Au cinéma, l'enfant n'est pas toujours un petit être sans défense. Plusieurs films font de lui une "créature menaçante" pour les adultes. C'est le cas de celui que j'aborde aujourd'hui: Le village des damnés. Adaptation d'un roman oublié, ce long-métrage britannique, produit par la MGM américaine, est un véritable classique du film de genre...
Dans une petite bourgade de la verte campagne anglaise, un fait étrange se produit: au coeur d'un périmètre réduit, chaque habitant plonge dans un profond sommeil. Aucun ne sait expliquer logiquement ce qui s'est produit une fois réveillé. Par la suite, toutes les femmes en âge d'enfanter tombent enceintes simultanément - et alors même que certaines d'entre elles n'ont pas eu de rapport sexuel ! Neuf mois plus tard, douze bébés naissent et paraissent tous sortis d'un moule commun: ils s'avèrent d'une intelligence exceptionnelle et plus grands que la moyenne. Bientôt, d'autres événements inhabituels surviennent et aboutissent... à la mort soudaine de quelques personnes pourtant en pleine forme. Vous l'aurez compris, non ? L'idée numéro 1 du récit est que les enfants en sont pleinement responsables. Malgré son titre empreint de religiosité, Le village des damnés ne nous propose pas d'explication spirituelle aux phénomènes paranormaux qu'il imagine...
Ulcérées par l'apparition de ces nouveaux nés dépourvus de géniteur mâle, les ligues de vertu firent en sorte, à l'époque, que le tournage du film ne puisse avoir lieu aux États-Unis. Tant mieux: le cadre bucolique visible à l'écran est tout à fait adapté à ce type d'histoires insolites. J'ai apprécié aussi que Le village des damnés nous épargne toute surenchère hardcore: le long-métrage est bien assez explicite pour qu'il soit nécessaire de montrer la violence de manière frontale. Dans une logique de distanciation, le noir et blanc apporte un atout supplémentaire pour le charme de ce qui n'est au fond qu'une série B aux effets spéciaux très carton-pâte. La présence de George Sanders dans le rôle (adulte) principal, un peu à contre-emploi d'ailleurs, ajoute à la joie assumée d'une séance un peu différente des autres. Oui, sur grand écran, tout cela fait encore son petit effet, le format resserré de l'intrigue - une heure vingt à peine - étant très efficace ! Évidemment, il vaut mieux avoir déjà un certain goût pour le genre avant de s'y frotter. Mais un peu de curiosité pourra suffire, en fait...
Le village des damnés
Film britannique de Wolf Rilla (1960)
Typiquement le genre de petit plaisir coupable que j'aime découvrir comme une référence historique d'un cinéma... alternatif ! L'effroi est aussi de mise avec les ados: cf. le génial Carrie au bal du diable ou le très angoissant We need to talk about Kevin, par exemple. Adeptes du cinéma d'auteur, ne partez pas: j'ai vu le film en ciné-club et Le ruban blanc fut cité parmi les références. Oui, c'est pertinent !
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Pour être complet, une petite précision...
John Carpenter a réalisé un remake (en couleurs) de ce film, en 1995. Demain, je pense présenter un long-métrage du cinéaste américain...
Et en attendant, si vous voulez de la lecture...
Vous pouvez toujours, bien évidemment, faire un saut chez Pascale. Autre solution à envisager avec sérieux: rendre une visite à Eeguab.
Dans une petite bourgade de la verte campagne anglaise, un fait étrange se produit: au coeur d'un périmètre réduit, chaque habitant plonge dans un profond sommeil. Aucun ne sait expliquer logiquement ce qui s'est produit une fois réveillé. Par la suite, toutes les femmes en âge d'enfanter tombent enceintes simultanément - et alors même que certaines d'entre elles n'ont pas eu de rapport sexuel ! Neuf mois plus tard, douze bébés naissent et paraissent tous sortis d'un moule commun: ils s'avèrent d'une intelligence exceptionnelle et plus grands que la moyenne. Bientôt, d'autres événements inhabituels surviennent et aboutissent... à la mort soudaine de quelques personnes pourtant en pleine forme. Vous l'aurez compris, non ? L'idée numéro 1 du récit est que les enfants en sont pleinement responsables. Malgré son titre empreint de religiosité, Le village des damnés ne nous propose pas d'explication spirituelle aux phénomènes paranormaux qu'il imagine...
Ulcérées par l'apparition de ces nouveaux nés dépourvus de géniteur mâle, les ligues de vertu firent en sorte, à l'époque, que le tournage du film ne puisse avoir lieu aux États-Unis. Tant mieux: le cadre bucolique visible à l'écran est tout à fait adapté à ce type d'histoires insolites. J'ai apprécié aussi que Le village des damnés nous épargne toute surenchère hardcore: le long-métrage est bien assez explicite pour qu'il soit nécessaire de montrer la violence de manière frontale. Dans une logique de distanciation, le noir et blanc apporte un atout supplémentaire pour le charme de ce qui n'est au fond qu'une série B aux effets spéciaux très carton-pâte. La présence de George Sanders dans le rôle (adulte) principal, un peu à contre-emploi d'ailleurs, ajoute à la joie assumée d'une séance un peu différente des autres. Oui, sur grand écran, tout cela fait encore son petit effet, le format resserré de l'intrigue - une heure vingt à peine - étant très efficace ! Évidemment, il vaut mieux avoir déjà un certain goût pour le genre avant de s'y frotter. Mais un peu de curiosité pourra suffire, en fait...
Le village des damnés
Film britannique de Wolf Rilla (1960)
Typiquement le genre de petit plaisir coupable que j'aime découvrir comme une référence historique d'un cinéma... alternatif ! L'effroi est aussi de mise avec les ados: cf. le génial Carrie au bal du diable ou le très angoissant We need to talk about Kevin, par exemple. Adeptes du cinéma d'auteur, ne partez pas: j'ai vu le film en ciné-club et Le ruban blanc fut cité parmi les références. Oui, c'est pertinent !
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Pour être complet, une petite précision...
John Carpenter a réalisé un remake (en couleurs) de ce film, en 1995. Demain, je pense présenter un long-métrage du cinéaste américain...
Et en attendant, si vous voulez de la lecture...
Vous pouvez toujours, bien évidemment, faire un saut chez Pascale. Autre solution à envisager avec sérieux: rendre une visite à Eeguab.
8 commentaires:
Ce film m'avait terrifié dans ma jeunesse !
George Sanders est un acteur que j'aime beaucoup, et qui a mis fin à ses jours prématurément.
Je serais heureux de le revoir.
Hello Martin. J'aime vraiment ce film et la concision est vraiment bien venue. Le remake de Carpenter n'est pas mal du tout. Les enfants maléfiques sont assez nombreu au cinéma. A bientôt et merci.
J'ai aimé revoir ce film qui m'avait terrifiée. Alors que tout ou presque est le fruit de l'imagination.
Georges Sanders, miam.
un petie précision
Et je pense qu'il faut dire sans et non pour qu'il soit nécessaire de montrer...
Mais je suis prise d'un gros doute.
@Princécranoir:
Je te souhaite donc de le revoir.
Pour ma part, j'essayerai de voir d'autres films de George Sanders.
@Eeguab:
Oui, sa concision joue clairement en sa faveur.
Pour les enfants diaboliques du cinéma, je vise désormais "Rosemary's baby".
@Pascale:
Merci pour ton regard sagace. J'ai moi aussi un doute sur la deuxième correction.
Sur le film, oui, j'ai vraiment apprécié son utilisation du hors-champ.
Bonjour Martin, un film d'angoisse que j'apprécie et pour une fois George Sanders interprétait un rôle de "gentil" Le remake de Carpenter avec le regretté Chritopher Reeve n'était pas mal non plus. Bonne journée.
Oui, je me suis rendu compte que George Sanders était souvent un méchant, par ailleurs.
Je crois que, les uns et les autres, vous m'avez convaincu de voir aussi le Carpenter à l'occasion.
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