Les deux dernières semaines du mois de juillet ont été les plus fastes en ventes pour les cinémas en France depuis le début de l'année 2023. C'est le 1er août que je suis allé voir Oppenheimer, l'un des films capables, d'après certains commentateurs, de fédérer un large public. Avec 2,1 millions d'entrées sur la période, il a connu de bons débuts...
J'admets que je me méfiais un peu à l'idée de passer trois heures enfermé devant un film de Christopher Nolan. Il est certes indéniable que le cinéaste américain a du talent, mais je trouve son travail beaucoup trop pompeux, parfois, pour me convaincre pleinement. Bon... en l'espèce, je peux admettre que le sujet l'imposait (presque). Il me semble en effet particulièrement difficile d'être sur la retenue pour dresser le portrait de Robert Oppenheimer, physicien de génie que les historiens présentent comme le "père de la bombe atomique". Avis aux éventuels connaisseurs: c'est dans Russians, une chanson engagée de Sting, que j'ai entendu son nom pour la première fois. Une bonne trentaine d'années plus tard, c'est avec un plaisir sincère que j'ai appris énormément de choses sur cet éminent scientifique. Sans suivre strictement le fil chronologique, le scénario nous rappelle qu'il fut d'abord choisi pour fabriquer une arme surpuissante capable de prendre de vitesse les ingénieurs nazis. Après la défaite du Reich allemand, c'est le Japon qui fut finalement ciblé, les 6 et 9 août 1945.
Hiroshima et Nagasaki: aujourd'hui, le nom des deux villes martyres reste gravé dans les mémoires comme le symbole de ce que la guerre a de pire. Je ne suis pas cependant convaincu que l'objectif du film soit d'affirmer un propos pacifiste. Reste que je suis resté atterré devant le destin d'un homme missionné pour mettre ses compétences au service de son pays, engagé dans une bataille bien plus "coûteuse" que prévu... et qui sera ensuite cloué au pilori, sitôt la paix revenue. En cela et malgré son manichéisme, Oppenheimer est un grand film politique. Sa distribution est impeccable de talent: Cillian Murphy brille dans le rôle-titre et, quand c'est nécessaire, il est bien secondé par de très bons partenaires - je cite Robert Downey Jr., Emily Blunt et Matt Damon, mais il y en a (beaucoup) d'autres plutôt intéressants. Grâce à ce casting, les dialogues sont riches et exigent une attention soutenue, a fortiori si, comme je l'ai fait, vous avez opté pour la VO. Sur le plan visuel, je retiens également quelques scènes remarquables d'intensité. Elles ont bien entendu été taillées pour les écrans géants !
Oppenheimer
Film américain de Christopher Nolan (2023)
Septième film du cinéaste sur le blog et peut-être... mon préféré. D'aucuns s'emballent déjà et prévoient une moisson d'Oscars en fin d'hiver prochain - les films de Nolan en ont déjà obtenu onze ! Maintenant, je vous rappelle que la bombe atomique est un sujet fort que le cinéma japonais a aussi abordé (cf. entre autres Pluie noire). Et, avec Lumières d'été, un aparté français reste tout à fait possible.
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Une petite précision...
Certains critiques ont cru bon de souligner que le film restait muet sur la souffrance du peuple japonais. Ce n'est pas son sujet, dirais-je. Il se montre aussi évasif quant aux conséquences de la phase de tests sur la population riveraine des sites concernés (au Nouveau-Mexique).
D'autres avis sur le film ?
Je vous en soumets trois: ceux de Pascale, Princécranoir et Benjamin.
J'admets que je me méfiais un peu à l'idée de passer trois heures enfermé devant un film de Christopher Nolan. Il est certes indéniable que le cinéaste américain a du talent, mais je trouve son travail beaucoup trop pompeux, parfois, pour me convaincre pleinement. Bon... en l'espèce, je peux admettre que le sujet l'imposait (presque). Il me semble en effet particulièrement difficile d'être sur la retenue pour dresser le portrait de Robert Oppenheimer, physicien de génie que les historiens présentent comme le "père de la bombe atomique". Avis aux éventuels connaisseurs: c'est dans Russians, une chanson engagée de Sting, que j'ai entendu son nom pour la première fois. Une bonne trentaine d'années plus tard, c'est avec un plaisir sincère que j'ai appris énormément de choses sur cet éminent scientifique. Sans suivre strictement le fil chronologique, le scénario nous rappelle qu'il fut d'abord choisi pour fabriquer une arme surpuissante capable de prendre de vitesse les ingénieurs nazis. Après la défaite du Reich allemand, c'est le Japon qui fut finalement ciblé, les 6 et 9 août 1945.
Hiroshima et Nagasaki: aujourd'hui, le nom des deux villes martyres reste gravé dans les mémoires comme le symbole de ce que la guerre a de pire. Je ne suis pas cependant convaincu que l'objectif du film soit d'affirmer un propos pacifiste. Reste que je suis resté atterré devant le destin d'un homme missionné pour mettre ses compétences au service de son pays, engagé dans une bataille bien plus "coûteuse" que prévu... et qui sera ensuite cloué au pilori, sitôt la paix revenue. En cela et malgré son manichéisme, Oppenheimer est un grand film politique. Sa distribution est impeccable de talent: Cillian Murphy brille dans le rôle-titre et, quand c'est nécessaire, il est bien secondé par de très bons partenaires - je cite Robert Downey Jr., Emily Blunt et Matt Damon, mais il y en a (beaucoup) d'autres plutôt intéressants. Grâce à ce casting, les dialogues sont riches et exigent une attention soutenue, a fortiori si, comme je l'ai fait, vous avez opté pour la VO. Sur le plan visuel, je retiens également quelques scènes remarquables d'intensité. Elles ont bien entendu été taillées pour les écrans géants !
Oppenheimer
Film américain de Christopher Nolan (2023)
Septième film du cinéaste sur le blog et peut-être... mon préféré. D'aucuns s'emballent déjà et prévoient une moisson d'Oscars en fin d'hiver prochain - les films de Nolan en ont déjà obtenu onze ! Maintenant, je vous rappelle que la bombe atomique est un sujet fort que le cinéma japonais a aussi abordé (cf. entre autres Pluie noire). Et, avec Lumières d'été, un aparté français reste tout à fait possible.
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Une petite précision...
Certains critiques ont cru bon de souligner que le film restait muet sur la souffrance du peuple japonais. Ce n'est pas son sujet, dirais-je. Il se montre aussi évasif quant aux conséquences de la phase de tests sur la population riveraine des sites concernés (au Nouveau-Mexique).
D'autres avis sur le film ?
Je vous en soumets trois: ceux de Pascale, Princécranoir et Benjamin.
2 commentaires:
Un grand film il me semble qui tranche avec les autres productions Nolaniennes. J'aime son travail "pompeux" moi, je suis même très fan, adepte.
Si Cillian n'a pas l'Oscar, c'est à n'y rien comprendre. S'emparer de ce rôle et de ce personnage est un sacré challenge qu'il remporte haut la main.
Hier, j'ai vu Following, le premier Nolan, une curiosité diabolique que j'ai appréciée.
le bombe atomique
Un commentaire onze minutes après la chronique, c'est un record ! Bravo... et merci !
Au passage, merci aussi d'avoir relevé ma p'tite coquille: elle est désormais corrigée.
C'est sans doute parce qu'il tranche, comme tu dis, que j'ai bien aimé ce film. Je suis d'accord pour dire que Cillian est un prétendant à l'Oscar. Attendons tout de même la fin de l'année pour voir si d'autres acteurs ne nous réservent pas encore une meilleure prestation. Certains disent déjà que Robert Downey Jr. aura celle du "meilleur second rôle".
J'ai vu "Following" aussi et il est chroniqué sur ce blog. Mais je m'en souviens très peu...
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