Je suis encore loin d'avoir vu tous ses films, mais je crois devoir dire que j'apprécie de plus en plus Jim Carrey. L'occasion m'étant donnée de découvrir l'un de ses best sellers (merci Cédric !), j'ai une fois encore apprécié son jeu dans The Truman show. Celui qui s'est fait connaître par l'élasticité de son visage dans un projet "cartoonesque" livre ici une très belle prestation. Pour ceux qui n'en sauraient rien treize ans plus tard, j'annonce que cette production hollywoodienne d'inspiration australienne raconte la vie d'un homme qui ignore complètement qu'il est aussi... la grande vedette d'un soap opera. Depuis sa naissance et avec la complicité de prétendus amis, Truman vit constamment sous l'oeil des caméras. Et son destin d'homme ordinaire scotche littéralement toute la planète devant le petit écran. Toute ressemblance avec des personnes ou situations... bla bla bla...
Miracle du cinéma: la situation n'est jamais ridicule. Elle est même, par moments, froidement crédible ou, à tout le moins, pousse encore la logique voyeuriste du monde occidental réel. Toute l'intelligence est de faire passer un message en douceur, par le rire et la tendresse à l'égard de ce personnage incongru qu'est Truman. Il pourrait aussi bien s'appeler Candide: The Truman show débute donc à son insu. Malgré une blessure intime née de la mort du père, le garçon a plutôt une vie heureuse. C'est quand il se décide à dépasser cette routine que les choses se compliquent: le scénariste du feuilleton qu'il fait vivre n'avait pas spécialement prévu que son héros rêve d'un départ vers les îles Fidji. Beaucoup trop raisonnable pour ça, enfin !
Il faut retenir le rêveur Truman ! Le plus important, c'est bien sûr qu'un épisode 10.910 succède à l'épisode 10.909 de cette vie scénarisée. Et pour cela, pas question de dévoiler le plus petit détail pratique au principal intéressé. Imaginez qu'il ne veuille faire autrement et ne plus se prêter à ce jeu dont on ne lui a jamais expliqué les règles: une vraie catastrophe potentielle pour l'audimat. Je n'ai aucune intention de vous raconter par le menu la manière dont évolue le personnage principal de The Truman show. Voyez vous-mêmes et j'imagine qu'après coup, comme moi, il est probable que vous vous reposiez quelques questions sur le pouvoir de l'image et ce qu'on a pu appeler la société du spectacle. Ce film que j'ai découvert sur le tard est pour moi une grande réussite: j'aime tous ces films qui font réfléchir tout en divertissant. En voilà un exemple.
Jim Carrey dans un film sur le pouvoir de la télé: dans un genre similaire, mais malgré tout basé sur une toute autre histoire (vraie), je ne saurais trop vous conseiller de voir ou revoir l'impeccable Man on the moon de Milos Forman. Mais si j'ai particulièrement apprécié le long-métrage présenté aujourd'hui, c'est également pour lui-même et comme extrait de la filmographie de son réalisateur. Je commence également à m'intéresser de près à Peter Weir, que je trouve déjà d'un éclectisme (trop) rare et très souvent d'une grande pertinence. En attendant de vous parler peut-être de sa prochaine sortie en salles et/ou de quelques-uns de ses films les plus connus, je vous invite cordialement à relire ici la chronique d'une oeuvre qu'il a tournée dans les 70s, un film comme lui australien: La dernière vague.
1 commentaire:
J'ai beaucoup aimé Truman Show, il faudrait que je le revoie. De Peter Weir, essayez de voir en priorité Witness, si vous ne l'avez déjà vu. Très très beau film. J'ai découvert Peter Weir avec ce film et depuis nous n'en avons raté aucun... Le cercle des poètes disparus est très beau aussi.
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