mercredi 30 novembre 2022

Côte d'usure

C'est indéniable: un casting de haut vol peut parfois sauver un film médiocre. Dans le cas de Mascarade, la présence d'excellents acteurs demeure insuffisante à faire oublier un long-métrage peu intéressant. De mauvaises critiques presse m'en avaient éloigné, mais une sortie familiale m'a ramené face à l'écran. J'aurais dû proposer autre chose !

Adrien, victime d'un accident de moto, voit sa carrière de danseur s'achever brutalement. Il devient alors le gigolo d'une star de cinéma à la notoriété déclinante. Un soir, au cours d'une énième soirée arrosée chez sa "protectrice", il rencontre Margot, une jeune femme d'une beauté incendiaire. C'est le début d'une relation débridée. Bientôt, les (pseudo-)tourtereaux montent ensemble des arnaques destinées à plumer les riches qu'ils fréquentent sur la Côte d'Azur. Avouons-le: Mascarade, au début, m'a paru plutôt enthousiasmant. Sans être des plus originaux, son scénario s'avérait assez accrocheur pour offrir un bon moment de cinéma. Las ! Une certaine vulgarité dans les dialogues a soudain douché mes espoirs tout juste naissants. Et la distribution de prestige elle-même n'a pas réussi à me séduire...

Seule la très belle Marine Vatch s'en tire ici avec quelques honneurs. Isabelle Adjani, pour sa part, fait peine à voir en has been dépassée par les événements: elle mérite bien mieux que ce rôle pathétique. J'ai envie de dire la même chose au sujet de Pierre Niney, capable d'emballer quelques scènes, mais presque jamais à son avantage. François Cluzet ? Cruel constat: je l'ai trouvé mauvais comme un pou. Et le pire dans ce marasme, c'est que ce n'est pas la première fois ! Mascarade me reste vraiment en travers du gosier et sa durée excessive - deux heures et quart - n'arrangera rien à mon amertume. Quelques jolies images, la mise en scène correcte et le montage relativement chiadé passent finalement inaperçus, malheureusement. D'après moi, le film est bouffi de prétention et relève de la caricature bêtasse. J'aurais vraiment aimé revoir Nice et la Riviera française sous une autre lumière, moins dévalorisante pour leur vraie nature. Là, à mon corps défendant, j'ai supporté le caprice d'un enfant gâté qui méprise jusqu'à ses meilleures références. Une forme d'obscénité.

Mascarade
Film français de Nicolas Bedos (2022)

Vous avez le droit de me trouver particulièrement sévère. J'assume. Quelque chose me dit qu'il y avait beaucoup mieux à faire avec l'idée de départ et la troupe réunie pour lui donner de la consistance narrative. Pour le côté arnaque, Rien ne va plus et Quatre étoiles avaient bien plus d'allure - je dirais même "de tenue", pour être clair. C'est Nice qui vous attire ? Je suggère plutôt Sans mobile apparent...

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Et je ne suis pas le seul à le dire...

Vous pourrez que Pascale et moi sommes sensiblement du même avis.

6 commentaires:

princecranoir a dit…

A l'inverse des "couleurs de l'incendie", les retours à propos de "Mascarade" sont assez peu élogieux, voire carrément épouvantables. Tu confirmes ma bonne idée d'avoir pris mes distances avec ce film. Le Bedos d'OSS a donc viré au fielleux peu inspiré. Je ne sais pas si "les (pseudo-)tourteaux" dont tu parles ont avoir avec le panier de crabes dans lequel ils évoluent ou s'ils sont le fait d'une syllabe omise par inadvertance, mais je trouve que le lapsus s'accorde bien avec le sujet. ;-)

Martin a dit…

Ah ah ah ! Cette coquille est superbe ! Je suis génial... sans le savoir !
Un vrai panier de crabes, oui, ou une toile d'araignée (de mer). Le tout servi sur un plateau.

Pascale a dit…

Ah ah ah !!!
Le fond de la vulgarité en effet. J'ai trouvé Pierre Niney mal à l'aise. Je me trompe peut-être.
Les autres sont mauvais, ridicules ou pathétiques même Marina.
Ce milieu pue le fric triste !!!
Et il y a un beau mépris pour les autres : l'appartement de Marina sale et au papier peint déchiré car quand on est pauvre, on est crado.

fait peine à voir de has been

Martin a dit…

C'est corrigé: je te remercie.

Marine (et pas Marina) est encore celle qui s'en sort le mieux, à mon sens.
C'est vrai: ce papier peint déchiré sent le mauvais décor à plein nez. Une faute de goût de plus.

dasola1@laposte.net a dit…

Bonjour Martin K, je n'ai pas voulu voir ce film. Je n'ai aucun regret. Je n'aime pas le fils Bedos qui ne se prend pas pour la moitié d'une "m...e". C'est très subjectif. Bon dimanche.

Martin a dit…

Je crois effectivement que tu n'as rien à regretter, Dasola. Bien d'accord avec toi sur Bedos Junior !