mardi 28 juin 2011

Pilule miracle

Une chronique de Martin

Bradley Cooper, ça vous parle ? C'est l'énième beau gosse des studios hollywoodiens. Pas encore assez connu pour être une star, mais suffisamment pour attirer l'attention et les premiers rôles qui vont avec. Dans Limitless, il joue Eddie Morra, un écrivain manqué, confit dans sa crasse et sa non-inspiration. Tout change de manière impromptue un jour où son ancien beau-frère, dealer de bas étage, lui fait cadeau d'une pilule de NZT-48, une drogue censée réveiller toutes les parties du cerveau laissées en friche. L'écrivaillon cède rapidement à la tentation. Pour le meilleur, sans doute oui, mais...

Limitless, c'est l'histoire d'une irrésistible ascension basée sur rien d'autre que du vent. Et qui, du coup, au premier souffle un peu fort, menace de s'écrouler. Pas folichon, mais sympa pour une soirée détente sans prise de tête inutile, ce film ne repose sûrement pas sur d'immenses performances d'acteurs - et même si un second rôle est confié à Robert de Niro, éternel mafieux sur le retour, ici pas forcément le plus malin. L'essentiel de ce long-métrage tient juste aux rebondissements du scénario et à l'illustration des névroses typiques du camé qui finit inévitablement par redevenir Eddie. Comment il s'en sortira (ou pas) ? Je vous laisse le découvrir seuls.

Revenons un instant à Bradley Cooper: l'acteur livre une composition intéressante de ce personnage ambigu. Je crois que la France pourrait s'être dénichée un nouvel ami américain - le mieux étant que, tout originaire de Philadelphie qu'il soit, l'intéressé parle plutôt bien le français pour avoir fait six mois d'études à Aix-en-Provence ! Limitless va-t-il être le point de départ d'une popularité croissante sous nos latitudes ? Peut-être. Je constate que la vingtaine de films tournés par cet autre Brad n'a pas toujours eu un retentissement significatif. Mais vu la manière dont le comédien éclipse cette fois ses différents partenaires, ça pourrait effectivement bien changer...

Limitless
Film américain de Neil Burger (2011)
Si on se souvient que le réalisateur a signé L'illusionniste, on peut ajouter qu'il change ici très nettement de registre. Avec un acteur dont l'expressivité rappelle parfois Nicolas Cage, ce nouveau film peut en évoquer quelques autres. Impossible de ne pas penser d'abord à Very bad trip, le récit bituré qui a fait la gloire première de Bradley Cooper. Références d'un calibre supérieur, on songera aussi à Fight club pour certains effets "spéciaux" et à Dans la peau de John Malkovich pour le côté "ma vie dans un autre corps". J'arrête là les comparaisons fallacieuses, avant d'en venir à citer Barry Lyndon pour l'aspect parvenu du personnage ou même Le bon, la brute et le truand pour l'immoralité. Faut pas déconner non plus...

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