vendredi 15 octobre 2010

Amours croisées

J'ai trouvé le nom de mes films chinois ! Avant d'y revenir un jour prochain, l'heure est venue de reprendre le rythme de mes chroniques ordinaires et de vous proposer de découvrir un nouveau film signé Rohmer: L'ami de mon amie. Une oeuvre dont le réalisme peut rebuter: certains loueront la qualité de l'interprétation des acteurs, là où d'autres les trouveront peut-être empruntés pour la même raison. En fait, aucune star n'émerge de la distribution d'un long-métrage pourtant assez "jeune", puisque sorti il y a 23 ans seulement. Tournées à Cergy-Pontoise, les images paraissent quelque peu datées. Le signe, sans doute, que le temps passe bien vite...

Comme son nom le suggère, L'ami de mon amie observe une femme faire la connaissance d'un homme grâce à une de ses camarades. C'est en fait plus imbriqué: au générique final, vous aurez compris que la proposition vaut dans les deux sens. En clair, Léa présente son ami Fabien à Blanche, qui, elle, convoite plutôt Alexandre. Finalement, Alexandre s'intéresse surtout à Léa, qui lasse ou déroute Fabien, plus ou moins attiré par Blanche. Et au beau milieu de tout ce petit monde, un cinquième personnage "modérateur", Adrienne, qui sort avec Alexandre, trouve Léa stupide, donne quelques conseils à Blanche et ignore Fabien. Vous avez suivi ? Une précision s'impose: ce n'est pas du vaudeville ! Plutôt de la comédie de moeurs en zone urbaine contemporaine. Un style qui ne plaira pas à tout le monde.

Quelques-uns des textes que j'ai lus sur le film après coup insistent sur la qualité des dialogues. Je suis plus réservé. C'est vrai: L'amie de mon amie repose d'abord sur eux et non pas sur l'action. Il peut dès lors vite ennuyer les adeptes d'un cinéma plus dynamique. S'il m'a intéressé, moi, c'est à vrai dire surtout comme pièce du grand puzzle qu'est la filmographie de Rohmer, ainsi que comme premier extrait découvert de la série des Comédies et proverbes que le réalisateur initia en 1981. D'autres films au titre un peu mieux connu sont issus de cette même série. Tôt ou tard, intégrale en main, j'aurai l'occasion d'y revenir. L'occasion de mieux les évaluer, qui sait ? J'imagine que vous êtes habitués à mon grand éclectisme: d'autres suivront donc évidemment d'ici là, qui n'ont strictement aucun lien.

L'ami de mon amie
Film français d'Éric Rohmer (1987)
Un smiley plutôt souriant car, sans crier au chef d'oeuvre, j'ai su apprécier le film. Je me demande s'il n'aurait pas gagné à être joué par des comédiens encore plus jeunes. Ce n'est pas un reproche rédhibitoire: n'étant pas cinéaste, je reste étranger aux contraintes de la direction d'acteur. En tant que spectateur, je n'ai pas trouvé spontanément d'oeuvres dont la thématique puisse reprendre celle qui est développée ici. Dès lors, il peut être intéressant de revenir aussitôt à celui que j'ai chroniqué le 3 octobre dernier, L'amour l'après-midi. Un autre point de vue sur le couple et le monde extérieur du même réalisateur. Avec un autre type de croisements.

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