Critique de film ou info sur l'actualité du cinéma: jusqu'à présent, et sauf oubli, chacune de mes chroniques ici parlait d'un film différent. En première analyse, ça paraît logique, mais dans le fond, j'aurais également pu évoquer deux fois les mêmes choses, et par exemple en critiquant un film après avoir annoncé sa sortie. Je me suis demandé dernièrement si ça pourrait être intéressant de chroniquer deux fois le même film. Je me suis dit que, si je décidais de le faire, il me faudrait trouver d'autres "angles", selon l'expression journalistique, d'autres manières d'aborder le même sujet. C'est bien en cela que le travail des médias ne peut jamais être totalement objectif: il faut choisir la façon dont on raconte telle ou telle histoire. Aujourd'hui, je vais vous reparler de Into the wild, déjà présenté ici le 13 février dernier, et que j'ai revu il y a deux petites semaines. Maintenant que la fin de l'année approche, je peux presque confirmer que c'est le film que j'ai préféré voir en 2008. Un grand moment !
Si vous avez l'occasion de le (re)voir, j'aimerais donc vous proposer un "angle" d'analyse: celui de la relation du héros aux autres. C'est sûrement le paradoxe le plus touchant, et en même temps le plus révélateur, sans doute, de la destinée de Christopher McCandless: dans sa volonté de fuir la civilisation des hommes, il en a rencontré plusieurs, lesquels, d'ailleurs, ont généralement pris soin de lui. D'après moi, si Into the wild nous parle avec autant de force de l'être humain, c'est avant tout parce que l'omniprésence de la nature n'écarte jamais totalement la perspective de l'homme. Moments heureux ou circonstances tragiques: après tout, et tant pis si ça peut sembler banal de le dire, c'est par les yeux d'un homme qu'on passe pour découvrir ce monde sauvage. Un monde que le héros ne fait finalement que traverser, en tâchant toujours de s'y adapter. Constatons aussi que, longtemps, l'adaptation au monde de Chris nécessite la fréquentation et le commerce avec d'autres hommes.
Si on pousse l'analyse, on pourrait même se dire que le jeune homme aurait pu se reconstituer une famille. Les hippies qu'il croise pourraient être devenus des parents de substitution, son employeur fermier un grand frère, le vieil artisan du cuir son grand-père, la fille à la guitare sa petite soeur... ou sa compagne. C'est peut-être bien pour ça, d'ailleurs, qu'il est toujours reparti de là où il s'était arrêté un moment: l'histoire de sa propre famille étant pour le moins tourmentée, il aura voulu éloigner tout risque de reproduction sociale. J'en viens donc à confirmer mon avis premier selon lequel, si Into the wild a eu autant de succès, c'est bel et bien parce qu'avant de nous parler de la beauté du monde, il raconte un peu une histoire universelle: celle de nos chemins de vie. En écoutant la bande originale et en découvrant le sens des paroles des superbes chansons d'Eddie Vedder, en lisant le livre-enquête de Jon Krakauer, source généreuse de l'inspiration de Sean Penn, en voyant et en revoyant encore le film... on dispose de multiples manières de se retrouver face à soi-même et face aux autres. Et c'est toujours intéressant.
Pour être complet...
Vous pouvez également lire une autre chronique du même film.
Si vous avez l'occasion de le (re)voir, j'aimerais donc vous proposer un "angle" d'analyse: celui de la relation du héros aux autres. C'est sûrement le paradoxe le plus touchant, et en même temps le plus révélateur, sans doute, de la destinée de Christopher McCandless: dans sa volonté de fuir la civilisation des hommes, il en a rencontré plusieurs, lesquels, d'ailleurs, ont généralement pris soin de lui. D'après moi, si Into the wild nous parle avec autant de force de l'être humain, c'est avant tout parce que l'omniprésence de la nature n'écarte jamais totalement la perspective de l'homme. Moments heureux ou circonstances tragiques: après tout, et tant pis si ça peut sembler banal de le dire, c'est par les yeux d'un homme qu'on passe pour découvrir ce monde sauvage. Un monde que le héros ne fait finalement que traverser, en tâchant toujours de s'y adapter. Constatons aussi que, longtemps, l'adaptation au monde de Chris nécessite la fréquentation et le commerce avec d'autres hommes.
Si on pousse l'analyse, on pourrait même se dire que le jeune homme aurait pu se reconstituer une famille. Les hippies qu'il croise pourraient être devenus des parents de substitution, son employeur fermier un grand frère, le vieil artisan du cuir son grand-père, la fille à la guitare sa petite soeur... ou sa compagne. C'est peut-être bien pour ça, d'ailleurs, qu'il est toujours reparti de là où il s'était arrêté un moment: l'histoire de sa propre famille étant pour le moins tourmentée, il aura voulu éloigner tout risque de reproduction sociale. J'en viens donc à confirmer mon avis premier selon lequel, si Into the wild a eu autant de succès, c'est bel et bien parce qu'avant de nous parler de la beauté du monde, il raconte un peu une histoire universelle: celle de nos chemins de vie. En écoutant la bande originale et en découvrant le sens des paroles des superbes chansons d'Eddie Vedder, en lisant le livre-enquête de Jon Krakauer, source généreuse de l'inspiration de Sean Penn, en voyant et en revoyant encore le film... on dispose de multiples manières de se retrouver face à soi-même et face aux autres. Et c'est toujours intéressant.
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