mardi 12 juin 2012

Sacrés spermatozoïdes !

Une chronique de Martin

Drôle de titre, hein ? Vous pourrez le comprendre en regardant le film présenté aujourd'hui: Monty Python - Le sens de la vie. Il y a déjà belle lurette que je n'avais rien vu du groupe britannique. J'ai découvert que cet opus de leur folle carrière a connu un vrai succès auprès des professionnels de la profession: il fut en effet couronné d'un Grand Prix spécial du jury au Festival de Cannes 1983 ! L'humour n'a pas droit de cité sur la Croisette tous les matins: autant profiter de cette drôle d'oeuvre pour s'en payer d'emblée une bonne tranche !

Monty Python - Le sens de la vie n'est pas une comédie prévisible. C'est d'abord un film à sketchs. On y découvre des poissons philosophes, un professeur expliquant à ses élèves les règles élémentaires d'un rapport sexuel efficace, un pauvre bougre contraint à donner son foie, des soldats déguisés en tigre, un homme capable d'avaler des quantités tout à fait conséquentes de nourriture avant de les vomir aussitôt et la Grande Faucheuse, qu'une mousse de saumon avariée incite à faire son travail à l'heure du dîner. Oups... j'allais l'oublier: il y a aussi une machine qui fait "ping" ! Comme tant d'autres avant lui, le long-métrage a un début - et même en réalité une introduction au cours de laquelle les vieux employés d'une compagnie d'assurance mènent une mutinerie contre l'autorité de leurs jeunes patrons. Suivent un milieu de film (si !) et une fin. La question qui demeure, c'est celle de la signification de tout ça...

Je crois qu'il ne faut pas attendre midi à quatorze heures: le sens caché n'existe pas. Pour apprécier cette véritable folie cinématographique, il faut la prendre au tout premier degré. Certaines scènes m'ont vraiment plu: j'aime la volonté de surenchère visuelle et le pur comique de situation. À l'inverse de ce que son titre aurait pu suggérer, Monty Python - Le sens de la vie ne délivre aucun message. Pas besoin toutefois de chercher bien loin pour lire une ironie complète à l'égard du fait religieux ou de l'esprit militaire. Pour le reste, on a du mal à placer le film dans une petite case critique: il faudrait presque qu'elle soit créée pour lui. On en vient même à se demander: mais comment font-ils pour être aussi fous ? Est-ce l'abus de substance illicite pendant leur jeunesse ? Peut-être. Je pencherai plutôt pour l'idée d'une imagination débridée. On doit accepter de naviguer sans repère pour "comprendre" pareille blague.

Monty Python - Le sens de la vie
Film britannique de Terry Jones (1983)
Trois étoiles pour l'originalité du "truc" et une moitié d'autre censée récompenser l'abattage de la bande: j'avais lu que le groupe signait ici son oeuvre la moins accessible. Pas faux: comme énoncé, il vaut mieux admettre de s'y perdre pour vaguement rester à la surface compréhensible d'un cinéma farfelu et alors apprécier le spectacle proposé à sa juste valeur. Pas de comparaison possible. Un film comme L'imaginarium du docteur Parnassus - de l'ex-Monty Python Terry Gilliam - reste incroyable, mais aussi franchement plus clair !

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Pour compléter mon propos...
Je vous oriente vers l'analyse publiée sur le blog "L'oeil sur l'écran".

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