Il y a probablement mille et une façons de rendre un film magique. Du coup, même en prenant le temps d'y réfléchir, je ne suis pas sûr de pouvoir véritablement identifier des critères qui me permettent de considérer un long métrage réussi... ou raté. L'art est si aléatoire que la recette du succès n'existe probablement pas, au cinéma pas plus qu'ailleurs. Une remarque, toutefois: depuis quelque temps, j'ai constaté que j'appréciais généralement de découvrir des films particuliers, que je qualifierai d'improbables. Leur caractéristique commune: reposer sur un scénario fou. C'est le cas de celui dont j'ai à vous parler aujourd'hui: Dans la peau de John Malkovich. Histoire de Charlie Kaufman, mise en images: Spike Jonze, ce réalisateur dont j'avais récemment promis de vous redire un mot. C'est parti !
Dans la peau de John Malkovich démarre presque normalement. Marionnettiste sans le sou, Craig Schwartz cherche un boulot ordinaire pour essayer de s'en sortir. Pour un entretien, il grimpe dans l'ascenseur bondé d'un building comme les autres, arrêt à l'étage 7... et demi ! C'est là que tout devient bizarre, avec des locaux extrêmement bas de plafond qui obligent les gens à marcher voûtés. Vous n'avez encore rien lu ! Un beau jour, Craig découvre un passage secret dans l'un des murs de son bureau: il l'emprunte et se retrouve aussitôt... à l'intérieur de l'acteur américain John Malkovich ! Surprise ! Un quart d'heure pour être comme la deuxième conscience d'une célébrité et pan ! L'artiste fauché est projeté dehors et finit dans un talus en bordure d'autoroute. Bizarre, vous avez dit bizarre ? C'est vrai ! Et ça l'est davantage encore quand, sur l'idée originale d'une collègue, notre héros fait commerce de sa trouvaille...
Amateurs de choses rationnelles, passez votre chemin ! Non, ce film ne se regarde pas avec un esprit branché sur le normal. Il est même plus que paranormal: il est complètement délirant ! J'ajouterai aussitôt qu'il est aussi très bon, car, pour peu, bien sûr, qu'on adhère à cette histoire totalement farfelue, on peut presque être garanti d'un bon moment. Il n'y a en effet guère de temps mort et les scènes s'enchaînent dans un étrange crescendo surréaliste. John Malkovich lui-même n'est pas le dernier à donner de sa personne pour rendre tout ça, sinon crédible, au moins drôle et en fait très acceptable. Dans la peau de John Malkovich s'appuie sur une mise en scène pleine d'invention et tout un groupe de comédiens, plutôt surprenants de décalage. On pourrait les citer tous, mais ce serait sans doute fastidieux. Les plus connus, John Cusack et Cameron Diaz, sont ici méconnaissables. En m'offrant le DVD, mon amie Céline m'avait promis que j'allais sûrement apprécier: pour conclure, je dois donc confier ici qu'elle ne s'est pas trompée. Une vraie belle découverte !
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