lundi 7 mars 2011

Vous reprendriez bien un cocktail ?

Une chronique de Silvia Salomé

Aujourd’hui encore, je réponds par l’affirmative à cette question. Tom Cruise, alias le jeune et fougueux Brian Flanagan, quitte l’armée et décide de réaliser son rêve: conquérir Wall Street et faire fortune. C’est une ambition très classique de la fin des 80’s et du début des 90’s en Amérique: la Bourse et ses yuppies fascinaient autant qu’aujourd’hui ils rebutent la société. Autre lieu commun du jeune américain audacieux: travailler pour payer ses études. Et voilà notre Brian qui devient barman à Manhattan ! Un choix qui va déterminer la suite de sa vie, puisqu’il va rencontrer son mentor, Douglas Coughlin, pour le meilleur et pour le pire.

Avant tout, je dois vous préciser un petit quelque chose: je ne fais pas partie des fans de Tom Cruise, ni aujourd’hui, ni hier. Mais je dois admettre que dans ce film, il joue son rôle à la perfection. Il donne vie à un jeune premier débordant d’ambition, un poil sûr de lui, à tel point que parfois, on aurait presque envie de le gifler, comme par exemple, il drague Jordan, interprétée par la jolie Elisabeth Shue. Cela dit, on pleure avec lui quand son guide et ami Doug est au plus mal ! Sans trop m’avancer, je pense que c’était une période faste pour Tom Cruise, et qu’il a interprété ce moment-là ces meilleurs rôles. Dde cette époque, on peut citer Né un 4 juillet, Rain man, Jours de tonnerre, Horizons lointains, La firme et Entretien avec un vampire.

Bryan Brown joue le second rôle masculin: son personnage, Douglas Coughlin, un vieux baroudeur des zincs, on y croit dur comme fer. Il connaît toutes les astuces pour faire passer une bonne vieille gueule de bois. Et nous aussi par l’occasion. Prenez de quoi noter la recette de son fameux Red Eye et accrochez quand même votre estomac: une dose de bière, une dose de jus de tomate et un œuf ! Courage, avalez cul sec ! Il est aussi abîmé comme les personnes qui ont un peu trop abusé de certains plaisirs ou vices - je vous laisse choisir le terme qui vous convient ! Il est également cynique car il a vu trop de masques sur les visages de ces contemporains, trop d’illusions déçues. Et pourtant, il prend le fougueux Flanagan sous son aile: il va lui donner les ficelles pour réussir en tant que barman, et au-delà de ce métier, s’en sortir dans la vie sans trop se briser les ailes. Pari réussi: en très peu de temps, le duo devient très demandé à New York, et Flanagan a les faveurs de ces dames. Ils maîtrisent parfaitement l’art de manier les bouteilles: ils jonglent avec, les envoient en l’air et les glaçons subissent le même sort ! Les pourboires pleuvent ! Et les filles sont sous le charme ! Deux petits grains de sable, l’argent et les conquêtes amoureuses d’un soir ou pas, qui vont enrayer la mécanique Coughlin/Flanagan. Le duo se brouille, et Flanagan met les voiles sur la Jamaïque, son climat clément, ses plages de sable fin, et bien sûr ses jolies filles. Derrière son comptoir, une bible de Wall Street - what else ? - et devant les clients, le show à la Coughlin, of course.

La deuxième partie du film montre les querelles entre les mâles dominants: ils doivent toujours faire le coq fier devant leur cour, au péril de blesser celle(s) qui les aime(nt) réellement. Le jeu des apparences et du quand dira-t-on joue un rôle important: comment lutter contre ? Mais elle met aussi l’accent sur une belle amitié, parfois mal comprise, mais toujours sincère. Et bien sûr, ce cocktail est saupoudré d’une bonne dose d’amour, pas toujours évidente !

Mais pour en savoir plus, ce film tu le découvriras ou tu le verras à nouveau, «foi de Coughlin».

Cocktail
Film américain de Roger Donaldson (1988)
Pourquoi ce film m’a autant marquée ? Tout simplement parce qu’il explorait un univers que je ne connaissais pas quand j’étais ado. Et qui bien sûr exerçait sur moi une totale fascination: cet univers, c’est celui du monde de la nuit, avec ses rencontres, ses excès et ses abus. Autre atout pour moi: une partie du film se déroule à New York et une autre se passe à la Jamaïque, deux contrées complètement mythiques dans les années 90. New York car, la ville qui ne dort jamais représentait pour moi, et aujourd’hui encore, un endroit assez fou où tout est possible. La Jamaïque était, et reste, indissociable de Bob Marley, un des mes héros. Aujourd’hui encore, la night life me fascine et sa faune m’intrigue. Quant aux lieux du film, rien à changer: je les aime toujours autant ! Le film avait donc tout pour me plaire et reste dans ma mémoire.

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