Une chronique de Martin
Son idée d'en faire un film l'a incité à la développer, mais c'est bien une histoire vraie qu'a choisi de conter Nick Hamm dans son oeuvre sortie en France cet été. Le cinéaste britannique a voulu se tourner vers Neil et Ivan McCornick, frères et musiciens rock dans l'Irlande des années 70. Encore au lycée, les deux frangins ont pour camarade Paul Hewson, qui ne demande pas encore à ce qu'on l'appelle Bono.
Sur une durée d'une dizaine d'années, Killing Bono évoque l'ascension fulgurante d'un petit gars de Dublin et de son groupe, U2, référence planétaire en devenir, le tout en suivant les pas de ceux qui ont laissé le train partir sans eux. Neil est le personnage principal. C'est lui qui, dès le début, est persuadé de pouvoir rivaliser avec les stars du rock. Lui aussi qui, méfiant malgré tout, n'informe pas son frère d'une proposition pour les rejoindre. Ne vous y trompez pas: le film s'intéresse de beaucoup plus près aux diverses pérégrinations musicales des McCormick qu'au parcours de leurs brillants copains d'école. Comme son titre le suggère, il est ici question d'une rivalité lancinante, aux confins de la jalousie, le coeur même de l'intrigue. C'est dur à imaginer, mais tout est donc bien tiré de faits réels.
Ce n'est certes pas la première fois que le cinéma dresse le portrait d'un loser attachant. L'admiration que Nick Hamm porte à U2 s'efface devant l'empathie qu'il ressent pour ce pauvre Neil McCormick. Drôle le plus souvent, le film prend parfois un accent pathétique, surtout quand Ivan réalise que, depuis le premier jour, son grand frère ment régulièrement, pour la seule sauvegarde de ses propres intérêts. L'air de ne pas y toucher, Killing Bono pose alors la très délicate question de ce qu'il est juste de sacrifier à l'ambition. De manière intelligente, il renverse également la perspective et interroge Ivan - ainsi bien sûr que le spectateur avec lui - sur ce qu'il aurait fait s'il avait tout su. Étant alors entendu qu'il est toujours facile d'avoir de quoi répondre quand le temps a passé, une fois l'histoire connue dans sa globalité. Toute sa (relative) complexité. On parle bien ici de choix de vie.
Killing Bono, c'est aussi et surtout un vrai bon moment de cinéma. Quelques longueurs plombent légèrement le film, mais c'est finalement sans vraie impatience que l'on attend de connaître le fin mot de l'histoire. La reconstitution de l'époque est parfaite, grâce notamment aux costumes et bien sûr à une bande son 100% adaptée au sujet. Cette Europe des seventies parle également d'un temps passé, un temps que les moins de trente ans ne peuvent pas connaître. La misère sociale existait déjà, mais, avec juste un peu de détermination, les choses semblaient encore pouvoir changer. Conséquence, le long-métrage est traversé par une énergie communicative: j'en suis ressorti avec le sourire. Dans la vraie vie, et c'est bien ce qui permet finalement d'en rire, Ivan McCormick est toujours musicien et Neil, lui, est resté l'ami de Bono. Devenu journaliste, il a écrit un livre qui raconte son histoire "avec" lui. Quand il a appris que ce bouquin serait adapté au cinéma, il paraît qu'il s'est félicité d'obtenir finalement une forme de reconnaissance que le leader de U2 attend toujours. Simplement fidèle à lui-même.
Killing Bono
Film britannique de Nick Hamm (2011)
Un point important, encore: nul n'est besoin de connaître la carrière de U2 pour apprécier le film. C'est bien une comédie, là où Control, le long-métrage consacré au groupe Joy Division, doit sûrement être davantage une biographie en images. Je n'ai pas tant de références de films avec la musique rock comme univers sonore. J'irai voir celui sur Queen, qui doit sortir l'année prochaine. Pour retrouver l'atmosphère des années 70-80, je me dis qu'il faudrait aussi m'offrir Haute fidélité ou Presque célèbre. D'ici là, je crois utile de rester sur la musique et de retourner vers ma collection d'albums CD...
Sur une durée d'une dizaine d'années, Killing Bono évoque l'ascension fulgurante d'un petit gars de Dublin et de son groupe, U2, référence planétaire en devenir, le tout en suivant les pas de ceux qui ont laissé le train partir sans eux. Neil est le personnage principal. C'est lui qui, dès le début, est persuadé de pouvoir rivaliser avec les stars du rock. Lui aussi qui, méfiant malgré tout, n'informe pas son frère d'une proposition pour les rejoindre. Ne vous y trompez pas: le film s'intéresse de beaucoup plus près aux diverses pérégrinations musicales des McCormick qu'au parcours de leurs brillants copains d'école. Comme son titre le suggère, il est ici question d'une rivalité lancinante, aux confins de la jalousie, le coeur même de l'intrigue. C'est dur à imaginer, mais tout est donc bien tiré de faits réels.
Ce n'est certes pas la première fois que le cinéma dresse le portrait d'un loser attachant. L'admiration que Nick Hamm porte à U2 s'efface devant l'empathie qu'il ressent pour ce pauvre Neil McCormick. Drôle le plus souvent, le film prend parfois un accent pathétique, surtout quand Ivan réalise que, depuis le premier jour, son grand frère ment régulièrement, pour la seule sauvegarde de ses propres intérêts. L'air de ne pas y toucher, Killing Bono pose alors la très délicate question de ce qu'il est juste de sacrifier à l'ambition. De manière intelligente, il renverse également la perspective et interroge Ivan - ainsi bien sûr que le spectateur avec lui - sur ce qu'il aurait fait s'il avait tout su. Étant alors entendu qu'il est toujours facile d'avoir de quoi répondre quand le temps a passé, une fois l'histoire connue dans sa globalité. Toute sa (relative) complexité. On parle bien ici de choix de vie.
Killing Bono, c'est aussi et surtout un vrai bon moment de cinéma. Quelques longueurs plombent légèrement le film, mais c'est finalement sans vraie impatience que l'on attend de connaître le fin mot de l'histoire. La reconstitution de l'époque est parfaite, grâce notamment aux costumes et bien sûr à une bande son 100% adaptée au sujet. Cette Europe des seventies parle également d'un temps passé, un temps que les moins de trente ans ne peuvent pas connaître. La misère sociale existait déjà, mais, avec juste un peu de détermination, les choses semblaient encore pouvoir changer. Conséquence, le long-métrage est traversé par une énergie communicative: j'en suis ressorti avec le sourire. Dans la vraie vie, et c'est bien ce qui permet finalement d'en rire, Ivan McCormick est toujours musicien et Neil, lui, est resté l'ami de Bono. Devenu journaliste, il a écrit un livre qui raconte son histoire "avec" lui. Quand il a appris que ce bouquin serait adapté au cinéma, il paraît qu'il s'est félicité d'obtenir finalement une forme de reconnaissance que le leader de U2 attend toujours. Simplement fidèle à lui-même.
Killing Bono
Film britannique de Nick Hamm (2011)
Un point important, encore: nul n'est besoin de connaître la carrière de U2 pour apprécier le film. C'est bien une comédie, là où Control, le long-métrage consacré au groupe Joy Division, doit sûrement être davantage une biographie en images. Je n'ai pas tant de références de films avec la musique rock comme univers sonore. J'irai voir celui sur Queen, qui doit sortir l'année prochaine. Pour retrouver l'atmosphère des années 70-80, je me dis qu'il faudrait aussi m'offrir Haute fidélité ou Presque célèbre. D'ici là, je crois utile de rester sur la musique et de retourner vers ma collection d'albums CD...
1 commentaire:
J'ai été un peu déçu par le film je dois avouer. IL y avait un fort potentiel qui n'est que trop souvent effleurer sur l'amertume et les regrets. Mais bon c'est sympa^^
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