Que je m'intéresse au cinéma japonais est un secret de Polichinelle pour les habitué(e)s de ce blog. Il me semble que les films historiques présentent un attrait particulier pour mieux comprendre ce peuple lointain. C'est ce qui explique mon souhait de découvrir Pluie noire. Non sans avoir tout de même hésité, j'ai fini par céder à cette envie !
6 août 1945, très tôt dans la matinée. Dans l'idée de mettre un terme définitif au long conflit qui oppose son pays au Japon, le président américain Harry S. Truman a décidé de larguer une première bombe atomique sur la ville côtière de Hiroshima. Quelque 75.000 personnes meurent dans l'instant et deux tiers du bâti est intégralement détruit. C'est de manière tout à fait explicite et saisissante que Pluie noire présente ce terrible événement et ses conséquences sur la population civile. L'originalité du scénario tient à ce que, rapidement, il avance dans le temps et nous conduit quelques années plus tard, en 1950. L'intention est en effet de s'intéresser aux "survivants" de la bombe. J'ai mis des guillemets car leur sort est tout aussi funeste, bien sûr. Mais il n'est pas question de n'observer que les conséquences tardives d'une exposition aux radiations: le film traite aussi de l'évolution sociétale du Japon d'après-guerre, les vieilles traditions et croyances populaires étant difficilement transposables à ce "monde nouveau". Tout cela est très intéressant et admirablement mis en scène. Bravo !
Pluie noire
Film japonais de Shôhei Imamura (1989)
Pas de pleurs, pas de cris: je n'ai pas retrouvé dans cet opus le côté hardcore du cinéaste (voir Profonds désirs des dieux, notamment). Cette profonde dignité en rend le visionnage un peu moins difficile. Jusqu'alors, mon dernier souvenir cinéma lié à la bombe atomique était un dessin animé, le remarquable Dans un recoin de ce monde. Je vous conseillerais également de jeter un oeil sur Lumières d'été...
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Attention à ne pas confondre...
La même année, Ridley Scott a sorti un film intitulé... Black rain ! Flics new-yorkais, Michael Douglas et Andy Garcia arrêtent un yakuza et le ramènent dans son pays pour qu'il y soit jugé. Bref, rien à voir...
Un tout petit point historique...
Le premier président américain à faire un voyage officiel à Hiroshima fut Barack Obama, en mai 2016 et en marge d'une réunion du G7. D'aucuns ont déploré que la démarche puisse passer pour des excuses.
Pour en revenir au film du jour...
Une autre chronique est disponible dans la Kinopithèque de Benjamin.
6 août 1945, très tôt dans la matinée. Dans l'idée de mettre un terme définitif au long conflit qui oppose son pays au Japon, le président américain Harry S. Truman a décidé de larguer une première bombe atomique sur la ville côtière de Hiroshima. Quelque 75.000 personnes meurent dans l'instant et deux tiers du bâti est intégralement détruit. C'est de manière tout à fait explicite et saisissante que Pluie noire présente ce terrible événement et ses conséquences sur la population civile. L'originalité du scénario tient à ce que, rapidement, il avance dans le temps et nous conduit quelques années plus tard, en 1950. L'intention est en effet de s'intéresser aux "survivants" de la bombe. J'ai mis des guillemets car leur sort est tout aussi funeste, bien sûr. Mais il n'est pas question de n'observer que les conséquences tardives d'une exposition aux radiations: le film traite aussi de l'évolution sociétale du Japon d'après-guerre, les vieilles traditions et croyances populaires étant difficilement transposables à ce "monde nouveau". Tout cela est très intéressant et admirablement mis en scène. Bravo !
Pluie noire
Film japonais de Shôhei Imamura (1989)
Pas de pleurs, pas de cris: je n'ai pas retrouvé dans cet opus le côté hardcore du cinéaste (voir Profonds désirs des dieux, notamment). Cette profonde dignité en rend le visionnage un peu moins difficile. Jusqu'alors, mon dernier souvenir cinéma lié à la bombe atomique était un dessin animé, le remarquable Dans un recoin de ce monde. Je vous conseillerais également de jeter un oeil sur Lumières d'été...
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Attention à ne pas confondre...
La même année, Ridley Scott a sorti un film intitulé... Black rain ! Flics new-yorkais, Michael Douglas et Andy Garcia arrêtent un yakuza et le ramènent dans son pays pour qu'il y soit jugé. Bref, rien à voir...
Un tout petit point historique...
Le premier président américain à faire un voyage officiel à Hiroshima fut Barack Obama, en mai 2016 et en marge d'une réunion du G7. D'aucuns ont déploré que la démarche puisse passer pour des excuses.
Pour en revenir au film du jour...
Une autre chronique est disponible dans la Kinopithèque de Benjamin.
8 commentaires:
J'ai vu qu'il a bénéficié d'une restauration, aussi je vais essayer de le regarder à nouveau, car il m'a laissé un souvenir poignant.
J'ai encore cette image du champignon que la population découvre à la fois étonnée et pleine de craintes.
Et dire qu'en 2022, des fous semblent encore prêts à appuyer sur le bouton...
En effet, les échos que cette histoire trouve en 2022, ça fait frémir...
Esthétiquement et émotionnellement, le film est superbe. On devrait le montrer à tous ces va-t-en-guerre !
Tout à fait d'accord, Martin, un grand Imamura. Mais terrible à voir !
Les quelques scènes dans Hiroshima dévastée sont pour le moins éprouvantes, c'est vrai.
Je me demande d'ailleurs comment Imamura a réussi à les réinventer. Je les ai trouvé si... réalistes !
Je l'ai vu quand il est ressorti au cinéma. Terrible.
Quand il est repassé au cinéma, je n'ai pas trouvé le courage...
Je ne me souvenais pas... de la chronique de Romain sur notre blog ! Merci pour ce rappel Martin. D'autant que je n'ai moi-même toujours pas vu ce film. Sorti en 89, je me demande si, comme tu le dis, les images d'Hiroshima ont été réinventées ou si le film puise aussi dans les images d'archives. A voir dès que possible donc.
Pas de quoi ! Pour qui s'intéresse à l'histoire contemporaine du Japon, c'est vraiment un film à voir. Je serai curieux de lire ton avis, Benjamin, et de savoir ce que tu penses notamment de ces images saisissantes de la ville martyre après l'explosion de la bombe.
Dire qu'après tout cela, il y a encore eu Nagasaki...
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