Une chronique de Martin
Certains d'entre vous le savent déjà: je suis allé à Bruges l'été dernier. Sympa, comme escapade. C'est à la fois parce que j'avais entendu parler du film et parce que ça me plaisait de revoir la ville que j'ai regardé Bons baisers de Bruges. Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre, même si l'affiche laissait penser à un polar un peu décalé - Colin Farrell portant un flingue dans une main et une glace dans l'autre. Les tueurs feraient-ils du tourisme, de nos jours ? Figurez-vous que oui ! Avec son pote Ken (Brendan Gleeson), Ray est même censé se faire oublier, parce qu'il a foiré son premier contrat.
Bons baisers de Bruges est un drôle de long-métrage. Pas si facile de tout comprendre dès les premiers plans. Les choses s'éclairent quelque peu quand le réalisateur lance un flash-black pour expliquer ce qui est exactement arrivé à Ray. Cela étant, Colin Farrell compose tout de même un drôle de bonhomme, ennuyé de devoir séjourner dans une ville qu'il n'apprécie guère. Il essaye dès lors d'en profiter pour mener la belle vie, ce qui présente l'avantage pour le spectateur de faire apparaître toute une galerie de personnages secondaires. Citons un acteur nain raciste (Jordan Prentice), une jolie fille dealeuse de drogue dure (Clémence Poésy), un skin assez pitoyable (Jérémie Rénier méconnaissable !) et un mafieux sans pitié apparente (Ralph Fiennes). Aréopage barré pour film bien curieux.
Vous dire si j'ai aimé le résultat ? Ma foi, je ne compte pas prétendre le contraire. Bons baisers de Bruges ne ressemble en rien aux films que j'avais pu voir jusque là, constatation qui joue à son avantage. Autre aspect positif: le film est bien joué, même si la ville-décor prend parfois des allures irréelles et tourne un peu au carton-pâte. Rien d'ennuyeux ou de rédhibitoire. L'intrigue que lance le scénario, première oeuvre de son auteur, rebondit suffisamment pour être imprévisible. Je suis presque sûr qu'au moment où le générique final démarrera, si vous n'êtes pas séduit, vous serez au moins surpris. Une certitude tout de même: il n'y aura pas de suite à l'aventure. Sans aller jusqu'à dire pourquoi, je vous le promets: c'est impossible. Peut-être aurez-vous juste envie de découvrir Bruges à votre tour...
Bons baisers de Bruges
Film britannique de Martin McDonagh (2008)
Bon, maintenant, quitte à vouloir goûter à une ambiance particulière dans un polar, je vous conseille plutôt de regarder Hanna, un film que j'avais moi-même plutôt apprécié l'année dernière. Je suis incapable d'évoquer d'autres longs-métrages du même cinéaste. L'escapade en Flandre est en effet la première de son auteur, côté cinéma en tout cas. Une précision toutefois: il vaut sûrement le coup d'essayer de le suivre. Connu comme dramaturge, Martin McDonagh a également signé un court-métrage, Six shooter, "oscarisé" en 2006.
----------
Pour d'autres avis sur le même film...
Deux solutions s'offrent à vous aujourd'hui: aller lire l'analyse publiée chez "Sur la route du cinéma" ou choisir celle de "L'oeil sur l'écran".
1 commentaire:
Hanna, pour sûr, c'est un putain de film d'atmosphère comparé à ce truc à Bruges que même les Dardenne auraient rendu plus vivant.
Je découvre ton blog, bien foutu, congratz.
Enregistrer un commentaire