Je vous ai promis hier un film qui fait peur pour ma chronique d'aujourd'hui... et j'ai un tantinet exagéré. Si ce sont les effusions d'hémoglobine et les monstres hideux qui vous terrifient, je suppose que La maison du Diable devrait vous laisser relativement sereins. Dans cet opus, l'idée est en effet de suggérer plutôt que de montrer...
Le professeur Markway tient à prouver qu'il existe des phénomènes surnaturels qui échappent à toute logique scientifique et rationnelle. Pour y parvenir, il invite plusieurs "cobayes volontaires" à s'enfermer avec lui dans une grande demeure victorienne que l'on dit hantée. Finalement, seuls deux femmes et un homme répondent à son appel. Et, dès la première nuit, tout part en vrille: d'épouvantables bruits surviennent et réveillent Eleanor, qui, effrayée, refuse pourtant d'abandonner le groupe - son autre vie étant tout sauf réjouissante. Vous l'aurez sûrement compris: c'est à travers son regard que le film cherche à nous donner quelques sueurs froides. J'ajoute qu'au plan formel, La maison du Diable affiche d'ailleurs des qualités certaines. Sa magnifique photo noir et blanc constitue sans doute son atout majeur, qui m'a semblé parfois hérité de l'expressionnisme allemand. Le positionnement ou les mouvements de la caméra sont efficaces pour poser une ambiance macabre sans recourir aux effets spéciaux. Ma seule déception: un scénario un peu bancal. Rien de rédhibitoire...
La maison du Diable
Film britannico-américain de Robert Wise (1963)
Il existait des films d'épouvante avant celui-ci (dont Les innocents) ! Néanmoins, beaucoup en parlent comme d'un vrai grand classique. J'avoue avoir davantage tremblé devant l'épatante énigme policière du célèbre Les diaboliques - sorti huit ans plus tôt. Souvent cité comme référence, Le village des damnés (1960) n'a pas le caractère oppressant du huis-clos. Autant frémir en couleurs et avec Suspiria...
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Une précision pour éviter les erreurs...
Il ne faut pas confondre le film du jour avec un autre fameux standard du genre horrifique: Amityville - La maison du Diable (1979). Oeuvre de Stuart Rosenberg, cet opus a pour cadre la banlieue de New York...
... et quelques liens pour aller plus loin...