Une chronique de Martin
J'ai le plus sincère respect pour Ridley Scott. Le réalisateur britannique propose avec Prometheus son vingtième film en 35 ans de carrière. Ce seul point fait que je ne peux pas considérer cet opus comme une oeuvre banale dans la foultitude de longs-métrages venus de Hollywood. Je souligne d'ailleurs que la bande-annonce avait suffi à m'attirer, moi qui ne suis pourtant pas amateur de science-fiction habituellement. Admettons-le d'emblée: j'en suis sorti un peu déçu.

Chacune à leur tour, elles auraient laissé une trace graphique désignant un chemin dans les étoiles. Le tout est d'en accepter l'idée. "C'est ce que je choisis de croire", dit l'un des personnages. Partant de là, une fois passé en vitesse de croisière, Prometheus prend l'allure d'un blockbuster classique - et je n'ai pas dit lambda. Nul besoin d'être grand prêtre pour vite comprendre que les choses vont mal tourner. La fameuse bande-annonce le montrait déjà...

Le scénario, justement: c'est, je pense, le point faible du film. Force est de constater que je n'accroche qu'assez partiellement à cette idée de la démesure cinématographique. Je me tiens facilement prêt quand il s'agit d'en prendre plein la vue, mais je garde une exigence forte quant à la teneur de ce qui m'est raconté. Et là, j'en suis désolé pour tous les passionnés de SF, mais je ne suis pas parvenu à "décoller" tout à fait. Loin de moi l'idée de dire que Prometheus reste au ras des pâquerettes. Toutefois, après avoir parfaitement su exposer ses enjeux, le long-métrage m'a simplement paru... courir trop de lièvres à la fois. Les questions posées sont nombreuses. Intéressantes. Fascinantes, même, par bien des aspects. Si l'idée que la vie humaine est née ailleurs que sur la Terre n'a rien d'original en soi, elle est ici posée dans un tel environnement qu'elle nous titille quand même beaucoup. Problème: les réponses données seront rares et évasives. En jouant davantage sur l'implicite, en montrant moins de choses, le film m'aurait sûrement séduit plus profondément. Malheureusement, j'en garde aussi le goût amer d'une scène de fin laissant penser à une probable suite. Comme si, dès le début, il était prévu, non pas de laisser le spectateur éclairer lui-même les zones d'ombre, mais de le ramener en salles dans deux ou trois ans. J'aurais sûrement apprécié une conclusion anticipée et plus ouverte.

Film américain de Ridley Scott (2012)
Il me semble bien qu'on avait notamment parlé du long-métrage comme d'un possible compétiteur cannois. J'ai cru également avoir lu que son créateur avait renoncé, n'osant pas exposer au si grand jour ce qu'il affirmait considérer comme un tournant dans sa carrière. J'attends donc maintenant la suite des événements. Vous noterez toutefois que je n'ai pas parlé d'Alien, l'un des premiers films mythiques de Ridley Scott, sorti en 1979. Je dois encore le voir ! L'oeuvre d'aujourd'hui lui fait écho, pourquoi le taire ? Elle le fait avec moins de justesse, d'après ce que de nombreux connaisseurs ont pu en dire. En guise de bémol, et pour mieux expliquer également la bonne note que j'attribue à l'oeuvre présentée aujourd'hui, je tiens toutefois à ajouter que sa réelle emphase m'accroche plus que celle d'Avatar ou de La menace fantôme. Manque donc un peu de suspense pour s'emballer vraiment...
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On y retourne ?
Le robot qui guide l'équipage de Prometheus s'appelle David. C'est aussi le prénom du webmaster de "L'impossible blog ciné", dont l'avis mérite également le détour. Surtout pour ceux qui ont aimé Alien. Autre lecture recommandée: "Sur la route du cinéma".
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