Vous souvenez-vous de l'époque où vous alliez à l'école ? Peut-être côtoyez-vous des enfants scolarisés ? Dans l'un ou l'autre cas, je crois que Primaire pourrait vous intéresser. Et même si vous répondez non aux deux questions, j'espère vous encourager à voir ce joli petit film. Il ne paye pas de mine, dites-vous ? Je peux vous le concéder, mais...
Florence est enseignante dans une école de Grenoble. Elle s'occupe d'enfants en CM2, le tout dernier échelon avant l'entrée au collège. Énergique, la jeune femme tâche de concilier au mieux les impératifs de son travail avec une vie personnelle pas toujours drôle. La chose se complique lorsqu'un nouvel élève rejoint sa classe: on découvrira rapidement qu'il vit seul, plus ou moins abandonné par sa mère. Rassurez-vous: Primaire n'est absolument pas un film plombant. Même s'il aborde des sujets difficiles, il illustre d'abord le combat d'une professionnelle de l'éducation pour donner corps à ses idées. Dans le même temps, quand il aborde le versant intime de cette vie trépidante, il n'est jamais larmoyant et, au contraire, souvent juste. L'équilibre peut paraître un peu précaire parfois, mais Sara Forestier joue avec une telle intensité qu'il n'y a vraiment pas lieu de chipoter. Ou alors si, à la rigueur, mais sur d'autres aspects du long-métrage...
Bien sévère toutefois qui trouverait qu'ici, certain(e)s comédien(ne)s sont à côté de la plaque. Aujourd'hui encore, je me crois bien obligé de citer Vincent Elbaz, remarquable en vrai-faux papa de substitution. Derrière, toute la distribution se met à l'unisson et les enfants eux-mêmes font énormément pour la crédibilité de cette histoire. Sans doute sont-ils bien dirigés, mais tout de même: leur force commune fait qu'on a l'impression d'avoir affaire à une classe réelle. Je vous assure que le décor n'explique pas tout de ce sentiment. Après avoir vu le film, j'ai d'ailleurs lu ici et là qu'il avait une portée documentaire. Il y a du vrai, mais je trouve cette (bonne) remarque un rien réductrice: Primaire est en réalité une fiction... bien écrite. Sur le plan formel, c'est aussi une oeuvre maîtrisée, tourbillonnante bien sûr, vu son sujet, mais qui ne tombe pas dans la frénésie. J'insiste: je ne m'étais pas imaginé que ça pourrait autant me plaire !
Primaire
Film français d'Hélène Angel (2017)
Un beau plaidoyer pour l'école, mais pas une oeuvre militante. L'intelligence du propos de la scénariste-réalisatrice est indéniable. C'est donc avec plaisir que j'ai rattrapé ce film: je l'avais laissé passer deux fois, au cinéma d'abord, puis lors d'une séance-bibliothèque. Bon... je vous suggère aussi un documentaire: Ce n'est qu'un début. Et je compte bien écrire, un jour, sur L'esquive ou Entre les murs...
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En attendant, si vous souhaitez lire d'autres avis...
Je trouve ceux de Pascale et Laurent très complémentaires au mien.
Florence est enseignante dans une école de Grenoble. Elle s'occupe d'enfants en CM2, le tout dernier échelon avant l'entrée au collège. Énergique, la jeune femme tâche de concilier au mieux les impératifs de son travail avec une vie personnelle pas toujours drôle. La chose se complique lorsqu'un nouvel élève rejoint sa classe: on découvrira rapidement qu'il vit seul, plus ou moins abandonné par sa mère. Rassurez-vous: Primaire n'est absolument pas un film plombant. Même s'il aborde des sujets difficiles, il illustre d'abord le combat d'une professionnelle de l'éducation pour donner corps à ses idées. Dans le même temps, quand il aborde le versant intime de cette vie trépidante, il n'est jamais larmoyant et, au contraire, souvent juste. L'équilibre peut paraître un peu précaire parfois, mais Sara Forestier joue avec une telle intensité qu'il n'y a vraiment pas lieu de chipoter. Ou alors si, à la rigueur, mais sur d'autres aspects du long-métrage...
Bien sévère toutefois qui trouverait qu'ici, certain(e)s comédien(ne)s sont à côté de la plaque. Aujourd'hui encore, je me crois bien obligé de citer Vincent Elbaz, remarquable en vrai-faux papa de substitution. Derrière, toute la distribution se met à l'unisson et les enfants eux-mêmes font énormément pour la crédibilité de cette histoire. Sans doute sont-ils bien dirigés, mais tout de même: leur force commune fait qu'on a l'impression d'avoir affaire à une classe réelle. Je vous assure que le décor n'explique pas tout de ce sentiment. Après avoir vu le film, j'ai d'ailleurs lu ici et là qu'il avait une portée documentaire. Il y a du vrai, mais je trouve cette (bonne) remarque un rien réductrice: Primaire est en réalité une fiction... bien écrite. Sur le plan formel, c'est aussi une oeuvre maîtrisée, tourbillonnante bien sûr, vu son sujet, mais qui ne tombe pas dans la frénésie. J'insiste: je ne m'étais pas imaginé que ça pourrait autant me plaire !
Primaire
Film français d'Hélène Angel (2017)
Un beau plaidoyer pour l'école, mais pas une oeuvre militante. L'intelligence du propos de la scénariste-réalisatrice est indéniable. C'est donc avec plaisir que j'ai rattrapé ce film: je l'avais laissé passer deux fois, au cinéma d'abord, puis lors d'une séance-bibliothèque. Bon... je vous suggère aussi un documentaire: Ce n'est qu'un début. Et je compte bien écrire, un jour, sur L'esquive ou Entre les murs...
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En attendant, si vous souhaitez lire d'autres avis...
Je trouve ceux de Pascale et Laurent très complémentaires au mien.
4 commentaires:
Tu as raison Un joli film porté par l'interprétation
Je l'avais trouvé moins convaincant dès qu'il s'éloigne de l'école même si, évidemment les profs ont une vie...
Je trouve comme toi ces scènes un peu plus faibles, mais elles densifient le personnage.
Sara Forestier est vraiment excellente (et bien filmée) pour rendre crédible cette jeune prof.
Très joli film porté par une belle interprétation de Forestier, ultra crédible en instit'. Ca lui va si bien des rôles plus doux.
Complétement d'accord. Sara Forestier, je la trouve toujours juste.
Je crois avoir lu qu'elle s'était beaucoup investie dans la préparation de ce rôle.
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