Une chronique de Martin
Si le destin ne s'en était mêlé, il ne serait jamais monté sur le trône. En 1936, George VI d'Angleterre n'hérite pas uniquement du pouvoir de son père: il "bénéficie" aussi de l'abdication de son frère. J'écris "bénéficie" entre guillemets car, ainsi que le montre parfaitement Le discours d'un roi, le jeune prince, en réalité prénommé Albert, n'est alors vraisemblablement pas un homme d'ambition. Son aîné ayant préféré l'amour d'une femme - américaine et divorcée - à la couronne, il doit juste faire face. Et donc assumer son inattendue responsabilité, tâche difficile et d'autant plus ingrate qu'il souffre de longue date d'un lourd handicap: le bégaiement.



Film anglo-américain de Tom Hooper (2010)
Le chic de ce long-métrage, c'est de jouer sur toute une palette d'émotions. J'ajoute qu'au-delà même de son intrigue, il m'a plu aussi sur le plan purement cinématographique. Il contient quelques plans d'une beauté à couper le souffle: je pense par exemple à la manière dont est filmée une promenade dans un parc londonien empli de soleil et de brume. Cette oeuvre touchante m'a fait songer au The queen de Stephen Frears, lui aussi largement consacré à la monarchie britannique - et en l'occurrence à la reine actuelle, Elizabeth II, la fille de George VI ! L'un et l'autre sont à voir de préférence en version originale. Après quoi, une petite recherche historique pourrait prolonger votre plaisir, quand vous noterez que le père de George VI n'aurait pas dû régner non plus, puisqu'il était lui aussi un cadet.
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