Une chronique de Martin
Me permettrez-vous de réinterpréter le titre d'un film de Woody Allen pour évoquer Burn after reading, 13ème opus des frères Coen ? J'espère bien que oui. Je vous laisse regarder l'index des réalisateurs si vous voulez positionner l'oeuvre du jour dans la belle filmographie de ses auteurs. En connaisseurs, vous pourriez alors confirmer l'idée d'une récré pour Joel et Ethan après une autre création plus noire. Stop ! Je m'arrête: l'heure n'est pas venue d'écrire une rétrospective de l'humour juif américain. Même si ce serait sûrement intéressant.
Burn after reading, donc. Il s'agit bien d'une histoire d'espionnage. Ou plutôt de celle d'un espion, Osborne Cox, mis à la porte du service des Affaires balkaniques de la CIA et qui choisit de démissionner plutôt qu'accepter un placard doré. Partant de là, il se décide à écrire ses mémoires. Il les imagine sulfureuses, combat plus ou moins bien le scepticisme égoïste de sa propre femme et... perd alors aussitôt de précieuses données personnelles sur ses comptes et possessions. C'est là que ça se complique (un peu): lesdites données sensibles sont récupérées sur un CD par un duo de coachs sportifs, un mec complètement crétin et une femme dont le seul objectif est de faire financer ses opérations de chirurgie esthétique. Les deux larrons imaginent détenir des infos confidentielles et, après l'avoir retrouvé, font chanter l'ex-espion en croyant à une menace russe ou chinoise...
À ce stade, et sans que j'en rajoute, vous devriez déjà avoir compris que je parle de comédie et pas d'un film à la James Bond. Gagné ! Comme le plus souvent chez les Coen, les personnages principaux sont particulièrement idiots. L'expression est juste: il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. C'est vrai: Burn after reading n'invente rien dans un registre débile déjà tant utilisé par le duo Ethan/Joel. Reste la jubilation de voir se lâcher l'ensemble des comédiens convoqués par les frangins. J'ai eu du mal à illustrer ma chronique ! J'ai choisi George Clooney en flic complètement parano et Frances McDormand obsédée par son corps flasque. J'aurais aussi bien pu leur préférer John Malkovich incompétent et hystérique, Tilda Swinton bourgeoise bêcheuse et passablement vulgaire, Brad Pitt en Apollon bien azimuté ou même Richard Jenkins, le cocker fatigué mais habitué à sa laisse. Je n'en dis pas plus pour préserver le suspense des chassés croisés.
Burn after reading
Film américain d'Ethan et Joel Coen (2008)
Je confirme à présent que j'ai vu mieux des mêmes réalisateurs. J'ajoute que je m'en moque ! J'ai passé un bon moment de rigolade devant cette pitrerie cinématographique et c'est tout ce qui compte. C'est un peu le même genre de personnages que l'on peut retrouver dans Ladykillers, autre oeuvre des frangins. N'hésitez pas à profiter de la première version de cette seconde histoire, en regardant aussi la version anglaise, le très fameux et génial Tueurs de dames.
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Pour compléter mon analyse...
Deux de mes voisins blogueurs avaient découvert Burn after reading avant moi et avaient déjà publié leur avis sur leur site respectif: "L'oeil sur l'écran" et "Sur la route du cinéma". À cliquer !
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