lundi 21 février 2011

Chauve-sourire

Une chronique de Martin

Est-ce que j'ai honte de mon titre ? Oui, un peu. The dark knight mérite sûrement mieux. Resté - temporairement - le dernier récit des aventures de Batman au cinéma, le film m'a semblé bien meilleur que son prédécesseur, Batman begins, pourtant du même auteur. J'en viens même à me demander ce que je pourrais penser maintenant, à la "revoyure", de ce premier opus de la trilogie Nolan. Dans mon souvenir, au cinéma, je l'avais surtout trouvé... bruyant (et un peu ridicule aussi, il est vrai). Est-ce que d'avoir vu l'épisode 2 sur ma télé et en VO sous-titrée a changé la donne ? Possible. Je n'ai pour l'heure aucune possibilité de revenir en arrière et ose espérer que vous vous contenterez d'une analyse somme toute partielle.

Première impression à chaud, donc, et rebond sur mon titre foireux: The dark knight m'a redonné le sourire. J'avoue toutefois avoir eu quelque difficulté à entrer dans l'histoire. Manque de vrais repères, sans doute dû au fait que le premier film ne m'avait donc pas laissé un souvenir impérissable et que je n'ai jamais lu le comics. Bref... Pour résumer ce dont il est question ici: homme extrêmement riche vivant dans une Gotham City aux élites presque 100% corrompues, Bruce Wayne endosse régulièrement la tenue de Batman, l'homme chauve-souris, pour régler leur compte aux méchants qui profitent allégrement du laxisme des autorités. Paradoxe: sa clandestinité violente lui vaut d'être également considéré comme un délinquant ordinaire, à enfermer de toute urgence. D'où l'intérêt du film: Wayne a bien envie de retrouver sa vie d'avant et de laisser à un justicier apparaissant au grand jour le soin de kärcheriser la racaille. D'où cette personnalité plus complexe que celle du super-héros lambda.

Sur ce seul point, The dark knight est une réussite: dans la peau sensible du gentil malgré lui, Christian Bale m'a paru convaincant. Mais que dire alors de Heath Ledger, qui incarne ici l'ennemi public numéro 1, le fameux Joker ? Le jeune Australien est à tout le moins ébouriffant, à fond dans ce personnage complètement fou, d'autant plus dangereux qu'il tue sans motif ou peut-être... pour le seul plaisir de tuer. Je rappelle à toutes fins utiles que le comédien est mort quelques mois après le tournage et que, pour ce rôle, il a été récompensé d'un Oscar à titre posthume. Ce qui me semblait alors une certaine facilité de l'Académie me paraît nettement plus justifié maintenant que j'ai vu découvrir sa prestation. Je n'en dirais pas plus et espère que ça suffira à vous motiver à voir le film, si ce n'est fait. Et si ce n'est pas le cas, j'ajoute juste qu'au-delà de deux acteurs inspirés, il y a là un scénario accessible aux profanes, mais aussi assez retors pour ne jamais tomber dans la facilité des blockbusters hollywoodiens. Je vous assure que, moi qui goûte peu au genre d'habitude, j'ai vraiment passé un bon moment. Agréable surprise.

The dark knight
Film américain de Christopher Nolan (2008)
Pas convaincu par Inception ni même, donc, par le Batman précédent, je peux dire que j'attendais Nolan au tournant. Christopher 1 - Martin 0: il a fini cette fois par emporter le morceau. Cet extrait de sa filmographie passe du coup à la première place (provisoire) de mon classement personnel des films de super-héros. J'insiste: il m'a paru beaucoup plus intéressant que ceux que j'ai pu voir et par exemple, pour en citer un que j'ai déjà pu chroniquer ici, que Spider-Man. De là à me ruer sur le troisième et dernier épisode quand il sortira en salles, il y a un pas que je ne peux pas promettre de franchir le moment venu. En attendant, voilà encore une preuve qu'au cinéma, il vaut mieux ne pas partir avec trop de préjugés...

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