Luigi Comencini voudrait finaliser le tournage d'une scène extérieure. Pas de temps à perdre: le soleil se couche. Or, une gamine est restée dans le champ de la caméra ! La même, admise comme figurante, n'arrive pas à jouer, émue par la beauté de ce décor qu'elle découvre. Telle était peut-être Francesca, la troisième fille du cinéaste italien...
Ainsi que vous le savez peut-être, Francesca est devenue réalisatrice. Elle a fêté ses 63 ans l'été dernier et le septième art est aussi le sien depuis un premier film en 1984. La double anecdote que j'ai évoquée figure dans son dernier en date, Prima la vita, sorti dans les salles françaises en février après sa présentation à Venise l'année passée. Cette splendeur de long-métrage revient - longuement - sur la force de la relation père-fille qui unissait Luigi à Francesca. Une relation d'amour bien évidemment, faite de gestes tendres et d'attentions multiples, mais qui a connu son lot de turbulences, au fil du temps. Pour le montrer et y intéresser le public, la femme derrière la caméra a un immense mérite: celui de ne pas toujours se donner le beau rôle. Une performance, si j'ose écrire, d'autant qu'elle fait aussi le choix audacieux d'observer ses personnages de (très) près. Le scénario occulte la figure de sa mère, Giulia Grifeo di Partanna, une princesse sicilienne. Il ne dit d'ailleurs rien non plus du destin de ses soeurs aînées, Paola et Cristina, ni de la benjamine, Eleonora ! Qu'importe...
La grâce des acteurs - Fabrizio Gifuni et Romana Maggiora Vergano - est telle qu'aussitôt après avoir vu le film, j'en ai parlé à mes amis comme du plus touchant de ceux que j'ai vus en ce début d'année. Emballé, j'ai ajouté qu'il figure parmi les plus beaux. Deux éléments d'appréciation que je ne vais certainement pas renier aujourd'hui. Parcouru d'images sublimes, parfois issues des belles représentations d'un célébrissime classique de la littérature jeunesse, Prima la vita s'illustre aussi par des choix musicaux pertinents, des plus inspirés. Les émotions surviennent ainsi et surtout en replaçant le titre original du long-métrage - Il tempo che ci vuole, Le temps que cela prend - dans son contexte. Le film n'aura pourtant fait que 148.840 entrées en Italie l'année dernière et terminé son parcours à la 77ème position de son box-office national. Pire, en France, il passe quasi-inaperçu ! Celui qui a tant contribué à la création de la Cinémathèque de Milan mérite davantage de considération... et il en va de même de sa fille. J'espère que cette modeste chronique saura attirer certains regards...
Prima la vita
Film italien de Francesca Comencini (2024)
Una meraviglia ! J'ai vraiment eu un GROS coup de coeur pour ce film honnête et d'une chaleur réconfortante par les temps qui courent. L'amour que l'on découvre ressemble un peu à celui de Mommy, opus québécois qui, lui, présentait le lien fort entre une mère et son fils. Mais, quitte à partir aussi loin, autant aller jusqu'au Japon pour voir ou bien revoir le superbe Printemps tardif. C'est presque de saison...
----------
Vous n'êtes toujours pas convaincus ? Bon...
Je crois qu'il ne me restera à vous conseiller que la lecture de Pascale.
Ainsi que vous le savez peut-être, Francesca est devenue réalisatrice. Elle a fêté ses 63 ans l'été dernier et le septième art est aussi le sien depuis un premier film en 1984. La double anecdote que j'ai évoquée figure dans son dernier en date, Prima la vita, sorti dans les salles françaises en février après sa présentation à Venise l'année passée. Cette splendeur de long-métrage revient - longuement - sur la force de la relation père-fille qui unissait Luigi à Francesca. Une relation d'amour bien évidemment, faite de gestes tendres et d'attentions multiples, mais qui a connu son lot de turbulences, au fil du temps. Pour le montrer et y intéresser le public, la femme derrière la caméra a un immense mérite: celui de ne pas toujours se donner le beau rôle. Une performance, si j'ose écrire, d'autant qu'elle fait aussi le choix audacieux d'observer ses personnages de (très) près. Le scénario occulte la figure de sa mère, Giulia Grifeo di Partanna, une princesse sicilienne. Il ne dit d'ailleurs rien non plus du destin de ses soeurs aînées, Paola et Cristina, ni de la benjamine, Eleonora ! Qu'importe...
La grâce des acteurs - Fabrizio Gifuni et Romana Maggiora Vergano - est telle qu'aussitôt après avoir vu le film, j'en ai parlé à mes amis comme du plus touchant de ceux que j'ai vus en ce début d'année. Emballé, j'ai ajouté qu'il figure parmi les plus beaux. Deux éléments d'appréciation que je ne vais certainement pas renier aujourd'hui. Parcouru d'images sublimes, parfois issues des belles représentations d'un célébrissime classique de la littérature jeunesse, Prima la vita s'illustre aussi par des choix musicaux pertinents, des plus inspirés. Les émotions surviennent ainsi et surtout en replaçant le titre original du long-métrage - Il tempo che ci vuole, Le temps que cela prend - dans son contexte. Le film n'aura pourtant fait que 148.840 entrées en Italie l'année dernière et terminé son parcours à la 77ème position de son box-office national. Pire, en France, il passe quasi-inaperçu ! Celui qui a tant contribué à la création de la Cinémathèque de Milan mérite davantage de considération... et il en va de même de sa fille. J'espère que cette modeste chronique saura attirer certains regards...
Prima la vita
Film italien de Francesca Comencini (2024)
Una meraviglia ! J'ai vraiment eu un GROS coup de coeur pour ce film honnête et d'une chaleur réconfortante par les temps qui courent. L'amour que l'on découvre ressemble un peu à celui de Mommy, opus québécois qui, lui, présentait le lien fort entre une mère et son fils. Mais, quitte à partir aussi loin, autant aller jusqu'au Japon pour voir ou bien revoir le superbe Printemps tardif. C'est presque de saison...
----------
Vous n'êtes toujours pas convaincus ? Bon...
Je crois qu'il ne me restera à vous conseiller que la lecture de Pascale.
2 commentaires:
Les scènes de tournage sont magnifiques et sont mes préférées. J'aime aussi que tout l'entourage de Francesca et Luigi soient absents.
J'aime leur amour, leur connivence.
L'acteur est incroyable.
Je regrette de ne pas avoir été aussi emportée que toi.
Je dirais que Francesca Comencini met Fabrizio Gifuni et Romana Maggiora Vergano à égalité.
Aucun des deux ne tirant la couverture à lui, on a droit à de belles interprétations et à un duo père-fille convaincant.
Oui, ce film m'a vraiment emporté, jusque dans son onirisme (la baleine !).
Je crois que c'est aussi que j'ai envie de croire que l'amour l'emporte sur tout.
Enregistrer un commentaire