décidément friand de vieux films à costumes, mais aussi parce qu'il souffle tout au long du métrage un souffle épique et romanesque qui m'a littéralement emporté. Les bons connaisseurs de l'art peuvent sans nul doute crier à une scandaleuse violation des faits historiques. Peu m'importe. Oui, ce mélodrame à l'ancienne m'a séduit tel quel. C'est l'occasion aussi de découvrir des comédiens oubliés ou en tout cas... désormais moins illustres que le brave Ewan McGregor et la belle Nicole Kidman.
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