J'ai envie de vous parler d'un film. Et quel film ! Alors là je vous dis tout de suite : "respect" ! Je vous dis "Attention les yeux !". Je vous dis "Énorme !".Voilà quelques temps, je tombe par hasard (je me souviens plus exactement comment) sur la bande-annonce d'un film complètement surréaliste aux relents de Blaxploitation surjoués. La musique semble rétro à souhait et les acteurs "senventiesés" à mort. Je me dis: "Bingo, il faut que je vois cet ovni". L'ovni en question, c'est Black Dynamite. J'avoue que je m'attendais à rire (un peu), à me moquer (beaucoup) et à survoler les évènement (tout le temps) en regardant ce film. Et bien non: une fan de Quentin Tarantino (et partiellement Robert Rodriguez) comme moi ne pouvait rêver plus belle "transition" cinématographique.

Ce complot absurde qui consiste à introduire en force dans le ghetto la bière Anaconda ("The big snake Anaconda gives you oooooooooo" ... hem ... pardon) visant à réduire la taille de sexe des noirs est le prétexte idéal pour nous inonder de "joyeusetés" kitch : gros plan sur des personnages prononçant de façon exagérée chaque syllabe de leurs répliques, faux raccords bâclés, doublures remplacés sans sourciller, soul music à fond les manettes, matos technique apparaissant dans le champ caméra, et générique d'apparition "Dynamite ! Dynamite!" (prononcez "Daneumaïte") pour chaque entrée ou pause forcée du personnage principal. Il n'est d'ailleurs par le seul à porter un nom aussi suggestif qu'improbable. Ainsi, vous aurez le bonheur de voir apparaître CreamCorn, Chicago Wind ou encore Tasty Freeze. Je ne vous parle même pas de la tapisserie et du mobilier, véritables éléments "collector" qui rendraient jaloux tout fan absolu des 70's. Black Dynamite n'est pas qu'un film dérisoire. Le complot stupide qui y est présenté, par exemple, fait référence à une véritable rumeur qui courut dans les années 70 et selon laquelle un fabricant de poulet frit affilié au KKK, introduisait dans sa viande une substance qui rendait les Noirs stériles. De même, les costumes, la bande-son et la représentation du mâle Black-caïd brutal, affamé de sexe et amateur de gros flingues autant que de musique soul & funk et de castagne est un hommage très réussi à la Blaxploitation.
Film américain de Scott Sanders (2010)
J'ai ri aux larmes, j'ai tapé du pied sur mon parquet et j'ai failli me faire pipi dessus. Tout est cheap, surjoué, inexplicable, fou et hilarant. A l'heure où certains studios et réalisateurs peu inspirés prétendent fabriquer du "comique" avec des films plats et froids et des acteurs au jeu affligeant, il est bon de savoir que quelque part en ce monde, on peut encore trouver des pépites comme Black Dynamite. Évidemment, il n'est plus à l'affiche en salle de cinéma (je vous en parle très tard, sorry...) et j'avoue que le prix de 26 euros demandés par la FNAC pour le DVD est un peu comment dire.... abusif (?). Mais oublions ces considérations bassement terrestres ! Vous l'aurez compris: je vous recommande chaudement ce petit bijou décalé. Si vous affectionnez le cinoche "oeufs brouillés et philosophie de café d'autoroute" comme moi je l'aime - Tarantino, Rodriguez, les frères Cohen; si vous aimez les flics qui servent à rien, les pimp, les répliques cultes, les lunettes de soleil vintage et les moumoute façon "Jack's"; si vous aimez le kung-fu trop mis en scène et les gun rutilants, alors ce film est pour vous ! En vous souhaitant un fou rire final aussi haut et tonitruant que le mien (si, si, vous verrez... et pardon !) et surtout en vous demandant de ne pas oublier ceci : méfiez-vous toujours de la perfidie du kung-fu des vieux bonzes à barbe soyeuse !
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