samedi 24 juin 2023

Le pied en capes ?

Elles sont si nombreuses que Wikipédia leur consacre une page entière. Alexandre Dumas offrit lui-même une adaptation (théâtrale) à son roman Les trois mousquetaires - initialement publié en 1844 sous la forme d'un feuilleton dans le journal Le Siècle. Je veux croire que vous savez qu'une nouvelle version cinéma était sortie... en avril.

J'en parle avec retard, mais ce n'est que le 11 juin que j'ai vu ce film. Assez classiquement, il reprend la première partie de l'histoire littéraire: l'arrivée d'un jeune Gascon à Paris en 1627, sa motivation pour rejoindre les troupes du roi, sa rencontre (d'abord peu aimable) avec trois soldats expérimentés et les diverses aventures trépidantes qui s'ensuivront pour sauver une souveraine de la disgrâce publique. Que vous dire ? Les trois mousquetaires - D'Artagnan est un film réussi, étant donné qu'on ne s'ennuie pas une seconde devant l'écran. Ce constat positif doit beaucoup à la distribution: François Civil, Vincent Cassel, Romain Duris et Pio Marmaï forment une bande convaincante, à n'en pas douter. Avec eux, Louis Garrel, Vicky Krieps, Lyna Khoudri, Éric Ruf et Eva Green sont à l'aise dans leur costume ! Sans rien inventer, le long-métrage délivre la marchandise et dure juste ce qu'il faut pour donner envie de voir la suite (le 13 décembre).

Chapeau bas, donc, au réalisateur, mais aussi à ses producteurs français, belges, espagnols et allemands ! Je ne pointe aucun défaut rédhibitoire dans cet opus 2023. S'il faut absolument que je relève quelques points "faibles", je pourrais en citer deux: 1) des combats parfois trop peu lisibles, la caméra étant alors passablement secouée et 2) des personnages un rien effacés, alors même que j'espérais qu'ils soient tous considérés avec la même attention. Chipotages ! J'ajoute donc que j'ai vraiment bien aimé l'aspect "brut de décoffrage" des séquences initiales, où il n'est nullement question de propreté impeccable pour le premier protagoniste, sitôt descendu de cheval. Côté public, le succès semble au rendez-vous, bien soutenu il est vrai par une critique professionnelle plutôt bienveillante (pour une fois). C'est peut-être aussi parce que Les trois mousquetaires - D'Artagnan conserve tout le long assez d'aplomb pour introduire des touches d'humour et de modernité dans le récit, sans forcer la dose toutefois. Bref, si la suite est du même tonneau, je serais pleinement satisfait !

Les trois mousquetaires - D'Artagnan
Film français de Martin Bourboulon (2023)

Deux bémols = une demi-étoile en moins: j'espère bien que la suite annoncée en fin d'année permettra d'arrondir ma note vers le haut. Avant cela, je vous suggère de découvrir Les trois mousquetaires dans leur version américaine de 1948, pour le moins virevoltante. Toujours au rayon capes et épées, Capitaine Blood et Scaramouche offrent des alternatives appréciables ! Si vous aimez les classiques...

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Et pour prolonger le plaisir...

Vous pourrez lire d'autres avis chez Pascale, Dasola et Princécranoir.

6 commentaires:

Pascale a dit…

Je suis d'accord pour l'aspect secouant pénible des combats.
Pour le reste, que du plaisir avec ce luxueux casting qui s'éclate et cette histoire de ferrets (bien moches) dont on ne se lasse pas.
Mention spéciale à Louis Garrel vraiment savoureux en Louis XIII.

on s'ennuie pas

Benjamin a dit…

Captain Blood et L'aigle des mers sont des références indépassables du film de cape et d'épée. Quant aux trois mousquetaires de 48, content de lire qu'il virevolte toujours malgré les réactualisations et les nouvelles adaptations.

Martin a dit…

@Pascale :

Cet aspect "secouant" aurait presque pu me gâcher le reste, mais heureusement, le film n'a pas d'autre défaut majeur et le casting est au top de sa forme pour nous embarquer quand même dans cette histoire mille fois racontée...

Une bonne surprise. Vivement la suite !

Martin a dit…

@Benjamin :

Difficile de surpasser la grâce d'un Erol Flynn, je suppose, qui est aussi celle d'une certaine époque du cinéma d'aventures !

cc rider a dit…

La trame originale du roman pas toujours respectée (disparition des valets,...) et les rajouts dramatiques (procès d'Athos, attentat contre louis XIII,....) peuvent heurter les puristes, mais ne nuisent pas à l'ensemble.Le choix de la caméra à l'épaule dans les scènes de bataille n'est pas ,en effet, du meilleur effet...gageons que le réalisateur aura revu les melées sanglantes de "Braveheart", par exemple, pour corriger le tir. La version de Georges Sidney en 48 reste un classique de référence, (ha le technicolor !!! )ou le coté "Douglas Fairbanks" de Kelly fait merveille malgré ses 36 ans soit deux fois l'age du personnage.

Martin a dit…

Oui, c'est assez incroyable de penser que, dans le roman, D'Artagnan n'a que 18 ans !
Dans cet opus, point de valets, certes, mais une Constance Bonacieux que j'ai trouvée extra.