lundi 9 septembre 2019

Vers la lumière

Vous vous méfiez des biopics ? Moi aussi. Un film "issu d'une histoire vraie" m'a tout de même séduit cet été. Je le défendrai aujourd'hui comme une oeuvre cinématographique passée (un peu) inaperçue. D'ailleurs, moi-même, je ne me suis pas précipité pour voir Yuli. J'ignorais TOUT du personnage-clé: le danseur cubain Carlos Acosta...

Avant de devenir un grand nom de l'art chorégraphique, cet artiste désormais âgé de 46 ans était un enfant d'origine modeste. Fasciné par le Brésilien Pelé, il se rêvait footballeur, mais son indiscipline conduisit finalement son père à l'inscrire dans une école de danse. Avec très probablement quelques facilités, mais sans angélisme d'aucune sorte, Yuli nous rappelle que son jeune personnage découvrit donc son talent... sous la contrainte ! Ce parcours étonnant valait bien qu'on s'y arrête deux petites heures durant: il est source d'émotions indiscutables, d'autant que le film accorde un large espace à la danse elle-même, sans céder donc toute la place aux dialogues...

L'autre excellente idée, c'est d'avoir collaboré avec un Carlos Acosta brillant dans son propre rôle, à l'âge adulte évidemment. La réalité réécrite s'écarte parfois des événements véritables, mais qu'importe. Finalement, les choses vraies reconstituées sont assez nombreuses pour offrir un beau souffle au récit, sans écarter toutefois la poésie profonde des quelques très belles séquences chorégraphiées. J'ajoute que la musique emporte le tout et qu'il est bon d'entendre ainsi quelques morceaux originaux d'Alberto Iglesias, un grand compositeur espagnol (et le complice régulier de Pedro Almodovar depuis 1995). Dans sa construction même, Yuli m'est apparu comme une oeuvre singulière. Le fait est que j'en garde un souvenir profond et durable. Un petit clin d'oeil conclusif aux trois personnes qui l'ont vu avec moi !

Yuli
Film hispano-cubain d'Icíar Bollaín (2018)

Vous vous souvenez de Billy Elliot ? Vous aviez aimé ce joli film britannique ? Celui d'aujourd'hui lui est comparé, mais je le trouve meilleur encore (sans aucun doute parce qu'il est "authentique"). J'ajoute avec bonheur son nom derrière ces grands films dansés référentiels: Chantons sous la pluie, Les chaussons rouges ou Le roi et moi. Au rayon cinéma récent, on devance largement Black swan...

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Si vous voulez suivre d'autres pas...

Je vous recommande de prolonger votre tour de piste chez Pascale.

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