jeudi 8 mars 2012

John Fitzgerald Willis

Une chronique de Martin

J'aime bien Albert Dupontel. Et, très souvent, quand j'ai parlé de lui avec d'autres amis cinéphiles, on m'a dit qu'il fallait que je voie Bernie, faute de quoi je ne pourrais prétendre bien le connaître.

C'est désormais chose faite. Je salue au passage mon ami Philippe qui m'a permis de découvrir ce long-métrage, le premier des quatre de son auteur. Âmes sensibles s'abstenir: ce cher Albert ne donne pas exactement dans la finesse. Il tient bien sa caméra, me paraît posséder de très nombreuses références, mais c'est du cinéma hardcore qu'il propose. Une heure et demie sans pause pour souffler.

Bernie, c'est donc le titre du film. C'est également le prénom improbable du personnage principal, trentenaire décidé à sortir enfin de l'orphelinat qui l'a accueilli depuis sa naissance. Et pour faire quoi ? Pour se mettre en quête de ses parents, évidemment ! Quelques jours plus tard, géniteurs retrouvés, le bon garçon installe papa-maman dans un appartement qu'il croit cossu et qu'il a meublé avec les si indispensables biens de consommation courante qu'il a achetés avant de venir. Vous avez vu la photo ? Si vous le trouvez inquiétant derrière son bouquet de fleurs, c'est... normal ! Le film tourne presque immédiatement au règlement de comptes. Méthodes employées: dégustation de canaris encore vivants, bousculades diverses et grands coups de pelle dans la gueule. Et plus si affinités.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, j'ai bien aimé ! Je viens d'évoquer les références du film et j'aurais dû les noter. Franchement, il y a matière à débat, mais sous l'univers glauque construit par Dupontel et sa troupe, j'ai reconnu quelques standards du cinéma international. J'aurais dû les lister, tiens ! L'inventaire attendra une seconde vision: si j'ai apprécié le spectacle, je crois que c'est surtout parce qu'il reste cohérent de bout en bout. Il est difficile de rendre compte de ce qu'est Bernie avec des mots. D'ailleurs, je me suis demandé comment un réalisateur pouvait "vendre" pareil film aux acteurs nécessaires à son tournage. Il faut véritablement le voir pour le croire. Ceux qui s'y risqueront après moi pourront au moins comprendre le titre de ma chronique.

Bernie
Film français d'Albert Dupontel (1996)
J'ai parlé récemment des galeries de personnages débiles constituées par les frères Coen. Ici, on va plus loin: les "héros" sont très fatigués et le ton nettement plus trash. Sans comparaison, je dirais. Je dois confirmer également que le bon Albert va plus loin que dans ses films récents, Enfermés dehors et Le vilain. Méfiance: ce garçon est fou. Même aujourd'hui, je m'attends à tout. Pas sûr qu'il se soit assagi...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Qui a une hyène comme animal favori de nos jours à part Bernie... Bernie Noël ! c'est juste surréaliste!
S.(chipmunks addict)