vendredi 14 janvier 2011

Un pour tous !

Une chronique de Martin

Ce n'était pas prémédité. Quand j'ai évoqué Les trois mousquetaires pour annoncer l'arrivée de mes co-chroniqueuses, je ne pensais pas revoir de sitôt ce film que j'avais apprécié il y a quelques années. Finalement, c'est en présence de mes parents - et pour fêter dignement la Saint-Sylvestre - que j'ai eu l'occasion de retrouver cette petite merveille des années 40 ! Un bon repas et un classique du septième art: c'est presque la recette parfaite pour un réveillon. Quelqu'un parmi vous n'a-t-il encore jamais lu le livre, ou simplement vu l'une ou l'autre des adaptations du roman d'Alexandre Dumas ? Dans le doute, je rappelle que l'intrigue se situe dans la France période Louis XIII, courant 17ème siècle, donc. Une troupe de soldats du roi - les fameux d'Artagnan, Aramis, Athos et Porthos - contrecarrent les complots du cardinal de Richelieu, ministre filou...

Les détails, je vous laisserai les redécouvrir. Encore une fois, et même dans cette version hollywoodienne, Les trois mousquetaires reste, je pense, une histoire parfaitement connue. Que retenir alors de ce vieux film en Technicolor ? La première chose qui me semble remarquable, c'est la prestation de l'acteur principal: Gene Kelly himself. Le comédien racontait à qui voulait l'entendre qu'en dehors des comédies musicales qui ont assuré sa notoriété, c'est en tournant cette production qu'il avait pris le plus de plaisir. Il avait 36 ans ! C'est mon âge aujourd'hui ! En bon danseur, il est ici virevoltant ! Les duels à l'épée en prennent une allure tout à fait séduisante, presque chorégraphique. C'est le petit "plus" dont je me souvenais depuis ma découverte du film. C'est aussi ce que j'ai bien apprécié de savourer une fois de plus. Il y a là un petit côté indémodable.

Les trois mousquetaires fait partie de ces films qu'il faut replacer dans un contexte historique pour véritablement les apprécier. Il est vrai qu'avec ses couleurs assez criardes et son jeu parfois outrancier, il est un peu daté. Peu importe ! On prendra du plaisir à regarder cette aventure pour la énième fois, à condition donc de ne pas être trop imperméable au jeu des acteurs d'époque. Autre chose: au cours de ce qui était pour moi une rediffusion, j'ai également pu apprécier une certaine maestria dans le tournage. Je trouve par exemple quelques scènes de cavalcade filmées en travelling spectaculaires pour un film de cet âge ! Il faut reconnaître que certains décors sentent particulièrement le carton-pâte. Honnêtement, ça ne m'a nullement dérangé. En me plongeant dans les diverses anecdotes autour du film, je me suis même amusé à relever également quelques petits détails qui avaient pu m'échapper, notamment le fait que Richelieu n'est jamais vraiment présenté comme un cardinal. Autres temps, autres moeurs ? Pas si sûr. Il se trouve simplement que l'équipe de tournage craignait d'avoir des ennuis avec les ligues chrétiennes d'Amérique du Nord. À quoi tient parfois le cinéma...

Les trois mousquetaires
Film américain de George Sidney (1948)

Un vrai coup de coeur pour ce vieux film ! Si ce qu'il raconte n'a rien de très original, je tiens à insister sur le fait que le récit est fluide, sans temps mort. En un mot: on ne s'ennuie pas ! Il serait d'ailleurs amusant de comparer cette version avec une autre des propositions faites depuis... l'époque du muet et la toute première adaptation, sortie en 1912 ! Je n'ai pas vraiment de parallèle à vous proposer pour le moment. Notons tout de même que, dès 1923, une version parodique de cette histoire était sortie à l'initiative de Max Linder sous le titre L'étroit mousquetaire. J'espère la découvrir, et, rayon capes et épées, j'aimerais aussi pouvoir voir une autre production dans le genre décalé, le très fameux Princess bride. À suivre...

1 commentaire:

see see rider a dit…

Kelly interprétant le « jeune d’Artagnan » avait quand même 36 ans au moment du tournage, son coté bondissant il est vrai rattrape cette liberté prise avec l’âge du personnage original…
Le cinéma est coutumier de cet état de fait, Jessie Landis dans « La mort aux trousses » joue la mère de Cary Grant alors qu’ils n’ont que huit ans d’écart. Angela Lansbury, elle, joue la maman chérie d’Elvis dans « Blue Hawaï » alors que dix petites années les séparent….