Une chronique de Martin
Le constat m'a plu: avant Michel Hazanavicius, le dernier réalisateur français à avoir trusté les récompenses cinématographiques s'appelle Roman Polanski, un autre de nos compatriotes d'origine étrangère.

Deux choses me paraissent essentielles à une bonne compréhension du film. La première, c'est qu'il s'inspire directement du récit autobiographique du véritable Wladyslaw Szpilman. Roman Polanski n'a pas puisé la matière de son film dans une quelconque élucubration romanesque: Le pianiste a réellement existé et même survécu jusqu'en 2000. Il a bel et bien trouvé le moyen de se cacher et donc d'échapper à la déportation qui a causé la mort de toute sa famille. Deuxième élément important: c'est un point commun qu'il partage avec Roman Polanski. Le réalisateur n'était encore qu'un enfant quand il a connu sensiblement la même situation, dans le ghetto installé à Cracovie pour sa part. Cette "expérience partagée" apporte une force peu commune à un film déjà rude. Je l'ai vu récemment pour la seconde fois, le coeur serré et la peur au ventre. Il illustre parfaitement l'aspect presque aléatoire de la barbarie. Les Juifs méritent-ils seulement d'être prisonniers ? Un jour oui, l'autre non.


Film franco-polonais de Roman Polanski (2002)
Précision importante, je crois: le long-métrage a aussi pu compter sur des producteurs britanniques et allemands. Je n'ai pas souvenir d'avoir vu beaucoup d'autres films aussi forts sur la Shoah. Documentaires exceptés, s'entend. La liste de Schindler est encore le premier titre qui me vient à l'esprit, mais j'en garde des images (un peu) moins rudes à supporter. Pour revivre le sort de la Pologne lors de la seconde guerre mondiale, je vous recommande le Katyn d'Andrzej Wajda, malheureusement méconnu. Ou pour retrouver Adrien Brody dans un autre drame, en reporter-photographe engagé lors d'un conflit armé, l'âpre Harrison's flowers, d'Elie Chouraqui.
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Si vous voulez lire un autre avis...
Les rédacteurs de "L'oeil sur l'écran" ont chacun publié le leur.
1 commentaire:
D'accord sur tout ! Mais, comme tu évoques le livre, je ne saurais trop conseiller de le lire en parallèle au film. Malgré un ton un peu "clinique", le livre apporte plus de précision sur la progression de l'histoire et, à mon avis, permet de mieux saisir l'ensemble.
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