lundi 14 novembre 2022

Une, deux, trois...

OK... David O. Russell s'est sans doute fait plaisir avec Amsterdam. Est-ce un problème ? Je ne crois pas. Toutes les critiques que j'ai lues sur le film mettent en avant son casting prestigieux: c'est logique. Autant le reconnaître: c'est aussi cette troupe qui m'a d'abord attiré. Oui, elle et le réalisateur lui-même. Dont j'avais vu cinq autres opus !

Un trio assure la tête d'affiche: la jolie Margot Robbie prend ses aises aux côtés de Christian Bale et John David Washington (fils de Denzel). Ces trois-là sont censés s'être connus lors de la Première guerre mondiale. Blessés sur le front français, les garçons ont été soignés par la fille, infirmière collectionneuse des petits bouts de métal délogés du corps de ses patients - une lubie que le film justifiera. Quand la paix revient finalement en Europe, Valerie, Burt et Harold s'engagent à rester solidaires et mènent la grande vie aux Pays-Bas. Malheureusement, cela ne dure pas... et on retrouve les ex-soldats dans l'Amérique de 1933, chargés d'enquêter sur la mort d'un homme respecté et bientôt accusés - à tort - d'un meurtre des plus sordides. C'est bon ? Vous suivez ? Amsterdam est un film très bavard et dense.

C'est peut-être le principal reproche qu'on puisse lui faire, en réalité. Visuellement soigné, le long-métrage ne nous laisse aucun répit narratif pour bien assimiler ses enjeux et comprendre une intrigue complexe. Le temps passé à regarder les stars (dont Robert de Niro !) est perdu pour le suivi du scénario, ce qui peut être assez déroutant. Amsterdam s'inspire d'une histoire vraie et peut trouver des échos dans notre monde d'aujourd'hui, mais sa dimension très américaine suppose du spectateur européen une attention soutenue, deux heures durant. Pour ma part, je me suis accroché... et j'ai plutôt apprécié. J'ai envie de vous dire que le film est ambitieux et un peu excessif parfois. La médaille et son revers, en somme, et c'est vrai également que, le plus souvent, le cinéma contemporain est moins "gourmand". Même Hollywood ne déploie pas systématiquement pareille artillerie. D'aucuns en concluent dès lors que David O. Russell s'est fait plaisir. D'autres jugent qu'il court après les Oscars. Tout cela est possible. Faudrait-il donc lui reprocher ? Je préfère n'en retenir que le positif...

Amsterdam
Film américain de David O. Russell (2022)

Je ne sais pas dire si le récit est optimiste ou non: il me faut préciser qu'il contient une certaine part d'ombre, mais en dévoiler davantage serait sûrement trop en révéler (et, du coup, vous gâcher la surprise). Ma certitude: pareil film ne déboule pas tous les jours sur nos écrans. Le traitement de l'histoire rappelle l'aspect débridé d'un P.T. Anderson comme Inherent vice. Un peu foldingue, oui. Et vous voilà prévenus !

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Si vous cherchez une critique très enthousiaste...

Ne cherchez plus ! Vous n'aurez qu'à aller lire celle de l'amie Pascale.

4 commentaires:

Pascale a dit…

Merci et bravo de l'avoir vu. Je pense qu'il va vite disparaître des écrans : HELAS !
C'est de ce genre de cinéma dont j'ai envie, besoin, rêvé.
J'y retournerais bien... une troisième fois tiens tant qui lui reste deux séances par jour.
Dommage que tu insistes tant et trop sur le oui mais. En te lisant, et avec toutes tes réserves et avant d'arriver aux étoiles, j'ai cru que tu n'en mettrais que 3. Et non, 4 tellement méritées, justifiées.
C'est un film ample, dense, magnifique. Du grand spectacle, de grands acteurs, une grande histoire. Bon sang, c'est du cinéma !
Et cette chanson !!!

Martin a dit…

Alors, tu y es retournée ? La mise en scène est vraiment top et le trio attachant. Moi aussi, je verrais bien ce genre de films plus souvent. Je ne regrette pas de m'être déplacé.

Pascale a dit…

Et non, je n'ai pas eu le temps de le voir une 3ème fois qu'il avait déjà disparu.
Pour moi un des GRANDS films de 2022 qui a totalement échappé aux spectateurs.
J'en pleure.

Martin a dit…

Je te tends un mouchoir virtuel. Il n'a pas été aidé par la critique.
C'est étonnant, ce flop. 220.000 entrées en salles à ce jour, une vraie misère...