lundi 27 juillet 2015

Une fois en Chine

C'est incontestable: au rayon asiatique, mes découvertes de cinéma sont davantage japonaises que chinoises. Un cycle estival d'Arte m'aura toutefois permis d'apprécier Le secret des Poignards volants. Ce film est un wu xia pian, c'est-à-dire un film de sabre, un genre très populaire et fécond en Chine. Il est ici question de guerres claniques sous la dynastie Tang, au 9ème siècle de l'ère chrétienne...

Les Poignards volants forment une organisation secrète, qui conteste l'autorité du pouvoir établi. Leur meneur vient juste d'être assassiné. Après des semaines de chasse à l'homme, les policiers Leo et Jin doivent désormais traquer son successeur. Une jeune danseuse aveugle attire leur attention: les deux hommes l'imaginent membre du groupe adverse, peut-être même la fille du chef tué. La situation dégénère en combat à l'arme blanche: finalement arrêtée, Xiao Mei pourrait être torturée si elle ne parle pas. Cette effroyable menace restant vaine, Leo et Jin activent un plan B: ils aident la jeune femme à s'évader, en pensant qu'ils pourront ainsi infiltrer le camp ennemi. Partant de là, Le secret des Poignards volants tient du western d'Orient, entre courses-poursuites à cheval et duels au sabre. L'intrigue s'enrichit aussi d'un récit amoureux, à trois personnages. Maintenant, je vous laisse découvrir comment tout cela s'articule...

Le secret des Poignards volants n'est un mauvais film: c'est un film particulier. Je crois pouvoir dire qu'il s'inscrit dans un cadre artistique précis, si ce n'est codifié. Le tout est de savoir si vous l'accepterez volontiers ou pas. Je ne suis pas sûr que cela plaise à tout le monde. Pour tout dire, je suis même persuadé du contraire. Il me semble effectivement que l'argument scénaristique est beaucoup trop ténu pour être véritablement considéré comme le moteur du long-métrage. Sans rien retirer à la valeur de cette histoire, c'est tout à fait évident que le film repose d'abord sur le déploiement de son esthétique. Costumes et décors frappent par leur beauté, mais c'est bien entendu la chorégraphie des batailles qui donne aux images un impact fort. Peut-être un peu répétitif sur ce point, le film risque d'en laisser quelques-uns sur le côté. Les autres voudront bien adopter le rythme de ce voyage vers la Chine ancienne, sans se soucier de son irréalité.

Le secret des Poignards volants
Film chinois de Zhang Yimou (2004)

La note que j'accorde au film est généreuse: il faut aussi comprendre qu'elle signifie qu'il a répondu à mes modestes attentes à son égard. Désormais, du même auteur et dans le même genre, il me faudrait redonner sa chance à Hero, dont j'ai gardé un moins bon souvenir. L'un des tout premiers DVDs que j'ai achetés, c'était Tigre et dragon. À ce stade, c'est toujours à cet opus d'Ang Lee que va ma préférence.

4 commentaires:

ideyvonne a dit…

C'est clair qu'il se classe dans les films visuellement artistiques!
Je l'avais découvert il y a pas mal de temps et j'ai eu un réel plaisir de le revoir aussi sur Arte :)

Martin a dit…

Connaissant ton amour inconditionnel des belles images, je ne suis pas surpris de pouvoir te compter parmi les admiratrices du film, Ideyvonne !

ChonchonAelezig a dit…

Je l'ai vu il y a longtemps. Je n'ai RIEN compris et ça m'a énervée. Mais visuellement c'est absolument magnifique. Je voulais l'enregistrer quand il est passé récemment à la télé, histoire de revoir cette merveille et de vérifier si j'étais cette fois capable de comprendre... mais j'ai oublié !

Martin a dit…

Si tu as, tôt ou tard, l'occasion de le rattraper, je te conseillerais de te laisser aller avec les images. Objectivement, côté scénario, c'est assez léger et, il est vrai, un tantinet boursouflé...