dimanche 29 juillet 2012

Les malheurs de Ruben

Une chronique de Martin

Au début, tout est simple, tendre et coloré. Jeune Juif parisien expatrié en Finlande pour fuir une famille envahissante, Ruben enfile chaque matin son costume de postier et, après avoir embrassé Teemu, son petit ami, part faire sa tournée à vélo, le coeur léger. Parfaite et jolie histoire d'amour entre deux garçons d'Europe. Premiers plans romantico-kitschs du sympathique Let my people go !

Tout se complique un jour, quand Ruben remet un courrier recommandé à un voisin. Ce dernier constate aussitôt que le pli contient une somme colossale et ne veut pas le garder. Face au refus de Ruben de le reprendre, il insiste avec violence et, alors victime d'une attaque, s'écroule finalement sur son gazon. Événement synonyme de très sérieux ennuis pour Ruben, chassé par Teemu après son refus d'alerter la police, considéré aussi mélodramatique qu'une comédienne française (c'est dire !) et obligé de rentrer à Paris par le premier vol. J'imagine que vous aurez compris que les soucis ne s'arrêteront pas en si bon chemin. Let my people go ! aurait même plutôt tendance à s'accélérer une fois arrivé dans la capitale. La petite heure et demie que dure le film passe agréablement. Vraiment une jolie réussite quant au tempo, ni trop vif, ni trop lent !

Pour son premier long-métrage, Mikael Buch réussit un joli coup. Sans être parfait, son film fonctionne très bien tel quel. Co-écrit avec Christophe Honoré, le scénario ne connaît pas de temps mort. Let my people go ! respire aussi l'amour du septième art. Sans parler de clins d'oeil, on ne peut constater les bonnes et multiples influences du jeune cinéaste, d'Almodovar à Demy. Le très bel aréopage réuni du côté des comédiens contribue également à la fraîcheur dégagée par le film. La famille a belle allure, avec l'Espagnole Carmen Maura en maman absolue, Jean-François Stévenin en papa un peu paumé, Clément Sibony et Amira Casar frère et soeur de coeur. À noter aussi quelques seconds rôles drolatiques, dont Jean-Luc Bideau incroyable en amoureux particulièrement entreprenant. Avec tout ça, on tient finalement un petite comédie assez libre et ça, ça fait plaisir à voir !

Let my people go !
Film français de Mikael Buch (2011)
Je suis peut-être assez généreux de mettre quatre étoiles pleines. C'est la sincérité que l'on ressent dans cette histoire qui a emporté mon adhésion. Je suis content d'avoir pu découvrir le long-métrage en salle, dans le cadre d'un mini-festival du cinéma juif. S'il est désormais déjà édité en DVD, après sa sortie à la toute fin de l'année dernière, il n'avait jusqu'alors pas été diffusé dans ma ville. Justice est rendue pour une oeuvre qui peut aussi rappeler les Woody Allen les plus légers, avec bien sûr la logique modestie d'un premier film.

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Je ne suis pas le seul à l'avoir vu...
Pascale de "Sur la route du cinéma" aussi et elle semble l'avoir aimé.

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