Ce qui m'a motivé à aller voir Annette ? Ses mauvaises critiques. Souvent présenté comme une oeuvre clivante, le film m'a donné envie de me faire ma propre opinion. Et ? Elle est à vrai dire assez positive. Le moins que je puisse vous dire, c'est que ce n'est pas tous les jours que le cinéma français "accouche" d'un tel opus. J'aime cela, l'audace !
Henry, comédien de stand-up, est fou amoureux d'Ann, cantatrice. Sentiments forts et partagés par la diva, qui les exprime toutefois avec davantage de retenue. Le couple s'accommode des paparazzis. Seul problème: Monsieur, dont la carrière vacille, est jaloux du succès de Madame, dont il priverait bien le public, sans véritable remords. Comment arranger les choses ? Eh bien, en faisant un enfant, pardi ! C'est ainsi que naît une petite fille, dont le film porte le prénom. Annette peut surprendre à bien des égards et d'emblée parce que, comme vous l'avez sans doute entendu dire, il s'agit d'une comédie musicale ou plutôt, ainsi que je l'ai lu parfois, d'un opéra rock. Derrière le rideau, il y a certes un célèbre réalisateur made in France dont j'ignorais tout du travail jusqu'alors, mais aussi deux frères américains, Ron et Russell Mael, fondateurs du groupe Sparks (1968). Ils signent évidemment la B.O. du film, mais également son scénario. Au départ, ils avaient pensé à un album, avant que leur rencontre avec Leos Carax les entraîne vers le cinéma. Anecdote intéressante...
Je vous ai parlé d'un opéra rock: Annette contient son lot d'envolées lyriques. Il faut dès lors saluer l'investissement des deux comédiens principaux: choisie tardivement, Marion Cotillard n'a pas toujours été aussi juste qu'ici et c'est avec une grande maestria qu'Adam Driver bascule à nouveau vers le côté obscur de la force. NB: je comprends cependant que le résultat puisse laisser indifférent, voire en agacer certains, le film ne reculant jamais devant l'emphase dramatique et/ou émotionnelle. Le seul fait, en outre, qu'il soit chanté à 99,9% contribue certes à une impression de décalage: cela peut dérouter. J'imagine que cela suffira à certains pour fuir à grandes enjambées. Pour ma part, j'ai véritablement adhéré à ce dispositif original lorsque j'y ai vu un conte moderne, avec à la fois une jeune femme naïve et un grand méchant loup. C'est un peu caricatural, d'accord, mais grâce au personnage de l'enfant, ma conviction s'est renforcée. Cela valait-il deux heures vingt dans une salle obscure ? Je crois, oui. J'ai cette impression d'avoir vu quelque chose de tout à fait singulier !
Henry, comédien de stand-up, est fou amoureux d'Ann, cantatrice. Sentiments forts et partagés par la diva, qui les exprime toutefois avec davantage de retenue. Le couple s'accommode des paparazzis. Seul problème: Monsieur, dont la carrière vacille, est jaloux du succès de Madame, dont il priverait bien le public, sans véritable remords. Comment arranger les choses ? Eh bien, en faisant un enfant, pardi ! C'est ainsi que naît une petite fille, dont le film porte le prénom. Annette peut surprendre à bien des égards et d'emblée parce que, comme vous l'avez sans doute entendu dire, il s'agit d'une comédie musicale ou plutôt, ainsi que je l'ai lu parfois, d'un opéra rock. Derrière le rideau, il y a certes un célèbre réalisateur made in France dont j'ignorais tout du travail jusqu'alors, mais aussi deux frères américains, Ron et Russell Mael, fondateurs du groupe Sparks (1968). Ils signent évidemment la B.O. du film, mais également son scénario. Au départ, ils avaient pensé à un album, avant que leur rencontre avec Leos Carax les entraîne vers le cinéma. Anecdote intéressante...
Je vous ai parlé d'un opéra rock: Annette contient son lot d'envolées lyriques. Il faut dès lors saluer l'investissement des deux comédiens principaux: choisie tardivement, Marion Cotillard n'a pas toujours été aussi juste qu'ici et c'est avec une grande maestria qu'Adam Driver bascule à nouveau vers le côté obscur de la force. NB: je comprends cependant que le résultat puisse laisser indifférent, voire en agacer certains, le film ne reculant jamais devant l'emphase dramatique et/ou émotionnelle. Le seul fait, en outre, qu'il soit chanté à 99,9% contribue certes à une impression de décalage: cela peut dérouter. J'imagine que cela suffira à certains pour fuir à grandes enjambées. Pour ma part, j'ai véritablement adhéré à ce dispositif original lorsque j'y ai vu un conte moderne, avec à la fois une jeune femme naïve et un grand méchant loup. C'est un peu caricatural, d'accord, mais grâce au personnage de l'enfant, ma conviction s'est renforcée. Cela valait-il deux heures vingt dans une salle obscure ? Je crois, oui. J'ai cette impression d'avoir vu quelque chose de tout à fait singulier !
Annette
Film français de Leos Carax (2021)
Spectaculaire. Grandiloquente. Outrancière. Autant de qualificatifs applicables à cette oeuvre "monstre", sans que cela nuise au plaisir inattendu que j'ai pris à la contempler. Les esthètes du cinéma piocheront sans doute ici et là les influences majeures de sa création. J'ai revu Les chaussons rouges, Moulin Rouge ! et... Black swan ! Pour plus de sobriété, on peut bien sûr se contenter de Flashdance...
----------
Une précision...
J'ai vu le film avant qu'il reçoive le Prix de la mise en scène à Cannes.
Toujours pas convaincus ? Effrayés par l'objet ?
Vous lirez avec intérêt la belle analyse de Strum, en léger contrepoint. La chronique de Pascale, en revanche, est particulièrement élogieuse. Et Vincent, malgré des réserves, y a noté "un amour fou du cinéma"...
Film français de Leos Carax (2021)
Spectaculaire. Grandiloquente. Outrancière. Autant de qualificatifs applicables à cette oeuvre "monstre", sans que cela nuise au plaisir inattendu que j'ai pris à la contempler. Les esthètes du cinéma piocheront sans doute ici et là les influences majeures de sa création. J'ai revu Les chaussons rouges, Moulin Rouge ! et... Black swan ! Pour plus de sobriété, on peut bien sûr se contenter de Flashdance...
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Une précision...
J'ai vu le film avant qu'il reçoive le Prix de la mise en scène à Cannes.
Toujours pas convaincus ? Effrayés par l'objet ?
Vous lirez avec intérêt la belle analyse de Strum, en léger contrepoint. La chronique de Pascale, en revanche, est particulièrement élogieuse. Et Vincent, malgré des réserves, y a noté "un amour fou du cinéma"...
6 commentaires:
Je reste légèrement circonspect devant cet étrange objet filmique et j.hésite encore a franchir le pas. D.autres films se présentent et je vois « Annette » s.éloigner peu à peu. La critique est plutôt positive globalement, sans doute une des moins partagées sur une oeuvre de Carax.
En te lisant, je dis que je passe à côté de quelque chose. sans doute.
Omg Princecranoir ne le verra pas !!!
J'ai été transportée.
Tu ne connais pas Leos Carax ??? En route vers les Amants du Pont neuf...
@Princécranoir:
Je comprends tout à fait ton hésitation. Je l'ai longtemps partagée.
Aucun regret après coup. J'ai vu de meilleurs films cette année, mais celui-là est très singulier.
@Pascale:
Une (bonne ?) nouvelle pour toi: "Les amants du pont neuf" devrait être à mon programme de septembre.
Pour réagir à ton introduction, de toute façon, en optant pour un film musical, ça écartait déjà tout le public qui n'apprécie pas les films chantés. Clivant, il était donc déjà sur le papier.
Maintenant, je suis comme toi, du côté des convaincus.
Benjamin ! Ça faisait longtemps !
Effectivement, si on a du mal avec les films musicaux, il vaut mieux passer son chemin.
Content malgré tout de te voir dans le même camp que moi !
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